Archive pour mars, 2009

Mes petits voisins: les gavroches du Club des Cinq

31 mars, 2009

Lorsque je suis arrivée dans mon nouveau lieu de vie, j’ai fait rapidement la connaissance de mes voisins les plus proches.
Et particulièrement de leurs enfants.
A eux deux, les deux couples en ont quatre: Johann, dont j’ai déjà parlé, et sa grande soeur, la ravissante Aurore. De l’autre, Théo, le plus petit qui doit avoir 6 ou 7 ans, et Clément, d’une dizaine d’années, deux garçonnets dont je ne suis séparée que par un muret.

A ces trois petits garçons viennent s’ajouter leurs copains, avec lesquels ils aiment jouer au foot et discuter longuement, assis devant la maison.

Théo a une bouille bien éveillée. De temps en temps, il laisse une pomme de pin ou un joli caillou sur le petit mur qui entoure ma maison, vient grignoter un biscuit (il aime les « Petits Princes ») devant chez moi, l’air nonchalant, en attendant que je sorte pour se précipiter à ma rencontre. Plus jeune que le reste de la bande, il les suit partout, développe un caractère affirmé, histoire de montrer qu’il existe lui aussi.

Un jour de la semaine dernière, je leur ai montré, à lui et à Johann, les trésors de l’une de mes boîtes: une armée de petits trolls aux cheveux colorés, que l’on fixe au bout d’un crayon ou sur la porte des frigos, selon les cas. Je leur en ai donné en précisant qu’ils pouvaient revenir en chercher quand ils le voulaient. Le tout sous l’oeil amusé d’Alain dont la grande taille les intimide encore un peu. Ce qui ne devrait pas durer bien longtemps lorsqu’ils découvriront quelle montagne de gentillesse et d’humour se cache derrière cet homme qui, pour eux, est un géant.

Hier soir, alors que j’emmenais Scotty (le chien qui n’a pas compris qu’il était un chien) respirer une dernière fois le doux parfum des pissenlits et des pâquerettes du jardin (oui, je sais, elles ne sentent pas, ces fleurs-là. Seulement c’est MOA qui écrit! Donc, elles ont un doux parfum), Théo m’a interpellée:

- Martiiiiiiiiiiine!!!

J’étais secrètement contente: ils commencent à utiliser mon prénom, ils se sentent bien avec moi. Avec son frère, ils m’ont regardée, de l’autre côté du mur qui leur arrive, selon la taille, aux épaules ou au front. Ils portaient chacun une robe de chambre par dessus leurs vêtements. Un look tout à fait fashion!
Je me suis approchée, les ai salués, et le benjamin, toujours aussi gouailleur, m’a demandé, sans détours: « Dis, on peut venir chez toi chercher des trolls? »
J’ai accepté: « Oui, on peut venir chez moi! » et ils ont escaladé le mur pour passer dans mon jardin, en un clin d’oeil. Les voir galoper dans l’herbe en direction des baies vitrées me ravit.
Nous sommes entrés dans le bureau où Théo a ouvert le petit tiroir du minuscule meuble dans lequel je pose mes cadeaux à leur intention.
Chacun en a pris deux. Clément était un peu plus timide: ce n’était que la deuxième fois qu’il faisait irruption dans la maison.
Or, tous sont très bien élevés par des parents attentifs qui leur ont laissé pour consigne de ne pas m’envahir!

Nous avons échangé quelques mots, puis ils ont filé comme des lapins en direction du mur qu’ils ont enjambé en un autre clin d’oeil. Ni vu ni connu, leurs parents n’ont pas remarqué leur disparition momentanée!

Ces gamins, pour moi, c’est le Club des Cinq ou le Clan des Sept, au choix. Ils ont l’insouciance de leur âge, ne sont même pas bruyants, et apportent dans le quartier un petit air de vacances permanent dès qu’ils sont dans les parages.

Alain et moi avons envie d’installer un barbecue dans le jardin. Et, dès qu’il sera installé avec moi, d’organiser un apéritif sangria pour le quartier, histoire de faire connaissance avec les autres habitants. Mes voisines m’ont avertie: nous, nous sommes les voisins du bout de l’allée, nous formons une communauté « à part », que je suis très honorée d’avoir intégrée! Mais découvrir ce qui se passe à la frontière de la deuxième maison est bien aussi. Pour le moment, à part eux et le propriétaire de Benko, le labrador chocolat qui hante mon jardin dès qu’il arrive à échapper à la vigilance de ses maîtres, je n’ai pas encore rencontré les autres habitants de l’allée.

