Archive pour le 22 janvier, 2009

Madame la femme du Président

22 janvier, 2009

Elle est belle, intelligente, forte et porte en prénom le titre d’une chanson des Beattles.
Michelle Obama est donc depuis peu la Première Dame des Etats-Unis.
D’elle, son mari dit qu’elle est son roc, qu’il ne s’est lancé dans l’aventure de la présidentielle qu’avec son feu vert.
Le livre qui lui est consacré permet de comprendre pourquoi et comment elle est devenue ce qu’elle est, une femme déterminée et maîtresse d’elle même, sachant parfaitement où elle va et comment elle y va.

Le rêve américain qu’elle incarne avec sa famille, elle s’est battue pour l’atteindre…
Sa vie de jeune étudiante en droit n’a pas été simple dans un monde où la couleur noire n’a pas la faveur de la majorité.
Alors elle s’est appliquée à prouver qu’elle valait autant, voire plus que les autres.
Et elle y est arrivé.

La biographie parle de sa vie, de sa rencontre avec son mari, de leur combat commun.
Impossible de cerner le parcours de Barrack Obama sans tenir compte de la présence de sa femme à ses côtés, aimante et solide, croyant en lui comme personne.
On lit ce livre comme on lisait ceux consacré aux frères Kennedy et à leur famille: en réalisant que ces personnalités marquent l’Histoire à jamais.

« Michelle Obama, Forst Lady », Liza Mundy, Edition Plon 2009.

Barack Obama: son plus beau discours

22 janvier, 2009

Le discours le plus fort qu’a prononcé Barack Obama n’a pas été celui de son investiture, mais bien celui, historique, du 18 mars 2008, à Philadelphie.
Ce jour-là, à droite comme à gauche, chacun a reconnu que ce texte était aussi profond que celui de Martin Luther King encore dans toutes les mémoires: « J’ai fait un rêve… »

Le discours de Philadelphie, j’en avais entendu de larges extraits, scotchée par l’émotion.
Les moments de grâce en politique, avouez qu’ils ne sont pas fréquents…
Evidemment, il a fallu que j’approfondisse, pour ne pas perdre mes bonnes vieilles habitudes…

« De la race en Amérique » ou « More Perfect Union » dépasse de loin les problématiques américaines.
Il s’applique à nos sociétés modernes, et c’est sans doute la raison pour laquelle Obama suscite un tel engouement collectif à travers le monde.

Le texte de ce discours magnifique circule sur Internet, et est paru en version intégrale et en édition bilingue.
Lisez-le, il est vivifiant, profond, réfléchi, porteur d’espoir.

A force de le lire et de le relire, sans partir dans la vague d’enthousiasme euphorique qui soulève une bonne partie de la planète à la simple évocation du nom du nouveau président des Etats-Unis, je me dis que oui… cet homme est très prometteur.
Et ces mots qu’il a ressentis, écrits et prononcés témoignent de la dimension de cette personnalité hors du commun.

« Barack Obama: De la race en Amérique »
Le Club du Livre

Le bon plan pour aimer Paris

22 janvier, 2009

Lorsque j’avais 16 ans, j’ai un jour décidé de partir voir de plus près ce qu’était ce Paris dont tout le monde parlait.
Toute seule, comme une grande que je n’étais pas, j’ai empoigné ma guitare (oui, on n’a pas le sens pratique, à 16 ans) et mon sac, et je suis partie, au grand dam de ma mère et de mon entourage venu en délégation me supplier de ne pas mettre mon beau projet à exécution.

On a la tête dure, quand on a 16 ans.
J’ai pris le train à une époque où le TGV n’existait pas, me suis faite accoster par un monsieur trop bien habillé qui m’a laissé sa carte de visite en me disant qu’il recherchait de « jeunes talents », suis descendue dans je ne sais plus quelle gare.
Et j’ai marché, marché et marché encore dans les rues de la capitale, grisée de me savoir… ailleurs et presque libre.
Je me suis retrouvée à la place du Tertre où j’ai passé des heures à regarder les peintres.
Puis j’ai demandé à un taxi de m’emmener dans un hôtel pas trop cher.
Il m’a fallu quelques années pour comprendre que le va-et-vient que j’entendais durant cette nuit au cours de laquelle je n’ai pas fermé l’oeil venait simplement du fait que le vaurien m’avait déposée dans un hôtel de passe.
J’ai attendu que la nuit s’achève, en boule, lovée au creux de ma guitare.
A 16 ans, on n’est pas encore bien grand… et on a parfois qu’une guitare pour amie.

