Archive pour avril, 2009

Chien: L’Histoire de Baboune

30 avril, 2009

Vous vous souvenez de Baboune, la petite chienne de mes voisins qui a goûté le museau de Scotty le week-end dernier?
J’ai bien envie de vous en reparler.
Car la réaction de mes voisins est sans doute la plus sensible et la plus intelligente qu’il m’ait été donné de voir.

Donc, il faut savoir que la petite chienne en question vient d’une lignée où, apparemment, les parents sont nerveux, aboyeurs et un brin mordeurs.
Baboune, en digne fille de sa mère, a pincé elle aussi quelques fois avant de savourer la truffe scotischienne.
Pour mes voisins, le choc a été rude. Il n’était pas question pour eux de laisser leur chienne dévorer celle d’à-côté.
De plus, en maîtres responsables, ils craignaient qu’elle ne morde un enfant.

L’idée les a effleurés de s’en séparer.
Ce que j’aurais personnellement très mal vécu, et qu’ils auraient supporté encore plus mal.
Mais une réflexion commune entre Véronique, son mari et ses enfants les ont amenés à revoir les bases de l’éducation qu’ils ont donnée à Baboune.
Ils ont donc contacté un moniteur canin pour prendre son avis et suivre quelques séances avec leur chienne, ont modifié ses habitudes de vie et envisagent de la stériliser.

Je crois qu’il n’y avait pas moyen de mieux faire.
Un coup de chapeau: leur réaction pourrait servir d’exemple…

Martine Bernier

Raoul Craspouille, les trolls et les autres: du beau monde chez Gallimard Jeunesse!

30 avril, 2009

Les dernières nouveautés des éditions Gallimard Jeunesse méritent le détour…

En voici un petit florilège:

- « Catherine de Médicis », journal d’une princesse italienne 1530-1533
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Mon coup de coeur… Ce livre est écrit comme un journal intime tenu par la jeune Catherine au moment de voir s’ouvrir devant devant elle son fabuleux destin de future Reine de France. L’écriture est limpide, le récit passionnant. Le tout sur un papier parcheminé qui transporte les jeunes lecteurs dans le passé…
(Age conseillé: 9 à 13 ans . « Catherine de Médicis, journal d’une princesse italienne, 1530 – 1533″, par Catherine de Lasa. Collection « Mon Histoire », Gallimard Jeunesse.)

- « Les idées géniales de Raoul Craspouille »
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Si vous voulez offrir un livre amusant et impertinent, optez pour celui-ci. Raoul est un petit personnage pas très propre et plutôt fripouille, doté d’une imagination sans limites. Il se lance des défis tous plus fous les uns que les autres mais… les relèvera-t-il vraiment? Un livre plein d’humour et de fantaisie, comme les enfants les aiment.
(Age conseillé: 7 à 10 ans. « Les idées géniales de Raoul Craspouille », par Alan MacDonald. Illustré par David Roberts. Collection Folio Cadet, Gallimard Jeunesse. )

- « Bienvenue les trolls! »
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Ils sont sales, hirsutes, très moches. Lorsque la famille Troll vient s’installer dans sa nouvelle maison, le moins que l’on puisse dire est qu’elle fait sensation auprès de ses voisins, la famille Fierotin.
Comment se déroulera la cohabitation entre cette famille d’humains (de « zoms » comme disent les trolls) parfaitement normale, et cette famille de trolls… parfaitement normale aussi, mais selon d’autres critères? Léger, mignon avec une moralité: il ne faut jamais se fier aux apparences!
(Age conseillé: 8 à 11 ans. « Bienvenue les Trolls! », de Alan MacDonald. Illustrations Mark Beech. Collection Folio Cadet, Gallimard Jeunesse)

- « Les recettes des Mirlimarmitons »
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A la base, la vocation essentielle de ce livre est d’être un ouvrage de recettes de cuisine pour les enfants. Et il remplit très bien ce rôle. Mais il en assume un autre également: celui d’être original, parsemé d’anecdotes, et illustré de dessins rigolos. A découvrir! Ce sera un livre que l’on utilisera souvent…
(Age conseillé: 7 à 11 ans. « Les recettes des Mirlimarmitons », par Paul-André Tanc. Dessins de Virginie Will. Collection Giboulées, Gallimard Jeunesse)

