Archive pour février, 2009

Amitié homme-femme? C’est possible.

28 février, 2009

Je pense que je vivrais difficilement sans amitié. Comme tout le monde, sans doute.
J’ai eu la chance d’en vivre à chaque période de ma vie.
Elles me sont précieuses…

L’un de mes amis très chers s’appelle Claude.
Nous sommes aussi différents l’un de l’autre qu’il est possible de l’être.
Financier, pratiquant les sports extrêmes, adorant les fêtes bien arrosées… j’en passe et des meilleures.
Nous sommes toujours prêts à nous embarquer dans de nouvelles aventures.
Simplement, pas les mêmes.
Oui, nous sommes très différents.
Pourtant, c’est ainsi. J’aime le savoir dans ma vie.
Nous nous confions nos jardins secrets, ceux dont nous ne parlons pas volontiers avec d’autres.

Ces derniers temps, j’ai cru le perdre.
Nous n’étions pas d’accord sur un point important, et, comme nous sommes aussi têtus l’un que l’autre, ni lui ni moi ne revenions sur nos positions.
Au cours de ces derniers mois, nous ne nous sommes pas vus.
J’avais envie de l’appeler… mais je ne l’ai pas fait.
Fierté mal placée ou peur d’être mal reçue.
Ne pas le voir me faisait mal.
Je n’arrivais pas à me dire qu’il allait quitter ma vie ainsi.

Et puis, il y a quelques jours, c’est lui qui m’a appelée.
Il savait que j’allais partir et m’a demandé s’il pouvait passer me voir.
Je l’ai reçu au milieu des cartons de déménagement,
Je pense qu’il est l’un des seuls à qui j’acceptais de montrer mon visage toujours très marqué par ce que j’appelle les « brûlures de stress ».
Nous avons parlé. Il m’a annoncé sa visite dans mon antre bretonne. Cela m’a fait un bien fou…

Ceux qui disent en prenant un air convaincu que l’amitié entre homme et femme est impossible se trompent.

Encore heureux qu’il existe des forfaits téléphoniques permettant les conversations internationales illimitées.
J’ai comme l’impression que je pourrais bien en avoir besoin…

A deux jours du départ…

28 février, 2009

Je ne pensais pas, lorsque nous avons créé ce blog, qu’il me servirait à communiquer ainsi, sur des éléments aussi personnels.
En regard des événements qui se déroulent sur nos vies en ce moment, il est le moyen idéal pour répondre à tout le monde en même temps sans passer des heures à écrire de longues lettres individuelles.

La question qui revient le plus souvent depuis quelques temps est: que va-t-il se passer pour toi ces prochains jours?

Voici donc la réponse matinale…

Je vis mes deux derniers jours en Suisse.
Ce samedi, différentes choses sont encore à régler et je passerai un moment avec un ami très cher.
J’espère aussi désespérément recevoir le dernier article me permettant de boucler et d’envoyer mon petit journal à l’imprimerie.
Enfin, il faut finir les cartons… et, demain, éteindre mon ordinateur jusqu’à son arrivée dans mon nouveau nid.

Lundi, après que les déménageurs soient venus embarquer mes trésors, je prendrai la route pour un voyage très symbolique.
Eric, l’homme avec lequel j’ai partagé ma vie au cours de ces 16 dernières années, et qui me reste très proche, va me conduire jusqu’à Bourges. Nous nous dirons au-revoir sur le parking d’un hôtel où viendra me chercher celui que j’aime.
Ce geste, cette façon de ne pas me laisser partir seule, de me faire comprendre qu’il est toujours là, est dans la lignée de ce qu’il est, de ce que nous avons toujours été l’un pour l’autre… J’ai beaucoup de chance…

Ensuite?
Je retrouverai Alain…
Je vais enfin m’apaiser.
J’ai perdu le sommeil depuis des mois, il est temps de retrouver l’harmonie.
Je sais qu’auprès de lui, elle reviendra.
C’est son absence qui m’a déchirée.
Il existe en moi, en ce moment, un monde d’émotions, de sentiments.
J’essaie de ne pas trop penser, de me concentrer sur ce que je dois faire.
Je reprendrai contact avec moi-même plus tard, lorsque je serai posée.