Le lendemain, un autre chauffeur de taxi, plutôt gentil, m’a proposé, pour un prix d’ami, de passer la journée à me montrer la ville et ses monuments.
J’ai tout avalé en quelques heures.
De cette visite éclair, j’ai gardé un arrière-goût de déplaisir.
Mais j’étais bien consciente d’avoir eu une bonne étoile capable de tenir à l’oeil et de protéger une gamine assoiffée de découverte.

Cinq ans plus tard, je retournais à Paris, accompagnée.
Mais là encore, je n’ai pas aimé.
Je me sentais dans la peau d’une touriste, je n’arrivais pas à capter l’âme des lieux.
Je percevais mais ne comprenais pas.
Je me sentais superficielle dans un monde que je n’arrivais pas à percer.
Encore une fois, mon rendez-vous était manqué…

Aujourd’hui, bien des années après, Paris est devenu mon havre de bonheur.
Depuis deux ans, je m’y rends pratiquement chaque mois.
J’y travaille, oui. J’y réalise des reportages, des rencontres ponctuelles.
Mais surtout, je découvre la ville avec l’homme que j’aime, qui y est né, et qui possède une culture rare de l’endroit.

Pas une rue, pas un site, pas un souffle d’Histoire ne lui est inconnu.
Il sait la mémoire des pierres, les secrets, les anecdotes, les lieux magiques…
Il ne me les fait pas visiter, non, il fait mieux: il les fait revivre pour moi.
Le quartier du 5e arrondissement où il est né, à deux pas du Panthéon, résonne encore de ses galopades de gamin solitaire, un peu sauvage et curieux.
Aujourd’hui, accrochée à la main de l’homme qu’il est devenu, je « vis » sa ville à travers lui.

Alors?
Ne dites pas que vous n’aimez pas Paris.
Dites simplement que vous ne le connaissez pas ou que vous ne le comprenez pas encore…
Un jour peut-être, un grand homme au regard tendre et malicieux vous prendra par la main et vous racontera de sa voix grave et chaude l’histoire de ces arcades sous lesquelles Napoléon allait rencontrer les Dames de mauvaise vie, l’histoire de ces ruelles où Danton a marché ou encore de la place où le pauvre roi a perdu la tête parce que le peuple n’était plus maître de la sienne…

L’air de rien, il mettra en place les éléments d’un décor au sein duquel il réveillera rien que pour vous les personnages d’hier et d’aujourd’hui.
Il fera revivre, avec ses mots, ces histoires que vous écoutiez en rêvant lorsque vous étiez sur les bancs de l’école.
Lorsqu’une averse vous surprendra non loin de la Seine, il ôtera sa veste et la tiendra au-dessus de vous pour que vous puissiez vous y réfugier tous les deux.
Quand il fera froid, il vous prendra contre lui, très doucement. Et en vous réchauffant, vous murmurera l’histoire de cette Gare devenue musée d’art que vous vous apprêtez à visiter…

Il n’y a pas de plus belle façon d’aimer Paris…

Balzac adoré des Chinois…

22 janvier, 2009

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En automne 1840, lorsqu’Honoré de Balzac a loué la maison de Passy sous une fausse identité pour fuir ses créanciers, la commune était encore un village autonome de Paris. Aujourd’hui, la ville a avancé, et “La Grande Bretèche” se trouve désormais en plein coeur de la capitale. La Maison de Balzac reste l’une des maisons d’écrivains les plus visitées. Pourtant, elle n’a pas de charme particulier. Mais c’est là que l’écrivain a le plus écrit, protégé du monde par des façades discrètes.

Aujourd’hui, Yves Gagneux, directeur des lieux, raconte l’histoire de l’écrivain, dont il est l’un des gardiens de la mémoire. “Durant les sept années qu’il a passées ici, Balzac a vécu très retiré. Il a très peu reçu, hormis quelques intimes dont Théophile Gauthier. Rares étaient ceux qui connaissaient son adresse.”
Décédé à l’âge de 51 ans, cet artiste prolifique, perfectionniste et complexe a laissé une oeuvre encore populaire aujourd’hui, car elle décrit avec précision les mécanismes de la nature humaine. Ses romans présentent une vision sociale sans compromis. Les visiteurs continuent d’affluer dans cette maison pourtant modeste. Parmi eux, beaucoup de Chinois. “Balzac est très populaire en Chine, au Japon et en Russie, relève Yves Gagneux. Les Chinois, particulièrement, se retrouvent dans les personnages de ses romans.”
Lors de la visite de la maison, le public découvre le bureau sur lequel écrivait l’auteur. Parmi les autres objets symboliques de sa vie, la cafetière a joué un rôle prépondérant. “Balzac adorait le café, il lui était indispensable. Mais il le considérait aussi comme une drogue. Il en avait d’ailleurs parlé avec humour dans son “Traité des excitants modernes.”

