Archive pour mai, 2009

Les escargots attaquent!

16 mai, 2009

Je vous ai déjà parlé de mes péripéties avec les escargots. Je pensais avoir réussi à les convaincre à aller jouer ailleurs… mais c’était sans compter avec la ténacité quasi maladive de ces drôles de bestioles.

Avant-hier matin, guillerette, je commence ma journée en remontant les stores de la cuisine. Et là, que vois-je? Huit escargots sur l’appui de fenêtres. Oui, vous avez bien lu: j’ai bien dit huit! Ils étaient venus en famille, avaient ramené grand-père, grand-mère, cousin, cousine germaine et copains de lycée. Ce n’était plus une visite de courtoisie: c’était une invasion barbare.

Depuis mon arrivée en France, chaque jour, je retrouve un ou deux gastéropodes sur le devant de ma fenêtre. Je les prends délicatement par la coquille et les dépose sur le muret autour de la maison. Une heure après, ils ont filé. Ceux qui disent que les escargots sont lents ne les ont jamais vus sprinter en descente.

Seulement, ce matin-là, ils étaient huit. Un peu découragée, je me suis dit que j’allais les laisser vivre leur vie et retourner sur leurs pas quand ils en auraient envie. Je suis partie vâquer à mes occupations en tête-à-tête avec mon ordinateur. Environ une heure et demie plus tard, j’entends un bruit bizarre et plutôt rare: un jappement de chien, accompagné de petits grognements plus amusés que fâchés. Je suis le son et me retrouve à nouveau à la cuisine. Et là, que vois-je? Ma petite chienne jouant (elle qui ne joue jamais seule!) et faisant de petits bonds autour d’un… escargot!!! Oui!!! un escargot dans MA cuisine! Comme il faisait chaud, j’avais ouvert légèrement la fenêtre et j’avais oublié de la refermer. Et ce gastéropode culotté en a profité pour s’immiscer. C’était un peu fort… je l’ai raccompagné dehors en lui expliquant que la prochaine fois, j’allais sévir. A la prochaine incartade, il serait pendu par les pieds au bout d’un pissenlit. Oui, je sais, les escargots n’ont pas de pied. Aucune importance, j’improviserai.

Ce matin, alors qu’Alain et moi flânions comme il nous arrive rarement de pouvoir le faire, on a sonné.

O joie: c’était le portail! Enfin les personnes venues installer le portail commandé par nos propriétaires.  En moins d’une heure, le portail était posé. Gage de liberté pour Scotty qui peut désormais galoper dans le jardin.

Ce soir, au moment de refermer le store de la cuisine, un escargot est venu se percher sur l’appui de fenêtre. Il m’a très clairement fait comprendre que là, c’en était trop. Devoir grimper les murs est déjà une occupation à plein-temps pour un escargot. Alors devoir en prime franchir un portail… trop, c’est trop!  Il va falloir que j’étudie leurs revendications, faute de quoi, nous serons assiégés, m’a-t-il affirmé.

Bon, est-ce que quelqu’un, parmi mes honorables lecteurs, auraient un hérisson à adopter? Je les trouve très mignons. Et en plus… il paraît qu’ils adorent les escargots.

Martine Bernier

 

L’île d’Yeu et Cati

15 mai, 2009

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Hier matin, donc, Alain, Scotty et moi avons pris le bateau pour l’île d’Yeu, à Fromentine.
Non, je ne vous raconterai pas les mésaventures de Scotty: elle a eu une telle frousse de cette expérience qu’elle ne s’est pas comportée de manière très digne au départ. A sa décharge, disons qu’elle s’est bien reprise au retour…

Sur le quai de l’île nous attendait Cati Paturel, une copine suissesse avec laquelle j’ai vécu une belle aventure, voici quelques années.
Cati est peintre. De nature fière et libre, elle est belle et courageuse. J’ai pour elle une tendresse particulière et un respect total pour l’énergie et la volonté qu’elle met à vivre de son art, à vivre comme elle le désire. Lorsque j’ai écrit mon premier livre, consacré à une série de portraits de personnes qui m’avaient touchée, je lui ai demandé si elle acceptait de faire partie de l’aventure. Elle, si pudique, a accepté. Une vieille histoire…
L’Ile d’Yeu, Cati l’aime si fort qu’elle est partie s’y installer une année et, depuis son retour en Suisse, y repasse chaque année quelques jours.

