L’Atlantique

Il avait dû partir aux aurores, ce matin-là, pour un rendez-vous à l’autre bout de la Bretagne.
Mais il m’a fait la surprise de revenir tôt, au milieu de l’après-midi. Fatigué, mais heureux d’être là.
La première chose qu’il m’a demandée a été: « Veux-tu que nous allions prendre l’air, au bord de l’eau? »
J’ai dit oui… évidemment…
Le bord de l’eau, ici, ce n’est pas un ruisseau: c’est l’océan!
On ne dit jamais non à l’océan…

Nous avons à peine 5 ou 6 kilomètres à parcourir pour y être, depuis la maison.
Il a garé la voiture en bord de route, et nous avons marché dans le sable.
L’Atlantique est un océan doté d’une personnalité forte.
Il se fait entendre bien avant que l’on puisse le voir.

Je ne suis pas marin.
Je suis plutôt du style à admirer les navigateurs comme Olivier de Kersauson et bien d’autres, et à me taire en regardant les vagues.
Nous sommes restés là, à écouter la mer, les oiseaux, et à respirer le vent.
Il n’y avait pas une âme.
Des millions de couples ont dû avoir les mêmes gestes que nous en regardant la mer.
Blottis l’un contre l’autre, conscients de vivre un moment privilégié.

Autant il faisait chaud sur la route, autant le vent venu du large était frais.
Nous avons retraversé la plage avec, dans notre dos, le bruit de l’eau qui semblait nous appeler.
Autrefois, lorsque je devais m’éloigner de la mer, j’avais le cœur brisé, consciente qu’il me faudrait des mois avant de la retrouver.
Aujourd’hui, je sais que nous y retournons quand nous en aurons envie, qu’il ne faut pas patienter longtemps…

Habiter en Bretagne n’est pas anodin.
Comme habiter en Corse, sans doute, ou dans tous les autres lieux « forts ».
On n’y vient pas par hasard.
On y vient parce que quelque chose de puissant et d’attirant nous y appelle.
C’est un lieu de choix, de désir.

Mince, qu’est-ce qu’on s’y sent bien…

M.B.

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