Archive pour le 21 avril, 2009

Christian Brendel et Didier Bienaimé: deux coups de coeur.

21 avril, 2009

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Certains acteurs font partie de notre quotidien. Nous connaissons leur visage, pas toujours leur nom, mais nous les remarquons, soit parce qu’ils ont servi un rôle avec un talent particulier, soit parce qu’ils reviennent régulièrement sur nos écrans.

Je suis particulièrement  attachée à deux d’entre eux: Didier Bienaimé et Christian Brendel.

 J’ai pensé à Didier Bienaimé aujourd’hui car, dans le cadre du livre que je termine en ce moment, je parle d’un film qui a été primé au Festival International du Film Alpin des Diablerets (FIFAD), « Premier de Cordée », dans lequel il tenait un rôle avec cette façon de jouer qui n’appartenait qu’à lui. Je parle de lui au passé car il nous a quittés à l’âge de 44 ans, en 2004. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais je pense souvent à lui: il manque. images21.jpeg

C’était un acteur sensible, fin, touchant. Quand il apparaissait dans un téléfilm, un film ou un  feuilleton, je m’attardais pour le regarder, moi qui ne suis pourtant pas très TV. Il jouait des personnages authentiques, à la fois solides et fragiles, émouvants. Il donnait l’impression d’être un bel humain. Je n’aime pas que l’on oublie les beaux humains, même s’ils ont déjà pris le train pour le monde d’à côté. Alors, j’en parle…

L’autre acteur, Christian Brendel était, je crois, son ami.  Je l’avoue, il est, pour moi, l’un des acteurs qui m’a le plus marquée dans un rôle télévisé. Je l’ai vu dans de nombreux films, téléfilms, etc. sa prestance, la force de son regard, sa voix, la justesse du ton m’ont toujours séduite. Jusqu’au jour où j’ai lu dans un magazine que la Suisse romande allait diffuser en avant-première un téléfilm en trois parties consacré à Charlemagne. Je dois vous faire une confidence: Charlemagne est LE personnage historique qui me passionne le plus depuis que je suis enfant. C’est comme cela. D’autres aiment Napoléon… moi, je suis fascinée par Charlemagne.

Quand j’ai appris la  nouvelle, je me suis demandé qui allait oser relever le défi de ce rôle énorme. Il fallait un acteur aux épaules solides… Je savais que l’excellente Anny Duperey jouerait le rôle de sa mère. Mais qui rentrerait dans la peau de l’Empereur à la soi-disant barbe fleurie (tsss… il n’avait pas plus de barbe qu’Adriana Karembeu)?

Le jour de la diffusion du premier épisode, j’étais devant l’écran, et j’enregistrais en prime, histoire de pouvoir le revoir et me délecter des détails (j’adore les décors, les costumes…). Et… j’ai réalisé que le rôle avait été confié à Christian Brendel.

C’est là que je l’ai découvert réllement. Au fil des épisodes et de l’âge du héros, il a habité le personnage avec de plus en plus de puissance. Du jeune homme fougueux à l’homme âgé marqué par trop de drames et de dureté, il a campé magistralement Charlemagne. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’était pas banal. Son jeu d’acteur était passionnant. Il a donné au personnage un côté à la fois inquiétant et bon, violent, parfois rendu cruel par la raison d’Etat, mais aussi tendre et passionné. Il a réussi à le rendre dans toute sa complexité. Je l’ai adoré. Je crois avoir vu ce feuilleton au moins cinq fois, et je le reverrais avec plaisir. Il le porte et en fait oublier les faiblesses.

Depuis, j’ai deux souhaits par rapport à cet acteur que je trouve magnifique et sous-employé: l’interviewer pour notamment l’écouter parler de l’expérience qu’il a vécue en interprétant un tel personnage et… le voir jouer au théâtre. Il paraît que c’est un comédien de théâtre exceptionnel, et je le crois volontiers.

Deux acteurs très différents. L’un semblait avoir une innocence et une bonté d’enfant au fond des yeux. L’autre a une palette de jeu aussi vaste que subtile. Ils font partie de nos vies.

 

Martine Bernier

Quand mon chien s’improvise sauveteur

21 avril, 2009

Dans le cadre de mon travail, j’ai souvent été interviewer des propriétaires de chiens exceptionnels. Chiens d’intervention sur avalanches ou catastrophes, chiens guides, chiens d’assistance pour personnes handicapées etc.

Je ne me serais jamais permis de faire la remarque à ma chienne Scottish. Mais il faut reconnaître qu’elle n’a pas de talent particulier, se contentant de prendre des positions de yoggi confirmé lorsqu’elle fait la sieste, de draguer les moutons qui passent et de s’offrir de véritables fous rires quand elle joue avec Alain.

Je dois donc reconnaître que ce qu’elle a fait ce dimanche m’a plus que déconcertée.

En fin de matinée, j’ai eu un malaise. Cela arrive à tout le monde, nous n’allons pas en faire un pâté. Toujours est-il que j’ai perdu connaissance avant d’arriver à atteindre le canapé. Je me suis réveillée plus tard, sur le sol, ayant complètement perdu la notion du temps et ne sachant plus comment je m’appelais. Ma première sensation a été très désagréable. Outre la douleur de la chute, j’ai ressenti une double sensation d’étouffement, comme si quelqu’un m’avait posé un coussin sur la bouche, et d’oppression, comme si j’avais dix kilos de briques sur la poitrine. Le tout associé au sentiment que l’on me nettoyait consciencieusement le visage à la serpillière.  

J’ai fini par ouvrir les yeux… pour découvrir Scotty bien décidée à faire ses preuves de chien sauveteur. Couchée sur ma bouche, elle m’asphyxiait. Parfaitement indifférente au fait que je suffoquais, elle me léchait la figure, me faisant profiter au passage de sa délicieuse haleine de chacal. 

Je l’ai serrée dans mes bras pour la remercier d’être venue à mon secours, et l’ai légèrement déplacée pour pouvoir respirer.

Elle a horreur des démonstrations d’affection. Mais avant de retourner vaquer à ses occupations, j’ai clairement lu ce qu’elle me disait, dans son regard:

- C’est bien, hein? Tu vois que je sais faire autre chose que me vautrer sur les canapés!

Je n’ai pas voulu la décevoir. Je l’ai félicitée et remerciée comme il se doit. Mais je confirme ce que je savais déjà: devenir apprenti chien sauveteur ne s’improvise pas.

 

Martine Bernier