Autre objet très symbolique: la canne du Dandy Balzac. Avec son pommeau serti de turquoise, elle incarne la richesse et un mauvais-goût parfait. Cela importe peu à l’écrivain, désireux de paraître élégant dans le “grand monde” qu’il fréquente à l’époque. Sa canne fera sensation, y compris à l’étranger, et se verra même consacrer un livre par Delphine Girardin. Mais l’habit ne fait pas le moine… et Balzac reste un homme particulier, un ardent travailleur de l’ombre.
Ce n’est pas un hasard si, sur trois de ses portraits, il apparaît en robe de chambre (sa tenue de travail, lui qui écrivait de nuit), en robe de moine illustrant son travail monacal, et en tenue du travailleur cassant ces cailloux. Pour lui, l’artiste est avant tout un ouvrier consciencieux.
Aujourd’hui, l’écrivain reste l’inventeur du roman moderne, un style auquel il a redonné ses lettres de noblesse. Ce grand explorateur de l’âme humaine aurait pu être de notre siècle, tant son travail est indémodable. Quant à sa maison, elle se visite comme ses livres: en prenant le temps…q

Infos pratiques:
Maison de Balzac 47, rue Raynouard, 75016 Paris. Ouverte du mardi au dimanche de 10h à 18h00. Fermée le lundi et les jours fériés.
Site Internet: http://www.v2asp.paris.fr/musees/balzac/

Michel Boujenah: Toute la chaleur du Sud…

22 janvier, 2009

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Il a le regard bleu comme les eaux de la Méditerranée qu’il aime tant. Mais, surtout, il a cette sensibilité à fleur de peau qui fait de lui un écorché vif, atteint par les douleurs du monde. Rencontre avec un homme déraciné dont l’humour tendre et décapant, cohabite avec des failles et des douleurs avec lesquelles il apprend à vivre jour après jour. Un bel humain qu’il est difficile de regarder autrement qu’avec tendresse.

- Vos premiers souvenirs d’enfant, vous les avez à Tunis, où vous êtes né…
Oui, je me souviens du parfum du jasmin, de l’odeur de la peinture bleue utilisée pour repeindre les volets et les portes. Il fallait les repeindre souvent, au bord de la mer… Je me souviens aussi des beignets que j’allais chercher, le matin, avant que mon père ne parte travailler. Il était médecin et je ne le voyais que rarement.
- Enfant, vous avez été très malade…

J’avais une décalcification des deux épaules. J’ai dû me faire opérer plusieurs fois. J’étais réellement malade, mais je pense que quelque chose en moi s’arrangeait de cette maladie qui me permettait d’attirer sur moi l’intérêt de mon père.
- Comment avez-vous vécu votre arrivée en France, lorsque vous aviez 11 ans?
Très mal. Quand je vois ce qui se passe en Afrique, j’ai honte de le dire: après tout, nous n’étions pas à la rue. Mais il n’y a pas de hiérarchie dans la douleur. J’étais déraciné. Avec ma famille, nous nous retrouvions à vivre à six dans un appartement de deux pièces. J’étais très triste, en révolte totale contre tout cela. Comme j’étais Arabe de confession juive, ce n’était pas facile. J’ai connu le racisme, j’en ai beaucoup souffert.
- Quand les choses ont-elles commencé à s’améliorer?
Au bout de deux ans, j’ai eu un professeur de math qui portait presque le même nom que moi. Il était gentil avec moi, et je me suis senti un peu mieux. Mais je continuais à dire “eux” lorsque je parlais des Français… Je ne me sentais pas chez moi, pas intégré.
- Puis est venu le temps où vous avez revendiqué vos racines…
Oui. J’ai commencé à faire du théâtre. Vers 24 ans, j’ai décidé d’assumer ce que j’étais, et j’ai fait vivre des personnages à travers mes propres spectacles. Je me suis senti beaucoup mieux!
- Depuis trente ans, le public vous suit. Quelle relation avez-vous avec lui?

