Archive pour juin, 2009

Neda, nouveau symbole?

23 juin, 2009

Elle s’appelait Neda et est devenue, sur le Net et dans les journaux du monde entier, la « martyre de Téhéran ».
Personne ne l’ignore plus, le destin de cette jeune femme cristallise l’opposition de la population qui se dresse contre la réélection du président Ahmadinejad, en Iran.
La vidéo de sa mort a été filmée par un téléphone portable, samedi.
Neda participait à la manifestation interdite lorsqu’elle a été la cible d’un milicien et serait morte, touchée en plein coeur (d’autres disent d’une balle en pleine tête), sous les yeux de son père.
J’utilise le conditionnel, car, même si l’information fait le tour du net, elle n’est pratiquement pas vérifiable.
Et personne n’a oublié l’histoire des charniers de Timisoara, en Roumanie. Au coeur même de l’émotion qui secouait ce pays à l’époque, en 1989, la télévision roumaine annonçait la découverte d’un charnier contenant jusqu’à 70 000 corps. Information reprise par les médias du monde entier. Qui découvraient, un peu plus tard que l’histoire avait été montée de toutes pièces, avec la participation des habitants. Les journalistes, pourtant professionnels de l’info, se sont fait balader…
En matière de désinformation, il était difficile de faire pire.

Aujourd’hui donc, l’histoire de Neda fait réfléchir.
En Iran, les journalistes étrangers ne peuvent plus travailler normalement.
La vidéo montre les images insoutenables de l’agonie d’une jeune femme. Mais comment vérifier?
Qui est-elle vraiment et dans quelles circonstances a-t-elle été tuée, il est difficile de le savoir vraiment.
Elle s’appellerait Neda Soltani. Les informations les plus précises disent qu’elle aurait eu 27 ans.

Une seule chose est sûre: ce samedi, à Téhéran, plusieurs personnes ont perdu la vie( 13, dit-on, auxquelles viennent s’ajouter une centaine de blessés) pendant les manifestations, sévèrement réprimées.
Cette jeune femme est devenue une icône car elle met un visage sur la répression.
A présent que le monde peut s’identifier aux victimes, l’émotion est plus forte encore.

La mort de cette jeune femme m’a profondément touchée, bien sûr, comme tous ceux qui l’ont visionnée.
Mais ce qui me frappe plus encore, c’est le phénomène qui prend le peuple Iranien bravant tous les interdits.
Le pouvoir fait tout ce qui est en son pouvoir pour isoler la population et l’empêcher de communiquer.
Mais les Iraniens sont en colère… et les vidéos et autres informations qu’ils accumulent partent de leurs ordinateurs et de leurs portables vers le monde, via Internet en général et Twitter en particulier.
Toutes ces informations sont recueillies à l’étranger et reproduites à l’infini…
Nous assistons à un phénomène nouveau, où le pouvoir en place est dépassé par le modernisme des moyens de communication et le courage de la population.

Comment tout cela va-t-il finir?
Les spécialistes sont partagés. Les uns pensent que la révolte sera étouffée dans l’oeuf, sévèrement matée.
D’autres estiment que ce qui se passe est le prélude à un changement profond.

L’Iran est un pays tellement complexe que je ne suis pas sûre que qui que ce soit puisse présager de l’avenir avec exactitude sur ce point.

Martine Bernier

Ses roses…

22 juin, 2009

Il est perdu, le dit à sa façon… « Je ne sais pas… »

Et puis, il m’offre un bouquet de roses… sans doute le plus beau depuis que nous nous connaissons.

Des gestes tendres, des regards à s’y noyer, des mots…

Quoi qu’y fasse n’importe qui, ce qui existe entre nous, personne ne pourra jamais rien y faire.

Et moi, qu’y puis-je… rien ne change… il est le centre.

 

Disparu

22 juin, 2009

J’avais écrit un texte, cette nuit, que j’avais sauvegardé avant de le diffuser ce matin.

Allez savoir pourquoi, il a disparu dans la nuit. Sans doute la sauvegarde n’a-t-elle pas été faite correctement. Dans ce texte, je parlais des conciliabules sur le petit mur qui entoure la maison dans laquelle j’habite, la longue conversation que j’ai entamée avec notre bon géant du Triangle d’Or. J’y évoquais la subtile alchimie qui permet de voyager jusqu’au coeur des autres. Simplement.