Donc, je mise beaucoup sur l’arrivée d’Alain pour le faire et ouvrir notre vie sociale….
En attendant, je vous laisse: je vais mettre des bonbons dans le tiroir aux trolls….

Martine Bernier

Les moutons lumineux

30 mars, 2009

Ce matin, dans l’actualité, j’avais le choix entre un massacre dans une maison de retraite, aux Etats-Unis, et la dernière lubie de bergers anglais. Sachant que la première nouvelle n’allait pas contribuer à remonter le moral de la planète, et que tous les médias du monde allaient s’emparer goulûment de l’annonce de ce nouveau drame meurtrier, j’ai préféré les moutons.

 Donc, un groupe de bergers a transformé un troupeau en tableau vivant en équipant chaque animal d’ampoules électriques, lumineuses dans la nuit. Cela donne l’image d’un mouton géant et mobile, puis une reproduction de la Joconde.

Intriguée, j’ai eu envie de voir l’expérience, et j’ai visité le lien ci-dessous. Première constatation, ce ne sont pas les bergers qu’il faut féliciter pour leur « talent », mais leurs chiens. En effet, sans le travail des border collie, ces fabuleux chiens de troupeaux réputés pour figurer parmi les animaux les plus intelligents qui soient, ils ne seraient jamais arrivés à rien.

Deuxième constatation: les moutons n’aiment pas se transformer en modèles malgré eux si j’en crois leur comportement affolé. Vous allez me dire « c’est normal, ils ont toujours l’air affolés lorsqu’ils sont contraints de se déplacer. » C’est vrai. Il n’empêche que j’ai rarement vu l’égérie d’un peintre prendre la pose avec aussi peu d’enthousiasme.

Troisième constatation: j’espère que, lorsque les caprins ont enfin pu regagner leur bergerie dans la nuit, on a pensé à éteindre la lumière qu’ils avaient sur le dos. Si en plus les moutons devaient devenir insomniaques à cause de la fibre artistique des hommes… où allons nous! Il n’y a décidément pas moyen d’avoir la paix en ce monde. Même les brebis ne sont pas à l’abri… qui l’eut cru!

 

Martine Bernier

 

 

http://www.zigonet.com/mouton/des-moutons-lumineux-jouent-a-pong-et-se-prennent-pour-la-joconde_art4642.html

Le miracle Christophe Willem

29 mars, 2009

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Un jour, je suis tombée sur l’émission « Nouvelle Star », que je ne regardais jamais, en zappant, par hasard. Je suis tombée sur un garçon qui ressemblait tellement à mon fils aîné que, pendant quelques secondes, j’ai cru que c’était lui. Déguisé, mais lui. Un pull à rayures improbable, un sourire timide mais pétillant, une façon de se mouvoir particulière: le personnage m’a intriguée. Jusqu’au moment où il s’est mis à chanter. J’ai été envoûtée et, depuis cela n’a pas cessé. Comme des centaines de milliers de spectateurs, je venais de découvrir Christophe Willem.

Tout le monde connaît l’histoire. Une voix sublime, androgyne, un talent fou… et ce jeune homme a gagné l’émission, que je n’ai plus jamais regardée depuis, d’ailleurs. Il a sorti un disque, très attendu, très soigné, étonnant, a remporté un succès énorme et a pris la route pour se lancer dans une tournée délirante.

Je suis allée assister à deux de ses concerts. Et j’en suis sortie totalement séduite. Il y a la voix, oui, pure, juste, capable de tout, une musicalité prodigieuse, un talent à couper le souffle, un sens de l’interprétation magistral. Et puis il y a le reste, qui rend cet OVNI tellement attachant. Un bonheur de chanter manifeste, une immense générosité par rapport à son public, un naturel désarmant, un humour à fleur de peau, une personnalité charismatique en diable, une énergie phénoménale… Il est la joie de vivre incarnée. Et, en prime, est servi par une intelligence et un sens de la répartie qui lui permettent de tenir vaillamment l’épreuve des interviews.

Oui, j’avoue, je suis une inconditionnelle. Ses concerts sont des moments de délire pur. Je n’aime pas tout ce qu’il chante, non: j’aime la manière dont il le chante.

Son prochain disque sortira dans quelques semaines, et la machine marketting est en marche. L’une des chansons, « Berlin », est déjà diffusée sur les ondes. Une musique électro qui ne va pas forcément plaire, nous annonce-t-on en préambule. Et comme, sur le disque, sa voix ne permet plus, par moment, de savoir si c’est un homme ou une femme qui chante, il sait déjà que les sempiternelles questions sur son identité sexuelle vont reprendre. Comme ce fut le cas de Patrick Juvet alors qu’il cartonnait avec « Où sont les femmes »..

