Archive pour le 20 juin, 2009

La kermesse des enfants: un grand moment d’anthologie!

20 juin, 2009

Etant donné mon âge canonique et celui déjà très avancé de mes deux fils (que j’ai eu très jeune, non mais!!), cela fait une éternité que je n’avais plus assisté à une fête des écoles.
Seulement voilà: je tiens à mes voisins et tout autant à leurs enfants.
La semaine dernière, donc, je suis allée à la fête de l’école de Yoann et Léo. Si les prestations des enfants étaient à croquer, la déplorable initiative de le présentatrice décidant de bisser systématiquement chaque scène, et la longueur interminable de l’entracte ont rendu le spectacle un peu laborieux.
Cette semaine, même endroit, autre école:nous avons assisté à la kermesse de l’école laïque de Clément, Théo, Hugo et Carole Anne (pardon à elle si j’écorche son nom…)
Cette fois, le rythme du spectacle a été nettement plus soutenu, les numéros plus denses. Chacun d’eux a été une petite réussite.

Et puis, il y a les moments qui me fascinent…

Dans le premier tableau, une petit fille pas plus haute que trois pommes, a pleuré à chaudes larmes dès l’instant où elle a posé le pied sur scène. Dans une autre partie du spectacle, un petit garçon a fait preuve de résistance passive. Il a résolument décidé de ne pas bouger d’un pouce, laissant ses camarades danser autour de lui, et son partenaire se dépatouiller tout seul. Je les regardais, songeuse… Que se passe-t-il dans la tête de ces bouts de chou, graines d’adultes, qui, soudain, font exactement le contraire de ce que l’on attend d’eux? La panique, le « je n’ai plus envie, tout compte fait », ou le « mais qu’est-ce que je fais là, moi?! ». Le plus amusant est sans doute l’air consterné des parents, troublés d’avoir enfanté un rejeton qui n’entre pas dans le moule…

Pour moi, évidemment, les grands moments de la soirée ont été ceux où j’ai vu passer les enfants pour lesquels je m’étais déplacée. Voir Théo se trémousser en Panthère Rose était très drôle.  Enfin, le charlestone de Carole Anne a été une réussite. Et découvrir Clément dans les différents tableaux dans lesquels il intervenait, particulièrement dans Rabbi Jacob, un régal.

Clément est… comment vous dire.. un enfant très spécial. Non, rassurez-vous, il est parfaitement normal, dit et fait parfois des bêtises comme les garçons de son âge, galope, joue au foot sur mon mur… Bref, rien que de très banal. Mais c’est aussi et surtout un enfant lumineux, un de ces êtres dont on sait déjà, alors qu’ils n’ont que dix ans, qu’ils seront des hommes remarquables. Clément a été doté d’une intelligence très vive et d’une grande curiosité. Il  a une autre qualité essentielle: il est très sensible et attentif aux autres. Ce panaché de traits de caractère le rend passionnant, rayonnant. Je lui suis très attachée. Et je crois bien qu’il le sait, le bougre.

Cette fête, c’était un moment un peu étrange pour moi. En Suisse Romande, où que j’aille, je connais toujours ou presque quelqu’un. Ou quelqu’un me connaît. La Suisse Romande est un village…

Ici, à part mes voisins, tous les visages qui peuplaient l’endroit m’étaient inconnus. Une sensation qui m’est parfaitement étrangère. C’était à la fois insolite et amusant. Mais il me manquait la moitié de moi-même. Ce personnage qui fait partie de moi, mais qui a encore réussi à me faire pleurer aujourd’hui.

Il paraît que Clément a demandé à sa maman, en rentrant, si j’avais aimé la kermesse de son école. Oui, bonhomme, j’ai aimé. Et je t’ai trouvé magnifique!

M.B.