Cette journée est pour moi une journée pivot. De l’attitude de celui que je vais retrouver aujourd’hui va dépendre des décisions que je vais prendre qui le concernent autant que moi.

Je me suis levée, le regard toujours tourné vers l’Iran où le pays joue son avenir dans le sang.

Les hommes sont décidément capables de tout. Du meilleur comme du pire.

 

Les nouveaux mots du Larousse 2010

21 juin, 2009

Le français est une langue vivante. La preuve? Chaque année, les dictionnaires s’enrichissent de nouveaux mots. Ils sont 150, cette année.
Cela m’amuse toujours de faire connaissance avec ces derniers, qui ont fait leurs preuves au point d’être désormais reconnus officiellement.
Il est assez fascinant de se dire qu’ils ont gagné leurs lettres de noblesse en s’imposant d’abord dans le langage parlé, dans la rue… qu’ils ont dû en agacer plus d’un qui ont, en les entendant, peut-être protesté de voir utiliser des termes « qui n’existent pas ».

Vous êtes curieux de savoir quels sont ceux de cette année? En voici quelques-uns.

Environ 20 à 25 % des nouveaux mots nous viennent du français parlé dans la francophonie et les régions de France:

- Grader, tout-ménage, traclet viennent de Suisse
- Autogoal, bisseur, se racrapoter sont utilisés en Belgique
- Epeurer, fruitages, loup-marin sont québécois ; mbalax, promotionnaire, véhiculé viennent d’Afrique.
- Artison, bachat, coursière, restanque etc, sont issus de régions françaises.
- Saucette vient de Québec

Et puis, il y a les mots qui sont arrivés sur nos lèvres après s’être imposés comme « mots familiers » : hype, insortable, relookage, touillette, bien-pensance, écoparticipation, flexisécurité, interconfessionnel, luminothérapie, spintronique, téléassistance, adulescent, burn-out et surbooké (les maux du siècle…), biopic, buzz,caster, clubbeur, déchohabiter, fantasy, geek, pipolisation ou… pschitt (avec deux t, pas trois, s’il vous plaît!).
Beaucoup de ces mots ne sont évidemment pas encore reconnus par nos correcteurs orthographiques automatiques. Ce qui, à chaque fois, provoque des soulignements sauvages et rageurs dans nos textes. Eux comme nous vont devoir les apprendre, découvrir leur signification et leur orthographe, histoire de ne pas passer pour des ânes.

Parmi ces mots joyeux de rentrer dans le dico, il en est un qui me fait mal, mais qui correspond à notre société: enfant-soldat…

D’autres termes, déjà présents dans le dictionnaire 2008, ont été dotés d’un nouveau sens: alias, autisme, bélier, bisser, bistrotier, border, caméléon, captation, 1. chou, conventionné, courage, croquant, déjeté, élite, épigenèse, essorer, événement, 2. féminin, fiduciaire, haletant, hyperactif, inuit, minceur, monter, mousser, mutualiser, objectivisme, poing, recentrer, reine, réitération, requête, roi, roulage, sans-fil, test, toutou, traduction, transfrontalier.

Des locutions font également leur entrée, comme : agression sexuelle, appellation d’origine protégée, barrière des espèces, carnet de voyage, carte physique d’un génome, fièvre catarrhale, film choral, c’est chou vert et vert chou, cœur de cible, dans les clous, hors des clous, comparution immédiate, contrôle technique, crime d’honneur, démarreur à distance, diapause embryonnaire, électronique de spin, énergie noire ou sombre, étiquette électronique, exhibition sexuelle, grenailles errantes, à la marge, médiation pénale, mettre en musique, police technique et scientifique, réparation pénale, rhume de hanche, collecte sélective, spectacle vivant, vin de glace, zone bâtie continue ou « être au taquet », expression très appréciée de Christophe Willem.