- « Opération Phenix » Saison 1
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C’est un véritable livre d’espionnage au suspens et au rythme haletant que nous propose Franck Krebs. Les services secrets de toute la planètes sont sur les dents: un meurtrier a dévasté un centre commercial, à Pékin. Plus de 300 morts mais… aucune arme connue. Parallèlement, dans différentes capitales, quatre jeunes gens sont enlevés par un mystérieux organisme. Pourquoi? Au moment où les quatre héros du livre le découvriront, il sera trop tard. Ils seront engagés dans l’opération Phénix… un combat sans merci contre un ennemi impitoyable, comme le monde n’en avait encore jamais connu…

(Age conseillé: 12 à 16 ans. « Opération Phénix, saison 1″, de Franck Krebs. Gallimard Jeunesse)

Les différences entre les hommes et les femmes: l’Art et la Manière. Chapitre 13

29 avril, 2009

Ce matin, avant que je ne diffuse le sujet « Différences entre Hommes et Femmes : les choses de la vie », je l’ai fait lire à Alain. Il aurait pu mettre son veto, je l’aurais accepté. Mais non : stoïque, il a souri et a accepté la diffusion du texte sur le blog.
Ce matin, lui et moi nous sommes rendus dans la grande surface qui a la chance de recevoir nos écus en échange de ses denrées. C’est là que mon Grand Homme m’a fait comprendre à sa façon qu’il avait bel et bien lu le texte: 
- Moi Homme. Moi pas chasseur. Toi Femme, prendre sagaïe et partir chasser le steak.
- Ah bon ? Donc, toi Homme, toi juste pousser char (ou caddie pour les non initiés) ?
- Voilà!
Arrivés devant le rayon fleurs, arrêt. Mon Grand Homme sait que je les adore et que j’aime en avoir à la maison. Il regarde donc l’ensemble, et demande :
- Lesquelles voudrais-tu ?
- Mon cœur, dis-moi plutôt lesquelles tu m’offrirais si tu voulais me faire plaisir.
Re –regard circulaire. Et le voilà qui pointe un bouquet franchement innommable, très, très laid, aux fleurs incolores. Mon air déconfit lui suffit pour comprendre qu’il n’est pas tombé dans le mille.
- Ah ? Tu n’aimes pas ?
- Mais… non ! Tu aimes, toi ?
- Oui.. . ça change, tu ne trouves pas ?
- Pour changer, ça change ! Dis… tu connais un peu le langage des fleurs ? Si tu voulais me dire, avec des fleurs, que tu m’aimes, lesquelles m’offrirais-tu ?
A nouveau, regard inquiet vers l’étalage, immersion dans les bouquets et retour triomphant avec des roses rouges et des arômes. Bon, d’accord, le bouquet est un peu maigrichon, mais nous sommes en net progrès !
Alors que nous cheminons parmi les rayons, mon Grand Homme tombe en arrêt devant une escalope.
- Tiens, ce midi, je vais te faire une escalope au camembert. Bon, j’espère que tu aimes le camembert, parce que c’est un peu violent…
De retour chez nous après que mon sac ait rendu l’âme en plein milieu du magasin, nous travaillons un peu côte à côte et Alain part en cuisine. Tadaaaam !!!! Grand moment. Il œuvre, très concentré et apporte son plat sur la table. Verdict : l’escalope au camembert est une merveille. Oui, bien sûr, elle nous fait surfer sur les crêtes cholestéroliennes, mais… quel délice…
Après le repas, Homme décide de faire plaisir à Femme en l’emmenant là où elle pourra remplacer son défunt sac. Premier arrêt sans résultat. Il décide alors de m’emmener plus loin, et nous revoilà sur la trace du sac de mes rêve. Dans un magasin pourtant généraliste, je tombe en arrêt devant deux sacs très, mais alors vraiment très très séduisants. J’hésite lorsque la voix grave et parfaitement craquante de mon Homme résonne délicieusement à mon zoreille.
- Ecoute, tu en prends un et je t’offre l’autre.
Ciel… un message divin !!!! Bonheur !!!!
Retour par Guérande où il m’offre une glace qui va me valoir le fou rire de la semaine. Alain est un homme sérieux, imposant , qui a des responsabilités. Mais quand il part dans ses délires, c’est un pur régal … J’ai eu droit à un One Man Show parodiant un petit garçon enviant « la-dame-qui-a-droit-à-une-glace-alors-que-moi-je-ne-peux-pas-mais-non-c’est-pas-vrai-qu’il-fait-trop-froid-puisque-la-dame-elle-en-mange-une ».
Moralité : Femme est souvent en attente de certaines choses (non, pas comme des bouquets d’escalopes au camembert ; enfin !). Mais Homme est toujours là où on ne l’attend pas… Et cela… c’est le bonheur.

