Archive pour juillet, 2009

Avis de tempête sur le Triangle d’Or

21 juillet, 2009

Epuisante journée…

Une matinée rude sur le plan personnel. Pas de détails…

Puis les choses se sont déroulées très vite un peu comme s’il m’était interdit de reprendre ma respiration entre deux émotions.

J’ai commencé l’après-midi en réalisant l’interview téléphonique d’un auteur dont je parlerai sans doute dans les jours à venir. Un psychologue intéressant et drôle. Un peu plus tard dans l’après-midi, j’ai reçu un appel de Fred me demandant si la jeune fille qui a perdu sa maman dernièrement pouvait venir me voir, comme je le lui avais proposé la veille au téléphone. J’ai bien sûr accepté. Une conversation longue et riche avec un but: redonner de l’espoir, le goût de vivre. J’ai vu des larmes, puis son sourire revenir doucement. Alors que nous étions toujours ensemble, son téléphone a sonné: le couple de ses amis qui l’a recueillie chez lui au cours de ses derniers jours souhaitait venir me voir également. Encore des jeunes qui ne vont pas très bien. Les rencontrer m’a pris un bon morceau de l’après-midi. Lorsque tout mon petit monde est parti, alors que je passais un moment avec Véro, Fred m’a rappelée pour me demander si son ami, qui a donc perdu sa femme et qui a eu un geste de désespoir ce week-end, pouvait passer. J’ai dit oui. Nouvelle conversation profonde, très positive. Ma vie a toujours ressemblé à cela. Impossible de vivre dans l’indifférence.

Et puis… un moment plus tard,alors que la soirée était largement entamée, nous nous sommes tous retrouvés devant chez Véro. Elle allait mal, très mal. Un événement est venu assombrir son ciel brutalement. Les papillons noirs sont revenus hanter le Triangle d’Or. Je lui ai promis que je serai auprès de son Tendre demain, et que nous essayerons de chasser les nuages. Je pense à Thierry. J’aurais bien besoin de son aide. Les géants aux yeux tristes sont fragiles… Et les femmes ne sont pas incassables…

Il est très tard… Il pleut. J’écoute la pluie et je repense à la journée et à celle qui m’attend demain. La gérance a programmé une visite de la maison demain midi.  C’est infernal. J’en veux terriblement à Alain.

Je pense à lui, toujours à vivre ses petites vacances tranquilles. J’essaie de faire abstraction, de faire machinalement ce que j’ai à faire, de ne pas me laisser influencer par ce que l’on me dit de lui. Mais comment y arriver? Il ne fait rien pour me donner des raisons de le faire.

A la télévision, il est question de l’éclipse qui va plonger l’Asie dans le noir. Un curieux personnage, Indien de son état, annonce la fin du monde imminente, avec à peine quelques millions de survivants, dont plus de 60 millions d’Indiens. Nous voilà beaux! Quelques secondes plus tard, on parle de la pandémie de grippe A qui va frapper le monde à la rentrée. Super…

Décidément, ce fut une épuisante journée…

Martine Bernier

 

Tranche de vie

20 juillet, 2009

En regardant s’éloigner la voiture de mes parents de coeur, ce matin tôt, j’ai eu le coeur lourd. Le retour dans la maison vide n’a pas été facile. Je lui ai offert un nettoyage général pour la récompenser d’avoir supporté 10 jours de réunion familiale.

La journée s’est écoulée… Une longue conversation avec Stéphane, un saut à Guérande avec Fred et Aurore, une visite de Véro, un peu d’écriture. L’attente, le coeur serré. Deux sms. Le second me fait peur. Il s’est blessé. Je suis sans doute stupide de m’inquiéter pour lui… De toute façon, il ne répond pas. Je ne veux pas écouter ce que l’on me dit de lui… pourtant, je sais bien qu’ils ont sans doute raison.