Et puis, il y a l’autre partie du Larousse, celle d’après les pages roses, la partie « Noms Propres » permettant à des personnalités d’avoir accès à la postérité. Parmi elles, Laure Manaudou, Marion Cotillard
Brad Pitt ou Karl Lagerfeld. Bel hommage…

Le français est une langue vivante. Le jour où le dictionnaire fermera ses portes au renouveau, nous suivrons le chemin du grec ancien et des langues qui se sont endormies. Bienvenue, donc, aux adulescents surbookés vivant dans un monde de fantasy marqué par la pipolisation outrancière et la financiarisation…

Martine Bernier

La kermesse des enfants: un grand moment d’anthologie!

20 juin, 2009

Etant donné mon âge canonique et celui déjà très avancé de mes deux fils (que j’ai eu très jeune, non mais!!), cela fait une éternité que je n’avais plus assisté à une fête des écoles.
Seulement voilà: je tiens à mes voisins et tout autant à leurs enfants.
La semaine dernière, donc, je suis allée à la fête de l’école de Yoann et Léo. Si les prestations des enfants étaient à croquer, la déplorable initiative de le présentatrice décidant de bisser systématiquement chaque scène, et la longueur interminable de l’entracte ont rendu le spectacle un peu laborieux.
Cette semaine, même endroit, autre école:nous avons assisté à la kermesse de l’école laïque de Clément, Théo, Hugo et Carole Anne (pardon à elle si j’écorche son nom…)
Cette fois, le rythme du spectacle a été nettement plus soutenu, les numéros plus denses. Chacun d’eux a été une petite réussite.

Et puis, il y a les moments qui me fascinent…

Dans le premier tableau, une petit fille pas plus haute que trois pommes, a pleuré à chaudes larmes dès l’instant où elle a posé le pied sur scène. Dans une autre partie du spectacle, un petit garçon a fait preuve de résistance passive. Il a résolument décidé de ne pas bouger d’un pouce, laissant ses camarades danser autour de lui, et son partenaire se dépatouiller tout seul. Je les regardais, songeuse… Que se passe-t-il dans la tête de ces bouts de chou, graines d’adultes, qui, soudain, font exactement le contraire de ce que l’on attend d’eux? La panique, le « je n’ai plus envie, tout compte fait », ou le « mais qu’est-ce que je fais là, moi?! ». Le plus amusant est sans doute l’air consterné des parents, troublés d’avoir enfanté un rejeton qui n’entre pas dans le moule…

Pour moi, évidemment, les grands moments de la soirée ont été ceux où j’ai vu passer les enfants pour lesquels je m’étais déplacée. Voir Théo se trémousser en Panthère Rose était très drôle.  Enfin, le charlestone de Carole Anne a été une réussite. Et découvrir Clément dans les différents tableaux dans lesquels il intervenait, particulièrement dans Rabbi Jacob, un régal.

Clément est… comment vous dire.. un enfant très spécial. Non, rassurez-vous, il est parfaitement normal, dit et fait parfois des bêtises comme les garçons de son âge, galope, joue au foot sur mon mur… Bref, rien que de très banal. Mais c’est aussi et surtout un enfant lumineux, un de ces êtres dont on sait déjà, alors qu’ils n’ont que dix ans, qu’ils seront des hommes remarquables. Clément a été doté d’une intelligence très vive et d’une grande curiosité. Il  a une autre qualité essentielle: il est très sensible et attentif aux autres. Ce panaché de traits de caractère le rend passionnant, rayonnant. Je lui suis très attachée. Et je crois bien qu’il le sait, le bougre.

Cette fête, c’était un moment un peu étrange pour moi. En Suisse Romande, où que j’aille, je connais toujours ou presque quelqu’un. Ou quelqu’un me connaît. La Suisse Romande est un village…

Ici, à part mes voisins, tous les visages qui peuplaient l’endroit m’étaient inconnus. Une sensation qui m’est parfaitement étrangère. C’était à la fois insolite et amusant. Mais il me manquait la moitié de moi-même. Ce personnage qui fait partie de moi, mais qui a encore réussi à me faire pleurer aujourd’hui.

Il paraît que Clément a demandé à sa maman, en rentrant, si j’avais aimé la kermesse de son école. Oui, bonhomme, j’ai aimé. Et je t’ai trouvé magnifique!

M.B.