Personnellement, son identité sexuelle, je m’en moque pourvu qu’il soit heureux. En revanche, qu’est-ce j’adorerais l’écouter un jour dans un répertoire soul ou jazzy. Il peut tout chanter, l’a prouvé à maintes reprises. Et ceux qui l’ont entendu interpréter les chansons monumentales qu’il présentait au cours de l’émission qu’il a gagnée meurent d’envie de le réentendre dans ce genre de répertoire…

Mais bon, s’il veut nous emmener sur la route de l’électro nous l’y accompagnerons. Etouffer un tel phénomène serait criminel. Et puis, quand on aime, on s’adapte…

A propos: j’ai écouté « Berlin »… et j’ai aimé.

 

Martine Bernier

 

Actualités insolites: les vampires à l’école, le couple qui riait trop fort et la ruée sur N. Sarkozy

28 mars, 2009

J’ai le goût des activités insolites.
C’est ainsi: elles m’amusent.

Dernièrement, deux d’entre elles ont attiré mon attention.

A Lincoln, en Angleterre, un couple amateur de pièces drôles s’est rendu au théâtre pour assister à une comédie qui se disait « tellement drôle qu’elle vous fera évacuer ». Et s’est fait mettre à la porte à cause de ses rires.
Comme prévu, Sharon Whitelaw et son compagnon Tony Priestley ont hurlé de rire.
A tel point qu’à l’entracte, ils ont été priés de quitter le théâtre Drill Hall, nous dit la brève qui circule sur Internet, et ce suite à plusieurs plaintes d’autres spectateurs excédés par leurs rires trop bruyants.
De deux choses l’une, soit le couple a voulu faire l’andouille et a parfaitement réussi, soit les producteurs de la pièce, qui disent dans leur slogan publicitaire que « vous rirez tellement que vous devrez quitter la salle », ont le goût du réalisme.

Plus malsain, à Boston (USA), la directrice d’une prestigieuse école secondaire a dû intervenir pour faire taire une rumeur faisant état de la présence de vampires sur le campus.
Elle a envoyé une notice aux élèves et à leurs parents indiquant que, non non, ce n’est pas vrai.
La rumeur a été à ce point envahissante que les cours en ont été perturbés et que la police a dû intervenir pour ramener le calme et la sérénité.
Il est clair qu’aborder sa leçon de math en étant assis dans la même classe que Dracula, cela peut déconcentrer…

Ah tiens, je terminerai par une nouvelle qui ne m’amuse pas.
Les médias du Net (et d’ailleurs, sans doute…) annonce que, désormais, Nicolas Sarkozy est devenu « l’homme dont on se moque », comme l’était Bush.
Et de donner mille raisons de le tourner en dérision.
Je ne suis pas pro Sarkozyste. Il commet des erreurs, apporte de solutions plus ou moins bonnes, adopte un comportement souvent déplacé, et jongle avec une situation extrêmement compliquée.
Une chose est sûre: je ne voudrais pas être à sa place.
Surtout pour faire face à tous ceux qui le critiquent sans apporter de solutions réellement applicables et constructives.

Je suis bien placée pour savoir que les nouvelles croustillantes font vendre le papier.
Bien placée aussi pour savoir qu’il est facile de hurler avec les loups et de prendre des boucs émissaires sur lesquels une partie du public aime que l’on s’acharne.
Mais mince… Les choses vont trop loin…
Que l’on ne soit pas d’accord avec la politique d’un gouvernement et d’un président, c’est légitime.
Qu’on le clame haut et fort, c’est légitime aussi.
Que l’on dénonce les dérives d’un personnage public reste toujours légitime.
Mais que l’on s’acharne sur un homme à ce point, pour moi, c’est inacceptable.
Et pas seulement pour l’homme en question.
Simplement, si nous n’apprenons pas à nos enfants la retenue et la base du respect, y compris et surtout dans les médias, comment pouvons-nous nous étonner de voir certains jeunes dépasser toutes les limites en agressant les autres?

Martine Bernier

Le malodorant chemin des huîtres de Carnac

27 mars, 2009

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Ce devait être un grand moment… Enfin, lui et moi allions découvrir ensemble le fameux « Géant », cette pierre levée exceptionnellement grande, perdue dans les bois de Carnac…

En arrivant sur le chemin qui longe la forêt, en sortant de la voiture, nous avons eu la surprise du siècle. Je précise: la mauvaise surprise du siècle! Une odeur pestilentielle nous a pris à la gorge… Comment décrire la chose sans vous donner le mal de mer aux aurores? Une odeur de marée pourrie me semble être l’expression à la fois la plus précise et la plus sobre.