En début de soirée, j’offre un apéritif à Fred et Béa au « Café du Muret ».  Du pastis et du jus d’orange servis sur le petit mur qui entoure mon jardin. Un échappé du Tour de France s’arrête à notre poste de ravitaillement: Thierry, venu à vélo depuis chez lui pour rendre visite à son ami Stéphane. Très sportif, il avale les kilomètres apparemment sans effort. C’est toujours un plaisir de le voir. J’ai bien noté qu’il m’a annoncé sa visite en Suisse dès mon arrivée! Thierry, si tu me lis (oui, me dis-tu, chaque jour! Courageux, va…), sache donc que tu auras un gîte étape helvétique lorsque tu iras faire ta prochaine balade en vélo.

Tandis que Berlusconi continue à se ridiculiser, le monde fête les 40 ans des premiers pas de l’Homme sur la Lune. Avant de partir pour la France, j’avais été chargée de réaliser un grand article sur cet événement. Je devais questionner toute une série de personnalités connues du public sur les souvenirs qu’elles gardaient de ce jour-là. En fait… nous avons tous un souvenir précis lié à l’événement. Le mien est à peine flou. C’était presque un an après la mort de mon père. Je me souviens d’avoir suivi l’événement en direct à la télévision, En regrettant qu’il ne soit pas là pour les voir, ces hommes qui réalisaient le fantasme de Jules Verne. Et consciente, malgré mon jeune âge, que ces images marquaient une étape importante… et que le mystère de la Lune, qui m’avait tant fait rêver, était démystifié pour toujours. Le Bonhomme de la Lune n’existait pas… Il ne pêchait pas les étoiles, assis sur le nez de l’astre de la nuit. Quelle déception… A la place de mes rêves, je découvrais que l’Homme était capable de choses que je n’aurais jamais imaginées possibles. L’Homme était un héros. Où avait-il trouvé le courage de partir? Et s’il ne revenait pas? Et s’il restait coincé sur la Lune? J’avais peur pour lui, pour eux.

Le monde, la vie, l’être humain sont des paradoxes continuels. L’Homme est capable de tous les courages, de toutes les prouesses, de toutes les inventions, des gestes les plus nobles, les plus beaux. Il sait aussi être le plus vil, le plus lâche et le plus bas des êtres de la création, capable de torturer, de faire la guerre, de violer, tuer, abandonner, de mettre sa tête dans un seau pour ne pas assumer ses responsabilités, de réduire d’autres hommes en esclavage, et j’en passe.

La maison est vide, ce soir. Si l’Homme n’est qu’un être humain imparfait par définition, la Femme n’est pas plus brillante, elle qui continue à vivre des nuits sans sommeil pour l’un d’eux.

M.B. 

 

Lettre à celui qui a voulu partir

19 juillet, 2009

Il y a un peu plus d’un mois, un ami de l’un des membres du Triangle d’Or a perdu la femme qu’il aimait. Une souffrance indescriptible, qu’il a essayé de gérer avec courage, pour la fille de son épouse. Une adolescente qui a choisi de vivre avec lui, et qu’il aime profondément.

Tout le monde a pensé qu’il reprenait doucement le dessus. Pour elle. Seulement voilà… dans la nuit de samedi à dimanche, cet homme qui souriait pour faire oublier son regard désespéré, a essayé de prendre congé de la vie. Il s’est retrouvé à l’hôpital, avec tout le cortège des choses tristes et dures qui accompagne ce genre d’événements. Comme il refusait un  séjour en psychiatrie, il a quitté l’établissement dans l’après-midi. Il n’existe pas de médicaments pour soigner le désespoir.

Son ami a décidé de passer la nuit auprès de lui. Tout le monde est mal, tout le monde a peur.

Il avait demandé à me voir. Je pensais lui rendre visite la semaine prochaine. Il n’a pas attendu.

Je le comprends tellement bien…

Je n’ai pas les mots miracles, pas plus que je ne sais ce qui permet de passer au dessus d’un tel chagrin. Mais j’ai des choses à lui dire, et il le sait, il le sent.

Si seulement il pouvait lire ces lignes, je lui dirais: « Attends-moi, j’arrive. Laisse-moi une chance de te parler. »

On n’aime jamais assez. On ne fait jamais assez d’effort pour soutenir les autres.

Un barbecue pas comme les autres…

19 juillet, 2009

Ce samedi, mes parents de coeur avaient décidé, pour remercier les habitants du Triangle d’Or et fêter leur prochain départ prévu pour lundi, d’organiser un barbecue.