Mon rôle est de faire rire. Je vis dans le présent de la représentation avec les personnes venues me voir, et je donne beaucoup d’amour, de tendresse. Mais j’en reçois aussi énormémement. Les applaudissements, à la fin d’un spectacle, c’est toujours un moment profondément émouvant.
- Quel a été votre plus beau souvenir professionnel?
Le jour où j’ai joué la première représentation de mon premier spectacle “Albert”, en Tunisie. Et la dernière, à l’Olympia de mon autre spectacle, “Les Magnifiques”. Dans les deux cas, c’étaient des moments très forts…
- Avez-vous un regret?

Oui.. mais vous n’allez pas me croire! Je regrette de ne pas avoir été plus loin dans la pratique du tennis. J’étais très bon, mais mes problèmes de santé m’ont empêché de poursuivre. Je regrette aussi de ne pas avoir été pédopsychiatre. Et, surtout, je regrette le temps qui passe… J’aimerais que les journées comptent au minimum 92 heures!
- Vous avez un appartement à Paris, vous retournez souvent en Tunisie où vous êtes chez vous, mais, en France, votre coin de paradis se trouve à St Paul-de-Vence.
Je déteste Paris, les villes en général. J’ai besoin du calme de la campagne, j’adore la mer. Même la Manche, tiens, pourvu que ce soit la mer!
Le sud de la France me fait un bien fou. Je m’y sens beaucoup plus libre. Je retrouve mes marques: j’y fais la sieste, je vais pêcher en mer avec mes amis. Notez que je ne pêche que ce que je mange: le reste, je le remets à l’eau! J’aime ces heures passées entre copains, j’aime ma cuisine, là-bas. C’est la pièce maîtresse de la maison, elle a une âme, décorée avec les tableaux de mes enfants. Nous y passons tout notre temps. J’aime les arbres. Quand je suis arrivé là-bas, il n’y avait qu’un olivier et un figuier couché. J’ai planté tout le reste. Y compris le jasmin, pour retrouver le parfum de l’enfance.
- Vous préparez en ce moment un nouveau spectacle: “Enfin libre”. De quoi parlera-t-il?
Au bout de trente ans de carrière, j’ai aujourd’hui la liberté de faire ce que je veux. La liberté est une expression luxueuse… Ce spectacle parle des choses qui me préoccupent en ce moment, de la difficulté d’être soi-même. Il parle beaucoup d’amour, de la déchéance, de la pauvreté. Je crois que l’on peut être soi-même tout en regardant le monde, en s’y intéressant.

Propos recueillis par
Martine Bernier (printemps 2008)

Le Bec-en-Sabot: un rescapé de la préhistoire

22 janvier, 2009

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Depuis plusieurs jours, j’essayais d’entrer en contact avec Steffen Patzwahl, directeur zoologique du Parc Paradisio, en Belgique.
Unique parc, pour mémoire, à avoir réussi à faire naître des oisillons Becs-en-Sabot en captivité, l’an dernier.
Ce mercredi, ô joie, ce monsieur charmant, de retour de voyage, a eu la gentillesse de me rappeler et de me raconter l’histoire des protégés du jardin zoologique…

L’oiseau étant en voie d’extinction, le rôle des zoos va s’avérer primordial pour aider à sa survie, dans les années à venir.

Seulement voilà… les rares spécimens vivant dans les différents parcs à travers le monde (à Berlin, à Prague, à Zürich, en Belgique et à Tokyo notamment) sont aujourd’hui adultes. Et tellement imprégnés par la présence de l’homme qu’ils n’acceptent plus de partenaires de leur espèce.
Impossible donc d’espérer les voir se reproduire.

En 2003, l’équipe du zoo belge a demandé une autorisation d’importation de Becs-en-Sabot auprès des autorités africaines.
Son but: adopter plusieurs jeunes adultes, et tenter de favoriser la reproduction, en leur permettant d’évoluer dans le parc dans des conditions proches de celles de leur milieu naturel. images9.jpeg
Sur les quatre oiseaux adoptés, un couple s’est formé. En 2006, ils ont construit un nid. Un oeuf est apparu, mais, non fécondé, il n’a abouti à aucune naissance.

