Archive pour avril, 2009

Quand mon chien s’improvise sauveteur

21 avril, 2009

Dans le cadre de mon travail, j’ai souvent été interviewer des propriétaires de chiens exceptionnels. Chiens d’intervention sur avalanches ou catastrophes, chiens guides, chiens d’assistance pour personnes handicapées etc.

Je ne me serais jamais permis de faire la remarque à ma chienne Scottish. Mais il faut reconnaître qu’elle n’a pas de talent particulier, se contentant de prendre des positions de yoggi confirmé lorsqu’elle fait la sieste, de draguer les moutons qui passent et de s’offrir de véritables fous rires quand elle joue avec Alain.

Je dois donc reconnaître que ce qu’elle a fait ce dimanche m’a plus que déconcertée.

En fin de matinée, j’ai eu un malaise. Cela arrive à tout le monde, nous n’allons pas en faire un pâté. Toujours est-il que j’ai perdu connaissance avant d’arriver à atteindre le canapé. Je me suis réveillée plus tard, sur le sol, ayant complètement perdu la notion du temps et ne sachant plus comment je m’appelais. Ma première sensation a été très désagréable. Outre la douleur de la chute, j’ai ressenti une double sensation d’étouffement, comme si quelqu’un m’avait posé un coussin sur la bouche, et d’oppression, comme si j’avais dix kilos de briques sur la poitrine. Le tout associé au sentiment que l’on me nettoyait consciencieusement le visage à la serpillière.  

J’ai fini par ouvrir les yeux… pour découvrir Scotty bien décidée à faire ses preuves de chien sauveteur. Couchée sur ma bouche, elle m’asphyxiait. Parfaitement indifférente au fait que je suffoquais, elle me léchait la figure, me faisant profiter au passage de sa délicieuse haleine de chacal. 

Je l’ai serrée dans mes bras pour la remercier d’être venue à mon secours, et l’ai légèrement déplacée pour pouvoir respirer.

Elle a horreur des démonstrations d’affection. Mais avant de retourner vaquer à ses occupations, j’ai clairement lu ce qu’elle me disait, dans son regard:

- C’est bien, hein? Tu vois que je sais faire autre chose que me vautrer sur les canapés!

Je n’ai pas voulu la décevoir. Je l’ai félicitée et remerciée comme il se doit. Mais je confirme ce que je savais déjà: devenir apprenti chien sauveteur ne s’improvise pas.

 

Martine Bernier

Les différences entre l’Homme et la Femme. Chapitre 11: les cadeaux.

20 avril, 2009

Il est bien clair que tous les hommes ne sont pas pareils, et que toutes les femmes ne se ressemblent pas. Mais en ce qui concerne les cadeaux, il faut bien avouer que nous ne fonctionnons pas exactement de la même façon.

Prenons un exemple au hasard: lui et moi. A la moindre occasion, j’aime, que dis-je: j’adore lui faire des cadeaux. Et s’il n’y a pas d’occasion, aucune importance: j’en invente. Tout est bon pour lui offrir un bouquin sur Napoléon, une pierre de lune, un porte-clé à l’effigie de son signe chinois  (pensez: un Dragon!) etc. J’adore le voir ouvrir ce que je lui destine d’un air réservé, voire un peu distant, et avoir ce petit sourire, ce petit regard à la fois un peu étonné, content, ravi quand j’ai bien choisi… Le cadeau, à mon avis, il s’en contre-moque. Mais le geste qui lui dit que je l’aime et que j’adore lui faire passer ce message, c’est autre chose, il y est sensible. Et je le sais.

Lorsque c’est à lui, l’Homme, de me faire un présent, c’est une toute autre histoire. Il existe deux cas de figure. Sans qu’il y ait la moindre raison de me gâter, si je lui dis que j’ai envie d’un recueil de poèmes de Neruda, d’un livre d’Art, d’une mini reproduction d’un tableau de Monet ou de la reproduction d’une carte géographique de Paris datant de 1600, il me fait la surprise de me les offrir. Comme cela, juste pour me mettre des étoiles dans les yeux. C’est tout lui… et la mine dignement réjouie qu’il affiche lorsqu’il voit qu’il m’a touchée me chavire à chaque fois. Une montagne de tendresse…

En revanche, l’une des pires choses que je puisse lui demander est de me choisir lui-même un cadeau. Là, l’Homme entre dans une spirale d’angoisse frisant le désespoir. J’en ai eu deux fois la démonstration.