J’ai un peu le sentiment de m’être mise en mode veille, en mode survie, depuis quelques semaines.
A bout de souffle, épuisée, j’ai l’impression de ne plus avoir de sensations, d’avoir construit une coquille de noix autour de moi.
Tout sera plus simple lorsqu’il sera là.
Ces derniers temps, sa voix a été l’élément qui m’a rassurée le plus.
Il sait que, lorsque je ne vais pas bien, j’ai besoin de l’entendre.
Nous avons établi un nouveau mode de communication.
Je l’appelle souvent, pour des conversations courtes, mais qui me remplissent de force.
Il a une voix magnifique.
Ce souffle de vie, d’amour émanant de lui me redonne le courage de refaire quelques pas à chaque fois.

Deux de ses plus belles qualités sont la tolérance et la patience.
Elles sont infinies pour moi… surtout en ce moment.
Et il a du mérite!

Au moment de partir, je suis dans le brouillard.
Je ne sais pas ce qui m’attend.
Mais je sais une chose: on ne peut pas vivre deux existences parallèles.
Lorsque les sentiments sont authentiques et profonds, ils ne s’accommodent pas de la clandestinité.
Un jour, il faut assumer, il faut rendre à celui ou celle que l’on aime la place qui lui revient.
Il ne faut plus parler, il faut agir.
Même si c’est très dur, même si l’on se sent coupable, même si… même si….
C’est une question d’honnêteté par rapport à tout le monde, y compris à soi-même.

Au moment de partir, j’ai peur qu’il ait un choc en me retrouvant!
Tout ce que j’essaie de garder en moi, de maîtriser au mieux, a marqué mon visage de manière effrayante si j’en crois les réactions autour de moi.
On ne traverse pas ces zones de turbulences sans dégâts…
Voyons.. j’ai deux jours pour étudier et apprendre à maîtriser l’art du maquillage.
Avouez qu’il serait dommage qu’il ait un tel choc en me voyant qu’il me reconduise à la frontière!

Martine Bernier

Capharnaüm d’émotions… et Monique

27 février, 2009

Mon téléphone se met à vibrer alors que je mets la dernière main à l’édition de l’un des journaux dont je m’occupe, et que je dois livrer aujourd’hui, avant le grand départ.
C’est un sms.
Il provient de celle qui, dans mon coeur, est un peu ma mère.
Elle n’habite pas dans le même pays que moi.
Je suis en Suisse, bientôt en France. Elle est en Belgique, auprès de celui qui est mon deuxième père, frère du premier, trop tôt parti.

Elle m’envoie quelques mots pour me remercier pour ce blog, pour me dire qu’il m’a rapprochée d’elle et que c’est un sentiment merveilleux.
Elle me dit d’être heureuse et termine en mettant « je t’aime ».

J’étais dans article ardu, pour lequel j’avais momentanément abandonné mes cartons de déménagement.
Me voilà toute émue, à regarder mon téléphone avec le coeur tout imprégné de chaleur.

Elle s’appelle Monique.
Elle est la douceur et la gentillesse incarnées.
Elle est aussi blonde que ma mère était brune.
Leurs caractères ne se ressemblent pas.
J’ai toujours adoré son rire, son regard, cette façon qu’elle a de me serrer dans ses bras, de s’émouvoir facilement.
Elle a toujours été très belle, en dehors comme en dedans.
J’ai toujours admiré son goût, sa féminité, sa classe naturelle.
Je crois que nous avons tous dans le coeur un être à part, qui a une place, un rôle proche de celui de nos parents.
Pour moi, ce sont eux. C’est elle.
Ils arrivent à composer avec ma drôle de personnalité, mon indécrottable indépendance, mes coups de griffes, rares, mais bien là lorsque je me sens blessée.
Et ils m’acceptent, tout simplement… Je sais qu’ils sont là.

