Les différences entre les hommes et les femmes. Chapitre 7 . Le café.
Hier matin, une nouvelle épouvantable m’attendait aux aurores, lorsque, réunis dans une même insomnie, j’ai retrouvé celui que j’aime, dont je suis encore séparée pour quelques jours par près de 1000 km.
Dans un premier temps, rien n’a filtré.
Embrumé de sommeil mais déjà suffisamment réveillé pour être drôle et tendre, il reprenait doucement contact avec la réalité.
Alors que je lui posais l’une de mes éternelles questions destinées à sonder l’immensité de son amour matinal, il n’a pas répondu dans le centième de seconde.
Prise d’un doute soudain (oui, je sais, je sais… les femmes…) , j’ai osé un petit point d’interrogation solitaire et anxieux…
La réponse, douce, est arrivée aussitôt, accompagnée de la petite phrase suivante:
- « Deux secondes! Hé! Je ne suis pas réveillé et… je n’ai plus de café!!! »
Mon Dieu!
Plus de café!?
Au hit-parade des catastrophes quotidiennes possibles, celle-ci arrive dans le quarté gagnant avec la panne de téléphone, de voiture ou de PC.
A l’annonce de ce drame, j’ai ressenti comme un frisson me parcourir l’échine.
Comment? Il n’était pas 6 heures du matin, et je parlais avec un homme, mon homme, non imbibé de sa première dose de caféine!?
L’heure était grave…
Jusqu’ici, j’ignorais l’effet du manque sur lui.
Il faut savoir que, chaque matin, lorsque nous fréquentons les buffets de petits-déjeuners d’une chaîne d’hôtel bien connue pour son nom d’oiseau, le rituel est identique.
Il se dirige vers la machine à café, harponnant au passage la plus énorme tasse qu’il puisse trouver.
Il revient ensuite paisiblement à table, emportant son précieux trésor fumant et parfumé.
Son visage se détend au fur et à mesure qu’il déguste le breuvage salvateur.
L’observer discrètement permet de constater les bienfaits du café noir sur son organisme: il revit!
Une fois la première tasse avalée, il jette un coup d’oeil à mon verre – vide – de jus d’orange, me propose galamment d’aller m’en chercher un second, et revient avec ledit verre et… une deuxième tasse odorante et chaude, à nouveau bien remplie.
Même scénario: le café disparaît, apportant au passage un réconfort de plus en plus visible.
Je le regarde.
Il me sourit.
Cette fois, il est prêt.
Son téléphone peut recommencer à sonner, il pourra aborder n’importe quel dossier pointu: ses neurones sont tous reconnectés.
Prêt également à reprendre le volant pour une route interminable…
Prêt enfin à me prendre la main et à ne plus la lâcher….
Et à attendre les autres tasses de potion magique qui jalonneront sa journée.
La différence entre lui et moi, dans tout cela?
Le matin, je bois de l’eau… ou du jus d’orange, dans le meilleur des cas, lorsque je pense à boire!
Le café, j’en aime le parfum, mais lui ne m’aime pas.
Donc, nous nous ignorons et je me contente de profiter des senteurs.
Il ne me manque pas, d’ailleurs.
Ma caféine personnelle… c’est lui!
Martine Bernier
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