Tranche de vie et Mous Diouf

Journée un peu étrange, hier. Oscillant entre noir et blanc.
La veille, Alain avait terminé notre conversation téléphonique sur un mot d’amour. Mais la journée du samedi se passe sans un mot de lui.

J’essaye de me contraindre à une discipline de travail semblable à celle que j’ai toujours appliquée.
Ce jour-là, je n’y arrive pas. Impossible de me concentrer, de distraire mon esprit de la tristesse.
Je travaille au livre de notre histoire. Mais ce samedi, je me contente de retrouver ses lettres, qui sont l’un des fils rouges de la trame de notre vie.
Il y en a beaucoup… très belles. Je suis songeuse…

A huit heures, je suis chez Véro pour l’appeler à mon secours.
Une monstrueuse araignée squatte le couloir de l’étage. Je suis phobique!
C’est la deuxième fois que Véro part en guerre pour moi contre ce genre d’intruse!

Je hais les week-end. Alain fait tout pour que je les vive mal, très mal.
Yohan et Théo viennent passer un long moment avec moi au « rendez-vous du muret ».
Je montre des photos de tableaux de Cézanne à Yoyo qui me dit aimer la peinture.
C’est un enfant adorable: je le soupçonne de le dire pour me faire plaisir!
Aurore nous rejoint tandis que Théo fait des cascades avec son vélo.
Ce petit bonhomme va bien finir par faire carrière dans un cirque…
Conversation douce avec Aurore, immersion avec elle dans la musique que j’aime.
De Revolver à Rostropovitch, ce n’est pas gagné…

Au passage, une pensée pour Thierry qui déménage ce samedi. Je compatis!

Eric m’appelle, un peu plus tard. Il sent que je ne vais pas bien, cherche des raisons qui me redonneront goût à la vie.
Là non plus, ce n’est pas gagné.
Il me parle d’Art, des gens qui m’aiment, me dit-il.
Je l’écoute. Il trouve les mots pour me dire son dégoût, sa colère face à ce que je vis.
Il est bon…

Dans l’après-midi, Bea vient prendre un café. Autre conversation paisible…

Le soir, je suis invitée chez Véro et Stéphane qui souhaitent me présenter leur cousine et son mari. Nous passons une soirée animée, fréquentée par des frelons indésirables.
Steph relève un point amusant: pour lui, le film « La cuisine au beurre » pourrait être une suite logique de « La vache et le prisonnier ».
Le dictionnaire du cinéma refait son apparition, sorti de ma bibliothèque.
Je promets à Clément d’avouer publiquement qu’il est bien plus doué que moi en calcul mental. C’est choses faite!

Je pars retrouver Scotty tard. A 2 heures du matin, le sommeil n’est toujours par au rendez-vous.
L’acteur Mous Diouf est dans le coma.
Encore une nouvelle qui me fait de la peine.

La nuit est peuplée, difficile.
Combien de temps peut-on tenir sans dormir vraiment, constamment sous stress, sous chagrin, sous « nausée »?
Cette semaine, il a réagi à mon texte sur la Nausée de Sartre.
C’est pourtant bien ce que je vis. Et son silence n’arrange rien.

Ce matin, je laisse éclater les musiques de Bach et de Rameau dans mon bureau…
Des Requiem aussi.

M.B.

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