Archive pour janvier, 2009

Sept Vies: Will Smith, bluffant

26 janvier, 2009

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Hier soir, direction cinéma pour aller voir « Sept Vies », de Gabriele Muccino.

Objectivement, le thème de la rédemption qui y est développé est évidemment mélodramatique.
Le spectateur doit s’accrocher, au départ, pour comprendre quel genre de démarche entreprend Ben Thomas, joué par Will Smith, qui semble rechercher « des gens bien », sans trop que nous comprenions son but et ses motivations.
Ceux-ci se dévoilent au fur et à mesure du film, monté comme un puzzle très prenant.
Dès le départ, le personnage de Ben intrigue, interpelle.

Et c’est l’un des atouts majeurs du film: Will Smith y est magistral, attachant.
Aux Etats-Unis, la critique n’a pas fait de cadeau au film, inclassable, naviguant entre romance et drame humain.
Les uns le portent aux nues, les autres le démolissent.
Pour ma part, j’ai aimé, beaucoup aimé.
Le film est inclassable, oui. Et alors?
L’inattendu n’est-il pas une bonne surprise lorsqu’il est de bonne qualité?
Et Will Smith continue à s’imposer comme l’un des meilleurs acteurs de sa génération.

M.

Michel Klein: Le combat de l’avocat des Bêtes

26 janvier, 2009

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Michel Klein est l’un des vétérinaires les plus connus et les plus médiatisés au monde. Aujourd’hui à la retraite, il continue à défendre la cause animale, comme il nous l’a expliqué chez lui, dans son domicile parisien.

À travers le monde, le docteur Michel Klein est connu pour être un vétérinaire précurseur, ayant fait évoluer sa profession. Notamment en matière d’anesthésie et de techniques chirurgicales sur les animaux des zoos, mais aussi sur le plan de la connaissance du comportement animal. Dès les années 1950, il a collaboré avec la télévision française, présentant dans ses émissions des animaux dits sauvages, lors de directs parfois mouvementés, spécialement dans le fameux « Club Dorothée », sur TF1. Lui qui est l’un des créateurs du parc de Thoiry, la première réserve africaine du monde, a fréquenté les zoos et les cirques les plus connus et les personnalités les plus célèbres.
Dans son appartement parisien, c’est un homme souriant et chaleureux qui nous reçoit, en compagnie de sa chienne, Isis. Toujours très concerné par la cause animale, celui qui a sorti récemment le livre « L’avocat des bêtes », est généreux de ses souvenirs…
« Chez moi, j’ai toujours eu des chiens et des chats. Actuellement, le règne du chien est ralenti. En France, le nombre de chats dépasse celui des chiens. Non pas à cause de la polémique sur les chiens dangereux, mais simplement en raison de leurs conditions de vie, qui représentent une contrainte. Il faut les sortir, s’en occuper, et cela ne correspond pas à ce que la plupart des personnes peuvent ou veulent assumer. C’est ressenti comme une corvée. De plus, contrairement à la Suisse où vous êtes bien organisés sur ce plan, il n’existe pas, à Paris, de distributeurs de sachets pour ramasser les excréments de chiens. La ville est donc souillée, ce qui est mal perçu par rapport à la présence du chien. Quant aux chats, ils sont en phases avec la vie moderne, ils ne la compliquent pas, ne la surchargent pas, ils peuvent rester seuls. »

Les NAC ne remplacent pas les chiens

Selon le docteur Klein, l’animal familier a conquis un espace au sein des familles, même monoparentales. Les enfants qui sont en déficit de tendresse réclament instinctivement un animal. Leur présence calme et apaise les anxiétés. Le rapport de l’homme aux animaux a énormément changé depuis qu’il a commencé à exercer sa profession, à la fin des années 1940. En revenant sur ses premières années de pratique, il se souvient qu’à l’époque, il était assez rare d’avoir un animal de compagnie. Les chiens et les chats étaient alors tenus pour quantité négligeable. Seules les personnes âgées et les chasseurs en possédaient.
L’un des grands changements enregistrés au cours de ces dernières années aura été l’arrivée des NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) dans les foyers. Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, ce spécialiste des fauves, des ours et des animaux sauvages n’est pas choqué par le phénomène. Il observe d’un œil bienveillant le fait que nous soyons attirés par toutes sortes d’animaux. Pour lui, c’est le contact avec les animaux qui est important. « Pour ma part, je n’utilise pas le mot « sauvages » à leur propos. Je dis simplement que ces animaux ne devraient pas dépendre de l’homme. Les animaux sont bien moins sauvages que les hommes, Il n’y a pas d’assassins parmi eux. Toutes les Bêtes en captivité, ainsi que les NAC sont les ambassadeurs de leur espèce auprès de nous. Les chiens nous ont aidés à vivre et à survivre depuis les temps les plus anciens. Les Nacs , de même que tous les animaux de compagnie nous aident en tant que thérapie sur le plan psychoaffectif!  »