Je lui réponds, en me disant que je voudrais avoir le temps de lui écrire plus, plus longuement…
Je n’y arrive pas en ce moment, trop de choses à faire, à penser, trop d’émotions à gérer.
Mes derniers jours en Suisse, les derniers instants que j’arrive à piquer au temps, je les consacre à celui qui m’a accompagnée durant 16 ans.
Il y a tant de choses à dire, tant de sentiments à exprimer encore…

Une vie nouvelle m’attend, mais dans laquelle tous ceux que j’aime auront leur place… lui aussi. Lui surtout.

Dans trois jours, je serai sur la route qui me mènera vers l’homme que j’aime aujourd’hui.
Je suis si fatiguée que des rides ressemblant à des brûlures sont apparues sous mes yeux en une nuit.
J’ai du mal à penser, à me concentrer. Je m’efforce de mettre la dernière main à mon travail au mieux, de répondre à toutes les sollicitations, et elles sont nombreuses. De répondre à mes amis qui me demandent comment « je tiens le coup ».

Je tiens par ces petits sms qui me réchauffent le coeur, par ces témoignages d’amitié.
Je tiens par la tendresse, l’affection qu’il y a toujours entre celui qui reste en Suisse et moi… et qui me rassurent sur le fait qu’il ne quittera pas ma vie… je le supporterais très mal.

Je tiens grâce à mon Grand Homme qui est là, attentif, à 1000 km de moi, mais qui m’attend.
Il ne me le dit pas avec de grandes phrases. Il se contente de me le montrer par mille attentions douces, par des mots tendres.
Il sait que, lundi soir, lorsque je serai sur le parking de cet hôtel, à Bourges, je vivrai l’un des moments les plus durs de mon existence, mais aussi l’un des plus beaux.

Je ne savais pas que le bonheur était ainsi fait de chagrin et de joie.
J’ignorais que l’on pouvait avoir si mal et être aussi heureuse à la fois.

Je crois que je n’ai jamais autant appris que ces derniers mois.
Et c’est ce petit sms venu de Belgique qui me le fait comprendre encore un peu plus…
C’est bon de savoir qu’elle pense à moi…

Martine Bernier

Graffitis herbeux : les semeurs de rêve

27 février, 2009

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Que nous le voulions ou non, le travail des « street artists » fait partie de l’art contemporain.
Pour exercer leurs talents, ils ont utilisé jusqu’ici de la peinture, du papier ou de la fourrure.

Cette fois, ils innovent en garnissant les murs des villes de mousse végétale et de gazon.

Le graffiti se donne une double vocation, esthétique et contestataire.
Ces oeuvres vertes sont donc très symboliques au coeur des cités…
Certains artiste appliquent les mottes de mousse directement sur les murs, d’autres tentent de préparer une mixture à sprayer…
Mais l’objectif est commun: tenter de cacher le béton, omniprésent dans nos paysages urbains en proposant de mini jardins insolites.
Là où les passants pestaient devant les graffitis ratés, la plupart apprécient ces oeuvres douces au touché et au regard, apportant une bouffée de fraîcheur bienvenue, comme une fleur poussant entre les pierres.

Cette tendance « moss graffiti » fait son apparition en Europe et en Amérique du Nord.
Et, bien sûr, apporte des oeuvres éphémères qui disparaissent sans laisser de traces, avec le temps.
Un peu comme ces tableaux magnifiques dessinés sur le sol à la craie, et effacés à la première pluie… ou les mandalas tibétains construits durant des heures avec du sable et soufflés en quelques secondes une fois terminés…

L’art qui pousse dans la rue me séduit autant que lorsqu’il rayonne dans les musées.
La créativité, le regard particulier et le travail de ces artistes me fascinent.
Ils introduisent la beauté là où d’autres ne pensent qu’à abîmer.
Des semeurs de rêve, en quelque sorte…

M.B.

http://www.mosstika.com/

Les différences entre les hommes et les femmes. Chapitre 8. Le coiffeur.