Les différences entre les hommes et les femmes. Chapitre 12. Les « choses » de la maison

28 avril, 2009

Emménager ensemble est une aventure merveilleuse.

Lorsque l’un des deux membres du couple doit encore attendre quelques semaines pour pouvoir s’installer avec l’autre, avouons-le, c’est très dur. Mais c’est le seul bémol…
Aménager une maison ensemble est joyeux. Surtout si les deux éléments du couple se ressemblent, ce qui est notre cas.
Il y a pourtant quelques détails, avouons-le, où l’Homme et la Femme ne fonctionnent pas exactement de la même façon. En tout cas chez nous…

Comme tout Homme qui se respecte, le mien aime que sa grotte soit confortable, bien chauffée, si possible et de préférence suffisamment soignée pour ne pas ressembler à un capharnaüm. 
Homme apprécie également que les éléments essentiels à sa survie s’y trouvent: un tout bon pastis, ses capsules de café et quelques petites choses sans lesquelles l’existence paraît nettement plus morne.

L’instinct ancestral de chasseur nourricier qui l’anime depuis des millénaires lui a donné un sens aigu du devoir. Chaque semaine il pose son arc sur son épaule, prend sa sagaïe, et nous nous rendons dans un magasin de victuailles pour que Femme ne dépérisse pas durant son absence.
Femme dépérit quand même en raison de son absence, mais c’est une autre histoire.

De mon côté, en Femme digne de ce nom, j’ai le goût du détail. J’aime que la maison soit parfumée (si possible aux huiles essentielles. Quoi qu’il en dise, cela sent délicieusement bon), que les fenêtres soient habillées de rideaux assortis, que des plantes en bonne santé diffusent leurs bienfaits, que des fleurs égayent les pièces, que les lampes ressemblent à des lampes, que les murs accueillent des oeuvres ou des photos choisies avec soin… Bref que tout soit conçu pour que chacun se sente bien, heureux.

Seulement voilà. Mon Grand Homme n’étant pas encore tout à fait installé et partageant encore sa vie entre deux lieux (mais plus pour longtemps, me promet-il), il ne souffre pas des détails non réglés qui, moi, me minent un peu.
Vu notre situation actuelle, nous n’avons que très peu de temps pour nous pencher sur ces soucis d’ordre bassement matérialiste.
Donc… Les fenêtres, dont les dimensions ne sont pas standard, n’ont toujours pas de rideaux, les deux plantes que j’ai ramenées de Suisse ont attrapé une bronco pneumonie pendant le voyage, et cinq ampoules pendouillent encore lamentablement dans l’attente d’une applique ou d’une lampe salvatrice. La salle de bain a encore besoin d’un meuble de rangement et une quelques petits détails du genre se rappellent chaque jour à mon bon souvenir, perfidement.

J’ai confié mes tracas à mon Grand Homme. Je lui en ai parlé deux ou trois fois, et il a fait semblant de m’écouter avec la plus grande attention.
Il est poli et a horreur de me faire de la peine.
Donc, il prend un air faussement concentré, opine du chef à mes explications, avance des embryons de solutions et va jusqu’à m’emmener dans des grandes surfaces. Où nous ne trouvons évidemment pas ce que nous cherchons. Car il faudrait du temps et une concertation mutuelle pour se pencher sur la question en profondeur.
Mais allez convaincre Homme de l’importance de la chose, d’autant qu’il n’en pâtit pas encore, ne vivant pas à 100 % dans la maison.

Je laisse donc passer le temps en me torturant les trois neurones qui me restent pour trouver comment revenir sur le sujet sans susciter d’énormes soupirs ennuyés.
Ma solution? Heu… ce que je suis en train de faire en ce moment.
Avec un peu de chance, il lira ces lignes, sera sensible à mes messages subliminaux et aura pitié de sa pauvre Moitié.

Martine Bernier

Règlement de compte à OK Jardin

27 avril, 2009

Est-ce parce que j’ai confié mon horreur des week-end sur ce blog? Toujours est-il que celui-ci s’est terminé de manière insolite.

Je vais faire l’impasse sur le dimanche matin Pas drôle. Donc je me suis consacrée à mon travail, histoire de ne pas penser. Ou du moins de ne pas trop penser. Vers 11h30, on frappe à ma porte. Je tire la chevillette et la bobinette cherra (je sais, sortie du contexte, la formule surprend), et me trouve face à ma voisine Véronique.

