Archive pour juin, 2009

Guérande…

29 juin, 2009

Le vieille ville de Guérande est un endroit attachant, que j’aime.
Lui et moi y avons semé une foule de souvenirs.

Ce lundi, nous en avons créé d’autres, qui n’appartiennent qu’à nous.

Il faisait chaud, très chaud cet après-midi là. La ville était éclaboussée de soleil. Et, étrangement, malgré ce temps estival, il y avait relativement peu de monde dans les rues. 

Ce qui s’est passé aujourd’hui nous appartient,oui .

Guérande complice, belle dans sa lumière…

Demain

29 juin, 2009

Je sors laminée de ce week-end. J’écrirai demain. En espérant qu’aujourd’hui ne me brise pas davantage.

Je pensais ne plus écrire un mot de la journée, mais… il a fallu que ma chienne me fasse un étrange cadeau, à peine avais-je posté ces lignes.
Depuis que nous sommes dans cette maison, elle a très peur des escaliers en bois, au point de ne jamais y avoir posé la patte.
En sortant de ma douche, j’ai entendu un bruit inhabituel.
Et je l’ai vue, à mi-chemin entre les deux étages, tremblant de tous ses membres, mais montant vers moi avec précaution, marche après marche.
J’ai passé une nuit particulièrement difficile.
Par quel miracle s’en est-elle rendu compte, elle qui dort confortablement installée au salon?
Et par quel sentiment a-t-elle été poussée à dépasser l’une de ses plus grandes peurs?
L’envie de manger, diront certains.
Non. Ses repas sont réglés comme du papier à musique, et jamais la faim (qu’à mon avis elle ne doit pas ressentir vu son mode de vie) ne l’a incitée à faire une chose aussi difficile pour elle…

Jean-Pierre Coffe

28 juin, 2009

Michel Drucker consacre son dimanche à Jean-Pierre Coffe, cet homme délicieux que j’ai tant aimé rencontrer.
Ses mille facettes… il est brillant, attendrissant, doué, démesuré.
Regardez son visage, ses expressions. Certaines d’entre elles me touchent, me bouleversent.

Je connais quelqu’un qui doit penser à la même chose que moi en ce moment, s’il voit l’émission.
Et qui ne doit pas être très fier de lui…
Qu’as-tu fait…

Tranche de vie et Mous Diouf

28 juin, 2009

Journée un peu étrange, hier. Oscillant entre noir et blanc.
La veille, Alain avait terminé notre conversation téléphonique sur un mot d’amour. Mais la journée du samedi se passe sans un mot de lui.

J’essaye de me contraindre à une discipline de travail semblable à celle que j’ai toujours appliquée.
Ce jour-là, je n’y arrive pas. Impossible de me concentrer, de distraire mon esprit de la tristesse.
Je travaille au livre de notre histoire. Mais ce samedi, je me contente de retrouver ses lettres, qui sont l’un des fils rouges de la trame de notre vie.
Il y en a beaucoup… très belles. Je suis songeuse…

A huit heures, je suis chez Véro pour l’appeler à mon secours.
Une monstrueuse araignée squatte le couloir de l’étage. Je suis phobique!
C’est la deuxième fois que Véro part en guerre pour moi contre ce genre d’intruse!

Je hais les week-end. Alain fait tout pour que je les vive mal, très mal.
Yohan et Théo viennent passer un long moment avec moi au « rendez-vous du muret ».
Je montre des photos de tableaux de Cézanne à Yoyo qui me dit aimer la peinture.
C’est un enfant adorable: je le soupçonne de le dire pour me faire plaisir!
Aurore nous rejoint tandis que Théo fait des cascades avec son vélo.
Ce petit bonhomme va bien finir par faire carrière dans un cirque…
Conversation douce avec Aurore, immersion avec elle dans la musique que j’aime.
De Revolver à Rostropovitch, ce n’est pas gagné…

Au passage, une pensée pour Thierry qui déménage ce samedi. Je compatis!

Eric m’appelle, un peu plus tard. Il sent que je ne vais pas bien, cherche des raisons qui me redonneront goût à la vie.
Là non plus, ce n’est pas gagné.
Il me parle d’Art, des gens qui m’aiment, me dit-il.
Je l’écoute. Il trouve les mots pour me dire son dégoût, sa colère face à ce que je vis.
Il est bon…

Dans l’après-midi, Bea vient prendre un café. Autre conversation paisible…

Le soir, je suis invitée chez Véro et Stéphane qui souhaitent me présenter leur cousine et son mari. Nous passons une soirée animée, fréquentée par des frelons indésirables.
Steph relève un point amusant: pour lui, le film « La cuisine au beurre » pourrait être une suite logique de « La vache et le prisonnier ».
Le dictionnaire du cinéma refait son apparition, sorti de ma bibliothèque.
Je promets à Clément d’avouer publiquement qu’il est bien plus doué que moi en calcul mental. C’est choses faite!