Toujours en combat

Aujourd’hui, le docteur Klein participe toujours à une émission de radio locale, et reste actif dans le monde animal. Il n’a rien perdu de son amour des animaux, de cette communication étonnante qu’il semble partager avec eux, ni de sa fougue lorsqu’il s’agit de leur venir en aide. Notamment à propos d’une cause qu’il a toujours défendue: « Se débarrasser de son chien ou le faire piquer avant de partir en vacances est une chose inadmissible et abominable que je ne peux accepter. Je ne supporte ni la cruauté, ni l’indifférence envers les bêtes. Donc, je réagis. »

CRI D’ALARME

Depuis plus de trente ans, le docteur Klein attire l’attention sur un phénomène inquiétant: l’homme prend toute la place sur la planète, au détriment des espèces animales. Or, affirme-t-il, si les animaux disparaissent, cela signera la mort de l’Homme. « Nous savons que si, sur un territoire déterminé, une espèce prolifère, les autres sont obligées de céder la place. Mais celle qui se retrouve seule finit par disparaître. Nous nous sommes accaparés la planète, et la disparition des nombreuses espèces animales alors que l’espèce dite humaine prolifère d’une façon exponentielle, nous fait courir droit dans le mur. Je pose ce diagnostic clinique mais, malheureusement, il n’est pas facile de proposer de solution thérapeutique… »
Pour lui, la question est très simple: comment trouver un équilibre biologique dans l’écosystème planétaire, où chacun puisse trouver une place vitale acceptable?

Martine Bernier

En savoir plus:

- « L’avocat des bêtes », Docteur Michel Klein, Editions Anne Carrière, collection Document.

Le jardin des Arts de Léonard Gianadda

26 janvier, 2009

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Il existe des hommes que l’on admire plus que d’autres. Dans mon panthéon à moi, il y a Léonard Gianadda. C’est grâce à lui que le Valais et la ville de Martigny (CH) en particulier disposent d’une rayonnance culturelle particulière. Depuis qu’il a ouvert la Fondation Gianadda, les expositions des peintres les plus prestigieux s’y sont succédées. Où que l’on aille dans le monde, les proches de l’Art connaissent la Fondation et saluent unanimement sa valeur. Il a fallu un courage et une ténacité prodigieux à Léonard Gianadda pour arriver à ce résultat. Il en a la dimension: sa forte personnalité lumineuse et explosive, et la passion qui l’anime sont deux de ses atouts majeurs.
Le parc qui entoure les lieux possède trois forces. Ses arbres, ses sculptures et la passion protectrice de l’homme qui l’a conçu. Visite au cœur d’un univers hors du temps.

« Ce jardin, c’est ma danseuse, mon dada! »
Léonard Gianadda, prestigieux créateur de la Fondation Pierre Gianadda, à Martigny n’aime pas donner d’interviews, disait-il lorsque je l’ai rencontré. Sauf pour parler du jardin de sculptures qui entoure le musée. Au milieu de ses arbres et de ses œuvres d’art, il est heureux. Tout simplement.

Pour les fidèles des lieux, la visite du parc est un rituel immuable. Après avoir découvert, à l’intérieur de la Fondation, les œuvres accrochées lors des expositions temporaires, ils terminent la visite par une promenade dans le parc, où des sculptures de Rodin, César, Segal, Dubuffet et bien d’autres se partagent la vedette avec les arbres du jardin.
Celui-ci est né en 1982, du désir de son propriétaire. « La plupart des musées suisse se trouvent au cœur des villes, et ne disposent pas de parc, observe Léonard Gianadda. Comme la Fondation ne possède pas de collections de peinture permanente, j’ai pensé que je pouvais apporter un atout supplémentaire en créant ce jardin de sculptures. »
Chose dite, chose faite. N’étant pas homme à confier à d’autres le soin de réaliser ses projets, il en dessine les plans, fait tracer à la chaux les limites des parterres, des chemins et des plans d’eau. Puis il grimpe sur la route du col des Planches surplombant les lieux et fait corriger, par téléphone, les traits indiqués, afin d’en peaufiner l’harmonie. Il fait amener de la terre pour modeler le terrain comme il le souhaite. Ses efforts aboutissent à la création d’un univers épousant parfaitement le relief de la région. Et dégageant une sensation de douceur et de bien-être à laquelle aucun visiteur n’est insensible.