Il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre d’où venait ce délicat parfum…  Le chemin qui bordait la forêt était recouvert de coquilles d’huîtres dont visiblement les occupantes n’avaient pas été délogées avant leur importation. De vieilles huîtres malades (« pourquoi dis-tu qu’elles étaient malades, me souffle Alain? Elles étaient peut-être en très bonne santé à la base! Il faut faire une autopsie de l’huître! »).

Non. Vu l’odeur, je vous garantis qu’il s’agissait de vieilles huîtres malades. Voilà. Et mon adorable compagnon a beau protester à côté de moi, je n’en démordrai pas.

Pendant de longues minutes, tout le long du chemin, nous avons subi l’enfer olfactif, croisant d’autres courageux à demi asphyxiés eux aussi, rampant  presque vers le site sacré.

Le Géant, désormais, il se mérite… Les survivants ont le bonheur de découvrir la plus belle pierre du site de Carnac, le teint légèrement blême, l’oeil un peu éteint.

Voyons… Carnac reçoit-il trop de visiteurs? Fallait-il trouver un moyen  pour décourager les touristes? Ou, comme le sous-entend Alain hilare, est-ce une vengeance des producteurs de bulots destinée à dégoûter les gens à consommer des huîtres?

La vengeance du Bulot Masqué a marché. Pour ma part, il me faudra quelque temps avant de convaincre mon estomac a réapprocher une huître à moins de 100 mètres.

J’aime toujours autant le Géant. Mais par égard pour vos touristes, ô vénérables responsables de l’Office du Tourisme local, prévenez-les AVANT la visite qu’ils doivent s’équiper d’un masque à gaz…

 

Martine Bernier 

 

 

Les us et coutumes: les poubelles

25 mars, 2009

Lorsque l’on arrive dans un endroit nouveau, il faut en décoder les us et coutumes.
Dans mon petit village breton, j’ai rapidement remarqué que l’un des rites hebdomadaires était la sortie des « grandes poubelles ».

Chaque mardi matin, les « grandes poubelles », donc, doivent se trouver très tôt au centre de la petite place qui se trouve devant ma maison.
Elles doivent être alignées en rang d’oignons, côte à côte, le couvercle tourné vers la route.
Or, il n’y a pas de route clairement dessinée.
Donc, le premier jour, j’ai emmené dignement ma poubelle à 5 heures du matin rejoindre ses copines, et je l’ai laissée dans une position similaire aux autres.
En clair: je me suis fondue dans la foule.
Comme elles sont toutes identiques ou presque, j’ai sagement noté les numéros qui figuraient sur la mienne, histoire de ne pas la confondre au retour avec les autres octuplées.
A huit heures, coup d’oeil dehors: un camion fantôme et silencieux avait dû passer dans la plus grande discrétion car les containers étaient tous vides.
J’ai donc été récupérer l’objet… à ceci près que, après vérification, MA poubelle avait disparu.
J’ai donc pris une autre chose à roulettes en contrepartie et l’ai ramenée à sa place, devant la maison.

La semaine suivante, même scénario.
Départ aux aurores, retour à 8 heures avec une poubelle inconnue, la mienne ayant à nouveau disparu.

Ce mardi matin, pourtant, j’ai commis sans le savoir un crime de lèse-majesté.
Vers 11 heures, alors que j’avais ramené une poubelle au hasard, Johann, est venu frapper à ma porte.

Johann est le fils de mes voisins, un petit garçon d’une dizaine d’années, beau comme un ange, adorable et bien élevé.
Il fait partie de la petite bande de joyeux drilles qui joue autour de chez moi et que j’aime beaucoup.

Johann, donc, m’a dit très timidement: « Je crois que vous vous êtes trompée de poubelle… »
O horreur!!! J’avais ramené celle de sa famille par erreur!!!
Me répandant en excuses, je ne savais plus comment me faire pardonner lorsqu’il m’a tendu une perche:
« Si vous voulez, je la ramène chez moi et je vais chercher votre poubelle! »
Comment! Ce petit bonhomme sait donc qui est MA poubelle à moâ alors que je n’ai pas été capable de le découvrir moi même?!
Curieuse, je le regarde réaliser la délicate opération et déposer l’engin devant chez moi.

Je n’ai pas pu m’empêcher de l’interroger:
« Mais… comment fais-tu pour savoir que celle-ci est la mienne?! »
Il m’a montré une grande étiquette posée sur le couvercle, avec une inscription comportant le nom de notre commune:
« Vous voyez cette étiquette? C’est à cela que vous pouvez la reconnaître. »

Ah bon?! Mais.. lorsque j’ai fait connaissance avec ladite poubelle, le premier jour, je suis certaine qu’il ne s’agissait pas de celle-ci!
Le dilemme est kafkaïen…
Je l’ai abondamment remercié, et je suis rentrée.