Ce jour était d’autant plus important que Yoann fêtait son neuvième anniversaire. Nous avons débuté la journée en douceur. Petit cadeau au roi de la journée et visite de Stéphane qui a apporté les palourdes que Monique, ma maman d’adoption, avait décidé de proposer farcies.

Les préparatifs se sont modifiés au fil de la journée, en fonction du temps. Celui-ci était venteux, entrecoupé de pluie, rendant très incertain un repas à l’extérieur. Nous avons donc commencé à préparer le garage pour qu’il se transforme en salle à manger, grâce à Fred et Béa qui nous ont fourni tables et chaises. Une table recouverte de friandises et de petits cadeaux pour les enfants, et une autre, plus grande, pour les adultes et Aurore: tout a été prêt pour la fin de la fête d’anniversaire de Yoyo.

L’ambiance s’est installée très vite. La sensibilité de mes voisins a fait merveille, renforcée par la malice de Parrain et la douceur de Monique. Bon repas, bons vins, bonne ambiance, musique… nous avons passé un moment magnifique. Gai et doux à la fois.

Je les regardais, l’un après l’autre… J’ai, depuis ce matin, une plaie dans le coeur. Alain, toujours Alain… Et eux qui, contrairement à lui, font tout pour m’épargner, pour adoucir ce que je vis… Véro, si généreuse d’elle-même, si solaire. Béa, si fine, efficace et drôle, discrètement à l’écoute. Aurore, grâce et sensibilité incarnée. Et ma garde rapprochée: Fred, tendre nounours, feu follet protecteur,  et Stéphane, mon frère de clan, pilier essentiel.  Et mes parents, inquiets et aimants, furieux sur Alain, anxieux pour moi.

J’ai eu conscience que ces moments que je passe avec eux ici font partie des derniers. Je ne montre pas ce que je ressens. Je maîtrise, comme on m’a toujours appris à le faire. Mais j’ai le coeur perpétuellement en larmes, laminé. Je ne dis rien. Je tais  ma détresse, cette douleur qui ne me lâche pas, cette peur, cette envie de crier de désespoir. Il a disposé de ma vie, l’a rasée sans me demander mon avis. Depuis, tandis qu’il se complaît dans une attitude inacceptable, les gardiens du Triangle d’Or ont construit autour de moi une dentelle de tendresse pour me réchauffer, me redonner un peu goût à la vie. Les avoir auprès de moi, tous, est une chance extraordinaire. La soirée me l’a encore démontré.

Comment vais-je pouvoir vivre sans lui?

Comment pourrais-je vivre sans eux?

Comment arriverais-je à me passer de cet endroit, de cette région où, pour la première fois de ma vie, inexplicablement, je me sens vraiment chez moi?

Martine

Avion pour chiens et chats

18 juillet, 2009

Dans la série; « Bon voyage en Absurdie », je ne peux m’empêcher de vous livrer ma dernière découverte. Une compagnie d’aviation réservée au transport des chiens et des chats a été créée il y a 4 ans. « Pet Airways » possède  cinq appareils et, nous dit-on, leurs vols sont complets deux mois à l’avance. La compagnie assure le transport entre de grandes villes américaines. Car l’idée nous vient bien sûr des Etats-Unis. Vous en doutiez?

Pour 175 euro les animaux sont conduits jusqu’à l’avion, et sont surveillés toutes les 15 minutes par le personnel de bord. Ils ont également droit à une balade avant le décollage et à des pauses «toilettes». Dans chaque aéroport, les animaux disposent d’un « Pet Lounge » où ils peuvent se reposer avant de voyager. Tout est pensé pour le bien-être des passagers. Par exemple, pendant un trajet New York – Los Angeles qui dure 24h, chiens et chats s’arrêtent à Chicago pour une promenade, un temps de jeu et un dîner. Ils disposent même d’une couchette pour la nuit. La compagnie espère bien s’agrandir dans les années à venir.