Voici deux semaines, elle m’a téléphoné pour me dire que la Municipalité d’Ormont-Dessus lui avait commandé quelque chose à mon intention, pour me remercier de mon investissement à ses côtés à la création du journal local. Et, comme elle arrivait dans l’île, elle se proposait de m’offrir ce cadeau de leur part.

Un petit conciliabule avec Alain a permis de fixer une date. Et hier, donc, nous l’avons retrouvée sur son île…

Pour Alain et moi, nous ne pouvions rêver meilleur guide. Drôle, passionnée, désireuse de nous faire partager son amour du site, elle nous a fait passer une journée parfaite sur ce coin de terre magnifique. Les iris étaient en fleur, les chemins bordés de maisons pimpantes, la mer bleue, le sable pur… L’île est attachante, avec ses multiples visages et son parfum de thym sauvage. Les habitants ont eu l’intelligence de lui conserver son cachet, sans rien de prétentieux, sa côte intacte. Nous nous y sommes sentis bien tout de suite.
Seule une bonne averse de bienvenue nous a rappelé que le temps change vite en mer!

Ca a été une journée de vacances, infiniment agréable. Alain et moi étions très heureux, ravis de nous trouver avec cette femme aussi piquante et drôle. Nous avons eu droit à quelques fous rires monumentaux…
Même Scotty a apprécié sa balade sur ce territoire étrange pour elle…
Difficile d’expliquer combien j’ai été heureuse de cette journée toute douce et belle, si simple. Parce que, depuis quelques jours où Alain a pris sa décision, tout est plus intense, plus beau, plus facile…

En ce moment, je vis dans l’attente de la semaine prochaine et dégustant chaque instant partagé. Parce qu’ils sont les premiers passés en sachant que, dans quatre jours, nous ne nous quitterons plus.
Et moi, je ne savais pas qu’il était possible de se sentir aussi heureuse, aussi apaisée…

Je garde l’image de Cati nous faisant de grands signes depuis la rive, alors que nous étions dans le bateau du retour. Scotty s’est vautrée sur les genoux d’Alain, à regarder par le hublot géant la mer qui nous entourait. En confiance… Un très joli moment. Comme tous ceux que je vis avec lui. Ce matin, nous avons regardé les photos qu’il a prises sur l’île. Si belles…

L’île d’Yeu, allez la voir, et respectez-la.
Et Cati Paturel, cet incroyable bout de femme au caractère bien trempé, si vous la croisez, arrêtez-vous: elle vaut le détour!

Martine Bernier

Aujourd’hui, une île…

14 mai, 2009

Je ne peux pas m’éterniser ce matin. Dans peu de temps, Alain et moi allons partir pour Fromentine où nous allons prendre le bateau qui nous mènera à l’île d’Yeu.
Nous allons y retrouver une amie peintre suisse, très éprise de la région. Elle m’a appelée voici quelques jours pour me dire que la municipalité d’Ormont-Dessus lui avait commandé une oeuvre pour me remercier des années passées à leur côté, à créer, avec ma merveilleuse équipe de bénévoles, le journal local: Le Cotterg. Une belle aventure humaine…
Je me réjouis de revoir cette amie et de découvrir l’île avec elle, Alain et… Scotty!
Parce que Scotty sera de la partie. J’imagine qu’elle n’appréciera que modérément son périple en bateau, mais bon…

Martine

 

Il est grand le lac, m’enfin !!