Je pars retrouver Scotty tard. A 2 heures du matin, le sommeil n’est toujours par au rendez-vous.
L’acteur Mous Diouf est dans le coma.
Encore une nouvelle qui me fait de la peine.

La nuit est peuplée, difficile.
Combien de temps peut-on tenir sans dormir vraiment, constamment sous stress, sous chagrin, sous « nausée »?
Cette semaine, il a réagi à mon texte sur la Nausée de Sartre.
C’est pourtant bien ce que je vis. Et son silence n’arrange rien.

Ce matin, je laisse éclater les musiques de Bach et de Rameau dans mon bureau…
Des Requiem aussi.

M.B.

Cézanne à l’Hermitage de Lausanne

28 juin, 2009

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Eric, qui sait que je suis comme une plante sans eau et sans soleil si je n’ai pas de stimulation intellectuelle, m’envoie régulièrement des perspectives d’expositions que nous pourrions aller visiter cet automne.
Hier, il m’a envoyé l’annonce concernant la prochaine expo de la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, qui m’a déjà réservé des émotions artistiques fabuleuses. Je repense à Giacometti ou aux chefs-d’oeuvre de la Renaissance…

Celle qui débute le 26 juin et qui durera jusqu’au 25 octobre 2009 s’appelle « Passions partagées, de Cézanne à Rothko ».
Il s’agit de chefs-d’oeuvre du XXe siècle, issus des collections privées suisses. Voir les oeuvres de ces collections est toujours privilégié. Ces expositions donnent accès à des trésors qui sortent rarement de leurs écrins…
Plus de 100 oeuvres seront présentées grâce à la générosité des collectionneurs, avec, parmi eux, des Bacon, Braque, Bonnard, Calder Cézanne, Dali, Dubuffet, Ernst, Kiefer, Hodler, Klee, Magritte, Matisse, Monet (chic!), Miro, Picasso, Renoir, Signac, Vallotton, Vlaminck, Warhol… et j’en passe.

Je ressens ce que doit ressentir un enfant quand il rentre dans un magasin de jouets. Un peu ce que j’ai ressenti avec Alain au Musée d’Orsay, où j’ai vécu une véritable extase artistique. C’était fabuleux.

En reprenant le titre de l’exposition de l’Hermitage, je m’attarde sur les deux peintres cités.
J’ai toujours eu du mal avec Rothko, je l’avoue. J’ai de la peine à entrer dans sa peinture, dans sa vision de l’abstrait.

Mais Cézanne… ah Cézanne le mal aimé, le mal compris…
Il a dit un jour: « Je vous dois la vérité en peinture et je vous la dirai ».
La peinture a été le centre de sa vie. Il n’était pas, comme tant d’autres de ses collègues, dans la misère. Mais il a vécu entretenu par son père, à Aix-en-Provence et à Paris.
Le solitaire Cézanne a travaillé la logique des couleurs avec acharnement.
Fâché avec Zola auquel il a inspiré le roman « l’Oeuvre », il a vécu de nombreux revers dans sa carrière.
Mal reçue par la critique et le public, sa peinture a mis des années avant de s’imposer pour lui valoir une renommée internationale.
Ses harmonies sont sublimes.. simplement sublimes.

Martine Bernier

Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi de 10h à 21h, fermé le lundi, excepté Lundi du Jeûne Fédéral (21 septembre) de 10h à 18h.
A l’occasion des 25 ans de la Fondation de l’Hermitage, l’entrée à l’exposition est gratuite pour toutes les personnes fêtant leurs 25 ans en 2009.

Adresse:
2, route du Signal
case postale 38
CH – 1000 Lausanne 8 Bellevaux
tél. +41 (0)21 320 50 01
fax +41 (0)21 320 50 71
www.fondation-hermitage.ch

La brume bretonne..

27 juin, 2009

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3h45

La brume est sans doute le phénomène météo qui m’intrigue le plus… et qui influence le plus mon humeur. Pas le brouillard compact qui ne nous permet pas de voir à un mètre. Pas les ‘jours blancs » de montagne.

Non, la brume.

La brume bretonne est fascinante.

Après une nouvelle nuit sans sommeil, très tôt, j’ai ouvert le store de ma chambre. Le jour n’était pas encore levé, mais la brume, elle, avait pris possession des lieux.

