Saturne et ses nuages noirs…

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Je devais avoir moins de 25 ans quand j’ai été envoyée par le journal régional pour lequel je travaillais, « couvrir » une conférence insolite.
Ma mission: écrire un papier sur cette rencontre-débat publique, mettant en présence un astrologue, une voyante, un magnétiseur et un radiesthésiste chercheur de sources.

Les personnes en présence n’avaient pas une envergure extraordinaire, n’étaient pas de fins orateurs.
J’étais déçue par la soirée, d’humeur morose…
Au moment où il a vu que j’allais sortir, l’astrologue est venu vers moi.
Il m’a demandé: « Vous allez nous faire un bon article? »
J’ai répondu: « Je ne crois pas. Je n’adhère pas à ce qui a été dit ce soir. »
Et il m’a dit: « S’il vous plaît… ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas, ne jugez pas sans savoir… »

Sa phrase m’a trotté dans la tête pendant tout le chemin du retour.
Je ne l’ai jamais oubliée. Depuis, je n’écris jamais sans connaître, sans savoir…

Ce jour-là, j’ai renoncé à écrire l’article et à « descendre » les protagonistes simplement parce que je n’avais pas apprécié leur discours.
En revanche, j’ai décidé d’étudier l’astrologie, histoire de vérifier par moi-même si ce que racontait cet homme était plausible.

Se pencher sur l’astrologie… on ne s’en vante pas!
Je l’ai étudiée durant sept ans, pendant mes heures de loisirs, entre mes enfants et mon travail, en me procurant des dizaines de livres, parmi les plus pointus.
Et je me suis rendue dans les librairies spécialisées sans raser les murs.
J’assume! Et je ne l’ai jamais regretté.
J’ai appris l’astrologie traditionnelle, mais aussi plusieurs autres, très pointues.
Je sais ce qui est possible et ce qui ne l’est pas dans le cadre de cette discipline.
Je sais où sont les limites, quelles sont les dérives…
Je pourrais donc aujourd’hui écrire sur le sujet: je sais exactement de quoi je parle.
Je ne le fais pas. Ma contribution n’apporterait pas grand-chose à l’édifice: tout ou presque a déjà été écrit.

Mais sur Saturne, ah, Saturne…
On dit d’elle qu’elle est « La Grande Maléfique ».
Les jours où tout semble bloqué, où vous avez un moral épouvantable, où vous vous sentez prêts à tout abandonner, où vous avez l’impression que rien ne va, que le monde entier vous en veut et que jamais vous n’arriverez à trouver une solution à vos problèmes, sachez que vous êtes fort probablement la victime d’un mauvais aspect Saturnien.
La bonne nouvelle: ça passe…
La mauvaise: il faut le supporter!

Bizarre? Non.
Depuis des millénaires, les hommes reconnaissent l’influence de la lune sur leur vie, la nature, les cultures, leur moral, les animaux etc.
Il en est exactement de même pour Saturne.

Elle comporte de bons côtés, bien sûr, mais le pire est aussi l’un des plus durs à supporter: la frustration dans tous ses états.
Si l’on en croit l’astrologie réincarnationiste, Saturne représente le karma, nos peurs, nos craintes.
Il faut du courage pour y faire face.

Pourquoi suis-je en train de consacrer un texte à cette trouble-fête notoire?

Simplement parce que la vicieuse a trouvé le moyen de me tourmenter tout en finesse.
Jusqu’ici, je m’accommodais assez bien de la bête, ayant suffisamment de forces pour lui faire face quand elle venait empoisonner mes journées.
Je l’ignorais, faisais le gros dos et puisais dans mes ressources de quoi attendre les jours meilleurs.
Mais, depuis quelques années, je partage la même orbite qu’un homme qui, lui, fait partie des êtres sans défense face à cette écorcheuse d’âme.
Dès qu’elle se positionne mal, il souffre, doute, est torturé, remet en cause jusqu’aux fondamentaux.
Et lance des mots un peu désespérés, qui blessent sans qu’il le veuille.
Cette impuissance qu’elle n’a jamais réussi à m’imposer, Saturne me force à la vivre par son intermédiaire.
La sadique!

Je me bats donc contre une planète.
C’est d’un bête!
Combat inégal….
Mais elle ne gagnera pas.
Les passages difficiles ne durent pas: Saturne n’est pas seule à squatter le ciel.
Nous y avons des alliés, tous autant que nous sommes.

Ah, Saturne, Saturne… veux-tu que je te dise?
Tu as le bonjour de Vénus!
Et crois-moi, en matière de puissance et de rayonnement, elle n’a rien à t’envier.

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