La première a eu lieu à Paris. Me choisir un pendentif tout simple au milieu d’un interminable rayon dégoulinant de bijoux en tous genres a été un moment de grande solitude pour mon malheureux Grand Homme. Visualisez-vous le regard du lapin se trouvant au bout du canon du fusil du chasseur? C’était le sien. Il avait l’air tellement perdu dans cette antre de la frivolité féminine que j’ai fini par me porter à son secours. Pourtant, je serais si heureuse de porter quelque chose qu’il aurait choisi pour moi… Il en est conscient, mais comment voulez-vous que ce géant un peu maladroit se glisse dans la tête d’une femme un peu bizarre attendant un bijou vaguement ethnique?

Il y a trois jours, connaissant mon amour pour les fleurs, il a décidé de m’en offrir pour mon anniversaire pour lequel il n’était pas présent. Nous nous sommes retrouvés dans une jardinerie et est venue la question traditionnelle après qu’il ait jeté un regard circulaire sur les rayons:

- Bon. Qu’est-ce qui te ferait plaisir?

- Que tu m’offres quelque chose que tu auras choisi, qui me vienne de toi.

Regard épouvanté et vaguement agacé, doublé d’un profond soupir:

- Pfff…. Tu sais que j’ai horreur de ça…

- Oui, mais cela me ferait tellement plaisir…

Nous arpentons les rayons, main dans la main. Il survole les étalages, pose un regard un peu désespéré sur les choses… De temps en temps, il me glisse: « Allez, dis-moi… je ne sais pas, moi… » Mais, implacable, je tiens ma position: « Choisis! Je t’assure, c’est ce qui me touchera le plus. » Il ne voit pas que certaines femmes le regardent et me sourient d’un air complice. Un grognement plus tard, il me souffle:

- Tu veux une orchidée ? (Il triche, il sait que je les adore.)

Comme j’opine du bonnet, il se dirige vers une petite orchidée installée dans un cylindre  en verre transparent, parfaitement rond. Un peu perplexe, je regarde la fleur, mauve pâle. Pourquoi elle, au-milieu de ces lignes d’autres plus grandes et plus radieuses?

Ce n’est qu’à la caisse que j’ai réalisé un détail… Toutes les orchidées de ce type se trouvaient dans des tubes identiques. Toutes sauf une: celle qu’il avait choisie.

Celle-ci se trouvait dans un  récipient presque pareil…

A ceci près que le tube était en forme de coeur.

 

Martine Bernier

 

 

 

 

La mort évolue et le monde est bon

19 avril, 2009

Lu dans les actualités du jour: un nouveau service est proposé aux habitants de Scunthorpe, en Angleterre. Ceux ne pouvant pas se rendre à un enterrement peuvent désormais regarder le service religieux sur internet.

Bien entendu, le service est payant. Il permet de voir les enterrements de ses proches par le biais d’une webcam et a été lancé par le crématorium Woodlands de Scunthorpe. Un mot de passe unique est donné aux familles et amis de la personne décédée afin qu’ils puissent assister de n’importe où dans le monde à la cérémonie religieuse.

Vous pensiez que cela susciterait une certaine gêne du côté des autorités éclésiastiques? Même pas. Le conseil du comté ainsi que les révérends locaux ont bien accueilli le système mis en place par la société Wesley Music. L’année dernière, le crématorium de Southampton avait lancé une opération similaire sur internet où il fallait payer 85 euros pour pouvoir voir l’enterrement d’un proche. Mais les critiques avaient crié au scandale, décrivant le service payant comme « macabre ».