26 février, 2009

Depuis que je suis haute comme trois pommes, je voue une méfiance sans borne aux coiffeurs.
Allez savoir pourquoi…
Dès mon plus jeune âge, j’ai estimé que le mieux, pour moi, était d’éviter les gens armés. De ciseaux, surtout. Et de laisser pousser mes cheveux.
Ce qui, au passage, cache un peu les détails qui me contrarient.
Lorsque ma mère tentait de m’entraîner chez les maniaques du ciseau, alors que j’avais à peine 4 ou 5 ans, j’exprimais déjà copieusement ma désapprobation.
Plus tard, dans mon école catholique où se côtoyaient environ 700 demoiselles, les cheveux courts, les nattes et les couettes étaient de rigueur.
Tout le monde se pliait à la règle, sauf moi.
Pas question de nouer ma crinière.
Cela m’a valu des heures et des heures de colle, que j’occupais agréablement en recopiant des textes de philo.
Un régal là où mes professeurs voyaient une punition sévère destinée à mater cette chevelue récalcitrante…

Durant une bonne dizaine d’années, dès mon arrivée en Suisse, j’ai laissé flotter mes cheveux au gré de leur envie.
Et ils étaient longs. Très longs, même.
J’avais très exactement la même coiffure que ma chienne Bearded Collie, ce qui nous convenait parfaitement à toutes les deux. images24.jpeg

Lorsque je me suis remariée, en 1994, sous la pression de mon entourage féminin j’ai estimé que je devais faire un effort.
J’avais eu quelques soucis de santé qui avaient mis mes cheveux à mal. Il fallait agir, mais délicatement!
Je me suis donc rendue courageusement mais la mort dans l’âme chez un coiffeur local portant le pompeux prénom d’Alexandre, et je lui ai expliqué mon cas.
Je lui ai dit que je serais très mal s’il devait couper, et que je n’autorisais qu’une « égalisation » de deux centimètres.
Ce voyou a opiné du bonnet, a empoigné ses ciseaux et… j’ai vu tomber autour de moi des mèches d’au moins trente centimètres.
Choquée, déprimée, j’ai risqué un regard au miroir..
Et j’ai ressemblé à un croisement entre un caniche et un poireau pendant des mois.

Dès que j’ai atteint l’âge de 35 ans, certaines de mes amies m’ont dit: « Bon, maintenant, tu dois les couper. Ce n’est plus la mode. A nos âges, on ne porte plus les cheveux longs.  »

Ah bon?! Moi si.
Quant à la mode, je m’en soucie comme d’une guigne!
Ma tête, c’est moi qui l’assume, et ce n’est pas toujours facile, vu la lourde hérédité qui est la mienne, notamment au niveau de la charpente nasale, héritage de famille exclusivement féminin dont je me serais bien passée!

Plus question pour moi de remettre les pieds dans un salon: il fallait d’abord me remettre moralement de l’agression commise par le fameux Alexandre!
Plusieurs années après, j’ai repris un peu confiance en compagnie de Hadi, un adorable coiffeur iranien, qui respectait mon désir de laisser ma chevelure en paix.
L’âge aidant, il fallait cependant couvrir les fils blancs de plus en plus nombreux et qui, chez moi ont commencé à poindre dès que j’ai eu 22 ans.

Hadi a bien tenté de me convertir à la couleur « fashion ».
Il a essayé des nuances, des éclaircissements…
Mais peine perdue: je suis née avec les cheveux sombres, et je me sens mal en dehors de ma couleur d’origine.