En 2007, calme plat: ni nid, ni oeuf à l’horizon… Vague de désespoir sur l’équipe du zoo…

Les responsables se sont alors interrogés. Comme ces volatiles sont solitaires, ils se quittent après la naissance des oisillons et reprennent leur chemin. Pour poursuivre cette logique naturelle, le couple a donc été visuellement séparé. L’idée était bonne…

L’année suivante, au mois de mai, lorsque les beaux jours sont arrivés, tous deux ont été remis en présence, au bord d’un étang aménagé.
Apparemment, les conditions étaient idéales: une parade nuptiale a aussitôt eu lieu, suivie par la construction d’un grand nid… et par l’arrivée de deux oeufs. Ceux-ci ont été mis en couveuse, dans l’espoir qu’une deuxième ponte ait lieu.

Ce voeu n’a pas été exaucé, mais les deux oeufs ont éclos en juillet 2008, après 42 jours d’incubation (et non 32 comme l’indiquaient les livres jusqu’ici).

Les deux oisillons ont survécu, beaucoup grandi, et mangent aujourd’hui seuls. Ils partiront bientôt pour le zoo de Zürich (Suisse) pour poursuivre le programme de reproduction.

Parallèlement à cette grande première mondiale, le zoo Paradisio a malheureusement vécu une véritable tragédie en perdant le mâle reproducteur dans un accident, et cherche aujourd’hui un oiseau pour le remplacer.

A la question: « Les zoos peuvent-il unir leurs efforts pour mettre sur pied un programme de réintroduction et de protection du Bec-en-Sabot dans son milieu naturel? », SteffenPatzwahl répond que l’idée est en cours. Mais il faudra pour cela délimiter une réserve en Afrique Centrale pour que l’oiseau et son habitat soient protégés. Ce qui implique évidemment pas mal de formalités administratives, et un lent processus d’acceptation du côté des habitants de ces régions.

Dans sa vie quotidienne, le Bec-en-Sabot est un grand solitaire. Les vidéos que vous pouvez voir (dans la section vidéo de ce sujet), tournées au zoo de Tokyo ne peuvent donc que choquer. Il y est cerné par le public, dans une promiscuité bruyante très peu respectueuse de l’animal. En souffre-t-il? « Dans ce zoo, les oiseaux ont été nourri à la main par leurs soigneurs, explique le directeur du zoo Paradisio. Ce qui explique qu’ils n’ont pas peur de l’homme. Ils ne souffrent pas vraiment de leurs conditions de vie, mais, comme nous l’avons dit plus haut, sont en revanche incapables de se reproduire car ils sont trop proches de l’homme. Plus ils sont farouches, plus ils se sentent à l’aise avec leur partenaire. »

Le Bec-en-Sabot peut vivre entre 20 et 30 ans.
Viendra forcément un moment où, dans les zoos, les problèmes de consanguinité vont être cruciaux. Grave? Pas vraiment estime M.Patzwahl qui précise: « Saviez-vous que tous les hamsters que l’on trouve aujourd’hui proviennent de la même femelle? Et il n’y a pas de réels problèmes dus à cette consanguinité… »

Les oiseaux nés en Belgique arriveront à Zürich le mois prochain. Ils seront placés en quarantaine avant d’être présentés à la presse et au public.

Quant au mâle reproducteur qui vit actuellement dans le zoo suisse, même s’il commence à prendre de l’âge, il partira bientôt pour le parc Paradisio, où tout le monde espère qu’il séduira la femelle qui y vit.

Tous les espoirs des deux directeurs de zoos se portent dans un premier temps sur ce mâle, les jeunes oiseaux étant trop jeunes pour procréer.

Lorsque l’on sait qu’il n’y a qu’une dizaine de Becs-en-Sabot en Europe, dont cinq à Prague, on comprend l’enjeu…images12.jpeg

Délices Nantais

22 janvier, 2009

Vous aimez les spécialités locales?

En vous baladant dans Nantes, vous croiserez deux institutions chères aux fins palais:

- La confiserie « Chez Bohu » propose les « rigolettes » aux fruits et les berlingots biscornus.

- La chocolaterie Gautier -Debott mérite le déplacement, non seulement pour la saveur de ses produits, mais également pour le cadre qui en fait un lieu incontournable du patrimoine nantais. Le magasin, murmure-t-on, n’a pas changé depuis que Jules Verne, enfant, y achetait ses friandises.