J’en ai parlé à Scotty, lors de sa promenade matinale qu’elle fait bêtement à pattes et non en scooter.
Elle est comme moi: perplexe…

Martine Bernier 

 

http://www.zigonet.com/chien/decouvrez-une-compagnie-aerienne-dediee-aux-animaux_art7194.html

Khérinet – Jour de nuit

16 juillet, 2009

Quand j’étais adolescente et qu’une journée était spécialement dure à vivre, je l’appelais un « jour de nuit ».

Curieusement, ce jeudi en a été un, entrecoupé de moments beaux et importants.

D’entrée, au petit matin, j’ai eu une conversation avec un être cher, extrêmement remonté contre Alain. L’attitude de ce dernier met pas mal de monde très en colère. Comme toujours, je l’ai défendu. Et ce fut rude. Ce n’était pas la meilleure façon de commencer la journée après une nuit difficile, sans sommeil. Heureusement, à neuf heures, mes parents de coeur, Fred, Stéphane, Aurore,  le club des cinq (Clément, Théo, Léo, Yoyo et Erwann) et moi, sommes partis pour Khérinet. Ce village de chaumières, restauré dans l’esprit d’autrefois, est pimpant, avec ses toits de chaume. Nous y avons retrouvé Chantal et Michel, nos deux voisins de table de la veille, à la Turballe (voir texte d’hier!), et nous avons passé un moment ensemble. Puis nous avons parcouru le marché et acheté des produits locaux pour les partager le midi, chez Fred.

De retour, j’ai eu une longue conversation avec les enfants. Ils rencontraient un problème relationnel, depuis quelques temps, qu’il fallait régler. Nous avons donc parlé… et j’ai pu constater une fois de plus que, lorsque l’on aborde les choses de front, mais en douceur, tout est possible. Il ne faut pas avoir peur d’exprimer ses sentiments, ses douleurs, ses colères. Même à dix ans. Ce fut un beau moment, au cours duquel Clément m’a une fois encore prouvé qu’il pouvait réagir avec une belle intelligence. J’espère qu’il tiendra les promesses qu’il m’a faites… et j’ai aimé voir refleurir le sourire sur le visage de son copain Léo, grâce à lui.

Puis j’ai travaillé. Le coeur en sang, encore et toujours à cause de la même personne. Mais je ne peux me payer le luxe de ne pas écrire.

Peu après, j’ai eu une longue conversation avec Stéphane. Cet homme est bienfaisant. Il y a des êtres dont le simple fait de les savoir là, pas loin, vous fait du bien. Il en fait partie. Nous parlons beaucoup, tous les deux. Aujourd’hui, sur fond de Bob Dylan, il s’est passé un moment très fort. Stéphane est mon ami. Je ne savais pas que l’on pouvait voir fleurir une amitié aussi fort et aussi vite. J’ai découvert que lorsque les événements sont très durs, lorsqu’un être que vous aimez profondément vous meurtri jusqu’au fond de l’âme, les circonstances rendent tout plus intense. Y compris les relations que vous pouvez avoir avec les autres. Je ne savais pas que j’avais autant de larmes. Perdue. Le regard de Stéphane est un phare dans la nuit.

Nous avons été rejoindre Fred et les enfants pour un repas dans la chaleur moite d’une journée orageuse. Fred est lui aussi mon ange gardien. Il n’y a pas de mots pour exprimer ma reconnaissance. Il m’entoure, me protège, m’aide sur mille points.

Quand nous sommes ensemble et que Béa et Véro ne sont pas là, elles manquent incroyablement. C’est ainsi. Chacun est essentiel, dans le Triangle d’Or.

Plus tard, j’ai eu une conversation avec Michaël. Un enfant nous a quittés, au cours de ces derniers jours. Un bébé d’un an qu’une maladie génétique condamnait à très court terme. J’ai le coeur serré. La vie d’un enfant est si précieuse…Petit bonhomme qui ne grandira pas.

Il me parle de lui, et j’écoute ce grand gaillard touchant me confier ses fragilités. Et tout à coup, il me dit: « Je ne devrais pas dire cela, mais presque à chaque fois, vous finissez vos textes par un mot pour Alain…. »

Ma réponse l’a rendu un peu perplexe, je crois. Hé oui, cher Michaël… tout n’est pas toujours noir ou blanc… Le gris est aussi une teinte avec laquelle il faut compter… Cette conversation m’a touchée.