 

Quelques heures d’une vie…

20 juin, 2009

Entre hier et aujourd’hui, quelques heures d’une vie, piquées au temps, sorte de mosaïque de sentiments les plus divers…

Matin: ma famille repart vers son lieu de vacances, avec l’intention de revenir passer quelques jours ici à son retour. Je n’en ai pas beaucoup, de famille. Ces deux-là, j’y tiens…
Ils emmènent le CD Rom contenant mon dernier livre, que je dois faire parvenir en Suisse rapidement. Quand un livre s’en va, c’est toujours le même sentiment qui prime: soulagement « d’être arrivée au bout », et angoisse: « va-t-il plaire? » « ai-je bien corrigé toutes les erreurs? » « n’ai-je rien oublié, bien placé toutes les photos? ». Je dois m’y faire, je ne les écris pas pour moi. Il doit vivre sa vie sans moi, à présent…

Je retrouve Alain, sur nos différents moyens de communication. Je ne reconnais pas celui qu’il est devenu. L’homme que j’aime est un homme d’une grande sensibilité, infiniment subtil et drôle, doux et prévenant, heureux de vivre, sensuel. Jamais il ne m’aurait fait de mal. Non, je ne le reconnais pas. Et pourtant, je sais qu’il est là, quelque part et n’a rien à voir avec celui que je vois en ce moment… Il se perd…

Après-midi: je retrouve mes voisins, les uns après les autres. Ils sont les gardiens de mon oasis…
Une longue conversation avec le bon géant au regard triste me fait plus que plaisir. Quand il rentre chez lui, il a le regard joyeux.
Et Vero, sa tendre moitié, m’a confié aller un peu mieux, elle qui ne se sentait pas bien depuis plusieurs jours.
Saturne se débloquerait-il enfin, là-haut?

Je rentre chez moi avec mon chien. Elle a fait une insolation en début de semaine, et n’est pas encore remise complètement. Je la trouve sans pep et triste.

Alors que je monte dans ma chambre, je réalise qu’elle reste au bas de l’escalier, le regard tout malheureux tourné vers moi.
J’ai fait quelque chose que je n’avais encore jamais fait avant ce soir: je l’ai prise avec moi et je l’ai laissée dormir auprès de moi.
Elle a dormi comme un bébé et était folle de joie au petit matin!

Soirée: Eric m’apprend par msn que s’ouvre une exposition magnifique chez Gianadda, à Martigny. Exposition d’oeuvres « De Courbet à Picasso » parmi lesquelles se trouveront celles de plusieurs Impressionnistes. Et parmi eux… Monet. A croire que l’exposition a été préparée à mon intention: il y aura ses nymphéas et le fameux tableau que j’aime tant: le pont sur les jardins.
Depuis qu’Alain a fait ce qu’il a fait, je ne suis plus jamais sortie. Et cela me manque terriblement. Je me nourris d’Art, cela m’est vital.
La perspective de cette exposition m’enchante… Je sais déjà que je pourrai la voir deux fois avec Eric et Sonia. Bonheur… Sonia me parle de musées d’Art qu’elle serait d’accord de visiter en ma compagnie. J’ai beau lui dire que je suis assez pénible sans doute dans ce genre de musée, capable de retourner plusieurs fois regarder les mêmes oeuvres, elle sourit et confirme qu’elle est prête à tenter l’expérience. Le miracle de l’amitié…

Aux nouvelles, j’apprends qu’en Iran, la manifestation hostile au pouvoir qui se déroulera aujourd’hui sera sévèrement réprimée. J’ai peur pour eux. Exemple pur de courage… Des gens vont mourir en Iran aujourd’hui…

Un commentaire sur mon blog m’apprend que Thierry, l’ami de Stéphane, y passe de temps en temps. Un grand clin d’oeil à lui, ce matin.

Tard dans la soirée, je parle longuement avec mon cousin, qui est mon frère plus qu’autre chose. Nous sommes très proches et nos conversations sont toujours très profondes.

La nuit est très largement avancée lorsque je me décide à essayer de dormir. Un sommeil hâché, peu réparateur, des nuits très courtes, perturbées, comme toujours depuis son absence. Il semble trouver normal que ma vie soit totalement devenue chaotique.

A l’aube, alors que je m’étais réveillée pour regarder Scotty, je me rendors. Et j’ai rêvé d’Alain. Je l’y ai retrouvé tel que je le connais, tel que je crois qu’il est vraiment…
Je me suis réveillée bouleversée.