Mariage entre art et nature
Pour le maître des lieux, le défi est simple. Il est impossible de monter une exposition avec dix tableaux. Mais il peut concevoir un parc séduisant avec le même nombre de sculptures.
Dès que sa décision est prise, il arrête d’acheter des toiles pour sa collection personnelle, leur préférant la sculpture dont il souhaite faire profiter le plus grand nombre. Ce qui lui permet de reconnaître avec satisfaction que « notre parc est aujourd’hui représentatif de la sculpture mondiale du 20 XXe. Il acquiert des œuvres de sculpteurs du monde entier. Et je prétends qu’il est le plus beau de Suisse tout en figurant parmi les principaux d’Europe. » Léonard Gianadda ne s’encombre pas de fausse modestie. Il aurait d’ailleurs tort de le faire. Le parc est réellement un endroit particulier, serein et porteur d’émotions dues au mariage des arbres et des œuvres exposées.

Les 7000 m2, construction comprise, dont il disposait au départ, ont augmenté au fil des années. Aujourd’hui, est quatre fois plus importante, et comprend le parking. Tout n’a pourtant pas été facile. Léonard Gianadda reconnaît que « les arbres mettent trois ou quatre ans à ne pas crever! Puis ils réfléchissent encore quelques années pour savoir s’ils vont pousser. C’est très long. Ils hésitent… »

Poésie sous un saule
Découvrir ou redécouvrir le parc au côté de son créateur est un régal. Du verger de départ qui habitait ici autrefois, il ne reste deux poiriers, trois cerisiers et une douzaine d’abricotiers. Les autres arbres, trop anciens, ont péri de leur belle mort. Mais les abricotiers restants donnent des fruits au goût de miel, gorgés de soleil. En passant, le maître des lieux secoue un arbre, en fait tomber des abricots qu’il fait goûter et déguste lui-même avec un visible contentement. Plus loin, il montre le saule pleureur qui caresse le « Sein » de César, offrant un tableau vivant, troublant de poésie. Cèdres, magnolias, épicéas, érable du Japon, pin parasol, figuiers, tilleuls… les arbres sont ici tellement beaux que l’on ne sait plus qui des œuvres ou des végétaux servent d’écrin aux autres.
Trois points d’eau apportent une note de fraîcheur très appréciée des visiteurs comme des canards. Même si le renard et la fouine les guettent d’un œil gourmand. Les colverts, mandarins et autres plongeurs restent fidèles à ce havre de paix sur lequel veille la blanche « Femme avec des lunettes de soleil, sur un banc public » de George Segal. Les sculptures sont fondues dans le paysage, rendant parfaitement naturelle la présence des « Moutons transhumants » de François Lalanne ou des « Baigneurs » de Niki de Saint-Phalle.
Dans cet endroit magique, l’Art fusionne avec la nature, apportant une vague de bien-être à ceux qui en profitent. Et ils sont nombreux. Tous les soirs durant l’été, le parc est ouvert gratuitement par beau temps. Car le mécène a beau avoir la réputation de posséder un caractère bouillonnant, c’est aussi et surtout un homme généreux, qui aime faire partager ses passions. Son humour et son indépendance d’esprit se révèlent d’ailleurs à travers des détails insolites. Ici, les pancartes indiquent qu’il est permis de marcher sur les pelouses. Contrairement à partout ailleurs.

Martine Bernier

Matthieu Nassif, l’Homme-Cheval

26 janvier, 2009

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Les Hommes Chevaux sont des athlètes à part entière, dont la discipline, insolite, est méconnue. Parmi eux, l’un des plus célèbres s’appelle Matthieu Nassif, 28 ans, recordman du monde 2000 du saut d’obstacle hippique… sans monture!

