La drôle d’histoire de George, tortue des Galapagos
Impossible de garder pour moi cet épisode arrivé ce matin.
Je travaillais sur un article ardu lorsque le téléphone a sonné.
A l’autre bout du fil, un monsieur que je ne connaissais pas, très excité de me dire que « j’ai un sujet d’article pour vous!!! ».
Un peu ennuyée d’être dérangée, je sonne le rassemblement de mes vieux restes de bonne éducation pour prendre un air intéressé et lui demander de quoi il s’agit.
Très enthousiaste, le monsieur me tient un discours un peu incohérent dans lequel il est question d’une émission qu’il vient de regarder à la télévision, de George, d’une tortue aux Galapagos apparemment stérile, et d’une dame de petite vertu engagée pour le stimuler sexuellement.
Dix minutes après, je raccroche, complètement perplexe, et je me ré-atèle à ce qui ne sera jamais un chef-d’oeuvre.
Seulement voilà… incorrigible, il a fallu que j’aille vérifier si le monsieur disait vrai ou s’était moqué de moi.
Et j’ai découvert ceci…
En 1971, sur l’île de Pinta, un chercheur d’escargots butte sur ce qui se révélera être la carapace d’une tortue géante dont on croyait la race éteinte.
Il venait de trouver George.
Ravis, les scientifiques décident alors de ramener le spécimen (la tortue, pas le chercheur d’escargots!) à la station de recherches Charles Darwin, à Puerto Ayora (Santa Cruz), avec un voeu pieux: faire en sorte que George se reproduise pour préserver la précieuse race.
Car, entre temps, ils ont retrouvé l’une de ses cousines, tests ADN à l’appui. Chic.
Seulement voilà… L’affriolante cousine, tout comme les autres créatures de rêve compatibles présentées au beau mâle ne lui ont pas fait plus d’effet qu’un mollusque.
Horreur et damnation! George n’est absolument pas attiré par la bagatelle!
Sa réputation en prend illico un sérieux coup, certains allant jusqu’à le suspecter d’être homosexuel.
Ce qui, avouons-le, est gênant lorsque pèse sur vos épaules la survie de votre race…
A partir de ce moment, la version de mon interlocuteur au téléphone et celle que j’ai trouvée de mon côté diffèrent.
La sienne: il aurait été fait appel à une spécialiste de la chose pour stimuler le vieux solitaire, dans le but de recueillir son sperme. Et cela aurait marché! Le monsieur me décrit une dame ayant le physique attrayant d’une jeune Brésilienne.
Autre version, trouvée sur le Net: Le Musée Cantonal de zoologie de Lausanne explique ceci: « Une spécialiste allemande de la conservation des tortues a pu montrer aux responsables de la station de recherches en 1993 comment vérifier la santé sexuelle des tortues. Suite à cela, une jeune suissesse, étudiante à l’Université de Lausanne, Sveva Grigioni a passé plusieurs mois à stimuler Georges le solitaire. Malheureusement la fin de son visa mit un terme à cette démarche qui semblait montrer quelques résultats. Donc pour l’instant, soyons patient, Georges le solitaire a encore du temps et cette sous-espèce n’est pas encore rayée de la planète. » (2004)
La suite sauve l’honneur du digne mâle, mais pas encore sa race: au mois d’août 2008, alors âgé de plus de 90 ans, George a connu l’extase pour la première fois de sa longue vie.
Hé oui, comme quoi tout arrive: après près d’un siècle d’abstinence, il a eu un coup de coeur pour deux irrésistibles tortues qu’il a daigné honorer.
Sont nés de cette délicate union des oeufs dont 80% étaient malheureusement stériles.
L’histoire ne dit pas si les 20% restants ont donné un résultat.
Mais Lonesone George continue d’attirer les touristes et d’émouvoir les scientifiques.
Normal: fort de ses 90 kg, il est un véritable symbole.
Ultime survivant d’une variété décimée par la chasse, victime de la destruction de son habitat par les espèces introduites, George représente à lui tout seul la condamnation à mort de la biodiversité.
Martine Bernier
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