Le Belge le plus incroyable du monde est…

18 juin, 2009

Aujourd’hui était un grand jour… Mon Parrain et son épouse, Monique, ont débarqué dans mon havre. Nous ne nous étions pas revus depuis une dizaine d’années. Et pourtant nous étions tout proches par la voix et le coeur.

Dès qu’ils ont su que je vivais l’un des moments les plus cruels et les plus tristes de ma vie, ils ont été très présents. Et aujourd’hui, donc, ils sont arrivés. Qu’est-ce que cela fait du bien…

Parrain m’arracherait les oreilles si je confiais ici les moments très forts et très tendres que nous avons vécus hier.

En revanche, son One Man Show d’hier soir, il ne m’en voudra pas de le relater.

Nous sommes partis dîner dans le petit restaurant qu’Alain et moi aimons beaucoup, à la Turballe: Chez Tante Marie. Au départ, tout avait l’air normal. La salade de gésiers a plu. Puis est venu le plat principal. Et c’est là qu’un vent de folie a commencé à souffler sur notre table. Avisant que les clients assis juste de l’autre côté de la vitre avaient pris des moules, Parrain a tapoté sur le carreau pour leur demander si elles étaient bonnes. Puis il a fait mine de leur proposer l’échange avec son propre plat. C’était très drôle.
J’ai pensé qu’il allait s’en tenir là. C’était sans connaître les capacités d’improvisation de mon redoutable tonton que rien n’arrête.

Son regard s’est innocemment attardé sur la table d’à côté. Ne vous fiez jamais à cet air candide… Quand j’ai vu s’allumer aux fond de son oeil réjoui une petite lueur amusée, j’ai compris que nous pouvions nous attendre au pire. Et le pire est arrivé.

Il a demandé au monsieur qui lui faisait face si les moules étaient bonnes. Très sympathique, celui-ci a opiné du bonnet, lui en proposant même une au passage. J’ai cru que j’atteignais les sommets de la honte vaguement hilare… C’était compter sans ses facultés d’improvisation. Devant son enthousiasme gourmet, le voisin de table de son interlocuteur lui a carrément offert de terminer sa cassolette, dont il ne venait pas à bout.  Pétrifiée, je me suis dit: « il va dire non… il va dire non… oooohhhh.. il a dit oui! ». Quand j’ai ôté mon visage de la serviette dans laquelle je l’avais caché, au bord de la crise d’apoplexie, j’ai vu  mon Vénérable parrain dégustant le plat de notre voisin avec de petites moues gourmandes. Il était déchaîné. Au bord du fou rire, il a glissé à notre voisin, heureusement bourré de gentillesse et d’humour, qu’il aurait quand même pu lui offrir un verre de vin pour accompagner son repas. Je lançais des regards désespérés à Monique qui, stoïque, observait la scène avec philosophie. C’est devenu un jeu entre les deux tables. La conversation s’est engagée, et, de fil en aiguille, nous avons découvert que j’avais passé l’après midi de dimanche au même spectacle d’enfants qu’eux! Et que leur fils habite non loin de chez moi.

Je ne sais pas ce que les autres clients en ont pensé, mais la conversation est devenue plus animée encore. Nous nous sommes quittés ravis.
Quant à l’adorable serveur qui en a déjà vu de vertes et de pas mûres avec moi (il est resté traumatisé par ma dernière commande de « salade sans salade »…) il avait les sourcils en accents circonflexes en me disant au-revoir…

Moralité: un Belge, c’est déjà un cas particulier. Un Belge comme mon Parrain à moâ, c’est de la dynamite…
Et j’aime ça!

Martine

PS: Précision: ne manquant pas d’éducation, mon trublion a élégamment offert les cafés à ses victimes…

Iran: Jean-Michel Apathie égratigne Obama. Laurent Fabius rectifie.

18 juin, 2009

Alors que la justice Iranienne annonçait hier que les personnes qui manifesteront contre le régime en place seront passibles de la peine de mort, une scène très significative se déroulait sur le plateau du Grand Journal de Canal +.

Jean-Michel Apathie, journaliste politique que j’aime bien en général, a fait le choix de se révolter contre une déclaration de Barack Obama. Celui-ci répondait à une question qui lui était posée en disant en substance que, en Iran, il ne fallait pas s’ingérer dans leurs affaires internes et attendre de voir venir.

