Je vous ai déjà parlé de mes péripéties avec les escargots. Je pensais avoir réussi à les convaincre à aller jouer ailleurs… mais c’était sans compter avec la ténacité quasi maladive de ces drôles de bestioles.
Avant-hier matin, guillerette, je commence ma journée en remontant les stores de la cuisine. Et là, que vois-je? Huit escargots sur l’appui de fenêtres. Oui, vous avez bien lu: j’ai bien dit huit! Ils étaient venus en famille, avaient ramené grand-père, grand-mère, cousin, cousine germaine et copains de lycée. Ce n’était plus une visite de courtoisie: c’était une invasion barbare.
Depuis mon arrivée en France, chaque jour, je retrouve un ou deux gastéropodes sur le devant de ma fenêtre. Je les prends délicatement par la coquille et les dépose sur le muret autour de la maison. Une heure après, ils ont filé. Ceux qui disent que les escargots sont lents ne les ont jamais vus sprinter en descente.
Seulement, ce matin-là, ils étaient huit. Un peu découragée, je me suis dit que j’allais les laisser vivre leur vie et retourner sur leurs pas quand ils en auraient envie. Je suis partie vâquer à mes occupations en tête-à-tête avec mon ordinateur. Environ une heure et demie plus tard, j’entends un bruit bizarre et plutôt rare: un jappement de chien, accompagné de petits grognements plus amusés que fâchés. Je suis le son et me retrouve à nouveau à la cuisine. Et là, que vois-je? Ma petite chienne jouant (elle qui ne joue jamais seule!) et faisant de petits bonds autour d’un… escargot!!! Oui!!! un escargot dans MA cuisine! Comme il faisait chaud, j’avais ouvert légèrement la fenêtre et j’avais oublié de la refermer. Et ce gastéropode culotté en a profité pour s’immiscer. C’était un peu fort… je l’ai raccompagné dehors en lui expliquant que la prochaine fois, j’allais sévir. A la prochaine incartade, il serait pendu par les pieds au bout d’un pissenlit. Oui, je sais, les escargots n’ont pas de pied. Aucune importance, j’improviserai.
Ce matin, alors qu’Alain et moi flânions comme il nous arrive rarement de pouvoir le faire, on a sonné.
O joie: c’était le portail! Enfin les personnes venues installer le portail commandé par nos propriétaires. En moins d’une heure, le portail était posé. Gage de liberté pour Scotty qui peut désormais galoper dans le jardin.
Ce soir, au moment de refermer le store de la cuisine, un escargot est venu se percher sur l’appui de fenêtre. Il m’a très clairement fait comprendre que là, c’en était trop. Devoir grimper les murs est déjà une occupation à plein-temps pour un escargot. Alors devoir en prime franchir un portail… trop, c’est trop! Il va falloir que j’étudie leurs revendications, faute de quoi, nous serons assiégés, m’a-t-il affirmé.
Bon, est-ce que quelqu’un, parmi mes honorables lecteurs, auraient un hérisson à adopter? Je les trouve très mignons. Et en plus… il paraît qu’ils adorent les escargots.
Martine Bernier