Le Jardin du Luxembourg

Dès le début de nous, Paris est devenu notre ville refuge.
La première fois que nous nous y sommes retrouvés, je lui avais demandé de m’emmener sur les chemins de son enfance.

Le Cinquième arrondissement.
Il m’a montré la Sorbonne, le Panthéon, les coins et les recoins de ces rues qu’il a arpentées pendant des années, la maison où il a grandi, la fenêtre depuis laquelle, petit garçon solitaire, il regardait la vie se dérouler dans la rue, sous ses yeux.
Et puis nos pas nous ont dirigés vers le Jardin du Luxembourg.
Moi qui ai toujours refusé les promenades dans les parcs, détestant les lieux trop fréquentés, j’ai tout de suite aimé cet endroit sur lequel s’ouvre le Sénat.
Il était là… tout prenait une couleur différente, rien ne ressemblait plus à rien…
Nous avons marché, main dans la main, dans les allées, sous un soleil de plomb.
C’était au mois d’août…
Nous nous sommes installés sur des chaises disposées à l’intention des promeneurs.
C’est là qu’a eu lieu notre première conversation, en face-à-face très tendre, sur notre présent, notre avenir, sur nos craintes et la conscience des difficultés qui nous attendaient.
Je garde de ce jour le souvenir lumineux de nos baisers dans ce jardin fleuri où je ne voyais que lui…
C’est là, je crois, que nous avons compris qu’il n’est pas possible que nous nous séparions un jour… car nous en serions tous les deux malheureux à jamais.

Depuis, nous sommes retournés au Jardin du Luxembourg.
Le monde qui s’y balade ne me fait ni chaud ni froid quand il est avec moi.
Je suis toujours aussi heureuse lorsque nous squattons les bancs publics, lorsque nous arrêtons le temps au-milieu d’un monde qui continue à courir autour de nous.
Je savoure toujours autant chaque seconde de ces instants où il transforme le monde en un immense jardin.
Où il pose des gouttes de bonheur partout où nous passons.
Où nous partageons des fous rires d’enfants turbulents lorsqu’il me commente l’anatomie des statues à la manière d’un guide touristique peu orthodoxe.
Le temps passe, sur le Jardin comme ailleurs.
Nous avons avancé sur notre chemin.
Nous avons moins peur, les fondations sont posées, la vie est en marche.
Il continue à remplir ma vie de soleil.
Et moi… je ne vois toujours que lui, dans les Jardins du Luxembourg comme ailleurs…

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