Suite de l’épisode mardi prochain.
Ma poubelle va-t-elle une fois encore disparaître au profit d’une autre???
L’heure est grave.
Ciel, que la vie est compliquée…

Martine Bernier

Mon chien ne sait pas qu’il est un chien…

24 mars, 2009

Je ne suis pas partie seule de Suisse.
J’ai emmené dans mes bagages Scotty Bernier Ière du Nom, ma chienne Scottish Terrier de neuf ou dix ans.
Pas sûre de l’âge, non: les « éleveurs » (qui n’en méritaient d’ailleurs pas le nom!!) me l’ont vendue pour plus jeune qu’elle n’était, m’a appris un jour le vétérinaire.

Bref.
Entre autres qualités, Scotty semble ignorer qu’elle est un chien.
Je le pressentais déjà par le passé, j’en ai eu la preuve depuis que je suis en Bretagne.
Cette bestiole aux poils noirs parsemés de blanc et à la bouille de dessin animé, a des attitudes de jeune demoiselle enamourée dès qu’Alain rentre.

Elle a toujours adoré les hommes.
Je sais que son maître lui manque et que, quand elle va le revoir en avril, elle n’aura qu’un désir: repartir avec lui.
Les femmes, dont je fais partie, représentent pour elle un deuxième choix, à ne fréquenter qu’en cas d’absolue nécessité.

Donc, dès son premier contact avec Alain, elle a compris que s’il y avait quelqu’un à séduire dans la maison, c’était lui.
Pour de multiples raisons.
La première étant que, craquant devant cette demi-portion qui lui fait des papouilles dès qu’il apparaît, il est prêt à la récompenser en la laissant ingurgiter n’importe quelle denrée plus ou moins alimentaire lui tombant sous la main.
Or, Scotty, en chien bien élevé, n’a droit qu’à la nourriture qui lui est destinée. Chacun sachant que les restes de table fragilisent la santé des chiens.

Dès le premier soir, à l’hôtel, j’ai installé le panier de Madame dans un coin, en lui expliquant que rien n’a changé: elle dort dans son panier, et pas dans les lits.
Elle n’a d’ailleurs pas le droit de mettre le bout des moustaches dans la chambre, mais bon… cas de force majeure oblige..

Au petit matin, (mais alors vraiment très petit matin), j’ouvre un oeil, réveillée par un petit remue-ménage à ma droite, où se trouvait Alain.
Alors que je me redresse dans la pénombre, j’entends un bruit très caractéristique.
Du genre métronome devenu fou, tapant une cadence insensée sur le duvet du lit.
Qu’est-ce, me direz-vous?
La queue de Scotty, au bout de laquelle je découvre mon chien parfaitement ravi et honteux à la fois, très consciente qu’elle se trouve dans une position qui va lui valoir une monstrueuse réprimande.
Elle adresse un sourire complice à Alain (Si!!! mon chien sourit!!!) et avance vers lui en rampant, oreilles en bas, très conquérante sous ses airs faussement soumis.
Et bien entendu… il craque.

La vie s’installe petit à petit.
Mon mini chien à l’allure de colonel à la retraite, moustache au vent, découvre son nouveau domaine.
Elle me fait comprendre qu’elle a horreur du chauffage au sol en s’étalant de tout son long, pattes écartées, et en haletant vigoureusement.
Message reçu: le chauffage est arrêté.
Une fois les meubles installés, elle visite, restant au rez-de-chaussée par crainte de l’escalier en bois, un peu glissant pour ses mini pattes.

Petit à petit, elle prend ses aises, sait où se trouve son sac de nourriture, repère où sont les os et les friandises.
Devant les supplications d’Alain qui manque de s’évanouir à chaque fois qu’il respire l’haleine de la bête, j’achète des os destinés à améliorer cette situation.
D’un air dégoûté, elle les mâchouille à contre-coeur, venant se planter devant nous dès qu’elle nous voit passer à table.
Alain résiste, moi aussi.