- J’ai lu ce que tu as écrit sur ton blog à propos des week-end… C’était tellement triste que je me suis dit que j’allais te rendre une petite visite et te montrer ce montage photos. Enfin… si cela t’intéresse! Cela te montrera un  peu mieux qui nous sommes…

Vous commencez à me connaître: j’ai accepté avec enthousiasme. Nous nous sommes installées devant l’ordinateur, et elle m’a fait entrer dans l’ambiance tendre et joyeuse des fêtes familiales, me racontant les bonheurs et les chagrins de leur vie. C’était un cadeau attendrissant… Après le départ de Véronique, j’ai emmené Scotty au jardin.

Baboune, la petite chienne de Véro et Stéphane, trottinait, attachée, sur le muret qui sépare nos jardins. Comme je l’ai déjà expliqué, elle n’aime pas trop Scotty. Donc j’ai tenu cette dernière à bonne distance. Seulement voilà… Profitant d’un moment d’inattention de ma part, Scott a foncé vers  la visiteuse et sa laisse m’a échappée des mains. Le temps que je me précipite et j’ai assisté à une scène  digne du film Rocky. Scotty a un petit côté Rantanplan. Elle a déjà eu maille à partir avec Baboune, sait que celle-ci ne l’aime pas, mais retourne vers elle joyeusement dès qu’elle la voit apparaître. Parce que elle, elle l’aime beaucoup. Oui, je sais: il lui manque une case… Ce chien est le plus doux des chiens. Je crois que si des cambrioleurs forçaient la porte de la maison, non seulement elle leur ferait la fête, mais, en prime, elle leur offrirait un café et les clés de la voiture d’Alain!

Là, malgré les aboiements nerveux de notre voisine à quatre pattes, elle s’est plantée à côté d’elle en remuant la queue. Du style: « Salut! Tu viens jouer? » 

La réaction a été immédiate. Nous avons eu droit à « Règlement de compte à OK Jardin. » Je m’attendais presque à entendre résonner la musique d’Enio Morricone. Je trouvais même une très légère ressemblance entre Scott et Charles Bronson. Si. Au niveau de la moustache.

Raconté comme cela, c’est exotique. Le hic était que Scott n’était pas armée. Et que même si elle l’avait été, elle n’aurait pas su quoi faire de son colt. Baboune a sauté gracieusement, a décidé de manger Scott et l’a mordue au visage. Cela n’a duré que quelques secondes. Quand elle a vu que j’arrivais, elle a fini par la lâcher et est retournée prudemment de l’autre côté du mur. A peine gênée.

Scotty, fidèle à elle-même, n’avait même pas fait mine de se défendre. Elle avait l’air plus surprise que souffrante. Je l’ai rentrée. Et c’est une fois à l’intérieur que j’ai vu du sang sur le sol et sur mes vêtements. Elle était blessée au museau. J’ai couru chercher Véronique, désolée, pour qu’elle la tienne pendant que j’essayais de regarder et de désinfecter la blessure. Mais il a fallu se rendre à l’évidence: cela n’allait pas suffire, la morsure était trop profonde. Béatrice, avertie par les enfants, a confirmé notre doute: il fallait filer chez la vétérinaire.

Je vous passe les détails: direction véto avec Béa, toujours aussi épatante de serviabilité, soins, nouveau rendez-vous pour le lendemain, retour à la maison et visite de Véronique complètement désolée. L’après-midi s’est poursuivie chez Béa et Fred, autour d’un gâteau. Nos conversations se font de plus en plus amicales. Et je confirme pour mes amis Suisses qui me posent la question: oui, mille fois oui, mes voisins sont mes anges gardiens (l’Ange Gardien en Chef étant Alain, bien sûr… indétrônable et efficace lorsqu’il est là.).

Quant à ma  Scott, je dois la ramener ce lundi chez le vétérinaire pour que nous avisions sur la nécessité ou non de recoudre la plaie.

Drôle de dimanche…  Mais je maintiens ce que j’ai dit hier: même si Scotty a tout fait pour mettre un peu de piment dans ce week-end, j’ai toujours aussi horreur de ces jours sans Lui.

