Archive pour le 19 mars, 2009

La nouvelle vie…

19 mars, 2009

Très exactement deux semaines après avoir emménagé dans mon nouveau pays, dans ma nouvelle maison, dans ma nouvelle vie, les questions que l’on me pose continuent à fuser.
Toutes portent sur ce que je ressens (« es-tu heureuse? »), sur mon choix (« regrettes-tu ou pas? »), sur mon présent (« comment vis-tu? »), sur mon avenir (« va-t-il enfin te rejoindre pour de bon? »).
Comment répondre avec précision? Pas simple…

Non, je ne regrette pas. Pour mille raisons.
Je vois désormais l’homme que j’aime beaucoup plus régulièrement.
Il est auprès de moi plusieurs fois par semaine.
Et quand il est là… je suis infiniment heureuse, je respire enfin…
Nous apprenons à nous connaître dans le quotidien.
Dès qu’il est là, tout est simple, limpide…

De plus, je n’ai pas le coeur déchiré comme beaucoup pourraient l’avoir à ma place.
Pourquoi? Pour une raison toute simple.
Une relation très belle s’est mise en place avec celui dont j’ai partagé la vie pendant 16 ans.
Nous nous parlons chaque jour, nous inquiétons l’un de l’autre, nous soutenons.
Et, me sachant seule pour mon anniversaire, à Pâques, il fera le voyage pour être là ce jour-là.
C’est une chance inouïe de réussir à terminer un mariage dans ces conditions, et de démarrer une relation aussi forte et aussi belle.
Je lui suis infiniment reconnaissante…

Ma vie ici est douce.
Je travaille beaucoup, pour terminer un livre que j’ai promis de livrer, et pour boucler le journal et les articles que j’ai à faire.
Parce que je n’ai pas à penser à 300 000 choses à la fois et que je ne suis pas dérangée sans cesse pour des détails, j’écris mieux, plus efficacement.
Et la première relecture des deux premiers tiers de mon livre par d’autres que moi me vaut des échos très positifs…
Lorsque ce livre sera terminé, je me mettrai enfin à écrire celui que j’ai envie de rédiger depuis longtemps, mais que j’ai toujours repoussé par manque de temps.

Mes enfants et mes amis de Suisse m’appellent, me font savoir qu’ils sont là, qu’ils vont venir me voir.
C’est précieux…

Le plus souvent, je suis apaisée, heureuse.

Et puis, parce que la vie n’est pas toujours aussi simple qu’on le souhaiterait, il y a les moments plus durs.
Parce que l’homme que j’aime n’a pas encore fait le pas de me rejoindre définitivement.
Pourquoi mentir? C’est évidemment une souffrance.
Pour lui comme pour moi.
Il arrive que je sois plus fragile, terriblement angoissée, par exemple, à l’idée que, bientôt, je ne le verrai pas pendant 10 jours.
Il m’arrive d’avoir très peur, d’avoir très mal.
Je le voudrais là, toujours…
Je ne serai vraiment bien que lorsque ce sera le cas.

Certains, moins fins que d’autres, m’expriment leurs craintes à ce sujet.
Ils ne le connaissent pas. L’inconnu fait peur. On prête plus facilement de mauvaises intentions à un homme que l’on n’a jamais rencontré.

Personne ne peut rien dire ou faire pour retirer ce poids que j’ai sur le coeur, hormis lui.
Je viens de passer par où il faudra qu’il passe.
Je sais combien c’est dur.
Il dit souvent que je suis plus solide que lui.
C’est faux.
Je savais simplement que je respirerais mieux en vivant dans la transparence.
Et c’est le cas.
A ceci près que lui ne l’est pas encore…

Voilà pourquoi j’ai tellement de mal à parler de tout cela.
Parce que je ne supporte pas que l’on juge, que l’on donne son avis sur une situation que personne d’autre que nous ne connaît vraiment.
Oui, je voudrais arriver très vite au jour où il viendra me dire qu’il est là pour ne plus repartir.
Mais cela ne dépend de personne d’autre que lui… et l’avis de chacun n’y changera rien.

En attendant, quand cela ne va pas, je me réfugie à l’Hôpital des Oiseaux Blessés, qui se cache au fond de moi.
Et j’attends…

M.B.