Elle est souvent là, tôt matin, avant que le village ne se réveille. Elle arrive doucement, sans un bruit, comme un chat dans la nuit, envahit les alentours en les recouvrant d’un voile de mystère, et disparaît lorsque la lumière commence à s’allumer dans les maisons. Elle repart aussi discrètement qu’elle est venue, sans un souffle…

Je suis comme elle, je erre la nuit depuis qu’il n’est pas à mes côtés. Je la surprends donc quand elle se complaît à transformer chaque arbre, chaque clôture en silhouette fantômatique. J’ouvre la fenêtre. Tant pis pour le froid et ses conséquences. J’ai besoin de le regarder, ce nuage étrange… Comme j’ai besoin de regarder la lune, les étoiles, le ciel qui bouge, la pluie, l’orage, le vent…

Je suis restée là longtemps, sans bouger. A l’observer s’épaissir, puis presque s’évanouir pour revenir par vagues.
Je pense… toujours à la même chose, à la même personne. Je me souviens d’un jour de brouillard avec lui, en Bretagne. Ces instants magiques, il m’a toujours dit ne les avoir vécus qu’avec moi, dans une communion bien loin de la banalité quotidienne.

Le brouillard… il vit dedans depuis un mois.

Le téléphone a sonné alors qu’il devait être 5 heures. Béa, ma voisine, s’inquiétait: quelqu’un venait d’appeler chez elle et, le temps qu’elle se lève, elle avait manqué l’appel. Elle avait pensé à moi, voyant de la lumière chez moi et craignant qu’il ne me soit arrivé quelque chose. J’ai été profondément touchée. C’est bête, sans doute, mais voir que quelqu’un se préoccupe de savoir si je vais bien… j’en ai perdu « l’habitude », alors que le seul qui compte vraiment a perdu son chemin.

La brume se lève doucement, mais semble se raccrocher aux buissons, aux souches, comme un immense morceau de ouate léger qui n’arrive pas à se séparer des lieux. Elle s’étire, semble ne pas pouvoir se résoudre à partir, s’éloigne comme à regrets, parce qu’elle semble savoir que c’est ce que l’on attend d’elle, mais revient… Elle revient toujours… La terre bretonne est sa maison… Elle est belle, insaisissable, fascinante, lunatique, avec des mouvements lents, recouvrants… Le soleil se lève, elle pâlit. Elle semble ne pas savoir que faire, où aller…

C’est étrange comme le comportement de la brume me fait penser à Lui…

Martine Bernier

Voyage de rêve

26 juin, 2009

L’une de mes amies, Kim, connaissant mon amour de l’Art, m’a fait parvenir ce lien.
Allez y jeter un coup d’oeil… Vous entrerez dans un tableau très célèbre en Chine, qui se trouve au Musée de Shangaï.
Il semblerait que le public n’hésite pas à patienter pendant des heures pour pouvoir le contempler.

Les quelques renseignements recueillis sur ce tableau tiennent en deux lignes:

Mesurant 5m28 de large et 24,8 cm de hauteur, il a été peint vers 1085-1145, pendant la Dynastie de la Chanson du Nord, puis repeint pendant la Dynastie Quing.
Cette oeuvre est considérée comme étant l’un des Grands Trésors de Chine, et a été exposée au Musée d’Art de Hong-Kong l’année dernière.

J’ai eu beau chercher, impossible de trouver son titre, pour peu qu’il en ait un…

En laissant votre curseur parcourir le tableau, vous arriverez sur des carrés blancs. Cliquez dessus et branchez le son… C’est universel… L’extrême finesse des motifs, la précision de chaque détail sont autant de délices…

http://www.npm.gov.tw/exh96/orientation/flash_4/index.html

Michaël Jackson est mort. Mince…

26 juin, 2009

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3h30

La nuit est un royaume devenu inhospitalier pour moi. Plus encore depuis quelques jours.
Cette nuit, mon coeur devient fou d’angoisse. Il bat beaucoup trop vite, à un rythme si irrégulier qu’il m’épuise. Ne pas se laisser dévorer par les papillons noirs… réagir…
J’allume et je découvre les nouvelles sur le Net.
Michaël Jackson vient de succomber à une crise cardiaque.
Il avait mon âge. C’est fou.

Je me souviens de cet hiver de 1978 -  1979, à Leysin, en Suisse, où je venais d’arriver. Le chapiteau de la BBC accueillait des vedettes internationales à un show télévisé pour les besoins duquel la population était invitée. Le soir, je me suis retrouvée dans l’un des restaurants les plus typiques de la station recouverte de neige, où des séquences ont été enregistrées. Les Jackson Five étaient là, dont lui. Il avait ce talent particulier qui a fait de lui le roi de la Pop. Ca a dû être une des dernières fois qu’il est apparu avec ses frères ainsi. La même année, sa carrière solo était lancée. Un génie de la musique et de la danse était né.