Quand j’y pense,  c’est nettement plus cher qu’une place de cinéma  ou même de théâtre. Mais le spectacle semble plaire puisque ce système existe déjà en Australie et au Canada.

Dommage que les organisateurs ne puissent pas s’offrir les services d’un Léon Zitrone d’occasion, ce serait complet. Les invités lointains pourraient ainsi ne manquer aucune miette de la cérémonie, tout en mangeant un sandwich ou en passant l’aspirateur sans perdre de leur précieux temps. Mettez-vous à leur place: il y a des longueurs dans les enterrements. On peut zapper sans trop risquer de manquer un passage important.

La nouvelle rejoint celle, tout aussi bizarre, relatant l’activité de Val Thompson, cette « artiste » un peu particulière qui compose des tableaux avec les cendres des personnes décédées. Bien aussi cela, tiens…

Oui, le monde est parfois très bizarre. Notez qu’il y a heureusement des nouvelles très réconfortantes. Nous apprenons ainsi aujourd’hui que la maman de la petite Elise a expliqué pourquoi son ex-mari avait été copieusement « passé à tabac » lorsqu’elle a tenté de récupérer son enfant. Vous pensiez quelle avait engagé des hommes de main? Vous n’y êtes pas du tout. Il s’agissait simplement de gens « qui passaient par là », et qui ont décidé de venir la protéger.

Ca, c’est gentil. Vu l’état du visage du papa d’Elise, ils y ont été de bon coeur.

C’est émouvant de rencontrer des promeneurs aussi serviables.

Les braves gens, va…

Martine Bernier

Mon chien, les moutons et les oiseaux

18 avril, 2009

Je le savais: le pré qui jouxte mon jardin est « le pré des moutons ».
Je n’en avais jamais vu un jusqu’à cette semaine. Et un matin, miracle… Je travaillais dans mon bureau lorsque j’ai aperçu un énorme mouton paissant paisiblement de l’autre côté du mur.
Enthousiaste, j’ai soulevé Scotty, ( mon Scottish Terrier, pour ceux qui auraient manqué un épisode capital!!) et je lui ai dévissé la tête jusqu’à ce qu’elle consente à remarquer la bête.
Une fois qu’elle l’a captée, elle a sauté de mes bras, a escaladé le canapé placé contre la baie vitrée, la pile de coussins qui s’y trouve et a pris appui sur le dossier. Depuis son poste de guet, elle a commencé à observer les aller et et venues du visiteur en grognant doucement.
De temps en temps, elle me lançait des regards interrogateurs, et a fini par me demander (oui, mon chien parle, je ne vous l’avais pas dit?):

- C’est quoi, ce monstre!?!?
- Ce n’est pas un monstre, c’est un mouton, ô béotienne ignare. Il est étonnamment grand, mais c’est un mouton quand même.
- Tu m’emmènes? Je voudrais le voir de plus près.
- Pas maintenant: je travaille.
- Tu travailles, tu travailles… toujours la même rengaine! Quand tu auras fini, ils seront partis et tu m’auras encore privée d’une expérience essentielle. Tu ne mérites pas d’avoir la responsabilité d’une petite âme aussi passionnante et éveillée que la mienne! Maîtresse ingrate, incapable!

Que voulez-vous répondre à cela? J’ai pris sa laisse, l’ai attachée, me suis équipée d’une boussole et de vivres pour deux jours (le jardin est grand) et nous sommes parties en expédition. A ceux qui s’étonneraient de me voir attacher mon chien pour l’emmener au jardin, je signale en passant que le portail n’est pas encore posé et qu’un Scottish, en dépit de ses petites pattes, court très vite. Mais alors vraiment très vite. De plus, un Scottish qui ne veut pas obéir n’obéit pas. Foi de terrier. De mon côté, mes rodéos scottischiens ont beau faire beaucoup rire ceux qui y assistent, ils ne m’amusent que modérément.

