Archive pour juillet, 2009

Joseph, Scotty, Julos, Dominique et la vie

31 juillet, 2009

Ah, les rires de Joseph (voir article du 9 juillet)… Quand il m’a rappelée ce matin, mon complice du Burkina habitant la France, son rire joyeux a envahi la maison. Il plaisante, me taquine, s’amuse d’un rien.. Il est tonique, Joe, m’expliquant en bloc qu’il veut m’emmener visiter son pays natal, semer un peu de bonne humeur en Suisse lorsqu’il viendra m’y dire bonjour et me demandant quelle langue je parle lorsque je traduis les chiffres de son numéro de téléphone (soixante-seiiiiize, quatre-vingt quatooooorze) par septante-six et nonante-quatre. Mais!!!!!!!!!

La journée se poursuit, souvent dure en raison du comportement d’Alain, tandis que je continue à surveiller Scotty de très, très près afin qu’elle ne retombe pas dans son vice (voir article d’hier). Dès qu’elle arrive à s’échapper, elle recommence à filer vers les arbres fruitiers. Ce chien est véritablement équipé d’une tête chercheuse! La moindre queue de pomme la met en transes. 

En fin d’après-midi, après une courte visite de la belle Maëva, de son beau-père Eric et de Béa, Aurore et moi regardons le film « Le Sixième Sens ». J’aime ce moment de complicité si doux.  Ce soir, je passe un long moment chez Véro et Stéphane. Je tiens à eux… A eux tous… Enormément.

En rentrant, le soir, dans la maison, je me suis connectée sur facebook. Et là, je découvre que Dominique, un intéressant interlocuteur sur ce programme, m’a laissé un petit cadeau: un lien me permettant d’entendre une chanson de Jean-Michel Caradec, ce chanteur breton si touchant, parti trop tôt, sur lequel j’ai écrit un article voici quelques semaines.

En parlant avec Dominique, je découvre qu’il connait et qu’il considère comme étant son chanteur préféré un être tout à fait hors normes: Julos Beaucarne. J’ai été épatée… Je n’ai pas rencontré souvent de ses fans en dehors de la Belgique. Dans ce pays, il est un momument, un très, très grand poète. Il a écrit des textes magnifiques, ciselés, un brodeur de mots, avec certaines mélodies d’une beauté pure et claire.  Dominique a bon goût! Et j’en profite pour m’incliner devant le talent de Monsieur Julos. Ah, les perles de  son « Petit Royaume »… Facebook réserve de belles surprises!

Et à part cela? Je termine un article annonce le salon du jouet, en Suisse, qui consacrera une grande part de son parc d’exposition au modélisme. Je ne m’y intéresse pas particulièrement. Quoi que je suis assez fascinée, en ce moment, de voir ce que peuvent faire les télécommandés. 

 

Martine Bernier

 

 

www.julos.be/

Scotty mon terrible scottish terrier

30 juillet, 2009

J’ai eu la surprise, suite à mon article sur ma chienne, Scotty, de recevoir des messages me demandant de ses nouvelles. Touchée, je reviens donc avec la suite des mésaventures de mon moustachu de service.

J’en étais donc restée à une suspicion de dépendance aux pommes fermentées, de la part de mon chien qui avait visiblement un problème de santé. J’ai donc décidé de la garder à l’intérieur, la privant momentanément de sa liberté au jardin pour la sortir en laisse. Durant cette phase d’observation, elle a beaucoup dormi, et a commencé à se sentir de plus en plus ferme sur ses mini pattes. Il faut dire que, ces derniers jours, elle vacillait jusqu »à tomber et avait l’air complètement à côté de ses poulaines…

Mercredi soir, alors que j’étais chez Véro et Stéphane pour quelques instants, elle a été lâchée librement dans leur maison. Nous parlions lorsque j’ai entendu un bruit suspect venu de la cuisine. D’un seul geste, Véro et moi nous sommes précipitées pour découvrir mon bout de chien en train de déguster goulûment une biscotte volée dans l’armoire. J’étais confuse… et elle totalement ravie. Chien indigne!