A trois jours de mon changement de vie, il m’a fallu prendre un rendez-vous chez un coiffeur de ma région, histoire de me gommer dix ans à grands renforts de teinture.
Par manque de temps, je ne pouvais plus me rendre chez mon sauveteur habituel.
Je suis donc entrée dans un salon inconnu.
En me voyant arriver, la dame préposée à l’accueil a quitté sa cliente pour s’approcher de moi.
Je lui ai expliqué ce que je voulais (un nuage de noir dans la blancheur naissante, c’est pourtant simple!) et ai demandé un rendez-vous.
Mais la malédiction semble continuer à s’acharner sur moi.
D’un air gourmand, elle m’a regardée en me disant: « Une teinture…. oui…. Et on coupe? »

Non, on ne coupe pas!
Pour quoi faire?
Pour me faire entrer dans le moule actuel des femmes aux cheveux courts et me garantir des mois, voire des années de mal être?
Je crains, hélas, que ce n’est pas demain que les coiffeurs et moi nous comprendrons…

La différence entre les hommes et nous sur ce sujet?
Elle tient en une phrase entendue 1000 fois dans l’antre du délit, et prononcée exclusivement par des hommes:
« Vous coupez court, et vous dégagez bien derrière les oreilles! »

Horreur!!!!!

Je dois me rendre samedi à mon terrifiant rendez-vous.
Mais j’ai bien évolué depuis l’époque d’Alexandre.
La première paire de ciseaux qui m’approchera à moins de cinq mètres risque de terminer sa vie dans le plus formidable vol plané de l’histoire de la coiffure.

Martine Bernier

Son anniversaire…

26 février, 2009

Aujourd’hui, Alain a son anniversaire.
Je ne serai auprès de lui que lundi soir.. c’est encore un anniversaire que nous vivons séparés.
Il m’a dit qu’il serait sur la route toute la journée et, ce soir, seul à l’hôtel.
MSN sera une fois de plus notre allié pour nous permettre de passer ce moment ensemble, aussi bien que nous le pourrons.

Pour moi, ces fêtes sont importantes.
J’aime marquer l’événement, en profiter pour dire et redire encore mon amour, mon attachement.
Promis.. je me rattraperai la semaine prochaine….

Heureux anniversaire, mon coeur!

La drôle d’histoire de George, tortue des Galapagos

25 février, 2009

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Impossible de garder pour moi cet épisode arrivé ce matin.

Je travaillais sur un article ardu lorsque le téléphone a sonné.
A l’autre bout du fil, un monsieur que je ne connaissais pas, très excité de me dire que « j’ai un sujet d’article pour vous!!! ».
Un peu ennuyée d’être dérangée, je sonne le rassemblement de mes vieux restes de bonne éducation pour prendre un air intéressé et lui demander de quoi il s’agit.
Très enthousiaste, le monsieur me tient un discours un peu incohérent dans lequel il est question d’une émission qu’il vient de regarder à la télévision, de George, d’une tortue aux Galapagos apparemment stérile, et d’une dame de petite vertu engagée pour le stimuler sexuellement.
Dix minutes après, je raccroche, complètement perplexe, et je me ré-atèle à ce qui ne sera jamais un chef-d’oeuvre.

Seulement voilà… incorrigible, il a fallu que j’aille vérifier si le monsieur disait vrai ou s’était moqué de moi.
Et j’ai découvert ceci…

En 1971, sur l’île de Pinta, un chercheur d’escargots butte sur ce qui se révélera être la carapace d’une tortue géante dont on croyait la race éteinte.
Il venait de trouver George.
Ravis, les scientifiques décident alors de ramener le spécimen (la tortue, pas le chercheur d’escargots!) à la station de recherches Charles Darwin, à Puerto Ayora (Santa Cruz), avec un voeu pieux: faire en sorte que George se reproduise pour préserver la précieuse race.
Car, entre temps, ils ont retrouvé l’une de ses cousines, tests ADN à l’appui. Chic.
Seulement voilà… L’affriolante cousine, tout comme les autres créatures de rêve compatibles présentées au beau mâle ne lui ont pas fait plus d’effet qu’un mollusque.