Arrivées au bout du jardin, j’ai vu ma chienne prendre appui sur le petit mur du fond pour mieux voir. C’est là que j’ai réalisé que notre mouton n’était pas seul. Un peu plus loin, le reste du petit troupeau se baladait en oscillant des hanches langoureusement.
Quand le solitaire nous a vues, il n’a pas pris peur. Au contraire. Chiquant une poignée d’herbettes, il s’est approché tranquillement pour mieux voir cette drôle de bête qui l’observait. Je parle de Scotty, pas de moi.
Scott d’ailleurs était fascinée par l’apparition. D’une taille intermédiaire entre un veau et un poney (bon, d’accord: un poney de Shetland, mais un poney quand même), le visiteur s’est posté à moins de deux mètres de nous. Nous nous apprêtions à engager la conversation lorsque tout le troupeau est reparti. Comme il n’est pas mouton pour rien, il a suivi. Flûte. J’aurais aimé interviewer mon premier mouton Mendolphin. Oui, c’est ainsi que l’on nomme les habitants de la région.

Depuis, chaque jour, Scotty cherche son nouvel ami géant. Mais les moutons ne sont pas revenus. Comme je la sentais un peu dépressive, j’ai fait l’acquisition d’une maisonnette pour oiseaux que j’ai été accrocher dans un arbre.
Au bout de trois jours: rien. Pas un seul oiseau tenté par mes graines.
Hier, avec Alain, nous sommes allés acheter une autre mangeoire, beaucoup plus rudimentaire, que nous avons posée à côté de la première.
En une heure, tous les oiseaux du quartier savaient que nous avions posé quelque chose à leur intention.
Ils ont préféré une obscure mangeoire en forme de champignon à ma ravissante maisonnette.
Vexant. Les oiseaux ne connaissent rien en architecture.

A l’heure où j’écris, deux mésanges et un rouge-gorge picorent les graines.
Scotty, de temps en temps, leur jette un oeil. Lorsqu’elle sort, elle lève la tête, mais ne fait pas mine de les ennuyer. Brave chien.
Mais j’ai beau faire, elle préfère nettement s’intéresser aux moutons.
Les chiens ne connaissent rien en ornithologie.

Martine Bernier

Une femme saute dans l’enclos des ours polaires. Andouille.

17 avril, 2009

Lu dans les nouvelles  de la semaine dernière:  une femme de 32 ans a sauté dans le bassin des ours polaires du zoo de Berlin, au moment de leur repas. Selon les témoins, elle aurait éte « très contente, au début, de se baigner avec les animaux ».

Elle a été un peu moins contente quand ils l’ont attaquée et l’ont mordue aux bras et aux jambes malgré les efforts des soigneurs pour détourner l’attention des ours. L’enclos est très protégé de barrières, de piquets et d’un mur, mais voilà, ce que femme veut…

Allez savoir pourquoi, c’est le genre de nouvelle qui m’agace. D’abord parce qu’il y aura toujours un petit malin pour accuser les responsables du zoo de ne pas avoir encore assez interdit l’accès à l’enclos. Ensuite parce qu’autant de stupidité chez une personne adulte me laisse perplexe. Enfin parce que ces pauvres bêtes auraient pu avoir mal à l’estomac en avalant cette pâtée sur pattes peu adaptée à leur régime habituel.

Il est étrange de constater à quel point certains être humains ont une mauvaise perception des animaux. Je me souviens encore de cette vidéo amateur tournée dans un zoo asiatique, je crois. Un jeune homme, tout sourires, n’avait rien trouvé de mieux que de franchir les barrières qui le séparaient de l’enclos des fauves pour aller s’asseoir juste devant la dernière grille de protection. Et tandis que son ami filmait le fanfaron inconscient, un lion s’est glissé dans le dos de l’indésirable, et lui a exprimé sa désapprobation d’une manière… sanglante. Et pendant ce temps, l’ami filmait toujours. Joli souvenir à montrer aux copains… Au moins, il a la garantie que son public ne s’endormira pas en visionnant ses films de vacances.