 

Martine Bernier

Allergie aux week-end

26 avril, 2009

Depuis des mois et des mois, plus de deux ans, je déteste les week-end. Parce qu’il ne les passe pas encore avec moi. Ce samedi-ci était un jour particulièrement triste après une nuit au diapason. Comme à chaque fois que je vais mal, je me terre au fond de ma grotte. Et le soleil a beau essayer de me dérider, je vois la vie en noir. C’est ainsi…

Tout à coup, on a sonné. Scotty a fait un saut de carpe, elle qui dormait  en ronflotant sur les pantoufles d’Alain. Je l’ai attrapée et nous avons ouvert la porte pour nous retrouver face à Frédéric, notre voisin. Il m’apportait des huîtres qu’il avait pêchées le matin même, pour que je puisse les partager avec Alain, lundi soir. Frédéric, c’est le Père Noël en avril. Autant de gentillesse et de générosité me désarment. Et quand je le lui ai dit, il m’a répondu, presque un peu gêné: « On est comme ça… Ah, tiens, demain, s’il fait beau, nous ferons des grillades. Tu veux te joindre à nous? ». Cela m’a émue… C’est bête, je sais. Moi aussi, je suis comme ça…

Plus tard, dans l’après-midi, j’emmène Scotty dans le jardin. Elle aussi semble déprimer en l’absence d’Alain. Dès qu’une voiture s’approche de la maison, elle se précipite, persuadée que c’est lui qui revient. Et dès qu’elle comprend que ce n’est pas le cas, elle me lance des regards tristes et se laisse tomber dans un coin en soupirant. Je l’ai donc emmenée regarder les oiseaux. Mais au lieu des mésanges, c’est la petite chienne des voisins d’à côté, Baboune, qui a fait son apparition sur le mur. Baboune n’aime pas trop Scotty, et le lui témoigne bruyamment. Là, elle s’est perchée sur le mur, et… a arrêté d’aboyer quand elle a vu que nous nous approchions. Scott, indifférente au fait que sa voisine ne lui voue pas un culte amical, meurt d’envie de jouer avec elle. Je l’ai donc laissée s’approcher à distance respectable, afin d’essayer d’organiser un powpow. Je n’ai pas eu le temps de leur allumer le calumet: Baboune a recommencé à aboyer, Scotty à gémir et Véronique, propriétaire de la petite chienne chanteuse, est arrivée, attirée par le vacarme. Nous avons passé un moment ensemble et elle m’a proposé de venir prendre un café chez elle. J’ai aimé sa maison, décorée avec goût. Les murs de la cage d’escaliers accueillent des  photos de famille. Toute une vie en quelques clichés…

Nous avons parlé un peu puis je l’ai laissée, sachant qu’elle avait le repas à préparer pour le retour de sa petite famille. Une heure plus tard, la sonnette retentit chez moi. Véronique m’apportait des crêpes-maison, comme Aurore m’avait apporté celles de sa maman, il y a trois ou quatre semaines. Re-touchée…

Pourquoi pensez-vous que je prends autant de temps à raconter ces tranches de vie? Parce que cette chaleur humaine dont m’entourent ces deux familles me marque. Banales, la gentillesse, l’attention que l’on porte aux autres? Non. Il y a quelque chose de formidablement beau dans tout cela.

Ceci dit, je déteste toujours les week-end. Le seul antidote contre ce mal mesure 1,86 m et m’a promis que très bientôt, avant l’été, il ne passerait plus ni fins de semaines ni vacances loin de moi. Cela devient urgent oui…

Une voiture vient encore de s’arrêter tout près de la maison. Scotty a poussé un aboiement strident et s’est postée face à la porte, pleine d’espoir. Ce serait très moche de briser l’espoir de mon chien.

Martine Bernier

Brigitte Bardot…

25 avril, 2009

J’ai appris que, tout dernièrement, Brigitte Bardot a sauvé la vie d’un taureau en le rachetant à l’abattoir de St Etienne dont il s’était évadé. Il s’agit pour la star de lui offrir une retraite paisible, sans risque de finir dans nos assiettes.

On dit et on pense tout et n’importe quoi de Brigitte Bardot. Il y a deux ou trois ans, je l’ai interviewée par téléphone, à propos d’un sujet extrêmement chaud, à l’époque. Il s’agissait de cette pratique barbare qui consistait à utiliser des chiots vivants comme appâts pour la chasse aux requins, à la Réunion. La fondation Brigitte Bardot était partie en croisade, elle en tête. Une pétition avait été lancée par ses soins. Ayant eu entre les mains des photos montrant ces chiens torturés, j’avais proposé à mon rédacteur en chef de consacrer un article au sujet, histoire de sensibiliser l’opinion publique suisse.

Il avait accepté sous réserve que j’arrive à obtenir une interview de l’ex actrice. J’ai donc pris contact et elle a accepté.