Horreur et damnation! George n’est absolument pas attiré par la bagatelle!
Sa réputation en prend illico un sérieux coup, certains allant jusqu’à le suspecter d’être homosexuel.
Ce qui, avouons-le, est gênant lorsque pèse sur vos épaules la survie de votre race…

A partir de ce moment, la version de mon interlocuteur au téléphone et celle que j’ai trouvée de mon côté diffèrent.
La sienne: il aurait été fait appel à une spécialiste de la chose pour stimuler le vieux solitaire, dans le but de recueillir son sperme. Et cela aurait marché! Le monsieur me décrit une dame ayant le physique attrayant d’une jeune Brésilienne.

Autre version, trouvée sur le Net: Le Musée Cantonal de zoologie de Lausanne explique ceci: « Une spécialiste allemande de la conservation des tortues a pu montrer aux responsables de la station de recherches en 1993 comment vérifier la santé sexuelle des tortues. Suite à cela, une jeune suissesse, étudiante à l’Université de Lausanne, Sveva Grigioni a passé plusieurs mois à stimuler Georges le solitaire. Malheureusement la fin de son visa mit un terme à cette démarche qui semblait montrer quelques résultats. Donc pour l’instant, soyons patient, Georges le solitaire a encore du temps et cette sous-espèce n’est pas encore rayée de la planète. » (2004)

La suite sauve l’honneur du digne mâle, mais pas encore sa race: au mois d’août 2008, alors âgé de plus de 90 ans, George a connu l’extase pour la première fois de sa longue vie.
Hé oui, comme quoi tout arrive: après près d’un siècle d’abstinence, il a eu un coup de coeur pour deux irrésistibles tortues qu’il a daigné honorer.
Sont nés de cette délicate union des oeufs dont 80% étaient malheureusement stériles.
L’histoire ne dit pas si les 20% restants ont donné un résultat.
Mais Lonesone George continue d’attirer les touristes et d’émouvoir les scientifiques.
Normal: fort de ses 90 kg, il est un véritable symbole.
Ultime survivant d’une variété décimée par la chasse, victime de la destruction de son habitat par les espèces introduites, George représente à lui tout seul la condamnation à mort de la biodiversité.

Martine Bernier

Les différences entre les hommes et les femmes. Chapitre 7 . Le café.

25 février, 2009

Hier matin, une nouvelle épouvantable m’attendait aux aurores, lorsque, réunis dans une même insomnie, j’ai retrouvé celui que j’aime, dont je suis encore séparée pour quelques jours par près de 1000 km.
Dans un premier temps, rien n’a filtré.
Embrumé de sommeil mais déjà suffisamment réveillé pour être drôle et tendre, il reprenait doucement contact avec la réalité.
Alors que je lui posais l’une de mes éternelles questions destinées à sonder l’immensité de son amour matinal, il n’a pas répondu dans le centième de seconde.
Prise d’un doute soudain (oui, je sais, je sais… les femmes…) , j’ai osé un petit point d’interrogation solitaire et anxieux…
La réponse, douce, est arrivée aussitôt, accompagnée de la petite phrase suivante:
- « Deux secondes! Hé! Je ne suis pas réveillé et… je n’ai plus de café!!! »

Mon Dieu!
Plus de café!?
Au hit-parade des catastrophes quotidiennes possibles, celle-ci arrive dans le quarté gagnant avec la panne de téléphone, de voiture ou de PC.
A l’annonce de ce drame, j’ai ressenti comme un frisson me parcourir l’échine.
Comment? Il n’était pas 6 heures du matin, et je parlais avec un homme, mon homme, non imbibé de sa première dose de caféine!?
L’heure était grave…
Jusqu’ici, j’ignorais l’effet du manque sur lui.