Dans son quartier de Paris, tout le monde connaît et salue Matthieu Nassif. Mais sa notoriété dépasse largement les frontières de la ville. Dans les milieux hippiques du monde entier, il est connu sous le nom de « L’Homme-Cheval ».
Cavalier brillant depuis sa plus tendre enfance, c’est pourtant sans sa monture qu’il a commencé à se bâtir une réputation. « Dès notre plus tendre enfance, avec mes frères Guillaume et Julien, nous nous sommes entraînés, chez nous, à sauter sans cheval les parcours hippiques, comme le font beaucoup de cavaliers. Nous avions récupéré une dizaine d’obstacles cassés et nous avions reconstitué un parcours complet… Nous sautions, proposions de faux programmes avec de faux sponsors, un jury, un règlement, et nous galopions comme des chevaux. Puis nous avons commencé à nous produire en public, au début sans y être invités. Nous nous sommes faits souvent éconduire, jusqu’au jour où, en 1995, un journaliste de Canal + nous a vus et nous a consacré un reportage, diffusé ensuite dans la Nuit du Zapping.  »

Purs athlètes

Matthieu crée alors le concept et le spectacle de l’Homme cheval, dans lequel il se produit seul dans un premier temps, puis avec ses frères. Le bouche-à-oreille fonctionne, et le milieu hippique, européen puis international, les réclament lors des manifestations les plus prestigieuses. A chaque fois, la réaction du public est identique. Dans un premier temps, il apprécie surtout le côté insolite du spectacle, l’originalité des costumes et de la chorégraphie. Puis il est pris par la performance physique, et finit le plus souvent debout, à applaudir les athlètes.
« Nous enchaînons quinze obstacles en environ deux minutes, précise Matthieu, alors qu’en championnat, les sportifs exécutent sept sauts avec, à chaque fois, six à sept minutes de récupération entre deux. C’est une discipline exigeante, très intense, que les spectateurs apprécient.  »

De 2001 à 2006, les trois frères donnent jusqu’à quinze spectacles par an. Aujourd’hui, Matthieu, riche de sa réputation se produit le plus souvent seul. Chacun de ses passages est un événement. Bardé de diplômes, ce garçon de 28 ans au regard d’enfant, à la gentillesse légendaire et à l’intelligence fine est un sportif accompli. Homologué en l’an 2000 au Guiness des Records avec un saut de 1,73 mètres considéré comme le record du monde de sa discipline, il continue à se produire en spectacle avec les élèves de l’école qu’il a créée en 2006: la « Horse Man School ». Tout en expliquant qu’il n’a pas de problèmes de dos ou d’articulation, il souligne pourtant le fait qu’arrivé à son âge, il sera bientôt en fin de carrière. Reste à voir si la relève sera dignement assurée. Avec un professeurs de cette qualité, elle ne devrait pas poser trop de problèmes…

Martine Bernier

En savoir plus:

Le site de l’Homme cheval: http://www.takavoir.com/
Horse Man School: 0033 6 22 72 18 25

Derib: En osmose avec la nature et les chevaux

26 janvier, 2009

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Derib est le dessinateur de Yakari, de Buddy Longway, de Red Road et de nombreux autres personnages de bandes dessinées apprécié autant des enfants que des adultes. Dans sa maison de la Tour-de-Peilz (Suisse), il vit au plus près de ses convictions et de la nature qui est, pour lui, une source d’inspiration constante.