Le lendemain, de plus en plus en forme, Scott a commencé a trouver nettement moins drôle de devoir rester dans la maison. J’ai donc tenté l’expérience de la relâcher dans le jardin et de surveiller ce qu’elle allait faire. Cela n’a pas manqué: elle a foncé en direction des pommiers et s’est emparée d’une vieille pomme déjà à moitié croquée. J’ai récupéré l’objet du délit et l’ai expédié dans le champ des moutons, derrière la maison. Le temps de me retourner, Scott avait déjà filé du côté du prunier et croquait une prune, noyau compris.

J’avais donc la confirmation que mon digne chien était bel et bien dépendant aux pommes fermentées (bref: au cidre!!) et aux prunes. Mais j’ai prévu une botte secrète. Un produit de substitution permettant de compenser le manque dû à la privation de la « drogue » à laquelle elle est devenue dépendante. Pour cette métadone canine, j’ai choisi des chocolats pour chien dont elle raffole. Ce qui ne l’empêche pas, dès que j’ai le dos tourné, de repartir, oreilles au vent, en direction de son pommier, pour assouvir son vice. Ivrogne!!!

Cette nuit, alors que je me sens triste, elle me regarde d’un air compatissant, voire presque malheureux. Presque émue de la voir dans ce rôle, je la suis dans la cuisine vers laquelle elle se dirige d’un pas traînant. Et là, déception…. elle s’assied devant sa gamelle d’eau qu’elle jauge d’un air morose, voire déconfit. Son coup de blues n’était en fait pas motivé par ma propre tristesse, mais par le fait qu’elle aurait préféré une bolée de cidre. Chien indigne, disais-je…

 Martine Bernier

 

 

L’art et la manière de lutter contre les insomnies

29 juillet, 2009

L’histoire se passe dans les Hautes Alpes. Depuis un bon moment, nous raconte le journal le Dauphiné,  les  copropriétaires d’une résidence se désolaient de retrouver leurs voitures endommagée et couvertes de griffures. En bonne logique, ils faisaient réparer leurs véhicules… qui étaient aussitôt abimés à nouveau.

L’heure était grave. Le cas a été discuté lors des assemblées des copropriétaires, et auprès du syndic avant que des plaintes multiples soient déposées au commissariat. Sans résultats.

Certains propriétaires ont alors décidé de se transformer en inspecteurs  gadget. Cachés au-dessus des garages ou derrière leurs fenêtres. Toujours sans succès. Exaspérés, le syndic et les copropriétaires ont  placé une petite caméra derrière un volet, tournée vers le parking. Trois autres voitures ont été victimes du rayeur sauvage, motivant le syndic à consulter la bande-vidéo. Et là, ô surprise…. ils ont découvert que le vandale était une dame de 79 ans, à l’irréprochable réputation.

Pourquoi s’acharnait-elle contre les carrosseries? Parce qu’elle souffrait d’insomnie et n’avait rien trouvé de mieux, pour se calmer, que d’aller griffer les voitures. Pas bien, ça… Notre Calamity Jane va devoir rembourser les dégâts non pris en charge par les assurances, ainsi que les franchises, pour un total de près de 7000 euros.

Je ne sais pas si la méthode est efficace pour lutter contre l’insomnie, mais il est clair qu’elle est un peu chère. D’autant que les relations de la dame avec ses voisins risquent d’être légèrement compromises. Je rassure mes complices du Triangle d’Or, je ne vais pas essayer.

 

Martine Bernier

Scotty et Yoann…

28 juillet, 2009

Ce petit chien noir aux moustaches fières de colonnel à la retraite a vécu avec moi  les épreuves les plus dures, et continue à le faire. Scotty, qui est en fait une demoiselle, est importante pour moi. Elle n’est pas très affectueuse, mais elle a de l’humour, adore me taquiner quand elle est de bonne humeur, et s’adapte à tout avec une aisance ahurissante.

