L’arbre aux oiseaux
12 mai, 2009J’aime les oiseaux. Contrairement à un membre de ma famille qui m’est cher, je ne suis pas une spécialiste. Je ne connais pas le nom de chacun d’eux, mais j’adore les regarder vivre, écouter leurs chants. Je les aime à peu près tous. Même les corneilles, un peu envahissantes, m’intéressent par leur comportement grégaire fascinant.
Dès que j’ai réalisé que nous avions la chance d’avoir des arbres dans le jardin, j’ai eu envie d’en choisir un pour y accrocher des maisonnettes et des mangeoires, afin qu’il devienne « L’Arbre aux Oiseaux ». Mon idée a tenté Alain. Trois points de nourrissage ont pris place dans les branches. Et au bout de deux jours, les oiseaux sont arrivés. Aujourd’hui, ils viennent par dizaines, des passereaux multicolores dont la présence m’enchante.
Seulement voilà, mon jardin zen est une chose, les enfants du quartier en sont une autre. Les deuxièmes ont plutôt tendance à estimer que tout jardin est un terrain de foot potentiel, et tout arbre un jouet dans lequel envoyer valser ses chaussures. Normal: la majorité des enfants du monde voient les jardins sous cet angle. Mais tous les oiseaux du monde, eux, voient d’un mauvais oeil les chaussures-OVNI fonçant dans leurs arbres, et les enfants propriétaires des pieds occupant lesdites chaussures secouer les arbres pour récupérer leur bien. En tant que responsable des lieux et de la quiétude de mes protégés ailés, je dois donc trouver la solution pour que les uns respectent les autres. Une seule chose à faire: je vais expliquer mon amour des zoizeaux aux petits, histoire de les sensibiliser.
Ce matin, alors que j’écrivais, un oiseau, justement, est venu se poser juste derrière la baie vitrée. Une boule de plumes multicolore, qui ne devait pas peser plus de 30 grammes. Bien droit sur ses pattes, il m’a regardée en penchant la tête à gauche et à droite. Il est resté là quelques secondes et il s’est envolé en direction de l’arbre où il a rejoint ses cousins.
Dans cette période de ma vie où je vis mes derniers jours de solitude, les plus lourds par définition, j’ai besoin de douceur. Les oiseaux tiennent ce rôle. Je suis restée songeuse devant celui-ci.. Comment un animal aussi minuscule peut il être aussi parfait et, en prime avoir l’air aussi curieux de ce qui l’entoure? Un petit miracke sur pattes…
Martine Bernier