Le Feu de la St Jean

Etrange journée que celle-ci, encore… Matin chagrin. Alain est toujours aussi perdu et me fait largement profiter du froid de sa grotte. Il se comporte mal, très mal, et le sait.

Le jour avance. Dans l’après-midi, Parrain et sa femme arrivent, comme promis, pour un petit séjour. Dès le début, l’accueil du Triangle d’Or est adorable. Accueil de Fred et Béa d’abord, renforcé par l’arrivée de Véro puis Stéphane, qui viennent eux aussi saluer ceux que je considère comme mes parents. Le courant passe très vite: ils sont adoptés.  Fred leur fait griller des sardines fraîchement pêchées, et nous décidons de concert de nous rendre tous ensemble, le soir, au feu de la St Jean. Le deuxième du monde, par sa grandeur. Non, j’exagère: deuxième de France, me disait Véro quelques jours plus tôt. Heu… non, du département, rectifie-t-elle. Enfin… de la région.

Bref, il est grand, avec ses 12 mètres de hauteur.

Lorsque nous arrivons, le feu est déjà lancé, admiré par une foule de gens ravis. Nous sommes tous fascinés… La tour de bois enflammée est impressionnante. Elle dégage des nuées d’étincelles, étoiles d’or rouge qui retombent en halo. Le feu est beau, troublant…

Au bout d’un long moment, nous nous dirigeons tous vers le lieu où quelques personnes dansent. Certaines le font très bien. D’autres sont nettement plus approximatives. La disco mobile égrene à tue-tête des tubes des années 80 que Véro et Béa connaissent par coeur. Elles chantent tandis que quelques personnes se trémoussent en rythme.

Je ne suis pas une fervente de ce genre de soirée. Le feu, j’aime… le bruit et la musique forte, beaucoup moins. Mais là, entourée de gens que j’aime, j’apprécie de les voir heureux. L’ambiance est toute simple. Je regarde les yeux de Véro, si chauds, si pétillants. Béa qui s’amuse. Fred qui ne peut s’empêcher de nous faire un numéro de haute-contre sur la musique du Petit Gonzalès, sous l’air faussement mortifié d’Aurore qui, sur le moment, nie farouchement tout lien de filiation avec ce chanteur particulier. Stéphane qui sourit à ses choristes…  Parrain et Monique ont l’air parfaitement à l’aise. De mon côté, je n’évolue pas dans mon univers, mais je ne me sens pas étrangère. Juste triste de ne pas avoir à mes côté celui qui me dit vivre très mal notre situation actuelle. Trois points de suspension…

La soirée se termine tard. Elle a été douce…

Au moment d’écrire ces lignes, je pense à quelqu’un qui m’a laissé des messages, ces derniers jours. J’aimerais qu’il sache que mon monde n’est ni fermé, ni figé. La vie et les rencontres autour du petit muret ne sont pas réservées à un groupe de personnes et fermées à d’autres. Nous nous nourrissons de rencontres, de partage. Dès l’instant où chacun respecte l’intimité de l’autre, il a sa place dans cet univers.

Martine Bernier

 

 

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