« Mon premier dessin, lorsque j’avais 5 ans, représentait un cavalier. Je suis allé le montrer à mon père qui m’a demandé ce que c’était. Cela m’a horriblement vexé! »
Les chevaux, Derib les aime depuis sa plus tendre enfance. Le papa de Yakari, de Buddy Longway et de Red Road, était un garçonnet lorsqu’il a commencé à les dessiner en les observant alors qu’ils étaient au pré. Il les attirait avec des poignées de dents de lion « non polluées », précise-t-il.
Plus tard, vers l’âge de 18 ans, il a accepté de décorer le manège de Villars, dans les Alpes vaudoises, contre des cours d’équitation. Quelques mois à peine après avoir appris à se tenir plus ou moins en selle, il était chargé d’apprendre à monter à de nouveaux élèves. Une expérience audacieuse pour laquelle il était rémunéré 50 centimes par élève.
Les animaux, Claude de Ribaupierre les aime tous. Parmi eux, le bison l’a marqué profondément. « Je devais avoir six ou sept ans quand j’ai reçu, pour Noël, l’un des plus cadeaux de mon enfance, se souvient-il. Il s’agissait d’un bison en terre cuite. Je l’ai toujours. Pour moi, c’est un animal mythique, Il a une stature très particulière. Et c’est lui qui a fait vivre les indiens. »
A travers Yakari, petit personnage qui apprend aux enfants le respect de la nature qui les entoure, il a donné vie à des animaux aussi variés que l’aigle, le castor ou le loup. Avec ce dernier, il a partagé une expérience unique. De passage au Gévaudan, il a eu l’occasion de visiter la réserve de loups. « J’ai pu rentrer dans le parc et dessiner les loups qui se trouvaient tout près de moi, raconte-t-il. Le regard de cet animal est poignant. Il dégage une grande tristesse, de la détresse et de la nostalgie. On dirait qu’il vient du plus profond des âges… »
Parmi les animaux domestiques, Derib voue une affection profonde au chat qu’il considère comme l’animal le plus adapté à la civilisation, tout en ayant conservé sa liberté. La famille de Ribaupierre connaît bien les chats. Elle en possède trois, et vient de perdre, en décembre, le quatrième p âgé de tous, à vingt ans.
Mais c’est bien le cheval qui a marqué et marque toujours la vie de Derib. Dans ses deux albums, ils sont omniprésents.
Une fois qu’il a appris à monter, Derib a chevauché durant plus de trente ans. Il a également adopté quelques chevaux, mais à chaque fois dans le but de les sauver de la boucherie. Comme le premier pur-sang qu’il a acquis, Darky. « Il avait eu les tendons antérieurs claqués, ce qui le condamnait à une mort certaine. Nous l’avons acheté et soigné. Il a guéri, et a même participé à d’autres courses, en amateur, qu’il a gagnées! »
Au fil du temps, le cavalier a fait plusieurs chutes violentes. Depuis une douzaine d’années, il n’éprouve plus le besoin de monter, mais voit toujours des chevaux chaque jour. Chez eux, il aime leur générosité. « Sans chevaux, notre civilisation n’existerait pas, rappelle-t-il. Ils ont été très mal utilisés et sacrifiés pendant les différentes guerres. Mais ils nous ont permis de conquérir le monde. Je trouve que nous ne les respectons pas assez. Nous n’avons pas une relation proportionnelle à ce qu’ils nous ont donné. Nos chevaux, surtout en compétition, sont exploités. Ils mériteraient mieux aujourd’hui. De plus, à mes yeux, esthétiquement, c’est un des plus beaux animaux. »
L’amour de Derib pour la nature ne se limite pas aux chevaux ou aux animaux. Même s’il est ému de voir un oiseau ou un chat se livrer à « leur petit boulot d’oiseau ou de chat, malgré les orages, malgré tout ce qui peut venir entraver leur quotidien. Ce sont de grands exemples ».

La montagne fait également partie de ses lieux de prédilection. De l’âge de trois mois à quatre ans, il a vécu chaque été au-dessus de 2000 mètres. « J’ai des souvenirs de rochers et d’herbes desséchées, explique-t-il. Je me sens très bien au Glacier de Ferpècle. J’ai eu la Dent Blanche devant les yeux pendant quatre ans. C’est un peu ma montagne. Même si j’aime le lac et le Gramont, je suis moins touché par l’environnement d’un jardin que par celui de la montagne. Là-haut, un endroit a été baptisé le Petit Paradis. Lorsque mon père était encore en vie, nous y allions au moins trois mois par an, en famille. A présent, nous y retournons régulièrement, mais pour une journée seulement. »

A travers le dessin, Derib entraîne les lecteurs à travers des aventures toujours imprégnées de nature sauvage ou complice.
Et il le reconnaît volontiers: son métier est révélateur de la personne qu’il est vraiment…

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Cuillères, verrines, petites bouchées

26 janvier, 2009

Un élément majeur a tendance à me décourager lorsque je franchis le seuil de la cuisine: que prévoir dans les assiettes?
La mode est aux verrines, cuillères et autres bouchées. Il était donc normal de m’aventurer dans ce monde inconnu pour moi…
Histoire de saupoudrer vos buffets, apéritifs entrées et autres mignardises d’un zeste d’exotisme et de dépaysement, le pâtissier Benoît Moulin, formé notamment chez Gaston Lenôtre, a concocté 66 recettes originales ou « classiques revisités ».
Le tout apporte un souffle bienvenu de nouveauté appétissante et colorée.