Il était facile de s’engouffrer dans la brêche pour partir dans une indignation de bon ton, d’autant que le monde entier a le regard fixé sur Obama etc etc. Apathie ne s’en est pas privé. Pensez, une déclaration pareille ouvre une confortable autoroute à la  critique. Puis il a diffusé une déclaration de Nicolas Sarkozy, qui, lui, exprimait son désaccord avec le régime Iranien.

Je fulminais seule devant mon écran, me disant qu’il était insupportable d’entendre un tel avis de journaliste sans qu’aucun spécialiste de la question ne puisse apporter un autre éclairage expliquant pourquoi Obama, si fin, avait pu réagir ainsi. Quand soudain, Laurent Fabius, invité de la première partie de soirée, est intervenu. Avec calme et beaucoup de finesse, il a expliqué que, selon lui, Obama, très intelligent, n’avait pas pu parler de cette manière sans raison. Et il a décortiqué très clairement la situation, soulignant le fait que les Américains sont détestés en Iran et qu’Obama, conscient de marcher sur des oeufs, ne pouvait réagir différemment sans provoquer des réactions extrêmement graves.

Apathie s’en est trouvé tout déconfit. Comme s’il n’avait pas envisagé un seul instant que, contrairement à Monsieur Tout le Monde, une simple parole irréfléchie d’Obama peut déclencher un séisme. Si Obama éternue  les deux tiers de la planète s’enrhument. Et par chance, il en est conscient…

Laurent Fabius a été parfait. Son analyse était très subtile, tenait compte du rôle des Etats-Unis comme de celui de la France qui, elle, peut se permettre de dire son indignation.

Pauvre Apathie… comme il est intelligent lui aussi, il a eu l’air de prendre conscience que sa réflexion n’était pas assez aboutie et qu’il s’était sérieusement trompé de cible, ce soir…

 

Martine Bernier

 

Allan Bleck, un paladin…

17 juin, 2009

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Hier, j’ai reçu un message provenant d’un homme étonnant.
Il venait m’apporter un bonjour amical et me signalait son site sur lequel les passants peuvent écouter et télécharger gratuitement ses chansons.
Je suis allé visiter le site en question et écouter sa musique et ses textes, qu’il chante tout simplement, de sa voix grave, accompagné à la guitare.

Ce Breton est un OVNI.
Il explique son parcours dans un texte sobre.
Il ne demande rien, ne désire qu’offrir. « Sorte de revanche sur cette vie où tout a un prix, où il faut payer pour tout et n’importe quoi ».
Il parle de son évolution, qui l’a conduit à devenir un citoyen du monde dans le plus pur sens du terme, et offre ses chansons gratuitement, juste pour le plaisir de donner.

Pour ceux qui souhaitent les télécharger gracieusement, et qui pourraient se sentir mal à l’idée de ne pas offrir une compensation, il a indiqué une liste de noms d’associations pour lesquelles, dit-il, il a un fort penchant.

Un OVNI, vous dis-je, qui mérite décidément que l’on s’y arrête…
Ecoutez-le…

Martine Bernier

http://www.allanbleck.fr/

Nouveau blog: « Livre… ou vers »

16 juin, 2009

Le moment est venu pour moi de vous présenter officiellement mon deuxième bébé: « Livre… ou vers ».

Ce blog, contrairement à Ecriplume, n’est pas un site généraliste.
Il est et sera consacré à la littérature et aux auteurs.
Vous y trouverez un maximum de présentations d’ouvrages et des interviews d’écrivains. Ces dernières ont également leur place sur Ecriplume, d’ailleurs.
Comme les présentations de livres prennent beaucoup de place, je souhaitais les dissocier d’Ecriplume pour ne pas charger le blog et ne pas décourager les personnes que la lecture n’attire pas.

« A livre… ou vers » sera complété chaque jour. Vous pourrez également y parler de vos propres lectures et découvertes, qui pourraient donner à d’autres de nouvelles idées de lecture.

Et rendons à César ce qui appartient à Alain puisque c’est lui qui a trouvé le nom du blog, comme il l’avait déjà fait pour Ecriplume…

Bonne lecture!

Martine Bernier

http://livreouvers.unblog.fr/

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