Archive pour le 28 avril, 2009

Les différences entre les hommes et les femmes. Chapitre 12. Les « choses » de la maison

28 avril, 2009

Emménager ensemble est une aventure merveilleuse.

Lorsque l’un des deux membres du couple doit encore attendre quelques semaines pour pouvoir s’installer avec l’autre, avouons-le, c’est très dur. Mais c’est le seul bémol…
Aménager une maison ensemble est joyeux. Surtout si les deux éléments du couple se ressemblent, ce qui est notre cas.
Il y a pourtant quelques détails, avouons-le, où l’Homme et la Femme ne fonctionnent pas exactement de la même façon. En tout cas chez nous…

Comme tout Homme qui se respecte, le mien aime que sa grotte soit confortable, bien chauffée, si possible et de préférence suffisamment soignée pour ne pas ressembler à un capharnaüm. 
Homme apprécie également que les éléments essentiels à sa survie s’y trouvent: un tout bon pastis, ses capsules de café et quelques petites choses sans lesquelles l’existence paraît nettement plus morne.

L’instinct ancestral de chasseur nourricier qui l’anime depuis des millénaires lui a donné un sens aigu du devoir. Chaque semaine il pose son arc sur son épaule, prend sa sagaïe, et nous nous rendons dans un magasin de victuailles pour que Femme ne dépérisse pas durant son absence.
Femme dépérit quand même en raison de son absence, mais c’est une autre histoire.

De mon côté, en Femme digne de ce nom, j’ai le goût du détail. J’aime que la maison soit parfumée (si possible aux huiles essentielles. Quoi qu’il en dise, cela sent délicieusement bon), que les fenêtres soient habillées de rideaux assortis, que des plantes en bonne santé diffusent leurs bienfaits, que des fleurs égayent les pièces, que les lampes ressemblent à des lampes, que les murs accueillent des oeuvres ou des photos choisies avec soin… Bref que tout soit conçu pour que chacun se sente bien, heureux.

Seulement voilà. Mon Grand Homme n’étant pas encore tout à fait installé et partageant encore sa vie entre deux lieux (mais plus pour longtemps, me promet-il), il ne souffre pas des détails non réglés qui, moi, me minent un peu.
Vu notre situation actuelle, nous n’avons que très peu de temps pour nous pencher sur ces soucis d’ordre bassement matérialiste.
Donc… Les fenêtres, dont les dimensions ne sont pas standard, n’ont toujours pas de rideaux, les deux plantes que j’ai ramenées de Suisse ont attrapé une bronco pneumonie pendant le voyage, et cinq ampoules pendouillent encore lamentablement dans l’attente d’une applique ou d’une lampe salvatrice. La salle de bain a encore besoin d’un meuble de rangement et une quelques petits détails du genre se rappellent chaque jour à mon bon souvenir, perfidement.

J’ai confié mes tracas à mon Grand Homme. Je lui en ai parlé deux ou trois fois, et il a fait semblant de m’écouter avec la plus grande attention.
Il est poli et a horreur de me faire de la peine.
Donc, il prend un air faussement concentré, opine du chef à mes explications, avance des embryons de solutions et va jusqu’à m’emmener dans des grandes surfaces. Où nous ne trouvons évidemment pas ce que nous cherchons. Car il faudrait du temps et une concertation mutuelle pour se pencher sur la question en profondeur.
Mais allez convaincre Homme de l’importance de la chose, d’autant qu’il n’en pâtit pas encore, ne vivant pas à 100 % dans la maison.

Je laisse donc passer le temps en me torturant les trois neurones qui me restent pour trouver comment revenir sur le sujet sans susciter d’énormes soupirs ennuyés.
Ma solution? Heu… ce que je suis en train de faire en ce moment.
Avec un peu de chance, il lira ces lignes, sera sensible à mes messages subliminaux et aura pitié de sa pauvre Moitié.

Martine Bernier