Moins grave, mais tout aussi révélateur de l’incapacité de certains à comprendre le monde animal, un éleveur de moutons, furieux m’a un jour raconté une anecdote qui l’a mis hors de lui. Il faut préciser qu’il gardait ses quelques moutons en banlieue de la ville de Genève. C’était la période des naissances, chez les brebis. L’une d’elles avait mis au monde un agneau en mauvais état. L’éléveur l’avait secondée pour la naissance, mais il était clair que l’agnelet, sans force, incapable de têter et de se lever, ne survivrait pas. Au petit matin, il a décidé de le laisser quelques heures avec sa mère, le temps de réveiller ses propres enfants et de les mener à l’école. Il pensait appeler le vétérinaire ensuite pour abréger les souffrances de l’animal si celui-ci vivait toujours à son retour.

Seulement, quand il est revenu à la bergerie, il a eu la surprise de trouver une femme sur les lieux. Elle était entrée sans se gêner, s’était agenouillée près de l’agneau et le serrait dans ses bras en pleurant, l’ayant emmitoufflé dans sa veste. Lorsqu’elle a vu l’éleveur, elle l’a copieusemenent insulté pour sa cruauté.

La cohabitation entre les animaux et les citadins qui ne connaissent rien au monde animal est souvent étonnante. La notion de sélection naturelle semblait aussi inconnue à cette femme que pouvait l’être celle de la dangerosité des fauves pour les deux hurluberlus des zoos.

En lisant l’histoire de la dame ayant servi de repas  aux ours polaires, je me suis demandé si elle avait compris quelque chose à ce qui lui arrivait, ou si elle trouve désormais que ce qu’elle prenait pour des peluches vivantes sont vraiment de sales bêtes agressives! A moins qu’elle ait enfin compris qu’un animal , quel qu’il soit, se respecte. C’est cher payé pour une leçon de choses…

 

Martine Bernier

Les frères siamois, suite

16 avril, 2009

Suite à l’article écrit sur les frères siamois, un commentaire a été fait, avec une question posée: comment ce genre de jumeaux peuvent-t-ils survivre?

Renseignements pris, chaque cas est un cas particulier, et aucune estimation ne peut être pré-établie. Tout dépend des organes partagés. Si les reins ou le tube digestif, par exemple, sont partagés, il peut être impossible d’envisager une opération de séparation. La durée de vie dépendra de la gravité des  cas. Certains ont une vie malheureusement très courte, d’autres, comme les frères dont nous avons parlé peuvent vivre beaucoup plus longtemps…

Bo, vedette planétaire

16 avril, 2009

Impossible de passer à côté de la nouvelle: la nouvelle star de la Maison Blanche s’appelle Bo, le chien d’eau portugais que Barack Obama a offert à ses filles. Le monde adulait déjà le charismatique président, le voilà désormais prêt pour adorer son toutou.

Et les sites internet ne se privent pas d’alimenter la question. Actuellement, après la diffusion d’une photo montrant Bo affublé d’un « vêtement » barriolé, des articles sont sortis un peu partout, abordant la question essentielle suivante: en regard des couleurs de l’objet porté, Bo serait-il gay? J’espère que le ridicule, s’il devait tuer, ne touchera pas le chien, mais les poseurs de ce genre de questions…

Et comme si cela ne suffisait pas, les détracteurs plumitifs d’Obama ont relevé le nombre de fois où il a abordé le sujet Bo en conférence de presse. Au moment de l’arrivée du chien, il a souligné qu’il tenait à ses filles et qu’elles méritaient leur compagnon à quatre pattes. Puis il n’a plus parlé de Bo de lui-même. Mais les journalistes lui ont posé des questions sur le toutou à chaque apparition. Il y a donc répondu. Ce qui lui vaut aujourd’hui des allusions perfides sur le Net, soulignant qu’il est plus intéressé par son chien que par la politique.

Si le président a les épaules bien assez solides pour supporter ce genre de remarques, je crains, en revanche, que la race des chiens d’eau portugais ne souffre de la brusque popularité de l’un des siens.

Bush avait un scottish. Son impopularité a apparement protégé la race: je n’ai pas ouï dire que les ventes de Scottish avaient explosé ces dernières années. Scotty me l’aurait dit.