Le soir, j’attends mon futur déménageur avec anxiété, pendant près de deux heures. Lorsqu’il arrive, la tribu se reforme autour de moi, en rangs serrés. Ils me protègent, tous.

Il est tard dans la nuit. Dehors, le vent souffle en tempête. Je repense à la journée. La colère et la rancoeur qui grondent à l’égard d’Alain m’interpellent. « Qui sème le vent récolte la tempête ». C’est fou ce que c’est vrai.

Je ne serai plus là pour la moisson.

 

Martine Bernier

 

 

De rencontre en rencontre: Aurore, Brocéliande et Xavier Montero

15 juillet, 2009

La vie est intéressante grâce aux rencontres, aux coups de coeur, aux découvertes qu’elle nous permet de vivre.

Aujourd’hui, la visite pourtant déjà tant de fois vécue de la vieille ville de Guérande m’a permis de la revoir encore différemment.  Mais le moment fort de la journée a eu lieu le soir. Avec mes parents de coeur et Aurore, direction la Turballe, chez Tante Marie. Le jeune serveur que j’apprécie est papa depuis peu pour la deuxième fois, et je n’avais pas encore pu le féliciter de vive voix. Cette fois c’est chose faite.

Très philosophe, il a souri lorsque j’ai commandé une nouvelle « salade sans salade ». Désormais, il est fait au feu! Il se souvenait également encore des frasques de Parrain lorsque nous étions venus pour la première fois ensemble. Ce soir, ce dernier avait décidé d’être très calme. Mais les événements ont décidé, eux, qu’il ne fallait pas que notre table soit trop paisible.

Alors que nous avions commencé notre repas, un couple très sympathique est venu s’installer à côté de nous, eux sur la terrasse et nous sous la véranda, séparés par une vitre. Nous nous sommes salués et, durant tout le repas, avons communiqué par gestes. Jusqu’au moment où ma voisine a ouvert la baie vitrée, nous permettant d’engager la conversation. Ils viennent de Rennes, ont un humour bien trempé et leur conversation était à la fois drôle et intelligente. Nous nous sommes dit que nous nous reverrions demain matin, sachant que nous irions avec Fred, Stéphane et les enfants au marché de Khérinet, à St Lyphard. Quelle chance de pouvoir vivre des instants aussi privilégiés, où des contacts sympathiques se nouent au gré d’un sourire et d’une conversation portant sur Brocéliande et la légende Arthurienne…

En sortant, nous avons flâné devant les échoppes d’artisans qui présentent leur travail en ce moment. Et là, coup de coeur inattendu… Un jeune peintre, Xavier Montero, exposait ses oeuvres aux thèmes très variés. Il aborde avec sensibilité et talent des sujets à la fois sobres et colorés. Il était tard, déjà. Je me suis donc contentée d’observer son travail, et d’échanger quelques mots avec lui. En fait, il mériterait bien davantage. J’aurais dû prendre plus de temps, lui poser des questions sur son parcours, sa technique, son inspiration, son chemin… Ses toiles ne devraient pas être exposées dans la rue, mais dans une galerie d’art. Elles le méritent.

Mais je n’étais pas seule… Raison pour laquelle je vous donne aujourd’hui les coordonnées de ce jeune homme au talent sûr et au regard ardent. Il mérite que vous alliez jeter un coup d’oeil sur son site, et, si vous aimez l’Art, que vous vous attardiez à découvrir son travail. Retenez son nom!

Martine Bernier

 

Xavier Montero, http://xmontero.free.fr

Un inoubliable 14 juillet…

14 juillet, 2009

C’était la première fois que je passais le 14 juillet en ayant la double nationalité franco-suisse. Je crois que je n’oublierai jamais ce jour… Jamais.

Comment trouver les mots pour raconter cette journée exceptionnelle? Je me lance…

Je ne vous parlerai pas du défilé sur les Champs-Elysées, que je n’arrivais pas à regarder tellement j’ai mal en revoyant Paris. Mes parents de coeur ont suivi le reportage, enthousiasmés par la beauté du spectacle et la prestance des militaires, avec une préférence marquée pour la Légion.

