Archive pour le 2 juillet, 2009

Enluminures à la Baule

2 juillet, 2009

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Je ne m’attendais pas à travailler ce matin, ou du moins pas à faire un reportage. Et pourtant…
En arrivant à l’espace culturel de la Chapelle Ste Anne, à la Baule (France – Loire-Atlantique), que je découvrais pour la première fois, en compagnie de mes voisins, j’ai été saisie d’entrée par le charme du sujet présenté: « Enluminures, un Art de Tradition ». Et je n’ai pas pu résister…

Cet art ancestral, que l’on retrouve déjà sur les papyrus de l’Egypte ancienne, est, dans notre culture, une formidable opportunité de découvrir l’imagerie médiévale.
Pour ses 25 ans, l’association Culture et Foi a décidé de mettre la barre très haut. Elle a parfaitement atteint son objectif.
Une partie de l’exposition propose des textes anciens réunis grâce à l’abbaye de Solesmes, aux archives départementales et diocésaines ou encore à l’abbaye de la Meilleraie de Bretagne.

Mais les organisateurs ne se sont pas contenté de montrer le passé. Ils ont voulu démontrer que l’enluminure est bel et bien un art vivant, en invitant des artistes de notre époque à exposer quelques-unes de leurs oeuvres.

Parmi ces derniers qui, tous, méritent que l’on s’y attarde, Claire Biteau-Guillemain a fait de sa passion son métier. Enlumineuse, elle donne des stages d’initiation, des cours, intervient dans les écoles, et accueille le public dans son atelier, au village des artisans du Puy du Fou.
La finesse de ses oeuvres, la précision extrême de chacun de ses motifs, l’harmonie des couleurs sont très révélatrices de la personnalité subtile de l’artiste.
Comme ses collègues, elle est totalement à contre-courant des tendances de notre société. A notre époque où le rendement et la compétitivité sont devenus les moteurs incontournables du monde du travail, redécouvrir un métier d’art issu du Moyen-Age est un bonheur. Ces créateurs ne comptent pas leurs heures, travaillent au rythme de la lumière, privilégient la beauté à la quantité…
En désignant l’un de ses tableaux, l’enlumineuse explique qu’elle y a consacré 80 heures de travail. 80 heures à peaufiner chaque détail, à soigner le moindre trait pour faire de ces miniatures de petits bijoux de minutie.

L’enluminure n’est pas un art périmé. Bien au contraire. « Il faut simplement l’adapter aux besoins actuels », analyse Claire Biteau-Guillemain.
La preuve? Sa clientèle est variée. Pour elle, elle crée des chartes de villes, des armoiries, des menus, des faire-part…

Cet art d’hier, revisité, est pourtant respecté pour ce qu’il est. L’artiste crée en utilisant les mêmes supports de parchemins réalisés à partir de peaux d’animaux, les mêmes pigments naturels, les mêmes techniques de liants. Pourquoi? « Parce que, de cette manière, on obtient une richesse et une qualité de couleurs que l’on ne trouve pas avec des colorants synthétiques ».
La feuille d’or fait elle aussi toujours partie intégrante de l’enluminure, apportant une note scintillante à un ensemble raffiné.
Le résultat est là…

L’exposition présente enfin des ouvrages exceptionnels. Ceux des éditions Moleiro, de réputation internationale, spécialisées dans la reproduction de codex, cartes, oeuvres d’art, sur parchemin, velin ou papyrus. Les livres réalisés par cette entreprise espagnole sont des trésors que chaque bibliophile rêverait d’installer sur ses étagères. Les découvrir à la Chapelle Ste Anne est une opportunité rare.

L’exposition est ouverte jusqu’au 14 juillet, tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 15h00 à 19h30
Chaque jour ont lieu des ateliers et des conférences gratuits (15h pour les ateliers, 17h pour les exposés).

Notez la conférence de ce vendredi 3 juillet si le sujet vous intéresse: elle devrait vous combler. A 17h, Jean-Luc Leservoisier conservateur des fonds anciens des musées d’Avranches, proposera une conférence avec diapositives sur les manuscrits médiévaux du Mont Saint-Michel.

Si vous passez dans la région, allez voir cette exposition, vous serez impressionnés par sa qualité…

Martine Bernier

- Chapelle Ste Anne, Place Leclerc, La Baule
- Editions Moleiro: www.moleiro.com
- Claire Biteau-Guillemain: enlumine@wanadoo.fr
- Atelier du Caractère, Nantes: www.atelierducaractere.fr

Daniel Russo, comédien complet

2 juillet, 2009

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J’ai tendance à m’agacer quand j’entends certains grands esprits parler avec une moue vaguement ironique des acteurs « de télévision ».
Pour moi, il y a deux sortes de comédiens: les bons et les mauvais. Quel que soit le support pour lequel ils travaillent.
Parmi eux, certains ont la chance de pouvoir travailler à la fois pour le cinéma, le théâtre et la télévision.
C’est le cas de l’un d’eux, que j’aime de plus en plus au fur et à mesure que passe le temps: Daniel Russo.
Acteur et scénariste, nous l’avons vu jouer dans une multitude de films ou téléfilms.
Toujours juste, drôle ou grave. Emouvant, en prime, notamment dans les rôles mettant en avant son côté paternel.

Et puis il y a eu le téléfilm consacré à Pierre Beregovoy. De prime abord, je craignais un peu le pire, ne lui trouvant pas de ressemblance physique avec l’homme en question.
C’était stupide: il a été magistral, bouleversant par sa sobriété.
Il a su respecter le personnage, sa fragilité et ses blessures, montrer son sens de l’honneur et sa droiture avec délicatesse et pudeur.
Vu le succès qu’a eu le film, je me suis dit que je ne devais pas, et de loin, être la seule à faire la même chose: quand Daniel Russo passe à la télévision, soit j’arrête ce que je fais et je regarde, soit j’enregistre.
Je l’ai aimé dans chacun de ses rôles. Même si tous ne sont pas des oeuvres majeures, dirons-nous pudiquement.
Il a souvent joué dans des comédies, mais j’avoue le préférer dans les rôles un peu plus étoffés.
Je l’ai notamment adoré dans l’excellent « Suzie Berton », servi par deux autres excellents acteurs (Line Renaud et André Dussolier), où il campe magnifiquement un personnage pourtant difficile.

Ce comédien solide aurait pu faire partie de « l’équipe à Lautner », s’il était né plus tôt. Je l’aurais bien vu dans les « Tontons Flingueurs », ou, du côté de Claude Lelouch, dans la fine équipe de « L’aventure c’est l’aventure ». Ca n’a pas été le cas, mais il fait en revanche partie intégrante du trio qu’il forme avec Pierre Mondi et Claude Brasseur pour le téléfilm « Vieilles canailles », réalisé par Arnaud Selignac pour TF1. Une histoire de papy escrocs sympathiques et drôles.
Seul léger bémol? Pas moyen pour moi d’imaginer Russo dans un rôle de papy! Mais le connaissant.. il va nous surprendre.

Martine Bernier