Dès que mon grand homme rentre à la maison, elle se précipite pour lui exprimer son euphorie, ce que lui, homme à chats, reçoit avec la bonhomie tendre d’un rajah bien éduqué.
Un soir de la semaine dernière, heureuse de le retrouver, je savourais les instants de paix que nous partagions enfin, dans le canapé du salon.
Blottie contre lui, je sentais son bras autour de moi… quand soudain, j’ai vu une tête à vingt centimètres de la mienne.
Une tête poilue, une truffe noire, surmontée d’un regard béat.
Scotty!!!
Elle avait fait exactement la même chose que moi, se vautrant dans le canapé de l’autre côté de MON homme, posant sa tête sur sa poitrine.
Et lui, hilare, l’enlaçait comme il le faisait pour moi.
Non, n’imaginez pas la scène, c’est parfaitement ridicule!
Mais rigolo…

Mon chien ne sait donc pas qu’il est un chien.

En revanche, elle a un sens certain de la propriété.
Et pas seulement avec Alain.
Hier matin, alors que le jour n’était pas encore levé, je travaillais dans mon bureau donnant sur le jardin lorsque Scott a aboyé.
Le fait est suffisamment rare pour qu’il m’alerte.
J’ai regardé ce qui l’agaçait.
Une ombre se déplaçait souplement dans le jardin.
Je me suis approchée, toujours aussi myope, et j’ai vu un labrador chocolat qui arpentait ce que j’appelle pompeusement ma pelouse (mais qui est en fait un grand espace herbeux…).
Profitant de l’absence momentanée du portail, le cornichon reniflait voluptueusement et ne s’est pas gêné pour baptiser le jardin.
Or, personne d’autre que Scotty n’a le droit de faire là ce qu’il venait de faire. D’autant que je passe systématiquement derrière elle pour recueillir ses offrandes.

Outrée, Scott a été furieuse toute la matinée.
Les copains chiens, elle aime bien.
Mais de là à les voir arriver sans carton d’invitation, quand même!!!

Martine Bernier

Le tourisme dans l’Espace

23 mars, 2009

D’un côté, les Etats-Unis prévoient d’envoyer par-delà les nuages leurs premiers « voyageurs de l’espace » dans deux ans.
De l’autre, les premiers touristes galactiques européens pourront accomplir le voyage en 2012.

Que devront faire les nantis désireux d’aller admirer un clair de Terre?
Ils devront s’adresser à l’une des cinq agences de voyage partenaires de Virgin Galactic, firme de tourisme spatial.
Puis ils débourseront 200 000 dollars pour pouvoir s’élever à 110 kilomètres d’altitude pendant environ une heure et demie.
D’autres agences, dont une filiale japonaise, proposent un voyage de 6 jours et 4 nuits en apesanteur, à 100 km d’altitude.
Le prix du billet n’est pas précisé. Dommage, ça fait un joli petit Noël.

Et comme, lorsqu’il s’agit de réaliser de juteuses affaires, l’imagination de certains est débordante, la société Celesis s’est, elle, spécialisée dans les funérailles spatiales.
Les cendres de 150 défunts ont déjà été déversées dans l’univers.

Alors que, sur notre bonne vieille Terre, les discours sont de plus en plus alarmants, nous pressant de lutter contre la pollution qui abîme notre planète, alors que l’on nous conseille de préférer le train à l’avion, de laisser les voitures au garage dès que possible, d’autres humains développent donc une manière de dépenser un argent fou et une énergie colossale uniquement pour qu’une poignée de riches capricieux puissent s’offrir des sensations fortes.

Je n’ose même pas penser au discours de ceux qui en reviennent.
Jusqu’ici, nous avions droit à ceux qui ont « fait » l’Australie, la Thaïlande, l’Egypte etc… et qui le racontent à qui veut l’entendre sans réaliser que, dans leur public choisi, certains ne pourront peut-être jamais dépasser les frontières de leur région, faute de moyens.
Maintenant, il faudra donc endurer les récits des richissimes voyageurs de l’Espace.

J’avais rencontré et écouté Claude Nicollier, merveilleux astronaute suisse, qui a navigué dans l’espace dans le cadre, lui, de son travail,
Cet homme modeste, érudit et passionnant, avait un discours à la fois scientifique et humain.
Son aventure, il en parlait avec des mots qui la rendaient exceptionnelle.
Elle avait un sens, était utilisée pour la recherche, l’avancement de la sciences.

Ces touristes, eux, qu’apporteront-ils, si ce n’est une pollution indécente et un gaspillage d’argent destiné uniquement à leur permettre de voir la Terre depuis en haut?

Outre le côté indécent de la chose, je crois profondément que certains domaines doivent restés inaccessibles.
Claude Nicollier et ses collègues ont étudié, travaillé des années pour se préparer à la conquête spatiale.
Ce sont tous des gens bardés de diplômes, pointus dans leurs domaines.
Ces « touristes » nouveau genre, eux, se contentent d’être riches et d’en profiter.
Ceux qui sont déjà partis (parce que cela se fait déjà depuis 2002!) expliquent qu’ils ont voulu réaliser un rêve.
Un rêve…
Certains n’ont d’autres rêves que de pouvoir manger tous les jours et d’avoir un toit pour la nuit.