« Cuillères, verrines, petites bouchées », Benoît Molin, Ed. France Loisirs

200 recettes simplissimes

26 janvier, 2009

En cuisine, il y a ceux qui savent et ceux qui ne savent pas.
Je fais très clairement partie de la deuxième catégorie.
Aussi, lorsqu’un livre de recettes veut faire son entrée dans ma bibliothèque, doit-il répondre à certains critères.
Il doit proposer des menus originaux, simples et réalisables par n’importe qui, y compris par les moins doués d’entre nous, dont je fais partie.
Mission impossible? Non. Certains livres relèvent plutôt bien le défi.

Parmi eux: « 200 recettes simplissimes ».
Le titre ne pouvait que m’interpeller.
Le contenu tient ses promesses.
La cuisine proposée est réalisée selon des produits de saisons, elle est légère et saine, expliquée de façon claire à travers des pages rehaussées de photos.
Pour les cuisiniers et les cuisinières apprenti(e)s, le cas n’es pas désespéré!

« 200 recettes simplissimes » Jim Dupleix, France Loisirs

Bruno Masure: Je vis chez mes chats, pas l’inverse…

25 janvier, 2009

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Journaliste vedette présentateur du journal de 20 heures sur les chaînes françaises dans les années 80, Bruno Masure voue un amour inconditionnel aux chats. Il vient de leur consacrer un livre et continue à partager sa vie avec trois « purs gouttières ». Visite à Bercy (Paris), dans le pavillon où il habite « chez ses chats ».

Dans le pavillon parisien de Bercy où vit Bruno Masure, les chats sont rois. Inutile d’espérer les voir hanter le canapé en cas de visite. Bien dissimulés à l’abri des regards indiscrets, « Loana », « Teigne » et « Pot-de-colle » n’honorent le propriétaire des lieux de leur présence que s’ils l’ont eux-mêmes décidé.
Dans la vie du journaliste, ces félins jouent un rôle particulier. « Tous ceux qui ont fait partie de ma vie sont des chats de gouttière. Je n’aime pas les chats luxueux, de race. Ceux que j’ai eus sont tous des SDF! Je ne supporte pas l’idée de devoir payer des sommes folles pour acquérir un chat. » Pas d’accord de se ruiner pour l’achat d’un animal, mais, en revanche, le cœur sur la main dès qu’il s’agit de voler au secours de l’un d’entre eux. La grande majorité de ses protégés ont connu un début d’existence tourmenté. Hormis Loana, dont la seule particularité a été de naître « la fameuse nuit du jacuzzi de Loft Story », tous sont un jour arrivés devant sa porte en piteux état. Et tous ont eu droit à ses soins attentifs, aux visites chez le vétérinaire, et à des traitements qui, avoue leur hôte, lui coûtent une fortune.

Naufragés des jardins

Bruno Masure raconte sans se faire prier les parcours de vie de ses chats. À commencer par celui de Teigne, naufragé cabossé dont il décrit le regard bleu que les visiteurs ne verront pas. Méfiant, le matou préfère éviter le contact avec les inconnus. « Il est un jour arrivé dans mon jardin, alors qu’il avait deux ou trois mois. Il était quasi aveugle et avait une sérieuse maladie de peau, qu’il a toujours, d’ailleurs. Il avait un aspect tellement repoussant que personne n’en aurait voulu. Donc, je l’ai gardé. Il est toujours aussi abîmé, mais c’est un chat formidable. Pot-de-Colle, lui, est arrivé en plein mois de novembre. Il faisait très froid. J’ai eu beau faire, il est resté devant chez moi jusqu’à ce que j’accepte de le garder. Il m’a choisi. Il avait été castré, ce qui indiquait qu’il avait dû avoir une vie antérieure. Il ressemble un peu à un chat norvégien… C’est le seul des trois à être très câlin, mais lorsque je veux le caresser sur la tête, il se protège. C’est peut-être un raccourci hâtif, mais j’ai tendance à penser qu’il a dû vivre des événements difficiles. Quant à Loana, je vis chez elle. Elle aime dormir sur mon lit. Si j’ai le malheur de fermer la porte de la chambre, elle a dans le regard un air de reproche indigné très explicite… »