La nouvelle de cette nuit est inattendue.  Lui qui faisait tout pour donner l’impression qu’il restait un adolescent… Vieux Peter Pan sulfureux peu doué pour le bonheur… Tous ses efforts pour défier le temps n’auront finalement servi qu’à précipiter sa fin.

L’annonce de sa disparition éclipse celle de Farrah Fawcett, la « Drôle de Dame ». Qu’est-ce que cette étrange nuit où rien ne se passe normalement, où les nouvelles qui vont faire parler le monde demain matin, à son réveil, sont aussi insolites… Je n’éteins plus la lumière. Je sais que j’ai eu droit à mes 3 heures de sommeil et qu’il ne reviendra pas. Toujours ce rocher sur le coeur, sur l’estomac. Et ce rein, ce rein… La journée va être dure.

La Nausée

25 juin, 2009

En 1938, Sartre a publié un roman philosophique qui a été un tournant dans sa carrière: « La Nausée ».

Je l’ai lu très jeune, et relu à plusieurs époques de ma vie.

J’ai toujours été frappée par son titre. Et par l’une des idées premières du livre: l’auteur ramasse un jour un galet et réalise que la perception qu’il en avait a changée.

Je le lisais sans probablement comprendre comment une telle chose était possible. Aujourd’hui, je sais.

Je comprends à la fois l’idée et le titre.

Dans mon cas, vous vivez un jour un choc inouï qui vous fait voir un être humain sous un jour totalement différent de celui que vous lui connaissiez jusqu’alors. Et vous l’entendez prononcer des mots inconcevables. Il vous détruit, casse l’image de lui qu’il vous a toujours donnée, et brise du même coup la confiance, tout ce qui a fait votre vie durant très longtemps.

Une douleur, un écoeurement tels que cela provoque une nausée qui ne vous quitte plus.

Rien ne vaut le vécu pour comprendre à la fois la démarche et le titre d’un livre puissant d’un auteur comme Sartre, finalement. Dommage que l’on en sort abîmée à vie.

 

 

 

La vie et son mystère…

23 juin, 2009

J’ai toujours eu une vie un peu particulière. L’impression que les frontières n’existent pas, que je peux partir quand et où je veux pour dix jours ou dix ans si j’en éprouve le besoin. Ce que j’ai fait plusieurs fois d’ailleurs. Le besoin d’étudier, encore et toujours, d’apprendre, de découvrir, de me nourrir du monde et des autres, de me lancer dans des aventures nouvelles, relever des défis. Pour que la vie soit riche, sans habitudes, passionnante.

J’aime les gens, j’adore les écouter, les aimer, mais je m’attache rarement. C’est dire si ce qui se passe dans ma vie en ce moment avec Alain est grave. En lui, je croyais… Je ne pense pas qu’il mesure la gravité de ce qui se passe…

Et puis, il y a autre chose… En arrivant ici, j’ignorais que j’allais vivre une aventure humaine d’une telle dimension. Et cette fois, je ne parle pas d’Alain dont les humeurs et les mots rythment et tourmentent ma vie, et qui reste le coeur de mon existence, que je le veuille ou non…

Ce soir, peu avant 22 heures, ma voisine Vero m’appelle: « Stéphane a envie de venir te parler. Peut-on venir te voir ou est-ce trop tard? »

Il n’est jamais trop tard pour se parler. Cinq minutes plus tard, nous étions tous les trois au salon et j’ouvrais une bouteille de… Vichy Célestin. Soyons fous! Et nous avons parlé. Pas de ces choses superficielles, de ces mots que l’on lance sans y penser, pour les oublier une fois prononcés. Non. Nous avons abordé des sujets vitaux. Cette conversation n’appartient qu’à nous.

Elle s’est terminée dehors, dans la nuit, alors que Vero était partie se coucher. Stéphane et moi avons encore parlé un peu par-dessus le petit muret qui entoure la maison. L’air était doux, l’atmosphère paisible, et des chauve-souris voletaient autour de nous. C’était une soirée particulière, très belle. Un moment hors du temps, précieux.

Cette relation particulière qui est passée très vite de « bon contact entre voisins » à de l’amitié profonde, je n’arrive pas à me faire à l’idée que je vais devoir m’en passer. Je n’avais jamais vécu ce genre de chose, dont je profite au quotidien sans m’en lasser. Nous sommes tous très perturbés par l’idée que je vais sans doute partir. Déchirée entre deux mondes, entre des gens que j’aime de part et d’autre. J’en veux profondément à l’homme que j’aime, ce soir. Sans son désistement, jamais ces questions, ces douleurs, ces crève-coeur ne se seraient réveillés. Et moi, ce soir, je serais heureuse auprès de lui sans toutes ces angoisses, ces interrogations et cet atroce sentiment de vide sans avenir…

 Martine Bernier

 

 

 

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