Une personne de son secrétariat a organisé l’entrevue téléphonique. Je devais l’appeler à un moment bien précis. Un peu avant de le faire, je l’avoue, j’ai été troublée. J’avais lu sa biographie, j’étais au courant de la volée de bois vert qu’elle avait reçu suite à ses confessions sur sa façon de vivre sa maternité. Je connaissais son parcours, je savais les polémiques qu’elle suscitait en raison de ses sympathies politiques et des prises de position extrêmes qu’il lui arrivait de prendre. Bref, tout en ayant l’impression d’aborder un mythe, je savais également qu’elle était bien loin de l’image lisse et guimauve de ses débuts.

J’ai appelé. Sa voix ressemblait à ce qu’elle a toujours été. Avec ce phrasé particulier. Je l’ai remerciée d’avoir accepté de me parler, et j’ai tout de suite abordé le vif du sujet. Nous étions sur la même longueur d’ondes. Impossible, pour toute personne aimant un peu les animaux, d’accepter d’en voir traiter avec une telle cruauté. Notre conversation a été assez longue. Nous avons débordé du sujet, et nous avons parlé d’elle, de son combat, de ses découragements, parfois. L’interview a tourné en conversation. Elle m’a interrogée, elle aussi. Au bout de dix minutes, elle m’appelait par mon prénom, m’expliquait qu’elle souffrait énormément de la hanche, que vieillir est une chose horripilante… Elle m’a proposée de venir la rencontrer à Genève, peu après, alors qu’elle allait soutenir Weber dans un de ses combats.

Quand j’ai raccroché, j’avais mon opinion sur cette femme hors norme. Une opinion qui n’a pas changée depuis. Bien sûr, je ne l’ai rencontrée que sur certains sujets, et nous n’avons parlé à aucun moment de points polémiques. Mais j’ai eu au bout du fil une femme  courageuse, exaspérée de voir le peu de respect que certains êtres humains peuvent avoir pour les animaux. Elle était dégoûtée, indignée. Au cours de ses différents combats en faveur de la cause animale, elle en a vu et entendu de toutes les couleurs. Elle a dû s’endurcir, apprendre à riposter, à se défendre, à tenir bon.

On peut ne pas être d’accord avec elle. De mon côté, en ce qui concerne l’énorme travail qu’elle a accompli pour améliorer le sort des animaux, je lui voue un profond respect. Elle a du cran, de la ténacité, et ne craint pas de monter au front. Elle aurait pu poursuivre sa carrière artistique, continuer à être cette femme qui a fait fantasmer des génération. Elle a choisi une autre voie. Difficile d’être plus passionnée qu’elle… Une passionnée efficace.

Je connais au moins un taureau qui partage mon avis.

 

Martine Bernier

La crémaillère…

24 avril, 2009

Hier était un grand jour à double titre.
Alain m’emmenait à midi à la Trinité-sur-Mer, très exactement dans le restaurant où nous nous sommes vus pour la première fois, sans pour pouvoir nous parler.
Deux ans après, nous y étions ensemble, à la même table… que de chemin parcouru…

Sur le chemin du retour, l’heure était grave: nous devions faire les courses pour préparer notre pendaison de crémaillère du soir.
Une montagne de nourriture et pas mal d’hésitations plus tard, nous nous sommes retrouvés côte à côte dans la cuisine, nous appliquant à préparer un buffet pour nos invités du soir.

Nous avions décidé de convier nos voisins les plus proches et leurs enfants, pour les remercier pour leur gentillesse à notre égard.
Il s’agissait également pour nous de présenter Alain pour la première fois « officiellement ».
Jusqu’ici, ses rapports avec nos voisins s’étaient limités, par la force des choses, à quelques saluts.

Nous nous sommes donc retrouvés à dix à trinquer à notre arrivée.
Un mois et demi que je suis entrée pour la première fois dans notre maison…
Tant de choses se sont passées depuis…

Et jamais je n’aurais été aussi à l’aise si Frédéric, Béatrice, Stéphane, Véronique, et leurs enfants respectifs, ne m’avaient accueillie avec autant de gentillesse.
Depuis, ils sont mes anges gardiens.
Ce fut une soirée douce. De celles où l’on apprend doucement à se connaître, où les langues se délient un peu autour d’un bon vin.
De ces moments où l’on découvre la sensibilité des uns et des autres.
Pour moi, ça a été une soirée très spéciale.
La première au cours de laquelle Alain apparaissait donc « officiellement » à mes côtés, en public, comme étant mon compagnon.
La première où il jouait son rôle de maître de maison.
C’était tellement naturel, tellement « normal », que j’en ai été sidérée.
Je pensais qu’il aurait du mal à se glisser dans cette vie nouvelle, alors qu’il n’a pas encore réglé tout ce qu’il a à régler.
Qu’il serait emprunté…
Mais non.
J’ai vu mon Grand Homme entrer dans son nouveau monde avec une aisance à laquelle je ne m’attendais pas.
Et j’étais à la fois heureuse, surprise et fière…

Ce fut notre première soirée de ce type.
Et ce ne sera pas la dernière: nous pensons déjà à installer un grand coin repas – barbecue sur la terrasse pour continuer nos souper rencontres.