 

Alain

Canard, langage des signes et chemin des souvenirs

13 mai, 2009

Alain et moi vivons une étape essentielle de notre histoire. Encore une semaine de patience… C’est difficile, les échéances, ce genre d’étape. Il faut s’aimer très fort pour  ne pas faire subir à l’autre la tension, la pression que chacun ressent en attendant la délivrance. Durant cette semaine, nous nous voyons peu. Mais les moments que nous passons ensemble sont magiques car, enfin, nous nous projetons dans un avenir qui est à notre porte.

Hier matin, dès l’instant où il est arrivé, il a fait de notre journée une perle de bonheur. Il est des jours, comme ça, où chaque seconde est magnifique. Il faut en prendre conscience, ne pas passer à côté. Savoir que, lorsque nous y repenserons, ces instants feront partie de ceux qui rendent la vie belle.

Au moment des traditionnelles courses, il m’a dit: « Aujourd’hui, je vais cuisiner pour toi. Tu aimes le canard? »

Oui, j’aime le canard. Dommage pour le canard. De retour chez nous, mon Grand Homme s’est mis aux fourneaux. Il cuisine en épicurien qu’il est, tranquillement, sans stress, en écoutant avec délice frémir la viande, en piquant délicatement les minuscules pommes de terre cuites dans de la graisse de canard (qui n’augmente pas le cholestérol!). Je me suis assise à côté de lui et je l’ai regardé préparer le repas. Il y a quelque chose de très attendrissant à voir son homme se donner un mal fou pour vous offrir un plat à sa façon. Quand il a posé ses assiettes sur la table, j’étais émue. C’était succulent. Le canard était fondant, les pommes de terre délicieuses.  Et lui avait cette petite lueur joyeuse au fond des yeux, qu’il a lorsqu’il voit qu’il me fait plaisir…

Puis la journée a continué. Nous sommes tous les deux intéressés par la politique. Et je suis assez interpellée par l’attitude des députés à l’Assemblée Nationale. Nous avons regardé la diffusion en direct de leurs débats. Au début, Alain a commenté les images en me donnant les noms des députés, parmi lesquels il en connaissait plusieurs personnellement. Et tout à coup, virage à 180 degrés. Les débats sont traduits en langage des signes par trois femmes qui se relayent, dans un coin de l’écran. A un moment donné, l’une d’elles faisait tellement de grimaces qu’Alain est parti dans un de ces délires dont il a le secret. Il a traduit les gestes de la traductrice. Et cela ne donnait pas du tout la même chose que le discours initial. C’est avec mon Grand Homme que j’ai appris le sens de l’expression pleurer de rire.

En fin d’après-midi, peu avant son départ, il s’est connecté sur Google Map. Et là, il m’a entraînée sur les traces de nos souvenirs, de nos bientôt trois ans d’amour. Nous avons marché sur les traces de son Paris, de ce Paris qu’il m’a appris à aimer, qu’il m’a fait découvrir comme personne n’aurait pu le faire. Lorsqu’il est parti, un peu plus tard, nous étions plus proches encore. Nous savons aujourd’hui que nous sommes à quelques jours du bonheur absolu.

Martine

L’arbre aux oiseaux

12 mai, 2009

J’aime les oiseaux. Contrairement à un membre de ma famille qui m’est cher, je ne suis pas une spécialiste. Je ne connais pas le nom de chacun d’eux, mais j’adore les regarder vivre, écouter leurs chants. Je les aime à peu près tous. Même les corneilles, un peu envahissantes, m’intéressent par leur comportement grégaire fascinant.

Dès que j’ai réalisé que nous avions la chance d’avoir des arbres dans le jardin, j’ai eu envie d’en choisir un pour y accrocher des maisonnettes et des mangeoires, afin qu’il devienne « L’Arbre aux Oiseaux ». Mon idée a tenté Alain. Trois points de nourrissage ont pris place dans les branches.  Et au bout de deux jours, les oiseaux sont arrivés. Aujourd’hui, ils viennent par dizaines, des passereaux multicolores dont la présence m’enchante.