Depuis quelques jours, Scott est malade. Comme elle l’a été il y a un mois, elle tombe lorsqu’elle court,  semble faible, pas dans son assiette. Lorsque je l’avais emmenée chez la vétérinaire, celle-ci avait diagnostiqué un coup de chaleur et avait mis ma chienne sous médicaments.

Seulement voilà. Ca a recommencé. Et il n’a pourtant pas fait spécialement chaud.

J’ai observé Scotty. Et j’ai réalisé qu’elle allait très souvent dans le fond du jardin, là où se trouvent les pommiers. Clairement, elle mange et abuse des pommes fermentées, tombées des arbres. En clair, je me demande si mon chien n’est pas ivre! Campagnarde et alcoolique! Et bien…

Mais je crains qu’il y ait autre chose. Elle n’est pas bien, je le sens. Demain, je prendrai un autre rendez-vous.

Ce soir, elle me regardait, toute triste. Elle a sauté son repas, pour la première fois de sa vie. Je suis très inquiète. Que vais-je faire s’il lui arrive quelque chose? Il s’est passé des choses si horribles et si tristes dans ma vie depuis deux mois que je ne pourrais pas en encaisser davantage. J’ai dépassé depuis longtemps le seuil de ce qui est humainement possible de supporter. Alors mon chien… Non. Je n’ai pas envie de perdre ce chien-chat, indépendant et peu démonstratif, mais au comportement si… humain.

La santé de mon petit terrier est au diapason de ce que fut ma journée. Mais par bonheur, il y a eu un moment à la fois important et beau. Yoann, l’un des membres du Club des Cinq, m’a fait le cadeau de sa confiance. Yoyo, dont les cheveux blondissent au soleil de cet été, vivait une situation difficile dont il souffrait autant que ses parents, depuis hier, jour des bêtises enfantines. Il ne savait plus trop comment se sortir de cette impasse et est venu me voir en compagnie de sa soeur, ma tendre Aurore. Nous avons parlé, philosophé et ri. Puis il m’a aidée à ôter les pommes tombées de l’arbre pour permettre à Scotty de commencer sa cure de désintoxication.

Ensuite, ce petit bout de bonhomme au rire perlé est parti parler à ses parents, conscient  qu’il fallait qu’il se soulage le coeur et qu’il leur dise combien il se sentait mal d’avoir commis une bêtise. Le soir, quand je l’ai recroisé, il avait accompli la première partie de sa mission. Il avait parlé à sa maman. Son regard à ce moment-là a été un cadeau magnifique. Un regard lumineux et fier. Nous n’avons pas parlé. Juste cet échange de regard et un sourire radieux. Il sait que je suis très fière de lui…

M.B.

Les enfants, ces curieux petits personnages

27 juillet, 2009

Parfois, les enfants font des bêtises dont ils ne mesurent pas les conséquences. Ce qui vaut automatiquement quelques cheveux blancs à leurs parents.

Les petits gavroches du Triangle d’Or ne sont pas des anges eux non plus. Dans le rayon bêtises, ils ont fait fort, aujourd’hui. Des bêtises d’enfants naïfs, simplement.

Ces petites bouilles malicieuses ne sont pas des bandits en puissance. Ils sont simplement normaux, essayent des expériences tentantes mais parfois risquées, peuvent se laisser influencer par des adolescents plus âgés qu’eux, qui ne donnent pas forcément le bon exemple.

Ce matin, j’ai eu la chance de passer du temps avec les deux frères, Clément et Théo. Lorsque Clément est parti, je suis restée seule avec Théo pour la première fois. Il a déjeuné chez moi et j’ai eu envie de prendre du temps pour lui, pour apprendre à le connaître mieux. Nous avons longuement parlé, tous les deux, tandis qu’il avalait sa purée-jambon. Je me suis amusée à inventer pour lui un mini questionnaire de Proust. Il a répondu aux questions avec application et sérieux, touchant et drôle à la fois. Dès qu’il se trouve avec d’autres enfants, Théo entre dans un rôle. Il devient une petite bombe humaine, galopante, débordante de vie et d’astuce. Monté sur ressorts, il saute, court, file à la vitesse de l’éclair, crâne. Mais dès qu’il est en tête-à-tête, il devient complètement différent. Et c’est ce petit bonhomme-là que j’ai découvert aujourd’hui.