 

Quelques heures d’une vie…

20 juin, 2009

Entre hier et aujourd’hui, quelques heures d’une vie, piquées au temps, sorte de mosaïque de sentiments les plus divers…

Matin: ma famille repart vers son lieu de vacances, avec l’intention de revenir passer quelques jours ici à son retour. Je n’en ai pas beaucoup, de famille. Ces deux-là, j’y tiens…
Ils emmènent le CD Rom contenant mon dernier livre, que je dois faire parvenir en Suisse rapidement. Quand un livre s’en va, c’est toujours le même sentiment qui prime: soulagement « d’être arrivée au bout », et angoisse: « va-t-il plaire? » « ai-je bien corrigé toutes les erreurs? » « n’ai-je rien oublié, bien placé toutes les photos? ». Je dois m’y faire, je ne les écris pas pour moi. Il doit vivre sa vie sans moi, à présent…

Je retrouve Alain, sur nos différents moyens de communication. Je ne reconnais pas celui qu’il est devenu. L’homme que j’aime est un homme d’une grande sensibilité, infiniment subtil et drôle, doux et prévenant, heureux de vivre, sensuel. Jamais il ne m’aurait fait de mal. Non, je ne le reconnais pas. Et pourtant, je sais qu’il est là, quelque part et n’a rien à voir avec celui que je vois en ce moment… Il se perd…

Après-midi: je retrouve mes voisins, les uns après les autres. Ils sont les gardiens de mon oasis…
Une longue conversation avec le bon géant au regard triste me fait plus que plaisir. Quand il rentre chez lui, il a le regard joyeux.
Et Vero, sa tendre moitié, m’a confié aller un peu mieux, elle qui ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours.
Saturne se débloquerait-il enfin, là-haut?

Je rentre chez moi avec mon chien. Elle a fait une insolation en début de semaine, et n’est pas encore remise complètement. Je la trouve sans pep et triste.

Alors que je monte dans ma chambre, je réalise qu’elle reste au bas de l’escalier, le regard tout malheureux tourné vers moi.
J’ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait avant ce soir: je l’ai prise avec moi et je l’ai laissée dormir auprès de moi.
Elle a dormi comme un bébé et était folle de joie au petit matin!

Soirée: Eric m’apprend par msn que s’ouvre une exposition magnifique chez Gianadda, à Martigny. Exposition d’oeuvres « De Courbet à Picasso » parmi lesquelles se trouveront celles de plusieurs Impressionnistes. Et parmi eux… Monet. A croire que l’exposition a été préparée à mon intention: il y aura ses nymphéas et le fameux tableau que j’aime tant: le pont sur les jardins.
Depuis qu’Alain a fait ce qu’il a fait, je ne suis plus jamais sortie. Et cela me manque terriblement. Je me nourris d’Art, cela m’est vital.
La perspective de cette exposition m’enchante… Je sais déjà que je pourrai la voir deux fois avec Eric et Sonia. Bonheur… Sonia me parle de musées d’Art qu’elle serait d’accord de visiter en ma compagnie. J’ai beau lui dire que je suis assez pénible sans doute dans ce genre de musée, capable de retourner plusieurs fois regarder les mêmes oeuvres, elle sourit et confirme qu’elle est prête à tenter l’expérience. Le miracle de l’amitié…

Aux nouvelles, j’apprends qu’en Iran, la manifestation hostile au pouvoir qui se déroulera aujourd’hui sera sévèrement réprimée. J’ai peur pour eux. Exemple pur de courage… Des gens vont mourir en Iran aujourd’hui…

Un commentaire sur mon blog m’apprend que Thierry, l’ami de Stéphane, y passe de temps en temps. Un grand clin d’oeil à lui, ce matin.

Tard dans la soirée, je parle longuement avec mon cousin, qui est mon frère plus qu’autre chose. Nous sommes très proches et nos conversations sont toujours très profondes.

La nuit est très largement avancée lorsque je me décide à essayer de dormir. Un sommeil hâché, peu réparateur, des nuits très courtes, perturbées, comme toujours depuis son absence. Il semble trouver normal que ma vie soit totalement devenue chaotique.

A l’aube, alors que je m’étais réveillée pour regarder Scotty, je me rendors. Et j’ai rêvé d’Alain. Je l’y ai retrouvé tel que je le connais, tel que je crois qu’il est vraiment…
Je me suis réveillée bouleversée.