Une femme saute dans l’enclos des ours polaires. Andouille.
17 avril, 2009Lu dans les nouvelles de la semaine dernière: une femme de 32 ans a sauté dans le bassin des ours polaires du zoo de Berlin, au moment de leur repas. Selon les témoins, elle aurait éte « très contente, au début, de se baigner avec les animaux ».
Elle a été un peu moins contente quand ils l’ont attaquée et l’ont mordue aux bras et aux jambes malgré les efforts des soigneurs pour détourner l’attention des ours. L’enclos est très protégé de barrières, de piquets et d’un mur, mais voilà, ce que femme veut…
Allez savoir pourquoi, c’est le genre de nouvelle qui m’agace. D’abord parce qu’il y aura toujours un petit malin pour accuser les responsables du zoo de ne pas avoir encore assez interdit l’accès à l’enclos. Ensuite parce qu’autant de stupidité chez une personne adulte me laisse perplexe. Enfin parce que ces pauvres bêtes auraient pu avoir mal à l’estomac en avalant cette pâtée sur pattes peu adaptée à leur régime habituel.
Il est étrange de constater à quel point certains être humains ont une mauvaise perception des animaux. Je me souviens encore de cette vidéo amateur tournée dans un zoo asiatique, je crois. Un jeune homme, tout sourires, n’avait rien trouvé de mieux que de franchir les barrières qui le séparaient de l’enclos des fauves pour aller s’asseoir juste devant la dernière grille de protection. Et tandis que son ami filmait le fanfaron inconscient, un lion s’est glissé dans le dos de l’indésirable, et lui a exprimé sa désapprobation d’une manière… sanglante. Et pendant ce temps, l’ami filmait toujours. Joli souvenir à montrer aux copains… Au moins, il a la garantie que son public ne s’endormira pas en visionnant ses films de vacances.
Moins grave, mais tout aussi révélateur de l’incapacité de certains à comprendre le monde animal, un éleveur de moutons, furieux m’a un jour raconté une anecdote qui l’a mis hors de lui. Il faut préciser qu’il gardait ses quelques moutons en banlieue de la ville de Genève. C’était la période des naissances, chez les brebis. L’une d’elles avait mis au monde un agneau en mauvais état. L’éléveur l’avait secondée pour la naissance, mais il était clair que l’agnelet, sans force, incapable de têter et de se lever, ne survivrait pas. Au petit matin, il a décidé de le laisser quelques heures avec sa mère, le temps de réveiller ses propres enfants et de les mener à l’école. Il pensait appeler le vétérinaire ensuite pour abréger les souffrances de l’animal si celui-ci vivait toujours à son retour.
Seulement, quand il est revenu à la bergerie, il a eu la surprise de trouver une femme sur les lieux. Elle était entrée sans se gêner, s’était agenouillée près de l’agneau et le serrait dans ses bras en pleurant, l’ayant emmitoufflé dans sa veste. Lorsqu’elle a vu l’éleveur, elle l’a copieusemenent insulté pour sa cruauté.
La cohabitation entre les animaux et les citadins qui ne connaissent rien au monde animal est souvent étonnante. La notion de sélection naturelle semblait aussi inconnue à cette femme que pouvait l’être celle de la dangerosité des fauves pour les deux hurluberlus des zoos.
En lisant l’histoire de la dame ayant servi de repas aux ours polaires, je me suis demandé si elle avait compris quelque chose à ce qui lui arrivait, ou si elle trouve désormais que ce qu’elle prenait pour des peluches vivantes sont vraiment de sales bêtes agressives! A moins qu’elle ait enfin compris qu’un animal , quel qu’il soit, se respecte. C’est cher payé pour une leçon de choses…
Martine Bernier