« Les chats me ressemblent »

Pas sectaire pour un sou, le journaliste avoue aimer également les chiens, même s’il trouve plus contraignant de s’en occuper. « Ils ont un caractère qui correspond moins au mien. Les chats, eux, sont d’une liberté et d’une indépendance absolue. Je suis comme eux. J’aime faire ce qui me plaît quand cela me plaît. Ils ne se forcent pas, ne font jamais semblant. S’ils viennent se blottir sur vos genoux, c’est qu’ils ont choisi de le faire. » Dans son livre, Bruno Masure explique que ses compagnons dorment environ 14 heures par jour. Lui à peine un peu moins, ce qui ne l’empêche pas de partager leur goût pour le calme et la tranquillité. Celui qui présentait le Journal de 20 Heures en charentaises par souci de confort et qui terminait ses passages à l’antenne par un dicton humoristique, a traversé des moments troublés dans sa vie professionnelle, lorsqu’il a quitté la télévision. Là encore, ses animaux ont joué un rôle primordial. « Pour supporter le stress de la télévision, j’avais mes chats et mon jardin. Rien ne me détend davantage que d’arroser le jardin ou de caresser un chat. Ces animaux ont un pouvoir déstressant qui a été maintes fois prouvé. Je les trouve toujours élégants, gracieux. J’ai deux amours: la politique et les chats. Je travaille en ce moment sur un livre parlant des relations entre les hommes politiques et les journalistes. Ecrire parallèlement l’ouvrage sur les chats me lavait la tête.  »

Bercy, paradis perdu

Lorsque le journaliste est arrivé à Bercy, voici vingt ans, le quartier était un véritable Eden pour les chats errants. Avant que les anciens entrepôts de vin n’y soient remplacés par des immeubles, le lieu, explique-t-il, était privilégié. « Des dizaines de chats y vivaient, nourris par les veilles dames. C’était l’endroit le plus poétique de Paris, un paradis pour les chats et pour les photographes. Aujourd’hui, un très joli parc y a été installé, mais les chats ont disparu. »
Reste aux chats du quartier le privilège de profiter des jardins des pavillons, formant un triangle hermétique aux dangers de la rue. Une vie de rêve…

Martine Bernier

SOUS LA LORGNETTE DE MASURE

Un livre sur nos félins d’appartement, Bruno Masure a beau les adorer, il n’aurait jamais pensé l’écrire jusqu’à ce que son éditeur lui en fasse la demande. L’ex journaliste vedette présentateur du journal de 20 heures pendant 13 ans a donc repris sa plume insolente et drôle pour signer « Les Chats vus par Bruno Masure ». Soixante mots servent de fil rouge à l’ouvrage truffé de photos et d’informations on ne peut plus sérieuses. Mais comme on ne se refait pas, l’auteur a retrouvé toute sa verve pour parler de ses compagnons, signant un livre insolite.

En savoir plus:

Livre: « Les Chats  » vus par Bruno Masure. Collection Phare’s. Editions Hugo image.

Saturne et ses nuages noirs…

25 janvier, 2009

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Je devais avoir moins de 25 ans quand j’ai été envoyée par le journal régional pour lequel je travaillais, « couvrir » une conférence insolite.
Ma mission: écrire un papier sur cette rencontre-débat publique, mettant en présence un astrologue, une voyante, un magnétiseur et un radiesthésiste chercheur de sources.

Les personnes en présence n’avaient pas une envergure extraordinaire, n’étaient pas de fins orateurs.
J’étais déçue par la soirée, d’humeur morose…
Au moment où il a vu que j’allais sortir, l’astrologue est venu vers moi.
Il m’a demandé: « Vous allez nous faire un bon article? »
J’ai répondu: « Je ne crois pas. Je n’adhère pas à ce qui a été dit ce soir. »
Et il m’a dit: « S’il vous plaît… ne parlez pas de ce que vous ne connaissez pas, ne jugez pas sans savoir… »

Sa phrase m’a trotté dans la tête pendant tout le chemin du retour.
Je ne l’ai jamais oubliée. Depuis, je n’écris jamais sans connaître, sans savoir…

Ce jour-là, j’ai renoncé à écrire l’article et à « descendre » les protagonistes simplement parce que je n’avais pas apprécié leur discours.
En revanche, j’ai décidé d’étudier l’astrologie, histoire de vérifier par moi-même si ce que racontait cet homme était plausible.