Il faut savoir que, chaque matin, lorsque nous fréquentons les buffets de petits-déjeuners d’une chaîne d’hôtel bien connue pour son nom d’oiseau, le rituel est identique.
Il se dirige vers la machine à café, harponnant au passage la plus énorme tasse qu’il puisse trouver.
Il revient ensuite paisiblement à table, emportant son précieux trésor fumant et parfumé.
Son visage se détend au fur et à mesure qu’il déguste le breuvage salvateur.
L’observer discrètement permet de constater les bienfaits du café noir sur son organisme: il revit!
Une fois la première tasse avalée, il jette un coup d’oeil à mon verre – vide – de jus d’orange, me propose galamment d’aller m’en chercher un second, et revient avec ledit verre et… une deuxième tasse odorante et chaude, à nouveau bien remplie.
Même scénario: le café disparaît, apportant au passage un réconfort de plus en plus visible.

Je le regarde.
Il me sourit.
Cette fois, il est prêt.
Son téléphone peut recommencer à sonner, il pourra aborder n’importe quel dossier pointu: ses neurones sont tous reconnectés.
Prêt également à reprendre le volant pour une route interminable…
Prêt enfin à me prendre la main et à ne plus la lâcher….
Et à attendre les autres tasses de potion magique qui jalonneront sa journée.

La différence entre lui et moi, dans tout cela?
Le matin, je bois de l’eau… ou du jus d’orange, dans le meilleur des cas, lorsque je pense à boire!
Le café, j’en aime le parfum, mais lui ne m’aime pas.
Donc, nous nous ignorons et je me contente de profiter des senteurs.

Il ne me manque pas, d’ailleurs.
Ma caféine personnelle… c’est lui!

Martine Bernier

Etre jeune

24 février, 2009

ecriplume m’a permis de rentrer en contact avec Richard, avec lequel nous échangeons depuis nos expériences, nos idées.
Ce matin, il m’a fait cadeau de ce texte.
Certains l’attribuent à Samuel Ullman, d’autres au général Mac Arthur.
Toujours est-il qu’en le lisant, je me dis que j’aurais pu m’entendre avec son auteur, tiens!
Général ou poète!

ETRE JEUNE

La jeunesse n’est pas une période de la vie,
elle est un état d’esprit, un effet de la volonté,
une qualité de l’imagination, une intensité émotive,
une victoire du courage sur la timidité,
du goût de l’aventure sur l’amour du confort.
On ne devient pas vieux pour avoir
vécu un certain nombre d’années ;
on devient vieux parce qu’on a déserté son idéal.
Les années rident la peau ; renoncer à son idéal ride l’âme.
Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs
sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre
et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s’étonne et s’émerveille. Il demande,
comme l’enfant insatiable. Et après ?
Il défie les évènements et trouve la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute.
Aussi jeune que votre confiance en vous-même
aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune tant que vous serez réceptif.
Réceptif à ce qui est beau, bon et grand.
Réceptif aux messages de la nature, de l’homme et de l’infini.

Si un jour votre coeur allait être mordu
par le pessimisme et rongé par le cynisme,
puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.

Quand l’actualité m’amuse…

24 février, 2009

Ce n’est pas tous les jours, mais il arrive que certaines nouvelles tirées de l’actualité me mettent en joie.

Ce matin, je découvre que « Le mystère « Prawo Jazdy »" a enfin été résolu.
Mais… quel est donc ce croustillant mystère que je ne connaissais pas?

En résumé, la police irlandaise pourchassait un conducteur polonais qui avait semble-t-il commis plus de 50 infractions au code de la route.
Cependant, les amendes du mystérieux « Prawo Jazdy » étaient toujours adressées à des adresses différentes.
Tadaaaaam! Un conducteur fantôme ou hyper nomade….

Hé non… mieux que cela!
Après de nombreuses interrogations, une annonce dans les journaux irlandais a révélé qu’en réalité, les policiers qui avaient dressé les contraventions avaient pris l’indication « Prawo Jazdy » pour le nom des personnes interpellées alors qu’il s’agissait en fait de l’expression polonaise pour « permis de conduire ».

Loin de moi l’idée de me moquer de la noble maréchaussée irlandaise.
N’importe qui aurait pu faire la même erreur, ne parlant pas polonais.
Non?

M.B.

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