Seulement voilà, mon jardin zen est une chose, les enfants du quartier en sont une autre. Les deuxièmes ont plutôt tendance à estimer que tout jardin est un terrain de foot potentiel, et tout arbre un  jouet dans lequel envoyer valser ses chaussures. Normal: la majorité des enfants du monde voient les jardins sous cet angle.  Mais tous les oiseaux du monde, eux, voient d’un mauvais oeil les chaussures-OVNI fonçant dans leurs arbres, et les enfants propriétaires des pieds occupant lesdites chaussures secouer les arbres pour récupérer leur bien. En tant que responsable des lieux et de la quiétude de mes protégés ailés, je dois donc trouver la solution pour que les uns respectent les autres. Une seule chose à faire: je vais expliquer mon amour des zoizeaux aux petits, histoire de les sensibiliser.

Ce matin, alors que j’écrivais, un oiseau, justement, est venu se poser juste derrière la baie vitrée. Une boule de plumes multicolore, qui ne devait pas peser plus de 30 grammes. Bien droit sur ses pattes, il m’a regardée en penchant la tête à gauche et à droite. Il est resté là quelques secondes et il s’est envolé en direction de l’arbre où il a rejoint ses cousins.

Dans cette période de ma vie où je vis mes derniers jours de solitude, les plus lourds par définition, j’ai besoin de douceur. Les oiseaux tiennent ce rôle. Je suis restée songeuse devant celui-ci.. Comment un animal aussi minuscule peut il être aussi parfait et, en prime avoir l’air aussi curieux de ce qui l’entoure? Un petit miracke sur pattes…

Martine Bernier

Hard Rock contre criquets

11 mai, 2009

 

Hard Rock contre criquets dans Actualite 

Vous connaissez mon goût pour l’actualité insolite. L’une de ces nouvelles devrait vexer l’un de mes fils, ou mon ami Bruno aux goûts hard rockeux. Je m’excuse d’avance auprès d’eux pour l’irrespect de la chose.

Au Nevada, la ville de Tuscarora a dû faire face à une invasion de criquets, comme chaque année en avril. Ca lasse. J’ai vu cela en Ouzbékistan, je peux vous dire que c’est loin d’être rigolo. Que feriez-vous, vous, pour chasser ces bestioles indésirables? Les habitants ont tout essayé et ont fini par trouver leur solution.  Ils ont sorti leurs chaînes stéréo à l’extérieur, et les ont  branchées sur la station de radio rock locale, en poussant le volume au maximum.

Et ça marche… Ils ont essayé plusieurs styles musicaux, mais, affirment-ils, aucun n’est aussi efficace que le hard rock pour faire fuir les criquets. Il resterait également la solution d’écraser les bestioles en question, mais elles dégagent une odeur épouvantable dès qu’elles sont réduites en bouillies. Donc, il faut les faire fuir.

Voilà, vous savez tout. Si vous subissez la venue de nuées de criquets, préparez leur un petit panaché de Deep Purple, Alice Cooper, AC/DC ou Aerosmith. Vous les verrez filer à toute vitesse.

Et si vous voyez une fusée galoper derrière eux, ne vous inquiétez pas. C’est moi.

 Martine Bernier
 

Omar et Fred: et bien, Doudou?

10 mai, 2009

Parmi les duos d’humoristes qui m’amusent, il en est un qui me fait rire aux éclats: Omar et Fred, et leur fameux Service Après Vente. Ils ont ce petit quelque chose en plus qui fait qu’ils n’ont qu’à apparaître, faire une grimace, un sourire idiot ou lancer une phrase absurde pour que le public soit conquis. Heu… enfin le public je ne sais pas, mais moi oui.

A la question: lequel des deux préfères-tu?, il m’est impossible de répondre. Omar Sy a le chic pour me faire glousser de ravissement en disant simplement: « Ben alors, Doudou?  Tu ne viens plus aux soirées? » d’un air lubrique, ou en prenant l’accent africain. Ses fous rires sont les plus contagieux qui soient, et comme j’ai tendance à être très réceptive au rire… et bien voilà. Le mal est fait.