Hier soir, nous avons franchi un pas nouveau dans notre histoire.
Et nous l’avons perçu, tous les deux…

Martine Bernier

Mes petits voisins et le monopoly suisse

23 avril, 2009

Il devait être 13h30 quand on a frappé à la porte, hier. J’ai ouvert et me suis trouvée devant trois de mes petits voisins: Théo, Clément et Johann. Sourires de circonstance, un soupçon gênés de « déranger »:

« On ne savait pas quoi faire… Alors on est venu te voir car avec toi on sait qu’on ne s’ennuie pas! »

Que voulez- vous répondre à cela? Nous avons été choisir un jeu dans le garage. Ils ont opté pour le Monopoly. Mais pas n’importe lequel: le Monopoly Suisse! Tandis que nous préparions le jeu, installés sur la table de la salle à manger avec une orgie de bonbons et de sirop, à la fraise Tagada (ne cherchez pas, il n’y a qu’Alain pour acheter du sirop à la fraise Tagada…)  ils ont découvert le nom des villes, et… le fait que, les cartes « chance » et « chancellerie » étaient bilingues.
- Martine!!!! On parle Suisse sur les cartes!!!

Je jette un oeil:
- C’est de l’Allemand. Le Français est dessous, regarde…

Clément m’explique qu’il a réalisé un exposé sur la Suisse:, et ajoute:  »On y parle français et allemand ». Je complète illico: « Oui, tu as raison. Mais aussi italien et romanche ». Le sourcil de Théo se fixe en accent circonflexe: « Ils sont fous!? Quatre langues?? ». Son soupir en dit long, mais comme il veut me prouver que lui aussi est très polyglotte, il compte jusqu’à trois en Espagnol et répète la même rengaine pendant un bon quart d’heure jusqu’à ce que nous criions grâce de concert.

Nous parlons ensuite des domaines helvétiques qui les intéressent le plus: « Le chocolat (« dis, c’est vrai que c’est le meilleur du monde? ») et le Riccola. » Avec une telle culture de l’endroit, ils irons loin dans la vie, je suis rassurée.

L’après-midi se passe. Johann file au tennis avec ses sbires, ils reviennent ensuite finir la partie de Monopoly, puis Clément part « au foot ». Pendant ce temps, je décide de monter mon nouveau jouet: une machine permettant de couper l’herbe des bordures. Mon voisin (adulte!) Fred vole à mon secours et je me retrouve à jouer un remake de « Massacre à la tronçonneuse » à ma façon. Feu mes pivoines ne s’en relèveront pas. Enfin pas toutes…
En début de soirée, Johann me rejoint. Toujours aussi adorable, il décide de me venir en aide en ramassant les bouts de bois qui manquent de m’éborgner, en tassant l’herbe coupée, en ratissant derrière moi…

Pendant que je parcours le jardin, Théo, qui vient de prendre son bain, arrive. Il est à nouveau en pleine forme, joue au ballon, s’interrompt pour ramasser un peu d’herbe, me débarrasse d’une araignée au passage, saute avec Johann dans le champ d’à-côté par dessus le fil barbelé.

Je les regarde. Ils me touchent, les bougres. Leurs parents tout confus ont beau leur donner des consignes pour ne pas me déranger, moi, je suis heureuse de les voir. Vers 20 heures, je décide d’arrêter l’opération jardin. Leur récompense les ravit: ils ont droit à des bonbons spéciaux pour ceux qui me secondent dans les tâches telles que celles-ci. Clément, qui nous a rejoints, semble déçu: il aurait bien manqué le foot pour participer aussi! Je brûle de faire une entorse à mon nouveau règlement, mais cela n’aurait aucun sens par rapport à ceux qui ont oeuvré… Moi qui étais une mère stricte, désireuse de donner à mes fils une enfance heureuse mais une éducation classique, je me retrouve dans le rôle de la voisine sortie tout droit de « Fifi Brindacier ». En fait, j’aime ce rôle que je tiens auprès des enfants des autres. Celui d’une drôle de nana vivant dans un monde qui les intrigue…

En partant, ils me rappelent, frimousses arborant des sourires faisant trois fois le tour de leurs oreilles: « Martiiiiine? A demain soir, hein!!!! Et Alain sera là!!!! »

Oui… ce soir, Alain et moi pendons la crémaillère et avons invité les deux familles pour les remercier de leur gentillesse à notre égard depuis notre arrivée. Mon petit Club des Cinq sera de la partie, bien sûr!! Il faut dire qu’ils sont pour beaucoup dans notre intégration…

 

Martine Bernier

Christian Brendel et Didier Bienaimé: deux coups de coeur.