Se pencher sur l’astrologie… on ne s’en vante pas!
Je l’ai étudiée durant sept ans, pendant mes heures de loisirs, entre mes enfants et mon travail, en me procurant des dizaines de livres, parmi les plus pointus.
Et je me suis rendue dans les librairies spécialisées sans raser les murs.
J’assume! Et je ne l’ai jamais regretté.
J’ai appris l’astrologie traditionnelle, mais aussi plusieurs autres, très pointues.
Je sais ce qui est possible et ce qui ne l’est pas dans le cadre de cette discipline.
Je sais où sont les limites, quelles sont les dérives…
Je pourrais donc aujourd’hui écrire sur le sujet: je sais exactement de quoi je parle.
Je ne le fais pas. Ma contribution n’apporterait pas grand-chose à l’édifice: tout ou presque a déjà été écrit.

Mais sur Saturne, ah, Saturne…
On dit d’elle qu’elle est « La Grande Maléfique ».
Les jours où tout semble bloqué, où vous avez un moral épouvantable, où vous vous sentez prêts à tout abandonner, où vous avez l’impression que rien ne va, que le monde entier vous en veut et que jamais vous n’arriverez à trouver une solution à vos problèmes, sachez que vous êtes fort probablement la victime d’un mauvais aspect Saturnien.
La bonne nouvelle: ça passe…
La mauvaise: il faut le supporter!

Bizarre? Non.
Depuis des millénaires, les hommes reconnaissent l’influence de la lune sur leur vie, la nature, les cultures, leur moral, les animaux etc.
Il en est exactement de même pour Saturne.

Elle comporte de bons côtés, bien sûr, mais le pire est aussi l’un des plus durs à supporter: la frustration dans tous ses états.
Si l’on en croit l’astrologie réincarnationiste, Saturne représente le karma, nos peurs, nos craintes.
Il faut du courage pour y faire face.

Pourquoi suis-je en train de consacrer un texte à cette trouble-fête notoire?

Simplement parce que la vicieuse a trouvé le moyen de me tourmenter tout en finesse.
Jusqu’ici, je m’accommodais assez bien de la bête, ayant suffisamment de forces pour lui faire face quand elle venait empoisonner mes journées.
Je l’ignorais, faisais le gros dos et puisais dans mes ressources de quoi attendre les jours meilleurs.
Mais, depuis quelques années, je partage la même orbite qu’un homme qui, lui, fait partie des êtres sans défense face à cette écorcheuse d’âme.
Dès qu’elle se positionne mal, il souffre, doute, est torturé, remet en cause jusqu’aux fondamentaux.
Et lance des mots un peu désespérés, qui blessent sans qu’il le veuille.
Cette impuissance qu’elle n’a jamais réussi à m’imposer, Saturne me force à la vivre par son intermédiaire.
La sadique!

Je me bats donc contre une planète.
C’est d’un bête!
Combat inégal….
Mais elle ne gagnera pas.
Les passages difficiles ne durent pas: Saturne n’est pas seule à squatter le ciel.
Nous y avons des alliés, tous autant que nous sommes.

Ah, Saturne, Saturne… veux-tu que je te dise?
Tu as le bonjour de Vénus!
Et crois-moi, en matière de puissance et de rayonnement, elle n’a rien à t’envier.

Tempête, étudiants et conteneurs

25 janvier, 2009

Journal du soir sur France 2, hier.
La Une s’ouvre sur des images de désolation après la tempête qui a frappé fa France, l’Espagne, la Suisse etc…
Cette région si belle qu’est le sud-ouest de la France l’a notamment prise de plein fouet.
Quatre morts, des milliers de foyers sans électricité, des dégâts énormes.
Je repense à Alain Baraton et à l’ouragan de 1999 qui avait détruit l’Europe… et les arbres de Versailles.

En fin de journal, un sujet est consacré au Havre où des étudiants logeront dans des conteneurs dès la rentrée 2009.
A voir cet empilement de « boîtes » placées les unes sur les autres, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec le premier grand titre.
J’espère qu’ils seront bien arrimés, leurs conteneurs, ou ils risquent de faire une grande consommation d’étudiants au prochain coup de vent.
Au fait, comment sont-elles, les tempêtes, au Havre?

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