Son comparse, Fred Testot est admirablement disjoncté. Lui en Tata Suzanne, en Tata Rose et en Tata Violette (les deux soeurs de la première!), en commandant de bord ou en Abdalak, amoureux criseur d’Omar le menaçant de le quitter dès qu’il s’éloigne de trois pas, c’est le nirvana. Depuis quelques temps, il a ajouté un personnage à sa galerie de portraits: le simplet annonçant triomphalement qu’il a mis un chapeau. dès qu’il apparaît je ris avant qu’il n’ouvre la bouche. Ciel, je suis faite.

Oui, je sais, il est difficile de faire plus bête. Mais voilà, j’adore l’humour bête. Impossible de résister à deux garçons dont l’un avoue, dans sa biographie, aimer faire du vélo en jupe plissée et peindre des nus animaliers, et l’autre nourrir le ragondin de la Porte de la Villette et lire des CV accroupi.

Je vais vous faire une confidence: je n’aime pas la télévision. Mais les quelques minutes que dure le SAV d’Omar et Fred, lorsque Alain le regarde avec moi, est un moment dé-li-cieux.

Martine Bernier 

http://www.omar-et-fred.com/

L’amitié sur le net bis. Doris

9 mai, 2009

J’en avais parlé voici quelques semaines, de cette très belle rencontre vécue à travers facebook. Doris est arrivée dans ma vie peu avant que je ne quitte la Suisse. Nous avons sympathisé très vite, échangé des messages. Et hier soir, une nouvelle étape a été franchie.
Le téléphone a sonné: « Martine? C’est Doris! »
C’était la première fois que nous entendions nos voix.
Le téléphone, je m’en méfie. Il a l’art de déformer les choses.
Et là… étrangement, l’émotion s’est installée dès la première seconde. Les rires ont suivi juste après.
Comme si j’avais retrouvé une amie de très longue date.

Doris a senti que ce week-end était essentiel pour Alain et moi.
Que je devais le vivre dans un état de tension énorme… à l’aulne de ce qu’il ressent, lui…
Elle a deviné l’enjeu, sait que mon souffle est suspendu à ce qu’il va me dire.

Internet m’a apporté mon amour, il y a presque trois ans, par un concours de circonstances un peu fou.
Aujourd’hui, il me fait un deuxième cadeau précieux.
Prochaine étape: voir Doris et son mari débarquer dans notre maison et passer quelques jours ici.
Seule condition, me disait-elle hier: qu’Alain soit installé avec toi pour de bon!

Nous sommes à un cheveu…

Martine

Nicolas Hulot et le Bec-en-Sabot

9 mai, 2009

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J’aime bien Nicolas Hulot. Mais là, j’avoue qu’il m’a déçue.
Une publicité pour son magazine Ushuaïa indiquait dernièrement un reportage de plusieurs pages sur le Bec-en-Sabot.
Lorsque j’ai vu cela, j’ai réagi au quart de tour, lançant un branle-bas de combat dont Alain a été la victime principale.
Ciel, diantre, ô joie: un article sur le Bec-en-Sabot!!!
C’est tellement rare que cela méritait le déplacement!
Alain s’est mis en quatre pour me trouver le magazine en question, malgré le fait qu’il était à Paris, n’avait que peu de temps avant de prendre son train etc…
Lorsqu’il l’a trouvé, il m’a appelée en me disant: « J’ai peur que tu ne sois déçue… »
Déçue, moi? Alors que quelqu’un parle de MON oiseau mythique? Impossible.
Hum.
Il faut toujours croire les plus grands que soit.
Il avait raison…
Le reportage en question montrait le chemin parcouru pour atteindre l’oiseau, les rencontres effectuées.
Puis une ou deux photos, trois lignes et fin du bal.
Cruelle déception! Rien de neuf, rien de différent, rien d’original. Rien tout court, en fait…
L’impression que l’équipe s’est fait plaisir en allant voir cet oiseau rare dans son habitat.
Et une photo pour montrer la chance qu’ils ont eue.
Juste de quoi frustrer ceux qui, comme moi, voit en cet oiseau l’une des dernières créatures de rêve de la planète.
Pas bien, ça, Monsieur Hulot. Pour vous faire pardonner, il va falloir y retourner… et m’emmener, tiens!
Parole de passionnée, moi, j’en trouverais des choses à écrire…

Martine Bernier

My english is very beautiful. Si!