21 avril, 2009

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Certains acteurs font partie de notre quotidien. Nous connaissons leur visage, pas toujours leur nom, mais nous les remarquons, soit parce qu’ils ont servi un rôle avec un talent particulier, soit parce qu’ils reviennent régulièrement sur nos écrans.

Je suis particulièrement  attachée à deux d’entre eux: Didier Bienaimé et Christian Brendel.

 J’ai pensé à Didier Bienaimé aujourd’hui car, dans le cadre du livre que je termine en ce moment, je parle d’un film qui a été primé au Festival International du Film Alpin des Diablerets (FIFAD), « Premier de Cordée », dans lequel il tenait un rôle avec cette façon de jouer qui n’appartenait qu’à lui. Je parle de lui au passé car il nous a quittés à l’âge de 44 ans, en 2004. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je pense souvent à lui: il manque. images21.jpeg

C’était un acteur sensible, fin, touchant. Quand il apparaissait dans un téléfilm, un film ou un  feuilleton, je m’attardais pour le regarder, moi qui ne suis pourtant pas très TV. Il jouait des personnages authentiques, à la fois solides et fragiles, émouvants. Il donnait l’impression d’être un bel humain. Je n’aime pas que l’on oublie les beaux humains, même s’ils ont déjà pris le train pour le monde d’à côté. Alors, j’en parle…

L’autre acteur, Christian Brendel était, je crois, son ami.  Je l’avoue, il est, pour moi, l’un des acteurs qui m’a le plus marquée dans un rôle télévisé. Je l’ai vu dans de nombreux films, téléfilms, etc. sa prestance, la force de son regard, sa voix, la justesse du ton m’ont toujours séduite. Jusqu’au jour où j’ai lu dans un magazine que la Suisse romande allait diffuser en avant-première un téléfilm en trois parties consacré à Charlemagne. Je dois vous faire une confidence: Charlemagne est LE personnage historique qui me passionne le plus depuis que je suis enfant. C’est comme cela. D’autres aiment Napoléon… moi, je suis fascinée par Charlemagne.

Quand j’ai appris la  nouvelle, je me suis demandé qui allait oser relever le défi de ce rôle énorme. Il fallait un acteur aux épaules solides… Je savais que l’excellente Anny Duperey jouerait le rôle de sa mère. Mais qui rentrerait dans la peau de l’Empereur à la soi-disant barbe fleurie (tsss… il n’avait pas plus de barbe qu’Adriana Karembeu)?

Le jour de la diffusion du premier épisode, j’étais devant l’écran, et j’enregistrais en prime, histoire de pouvoir le revoir et me délecter des détails (j’adore les décors, les costumes…). Et… j’ai réalisé que le rôle avait été confié à Christian Brendel.

C’est là que je l’ai découvert réllement. Au fil des épisodes et de l’âge du héros, il a habité le personnage avec de plus en plus de puissance. Du jeune homme fougueux à l’homme âgé marqué par trop de drames et de dureté, il a campé magistralement Charlemagne. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’était pas banal. Son jeu d’acteur était passionnant. Il a donné au personnage un côté à la fois inquiétant et bon, violent, parfois rendu cruel par la raison d’Etat, mais aussi tendre et passionné. Il a réussi à le rendre dans toute sa complexité. Je l’ai adoré. Je crois avoir vu ce feuilleton au moins cinq fois, et je le reverrais avec plaisir. Il le porte et en fait oublier les faiblesses.

Depuis, j’ai deux souhaits par rapport à cet acteur que je trouve magnifique et sous-employé: l’interviewer pour notamment l’écouter parler de l’expérience qu’il a vécue en interprétant un tel personnage et… le voir jouer au théâtre. Il paraît que c’est un comédien de théâtre exceptionnel, et je le crois volontiers.

Deux acteurs très différents. L’un semblait avoir une innocence et une bonté d’enfant au fond des yeux. L’autre a une palette de jeu aussi vaste que subtile. Ils font partie de nos vies.

 

Martine Bernier

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