Avec Obama, c’est différent. Il est sans doute l’homme le plus admiré de la planète. On peut donc craindre que, histoire d’avoir un point commun avec lui, beaucoup se sentent pousser le désir d’acheter le même chien que lui. Et ce serait une très mauvaise idée. D’abord parce que l’on ne prend pas un chien sans avoir mûrement réfléchi à la question, et sans être parfaitement sûr de pouvoir lui apporter tout ce dont il aura besoin pendant toute la durée de sa vie. Ensuite, parce que Bo est un chien issu d’une race proche parente du Barbet. Ce sont des chiens attachants, fidèles, mais qui ont besoin de se dépenser, de courir. Les Bo qui se retrouveront enfermés en appartement seront malheureux.

Enfin, parce que l’expérience a été vérifiée par le passé, avec l’engouement ressenti pour les races concernées par les « 101 dalmatiens » ou par « Boule et Bill ».  La demande pour les dalmatiens et les cockers a été telle que, pendant des années, de pseudo éleveurs ayant flairé le filon, ont « forcé » la race, qui en a pâti. Et il a fallu des années aux vrais bons éléveurs pour redresser la situation.

Alors j’espère une chose: que les chiens d’eau portugais de la race de Bo ne deviennent pas les victimes colatéralles de la popularité présidentielle. Parce que eux, ils n’ont rien demandé.

 

Martine Bernier

 

Le jardin et moi: ne pas jardiner quand il pleut règle numéro 1. Episode 3.

15 avril, 2009

Un matin de cette semaine, très tôt, alors que le jour venait à peine de se lever et que le quartier sommeillait encore, j’ai eu l’idée lumineuse d’aller jardiner.
J’ai bien dit: jardiner.
Oui, bien sûr, l’herbe était mouillée. Je dirais même trempée, pour être franche.
Mais, bon: foin de détails stupides, allons à l’essentiel!
J’ai pris mon outil dans une main, la laisse de mon chien de l’autre, et je me suis dirigée vers le fond du jardin, pour m’attaquer à la ligne de rosiers qui n’a pas été désherbée depuis Mathusalem.
A vue de nez, il doit y avoir une trentaine de rosiers. Et la mauvaise herbe est aussi haute qu’eux….
Etant complètement inconsciente de nature, j’ai attaché Scotty à côté de moi à un pommier (ou un cerisier… ou un poirier… enfin à un arbre), avec son immense laisse lui permettant de galoper à des kilomètres autour de nous. Quand j’ai vu qu’elle restait là et qu’elle commençait à mâchouiller méticuleusement la mauvaise herbe, j’ai été très touchée. Mon chien avait décidé de m’aider… quelle émouvante attention! Si j’avais su, je n’aurais pas investi dans une tondeuse.
Quelques jours auparavant, j’avais demandé à Alain quel genre d’outil il fallait acheter pour ôter la végétation non désirée. Aussi calé que moi en la matière, il m’a dirigée vers une chose à manche long, parfaitement indescriptible. Ne me demandez pas ce que c’est: je ne l’ai trouvée dans aucun de mes livres, ni sur Internet d’ailleurs.
Mais Alain est un Homme de grand savoir.
Lui, Homme.
Moi Femme.
Donc lui savoir.

Je pensais que l’humidité matinale allait me requinquer.
En fait, elle a surtout signé l’arrêt de mort de mes baskets.
Mais ce n’est pas un voile d’humidité qui allait m’arrêter!

J’ai empoigné mon outil, et j’ai vigoureusement commencé à me battre contre les mauvaises herbes, les chardons et autre fouillis végétal innommable.

Celui qui a osé écrire que « le jardin c’est facile » est un imposteur.
Non, le jardin n’est pas facile. C’est même épuisant.
La pluie avait rendu la terre aussi lourde que de la terre glaise.
Au bout de 3 minutes et une paille, j’avais l’impression de marcher dans un lac.
Je me suis battue vaillamment.
J’ai nettoyé cinq rosiers.
Puis je suis rentrée: Scotty terminait son apéritif par un trèfle bien dodu.