Alors le rêve d’aller dans l’espace… oui, à mes yeux, c’est une obscénité.

Ah tiens, j’oubliais.
Comme les vols vont se multiplier, mathématiquement parlant, les accidents augmenteront eux-aussi.
Ce qui sera du pain béni pour les journaux télévisés et autres, qui détailleront longuement ce type de « catastrophes ».
Pardon d’avance: à la première navette touristique qui ne reviendra pas, je n’aurai pas le coeur brisé.
Même si les explosions de Challenger ou de Columbia m’avaient peinée, elles…
Parce que, encore une fois, celles et ceux qui étaient à bord ne s’y trouvaient pas par caprice.

Martine Bernier

NIKI de MESTRAL: portraits d’animaux

22 mars, 2009

UNE RECONVERSION REUSSIE

Lorsqu’elle a dû renoncer à son métier de graphiste, Niki de Mestral a vécu une période de doute. Jusqu’à ce qu’elle se mette à peindre les animaux domestiques, activité qui lui vaut aujourd’hui une notoriété internationale

« A la fin des années 1990, j’ai réalisé que, parce que je n’avais pas voulu apprendre à utiliser un ordinateur, je ne pouvais plus exercer mon métier de graphiste. J’étais dépassée par la technique. Mes anciens fournisseurs, qui me permettaient d’exercer mon métier « à l’ancienne », avaient tous disparu, je n’avais plus d’autre choix que d’arrêter moi aussi. Il a alors fallu que je songe à me reconvertir. Mais dans quel domaine? »
A cette époque, la suissesse et vaudoise Niki de Mestral, de son vrai prénom Dominique, traverse une période d’incertitude. Elle a jusqu’alors créé des logos pour des marques célèbres. Elle illustre également depuis plus de vingt ans les livres du célèbre psychologue Jacques Salomé, mais ce mandat ne lui suffit pas pour vivre. Il lui faut désormais trouver une nouvelle façon d’exercer son talent de peintre et de dessinatrice.

Un miracle contagieux

Bien décidée à trouver une solution, elle décide de joindre ses dons artistiques à son amour des animaux et réalise, dans l’atelier de sa maison de Vaux-sur-Morges (VD), quelques portraits de chiens, de chats et de chevaux. Ceux-ci sont exposés dans des établissements publics, présentés lors de soirées mondaines, de foires… et le bouche-à-oreille fonctionne. « Les commandes sont arrivées très vite. Les gens ont commencé à me téléphoner, à me demander de réaliser le portrait de leur animal de compagnie. J’ai aussi proposé des portraits d’enfants, d’adultes, avec ou sans leur chien ou leur chat. Aujourd’hui, huit ans après, mes clients viennent de Suisse, mais aussi du Canada, de France, d’Autriche et d’ailleurs. Je considère que c’est un véritable miracle! J’ai beaucoup de chance. »

Le Petit Gris des Anges

La chance n’est pas, et de loin, le seul facteur de la réussite de Niki. Ses portraits, effectués d’après photos, sont si ressemblants que ses clients y retrouvent la personnalité du modèle, humain ou animal. Pour les enfants, l’artiste utilise la technique de la sanguine, un pigment constitué d’oxyde de fer et de craie sépia apportant une ambiance intimiste à ses dessins. Pour les animaux, elle accepte de créer des compositions, en fonction des demandes, mettant en scène les sujets demandés. Pour le journaliste et patron de presse Jean-Louis Servan-Schreiber désireux d’offrir un tableau en forme de clin d’œil à l’une de ses amies, elle peint « Georges », le carlin de la dame en question, au volant d’une Mercedes. La plupart de ses oeuvres sont beaucoup moins loufoques. Elle s’attache à saisir de façon réaliste l’expression des sujets, les nuances des pelages des animaux, la vivacité d’un regard. En feuilletant un album de photos représentant ses tableaux, elle reconnaît être particulièrement fière du « Petit Gris des Anges ». Ce cheval blanc est né par hasard sous son pinceau. « Je préparais une exposition pour laquelle la galeriste m’avait demandé trente tableaux en précisant qu’il fallait y intégrer des chevaux. J’ai trouvé une carte postale représentant ce cheval, et je l’ai reproduite. J’ai été moi-même étonnée du résultat. Peindre un cheval blanc est compliqué. Là, tout est venu très facilement… »