8 mai, 2009

Ceux qui ont eu la chance ou la malchance de m’entendre parler anglais ne l’ont pas oublié. Soit ils en rient encore, soit ils ne s’en sont pas remis. Et plus il y a de monde autour de moi, plus mon english est pitoyable. Il faut dire que, lorsque j’étais sur les bancs de l’école à m’ennuyer copieusement lorsqu’il ne s’agissait pas de cours de français, de philo, de musique, d’Histoire ou quelque chose dans le genre , la prof d’Anglais, une certaine Miss Pollack aussi snob qu’antipathique m’avait prise en grippe. Sentiment parfaitement réciproque, d’ailleurs. Mais, mille fois hélas, je n’avais pas le pouvoir…  Il me fallait la subir. Bref,  je ne me sentais pas du tout motivée à apprendre la langue de Shakespeare, d’autant que je n’ai aucun don à la base pour ce genre d’exercice.

C’est dire si j’ai été sidérée par ce qui s’est passé dans le dernier avion qui me ramenait sur Nantes, mercredi. Nous étions deux femmes à nous partager les trois places de notre rangées. Nous nous sommes souri poliment et nous sommes voluptueusement étalées. Si je puis dire. Alors que nous amorçions la descente, ma compagne de voyage s’est retournée vers moi et, exaspérée, m’a expliqué, en anglais,  qu’elle ne parlait pas un mot de français et qu’elle ne comprenait pas un traître mot au charabia  soi disant anglophone baraguiné d’un ton chantant par le personnel naviguant. Les oreilles campées bien droites sur mon auguste tête, signe d’une profonde concentration, j’ai ouï ses doléances et ai répondu à ses questions, en m’excusant pour la faiblesse de mon propre anglais et en déplorant mon  vocabulary famélique. « But no, no, no », m’a répondu ma très charmante voisine. Je speak very good, elle comprenait chacun de mes mots et ne permettait pas de douter de mon don.  Si j’avais pu, je lui aurais demandé de me faire un certificat d’aptitude à l’intention de celle qui fut la sadique Miss Pollack.

Comme elle semblait d’humeur communicative, la dame de l’avion m’a expliqué qu’elle allait rendre visite à une amie allemande installée en France depuis qu’elle en avait eu assez de son pays natal. Et elle profitait des Floralies pour passer quelques jours avec elle. Mais, God, ces Frenchies sont very pénibles: ils ne parlent que français! Investie de la mission honorable de devoir sauver l’honneur de la France j’ai fait de laborieux efforts. Qui apparemment ont porté leurs fruits. Lorsque nous sommes arrivées dans le local de récupération des bagages, ma nouvelle amie était very happy de me connaître. Nous aurions pu continuer à échanger ce genre de propos excellents pour mon ego lorsque, derrière la vitre, j’ai vu mon Grand Homme. J’ai joyeusement accouru vers lui, ressemblant à un animal de zoo fou de bonheur à la vue d’une cacahuète géante. Alain (qui, je le précise, n’a rien d’une cacahuète géante) m’a fait de grands signes pour me rappeler que j’avais un bagage à récupérer avant de le prendre d’assaut.

Ah oui, mon sac! Je l’avais oublié, lui… Je suis retournée vers le tapis roulant, qui était l’un des plus grands et des plus longs que je n’avais jamais vus. Un véritable tortillard. Horreur: le sac en question, que je n’avais pas reconnu dans un premier temps, avait profité d’un instant d’inattention pour partir vivre sa vie. J’ai entrepris une galopade effrénée pour récupérer le fugueur. Lorsque j’ai quitté la pièce, ma British voisine m’a adressé un grand signe de la main et m’a souhaité good luck. 

Merci, Little Madame. Je suis preneuse de tous les bons voeux possibles! Surtout ce week-end.

 

Martine Bernier

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