Non, je ne vous dirai pas que mon périple m’a valu le mal au dos du siècle. J’ai souffert dignement.
En revanche, quelques jours plus tard, je retournais à la jardinerie pour acheter un autre outil.
Celui-là, je l’étrennerai lorsque l’herbe aura séché.
Ce qui n’est pas demain la veille: il pleut un peu chaque nuit en ce moment.
Comme si le ciel avait décidé de m’obliger au repos, histoire de ne pas forcer!

Martine Bernier

Fernandel, ce merveilleux Don Camillo

14 avril, 2009

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Le samedi soir, lorsque j’étais enfant et que mon père vivait encore (avant mes 9  ans, donc), nous avions un rituel. Nos parents nous mettaient au lit. Et peu après, lorsque mon petit frère était endormi, mon père remontait silencieusement dans la chambre, me prenait sur son dos, et me redescendait au salon où j’avais le droit de regarder le Grand Film tout public du samedi soir, bien calée contre lui.

La soirée commençait par une émission sur les animaux « Le Jardin Extraordinaire », dont je ne manquais pas une miette. Puis, délicieux moment, le générique du film débutait. Devant l’écran noir et blanc, nous attendions les films avec Bourvil, de Funès, Tati, les Branquignols, Lino Ventura, Bernard Blier et tant d’autres…

Mais mon préféré entre tous, c’était Fernandel.

J’adorais son personnage chaleureux, ses grimaces, son regard, son large sourire, sa faconde, tout… Et, par dessus tout, je l’aimais dans Don Camillo. Aaah, son air innocent et angélique lorsqu’il s’adresse à Jésus … une pure merveille! J’ai vu plusieurs fois chacun des cinq films de la série, comme beaucoup d’entre nous, sans doute.

Donc, lorsque j’ai vu que France3 le reprogrammait, je ne l’ai pas manqué. Enfin.. j’en ai vu un morceau car je suis quasi incapable de me discipliner face à la télévision. Je n’aime pas cette bête-là, c’est ainsi.

« Don Camillo Monseigneur » a été tourné il y a bien longtemps. Pourtant, il m’amuse toujours autant. Les tribulations de Monseigneur Don Camillo et du Sénateur Peppone font partie des moments culte du cinéma. Et moi… j’aurais adoré interviewer Fernandel.

Martine Bernier 

Jésus en lego

13 avril, 2009

On le sait: il est de plus en plus difficile de remplir les églises. Le prêtre  de Onsta Gryta, en Suède, a fait le plein de la sienne en innovant. Il a profité de dévoiler officiellement une statue du Christ en lego, de 1,80 mètre pour remplir les 400 places de sa Maison de Dieu.

Il a fallu 40 volontaires, nous dit-on, 18 mois de travail, et 30000 briques de lego pour arriver au bout de l’oeuvre, copie de celle d’un sculpteur danois exposée à Coprenhague.

Les paroissiens ont été sollicités pour offrir des briques de couleurs pour remplir l’intérieur de la statue, qui représente Jésus avançant les bras ouverts.

Il y a longtemps, quand je fréquentais encore les églises pour faire plaisir à ma cheftaine scoute, nous récoltions de l’argent pour les Missions. Le monde change!

Si vous en doutiez encore, une autre brève, dans l’actualité, achevera de vous en convaincre. Elle raconte qu’au Japon, un gangster notoire de 66 ans, chef de gang réputé violent, qui a fait carrière jusqu’ici dans la prostitution, a décidé de se reconvertir. Il a entamé une formation pour devenir prêtre. Je savais que l’Eglise manquait d’effectifs, mais pas à ce point.

Notez qu’il a choisi une voie sûre: il y a des débouchés…

Et puis… si l’église de ce curé insolite est déserte, sans doute trouvera-t-il des arguments massues pour y ramener les fidèles. Et peut-être pas en organisant des après-midi lego…

 

M.B.

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