Ce soir je pense à lui. Un ange à midi, un malicieux et inconscient petit cornichon dans l’après-midi. Ce soir, lui et son ami d’en face n’étaient pas franchement fiers d’eux. Et moi… je les adore, ces gamins. Et leurs parents m’épatent… Quand aux bêtises… elles s’oublient très vite.

Martine Bernier

Nicolas Sarkozy n’est pas incassable!

26 juillet, 2009

C’est la nouvelle de la journée: Nicolas Sarkozy a fait un malaise alors qu’il pratiquait son footing à Versailles. A force de le voir sur tous les fronts, boulimique d’activité, nous avions oublié qu’il était aussi vulnérable que n’importe lequel d’entre nous.

C’est le problème avec les gens qui ont eu une vie difficile ou très chargée. Comme ils sont toujours restés debout, on imagine qu’ils peuvent tout supporter. On peut donc tout leur faire endurer. De toute façon, quelle importance. Je connais bien le sujet. Un inconscient qui m’imagine de cette race me fait subir ce qu’il ne ferait jamais supporter à un chien. Ou plutôt à l’un de ses chats.

Sans vouloir prendre position face à la politique ou la personnalité de Nicolas Sarkozy, j’avoue avoir souvent été choquée par la dureté des attaques dont il est l’objet. Le droit à la critique de l’action politique a des limites… Lui est attaqué sur sa personnalité, sa vie, son physique, sa taille… Ce doit être usant. Le malaise d’aujourd’hui est bénin, disent les médecins. Mais il ne faut pas s’étonner. Un trop plein de stress a toujours des conséquences.

Il faudrait peut-être l’épargner un peu. Ils auraient l’air malin, les Français, si leur président mourrait en cours d’exercice, tiens. Avouez que cela ferait désordre.

M.B.

Bibi le Mouflon ou les incohérences de notre monde

26 juillet, 2009

Tiens, je ne vous ai pas parlé de Bibi le Mouflon. Grave oubli… Plutôt que de vous parler de mon coeur lourd, de mon écoeurement désormais permanent, du désespoir qui m’étouffe et me broie, je vais rectifier cette lacune.

L’histoire débute en 2007. George, apiculteur du Chambon-sur-Lac dans le Puy-de-Dôme, sauve et recueille Bibi, mouflon abandonné par sa maman à la naissance.

C’est beau et touchant. Mais cela ne plaît pas à la commission départementale de la nature, des paysages et des sites du Puy-de-Dôme. Pas question pour  elle de laisser Bibi avec Georges. Il faut dire que la loi est claire sur le sujet: le mouflon est considéré comme un animal sauvage et ne peut de ce fait être détenu. De plus, on ne doit pas prélever un animal dans la nature: c’est considéré comme une atteinte à la biodiversité.

Pour sa punition, l’animal risque  l’abattage. Et ceci en dépit des arguments de George devant la Direction le 29 juin dernier:

« C’était comme si j’étais au tribunal, précise-t-il au journal La Montagne. On m’a posé beaucoup de questions. Et j’ai dit la vérité: que j’ai trouvé Bibi, je l’ai recueilli et protégé. Je fais attention à sa santé: il est vacciné, purgé, etc. J’ai amené des photos pour qu’ils voient que Bibi est heureux. »

Mais pour la DSV, George doit se séparer de Bibi. Et décrète que lorsque l’arrêté préfectoral sera signé, il aura trois mois pour s’en séparer.  Ajoutant que l’une des seules solutions reste l’abattage.

George est si choqué qu’il envisage de fuir avec Bibi. Il ne comprend pas pourquoi un tel acharnement.

