L’île d’Yeu et Cati
15 mai, 2009Hier matin, donc, Alain, Scotty et moi avons pris le bateau pour l’île d’Yeu, à Fromentine.
Non, je ne vous raconterai pas les mésaventures de Scotty: elle a eu une telle frousse de cette expérience qu’elle ne s’est pas comportée de manière très digne au départ. A sa décharge, disons qu’elle s’est bien reprise au retour…
Sur le quai de l’île nous attendait Cati Paturel, une copine suissesse avec laquelle j’ai vécu une belle aventure, voici quelques années.
Cati est peintre. De nature fière et libre, elle est belle et courageuse. J’ai pour elle une tendresse particulière et un respect total pour l’énergie et la volonté qu’elle met à vivre de son art, à vivre comme elle le désire. Lorsque j’ai écrit mon premier livre, consacré à une série de portraits de personnes qui m’avaient touchée, je lui ai demandé si elle acceptait de faire partie de l’aventure. Elle, si pudique, a accepté. Une vieille histoire…
L’Ile d’Yeu, Cati l’aime si fort qu’elle est partie s’y installer une année et, depuis son retour en Suisse, y repasse chaque année quelques jours.
Voici deux semaines, elle m’a téléphoné pour me dire que la Municipalité d’Ormont-Dessus lui avait commandé quelque chose à mon intention, pour me remercier de mon investissement à ses côtés à la création du journal local. Et, comme elle arrivait dans l’île, elle se proposait de m’offrir ce cadeau de leur part.
Un petit conciliabule avec Alain a permis de fixer une date. Et hier, donc, nous l’avons retrouvée sur son île…
Pour Alain et moi, nous ne pouvions rêver meilleur guide. Drôle, passionnée, désireuse de nous faire partager son amour du site, elle nous a fait passer une journée parfaite sur ce coin de terre magnifique. Les iris étaient en fleur, les chemins bordés de maisons pimpantes, la mer bleue, le sable pur… L’île est attachante, avec ses multiples visages et son parfum de thym sauvage. Les habitants ont eu l’intelligence de lui conserver son cachet, sans rien de prétentieux, sa côte intacte. Nous nous y sommes sentis bien tout de suite.
Seule une bonne averse de bienvenue nous a rappelé que le temps change vite en mer!
Ca a été une journée de vacances, infiniment agréable. Alain et moi étions très heureux, ravis de nous trouver avec cette femme aussi piquante et drôle. Nous avons eu droit à quelques fous rires monumentaux…
Même Scotty a apprécié sa balade sur ce territoire étrange pour elle…
Difficile d’expliquer combien j’ai été heureuse de cette journée toute douce et belle, si simple. Parce que, depuis quelques jours où Alain a pris sa décision, tout est plus intense, plus beau, plus facile…
En ce moment, je vis dans l’attente de la semaine prochaine et dégustant chaque instant partagé. Parce qu’ils sont les premiers passés en sachant que, dans quatre jours, nous ne nous quitterons plus.
Et moi, je ne savais pas qu’il était possible de se sentir aussi heureuse, aussi apaisée…
Je garde l’image de Cati nous faisant de grands signes depuis la rive, alors que nous étions dans le bateau du retour. Scotty s’est vautrée sur les genoux d’Alain, à regarder par le hublot géant la mer qui nous entourait. En confiance… Un très joli moment. Comme tous ceux que je vis avec lui. Ce matin, nous avons regardé les photos qu’il a prises sur l’île. Si belles…
L’île d’Yeu, allez la voir, et respectez-la.
Et Cati Paturel, cet incroyable bout de femme au caractère bien trempé, si vous la croisez, arrêtez-vous: elle vaut le détour!
Martine Bernier