« Je voudrais me suicider, mais j’ai pas le temps »

22 janvier, 2009

Florence Cestac, j’adore.
Ses dessins, son humour, son irrespect d’à peu près tout ce qui est bien pensant.
Associée à Jean Teulé, elle vient de s’atteler à raconter la vie, en bande dessinée, d’un monument de la BD: Jean-Charles Ninduab dit « Charlie Schlingo ».

L’album s’appelle « Je voudrais me suicider, mais j’ai pas le temps » et est… un régal pour tous ceux qui ont aimé Schlingo.

Pour le situer à ceux qui ne le connaîtraient pas, disons que, né en 1957, il a assez mal commencé dans la vie.
Atteint de polio trois mois avant la découverte du vaccin, il est surnommé « Vilain » par ses parents qui le cachent sous la table quand ils reçoivent.
On a beau dire, ce genre de chose, ça marque…
Seul coin de ciel bleu dans cet univers à la Dickens: son adorable grand-mère, tendre et aimante, qui l’initie à Popeye, Pépito et Tartine Mariole.

Il deviendra ensuite un auteur étincelant…
Optimiste et désespéré, il est drôle, délicat, charmant, ingérable, élégant et mal élevé.
Sa vie est parsemée de hauts et de bas, de réactions inattendues ou démesurées. Il ira jusqu’à accrocher le fameux professeur Choron à un portemanteau pour se faire payer les six mois de salaire qu’il lui doit. Mieux encore: pour arrêter la drogue, il choisira l’option de… jeter son dealer par la fenêtre! Expéditif, mais efficace.
Agressif lorsqu’il était ivre, il faisait peur aux gens qui ne le connaissaient pas, mais avait un côté tellement émouvant que ceux qui l’approchaient de plus près fondaient pour sa personnalité.
Un exemple? Il a déclenché un jour une bagarre générale après avoir quasi massacré un homme qui avait giflé une femme.
Ayant horreur de la « brutalitude », il a tout cassé.
Mais, poli, il a ensuite écrit un désarmant petit mot d’excuse: « Je sais que ce n’est pas bien de taper sur la tête des copains ou de les étrangler. »

Son mal de vivre caché sous une drôlerie irrésistible, il le noyait dans l’alcool.
Sa commande en arrivant dans un bistrot? « Patron, une cuite, s’il vous plaît! »
Ce qui devait arriver arriva: brisé par ses excès, Schlingo est parti trop tôt, 49 ans, en 2005.
Il laisse 18 albums, et un passage remarqué dans des revues et journaux comme « Hara-Kiri », « Charlie Hebdo » ou « Fluide Glacial ».

La BD qui lui est consacrée est hilarante, touchante, dérangeante… tout lui!

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, c’est le moment où jamais de le découvrir.
Et pour vous faire une idée de son humour un brin décalé, voici l’une de ses célèbres tirades…

LE PANTALON
Poème de Charlie Schlingo

Un pauvre pantalon s’ennuyait tous les jours
Oh, mon Dieu!
Que les jours étaient longs.
Mieux vaut l’amour sans pantalon
Qu’un pantalon sans amour.

« Je voudrais me suicider mais j’ai pas le temps », Florence Cestac et Jean Teulé, Dargaud.

Simone Veil: superbe biographie

22 janvier, 2009

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Si vous ne l’avez pas encore lue, courez vous procurer la biographie de Simone Veil, parue début 2008…
A femme exceptionnelle, destin exceptionnel…
La nouvelle élue à l’Académie française n’a pas déçu en écrivant, avec sobriété, le récit d’une vie dont l’adolescence a été tragiquement marquée par la guerre et la déportation.
Etudiante en droit, elle épouse Antoine Veil, et entre dans la magistrature en 1957.
Elle sera la première femme à occuper le poste de secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature.
Son ascension professionnelle et politique sera désormais brillante… jusqu’à devenir ministre de la Santé sous la présidence de Valery Giscard d’Estaing.
C’est alors qu’elle occupe cette fonction qu’elle fera voter la loi sur la légalisation de l’IVG, en 1975.

Fervente adepte de l’Union Européenne, Simone Veil est une femme courageuse, droite, sensible et intelligente.
De celles qui forcent l’admiration par leur personnalité comme par leur parcours.
Son livre est un témoignage, une leçon.
A découvrir sans retenue: ils ne sont pas si nombreux, les livres de mémoire qui méritaient d’être écrits.

- « Simone Veil, Une vie », par Simone Veil
Disponible aux éditions Feryane ou France Loisirs (en version papier ou CD audio)