Mais les choses ne vont pas se passer comme le prévoient les autorités. Les soutiens se multiplient un peu partout en France. Sur Facebook, Bibi devient la star de plusieurs groupes qui se mobilisent. Des centaines de membres les rejoignent, « Il faut sauver Bibi » devenant leur mot d’ordre.

Résultat, le mercredi 22 juillet, la préfecture accorde à George le droit de garder Bibi. Il aura fallu que le public gronde pour que l’on accepte d’envisager une exception confirmant la règle…

Martine Bernier

 

Le carnet à spirale…

24 juillet, 2009

Mon ami Stéphane est arrivé,  avant-hier, avec deux objets précieux dans les mains.

Le premier était un vieux carnet à spirale. Le carnet à spirale… c’était le titre d’une chanson de William Sheller. Un objet qui doit être plein de charme et de mystère. C’était le cas pour celui-ci.

Stéphane m’a expliqué qu’il a appartenu à sa tante. Et toute une histoire se greffe autour de ces pages…

Elle s’appelait Arlette Breton. Dans ce cahier, la jeune fille qu’elle était a retracé ses cours, je pense. D’une écriture élégante et souple, elle y parle tissus, textiles, matières, décrivant leurs origines, leur fabrication, leur utilisation. Cela pourrait être banal. C’est loin de l’être.

Arlette était une jeune femme créative et débordante d’imagination. Elle a illustré ses textes de dessins, de collages, de peintures, qu’elle a réalisés d’une main très sûre, avec un talent inné. Chaque page est un bijou de fantaisie, de poésie. Le cahier d’une personnalité en pleine éclosion, manifestement joyeuse, et gourmande de vivre.

Seulement voilà…

Arlette s’est envolée alors qu’elle avait une vingtaine d’années, croquée par une maladie sans pitié. Elle devait rentrer aux Beaux-Arts, elle n’en a pas eu le temps. C’est un formidable gâchis…

La lecture de son cahier me fait penser à celui d’Anne Frank, cette adolescente  brillante et vive, morte en déportation, broyée par la folie meurtrière des hommes. Arlette aussi pétillait, semblait curieuse de tout.

Et ce talent… ce talent… Sans avoir pris de cours, elle peignait avec une technique et une maturité surprenantes.

Stéphane avait un deuxième objet entre les mains. Une peinture encadrée, représentant un paysage d’automne. L’une des deux toiles qu’il possède, réalisée par sa tante. Il a décidé de me l’offrir. Son geste m’a profondément touchée. Stéphane est très attaché à ce qui lui vient de sa famille. Ce cadeau, je le mesure à sa juste valeur… Comment dire… ce n’est pas qu’une peinture. C’est un clin d’oeil chaud et paisible d’une jeune femme revenue du passé. Je l’imagine, à l’aube de sa vie, pleine d’espoirs et d’envies, aérienne dans ses robes en corolles, concentrée sur sa peinture, découvrant peu à peu l’étendue de son talent. 

Elle est partie il y a longtemps, mais j’ai le sentiment que le geste de Stéphane lui redonne une seconde vie.

Elle s’appelait Arlette Breton. Par-delà les ans, je lui envoie ce soir une pensée affectueuse. Elle a laissé une trace lumineuse dans sa famille. Y compris dans le coeur de son neveu qui ne l’a pas connue, mais qui regarde ses tableaux avec émotion, bien des années après.

Martine Bernier

 

 

Vers et lune: mystère et croyance…

23 juillet, 2009

Ce soir, j’ai appris qu’une curieuse croyance, dans la région, parle des « Vers de  Lune ».  Elle prétend que, à la période de la pleine lune, les enfants et certains adultes sont gênés par des vers contre lesquels les vermifuges traditionnels, dit-on, ont le plus grand mal à agir. Aussi les personnes touchées se tournent-elles vers des guérisseurs qui, eux, obtiennent, toujours selon la rumeur, des résultats probants.

