La crémaillère…

Hier était un grand jour à double titre.
Alain m’emmenait à midi à la Trinité-sur-Mer, très exactement dans le restaurant où nous nous sommes vus pour la première fois, sans pour pouvoir nous parler.
Deux ans après, nous y étions ensemble, à la même table… que de chemin parcouru…

Sur le chemin du retour, l’heure était grave: nous devions faire les courses pour préparer notre pendaison de crémaillère du soir.
Une montagne de nourriture et pas mal d’hésitations plus tard, nous nous sommes retrouvés côte à côte dans la cuisine, nous appliquant à préparer un buffet pour nos invités du soir.

Nous avions décidé de convier nos voisins les plus proches et leurs enfants, pour les remercier pour leur gentillesse à notre égard.
Il s’agissait également pour nous de présenter Alain pour la première fois « officiellement ».
Jusqu’ici, ses rapports avec nos voisins s’étaient limités, par la force des choses, à quelques saluts.

Nous nous sommes donc retrouvés à dix à trinquer à notre arrivée.
Un mois et demi que je suis entrée pour la première fois dans notre maison…
Tant de choses se sont passées depuis…

Et jamais je n’aurais été aussi à l’aise si Frédéric, Béatrice, Stéphane, Véronique, et leurs enfants respectifs, ne m’avaient accueillie avec autant de gentillesse.
Depuis, ils sont mes anges gardiens.
Ce fut une soirée douce. De celles où l’on apprend doucement à se connaître, où les langues se délient un peu autour d’un bon vin.
De ces moments où l’on découvre la sensibilité des uns et des autres.
Pour moi, ça a été une soirée très spéciale.
La première au cours de laquelle Alain apparaissait donc « officiellement » à mes côtés, en public, comme étant mon compagnon.
La première où il jouait son rôle de maître de maison.
C’était tellement naturel, tellement « normal », que j’en ai été sidérée.
Je pensais qu’il aurait du mal à se glisser dans cette vie nouvelle, alors qu’il n’a pas encore réglé tout ce qu’il a à régler.
Qu’il serait emprunté…
Mais non.
J’ai vu mon Grand Homme entrer dans son nouveau monde avec une aisance à laquelle je ne m’attendais pas.
Et j’étais à la fois heureuse, surprise et fière…

Ce fut notre première soirée de ce type.
Et ce ne sera pas la dernière: nous pensons déjà à installer un grand coin repas – barbecue sur la terrasse pour continuer nos souper rencontres.

Hier soir, nous avons franchi un pas nouveau dans notre histoire.
Et nous l’avons perçu, tous les deux…

Martine Bernier

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