Des icônes au cochon laineux

En 2002, Niki de Mestral complète ses connaissances en suivant des cours à l’atelier de création et de restauration d’icônes de Saint-Luc, à Lausanne. Si elle réalise aujourd’hui de genre de création sur commande, sa principale activité reste la peinture animalière. « J’ai grandi avec des Terre-Neuve, dont mes parents faisaient l’élevage. Par la suite, j’ai toujours eu des chiens, je ressens leurs humeurs, leur caractère. J’ai perdu le mien, Pete, un terrier gallois, au mois de mai. Pour le moment, je vis mon deuil, mais je pense qu’un autre entrera bientôt dans ma vie. J’ai aussi toujours eu des chevaux. Celui que j’ai aujourd’hui a 21 ans, et, par son caractère, est une véritable petite merveille.  »
L’artiste a peint toutes sortes d’animaux domestiques, du chat au cheval en passant par certains spécimens plus insolites comme des poules ou un cochon laineux. Elle avoue qu’elle adorerait honorer un jour une commande de portrait de vache, animal qui la fascine. Sur demande, elle pratique toutes les techniques (aquarelle, gouache, huile…) sur toile ou sur bois. Ses tarifs sont abordables pour toutes les bourses puisque les premiers prix pour un petit tableau voisinent les 300 francs, allant ensuite en crescendo en fonction de la taille de l’oeuvre.
Dans son atelier où règne un joyeux désordre composé d’une multitude de papiers, de tubes de peintures, de pastilles d’aquarelle, de crayons et de pinceaux, elle travaille sans se lasser. « C’est vrai que l’idéal serait de peindre en faisant pauser les modèles, mais ce serait trop fastidieux pour eux. Un enfant, par exemple, s’ennuie très vite de devoir rester tranquille. Quant à un animal…n’y pensons même pas! Je me contente donc des photos qui me permettent malgré tout d’imaginer le sujet en trois dimensions. »
Sa préférence dans ce qu’elle réalise? Tout… avec un petit coup de cœur pour les trompe-l’œil qu’elle aime peindre, mais qui lui sont trop rarement demandés!

+ D’INFOS

Niki de Mestral: Tél. 0041 21 803 53 73 – Fax: 041 21 803 53 74
Courriel: demestral.design@bluewin.ch
Site: www.portraits4ch.com

Avis de deuil: le bon-sens est mort!

22 mars, 2009

Panne générale sur le site du blog, ce matin.
En lisant les nouvelles, je découvre un Post où quelqu’un explique avoir reçu le mail suivant:

« Aujourd’hui, nous déplorons le décès d’un ami très cher qui se nommait « Bon-Sens » et qui a vécu parmi nous pendant de longues années.
Personne ne connaît exactement son âge car les registres de naissance ont été perdus il y a bien longtemps dans les méandres de la bureaucratie.
On se souvient de lui pour des leçons de vie comme
« La journée appartient à celui qui se lève tôt »
“Ce qui arrive est peut-être de MA faute”.

” Bon Sens ” vivait avec des règles simples et pratiques, comme:

“Ne pas dépenser plus que ce que l’on a”,

et des principes éducatifs clairs, comme

“Ce sont les parents, et non les enfants, qui décident “.

” Bon Sens ” a perdu pied quand des parents ont attaqué des professeurs pour avoir fait leur travail en voulant apprendre aux enfants les bonnes manières et le respect. Un enseignant renvoyé, pour avoir réprimandé un élève trop excité, a encore aggravé l’état de santé de “Bon sens ».

Il s’est encore plus détérioré quand les écoles ont dû demander et obtenir une autorisation parentale pour mettre un pansement sur le petit bobo d’un élève, sans pouvoir informer les parents de dangers bien plus graves encourus par l’enfant.

” Bon Sens” a perdu la volonté de survivre quand des criminels recevaient un meilleur traitement que leurs victimes. Il a encore pris des coups quand cela devint répréhensible de se défendre contre un voleur dans sa propre maison et que le voleur pouvait porter plainte pour agression.

« Bon Sens” a définitivement perdu sa foi quand une femme qui n’avait pas réalisé qu’une tasse de café bouillante était chaude, en a renversé une petite goutte sur sa jambe, et pour cela a perçu une indemnisation colossale.

La mort de « Bon Sens » a été précédée par celle de ses parents : Vérité et Confiance, de celle de sa femme Discrétion, de celle de sa fille Responsabilité ainsi que de celle de son fils Raison.

Il laisse toute la place à ses trois faux frères: “Je connais mes droits”, “C’est la faute de l’Autre” et “Je suis une victime”

Beaucoup trouveront la démarche amusante.
Pour ma part, je la trouve révélatrice d’un malaise certain.

M.B.

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