Toujours incapable d’entendre ce genre d’affirmation sans tenter d’en savoir plus, j’ai fait une rapide recherche sur Internet, et j’ai découvert des forums où des personnes de tous milieux s’expriment sur le sujet. Comme toujours dans ce genre de cas, la tension grimpe vite entre ceux qui y croient et leurs détracteurs. Les uns affirment que la corrélation entre la présence des vers et l’évolution de la lune a été observée depuis des générations. Les autres répliquent que ce phénomène a d’autres causes que la présence de la pleine lune, et qu’il ne repose sur aucune explication scientifique. Autrement dit: il ne faut pas y croire. Mais la tradition est tenace…

En cherchant mieux, j’ai découvert ce que nous savons tous: de tout temps, la lune a été liée à une foule de croyances. Ne dit-on pas que,  chaque fois qu’elle est ronde, le nombre des naissances augmente (ce qui est faux si l’on en croit les études menées sur le sujet), que la pleine lune provoque des insomnies, voire même des coups de folie? Des recherches semblent en témoigner… tandis que d’autres affirment le contraire. Match nul.

La lune influence apparemment les animaux et les plantes, mais, nous disent les scientifiques, beaucoup moins les humains. Cela dit… quelle importance? Si certains se trouvent bien à croire en l’influence de l’astre de la nuit, ils ont tout autant le droit de le faire que les autres ont celui de trouver cette théorie ridicule.

Pour ma part, en travaillant sur un dossier sur la biodynamie voici quelques années (voir rubrique « vin »), j’ai été impressionnée par le soin que les vignerons concernés mettaient à travailler en fonction de la lune, selon les principes de l’antroposophie. Aucun d’entre nous n’a la science infuse. Mais chacun a le droit de penser et de croire en ce qu’il veut. Même aux étonnants « vers de lune ».

Martine Bernier 

 

Traducteur pour chiens

22 juillet, 2009

Dans la série: « On n’arrête pas le progrès », les Japonais font très fort. Cette fois, c’est d’un créateur de jouets nippon que vient la nouvelle qui retient mon attention. Takara Tomy a en effet créé un gagdet parlant qui se veut être un traducteur d’aboiements. Le « Bowlingual Voice » « analyse l’acoustique des aboiements du chien et traduit ce qu’il a entendu en mots humains », nous dit-on.

J’ai comme un doute.

L’appareil décèle six émotions, dont la tristesse, la joie et la frustration. En parallèle, un répertoire de phrases pré-enregistrées comme « Joue avec moi » est configuré pour traduire certains aboiements. Le « Bowlingual Voice » a été perfectionné depuis qu’il a été lancé il y a 7 ans et il sera mis en vente le mois prochain au Japon pour la bagatelle de 140 euros.

Pratiquement, ce traducteur est composé d’un micro accroché au collier du chien et d’un « talkie-walkie » gardé par le propriétaire. Une fonction « répondeur » permet également d’enregistrer les expressions et les désirs de l’animal quand le maître est absent.  

Voilà voilà…

De mon côté, quand ma chienne veut me faire comprendre qu’elle n’a pas envie de me voir, qu’elle a faim, qu’elle veut sortir ou jouer, nous n’avons pas besoin d’un traducteur pour que je la comprenne. Il faut dire qu’elle est très, mais alors vraiment très expressive quand elle le veut vraiment. Par exemple, retrousser la truffe et claquer de mâchoires en riant (oui, vous dis-je, mon chien rit) et en mettant son visage à dix centimètres du mien indique qu’elle veut un os. Foncer sur moi tête baissée en agitant la queue comme un rotor d’hélicoptère est le signe qu’elle veut jouer. Oui, je sais, ses jeux sont complètement idiots, mais ce sont ses jeux. Je m’incline.

Dans la foulée, je pense qu’elle ne m’adresserait plus jamais la parole si j’avais le malheur de lui proposer d’enfiler un manteau pour chien, des bottes ou une laisse en strass. Dès les premiers jours de notre relation, elle m’a bien fait comprendre qu’elle est un chien et moi un humain. A chacun sa vocation. Et ces règles claires, elle n’a pas eu besoin d’investir dans un  pseudo traducteur pour que je les assimile docilement.

Ah, les Japonais… 

Martine Bernier

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