Nous avions rendez-vous vers 12h30 chez Michaël et Brigitte, nos voisins un peu plus lointains, de l’autre bout de l’allée, qui, avec beaucoup de gentillesse, avaient invité le Triangle d’Or au grand complet, mes parents de coeur y compris, pour un barbecue. Avant de partir, un premier apéritif a eu lieu sur le muret, sur l’impulsion de Béa. Puis nous nous sommes tous dirigés en procession vers le bout du bout: les enfants à vélo, les adultes et Aurore à pieds, et Stéphane et moi en voiture-balai. Il faut bien que quelqu’un se dévoue! J’avais promis de prendre ma guitare. Elle a donc été de la partie, bien calée entre mes genoux.

Le repas a été fort sympathique, surtout lorsque Véro est venue nous rejoindre après avoir terminé son travail. Très vite, nous avons commencé à chanter. C’était joyeux, festif, tendre… jusqu’au moment où j’ai réalisé qu’Aurore pleurait. Je n’ai pas compris tout de suite que j’étais la cause de ses larmes. Quand j’ai appris que c’était la perspective de mon départ qui la bouleversait, j’ai eu le coeur à l’envers. Moi aussi, je suis mal, très mal à cette idée. Pour mille raisons… Et les larmes d’Aurore sont l’une d’elles.

Dans l’après-midi, elle a disparu avec Véro et Béa. j’ai pensé qu’elles étaient parties chercher quelque chose au Triangle. Mais alors que les hommes se préparaient à entamer une partie de pétanque endiablée, Véro est revenue, demandant à chacun de venir s’asseoir quelques instants. Elle m’a également demandé de reprendre ma guitare et de jouer la musique de la Ballade Irlandaise, sans chanter, pour les accompagner, toutes les trois. Je me suis exécutée, et elles ont commencé à chanter.

Elles avaient réécrit d’autres paroles, me concernant. Elles y ont mis un tel amour que tout le monde a été chaviré, autour de la table. Moi la première… C’était un cadeau magnifique, poignant… Leurs hommes se sont joints à elles pour chanter. J’étais… pfou…

Comment expliquer ce qui s’est passé ici… En cinq mois, les liens se sont tissés, si forts que nous sommes tous laminés à l’idée d’une séparation.

A la fin de la journée, épuisée par autant d’émotions, je suis rentrée après avoir remercié Brigitte et Michaël pour la chaleur de leur accueil. J’ai laissé les hommes à leur partie de pétanque et je suis rentrée en compagnie d’Aurore et de Véro. Aurore m’a accompagnée chez moi et nous avons longuement parlé. Ce que nous nous sommes dit n’appartient qu’à nous… mais une relation aussi belle est une bénédiction.

Béa est venue nous rejoindre, puis mes parents. Nous parlions lorsque Véro m’a appelée pour me demander de la rejoindre seule à notre muret. Quand je suis arrivée, elle m’a lu un texte qu’elle souhaitait m’offrir. Là encore, un tel amour… j’étais tétanisée d’émotion.

Alain me ravage le coeur par son comportement que tout le monde juge avec une sévérité implacable. Et pour cause… Je ne me remettrai jamais de ce qu’il fait, et je le sais. Mais j’ai autour de moi des êtres profondément bons et tendres, qui me donnent plus que je ne pourrai jamais leur rendre. Tout comme j’ai en Suisse des personnes d’une valeur aussi extraordinaire. Cela me change de ce que je vois dans ma vie sentimentale…

Chacun des membres du Triangle d’Or est un bijou d’humanité. Ils font tout pour me soigner l’âme et le coeur, pourtant conscients que rien ni personne ne pourra me guérir du mal qui m’a été infligé. Mais ils me donnent un amour, une tendresse, une affection prodigieux. Tous sont de véritables miracles sur pattes. Et même mon Parrain, très pudique de nature, en a été bouleversé aujourd’hui…  

Je ne pourrai plus jamais passer un 14 juillet sans penser au cadeau fabuleux qui m’a été offert à cette date, en 2009… Mon merci paraît si ridicule en regard de ce que je ressens…

 

Martine

 

La Compagnie des Indes

13 juillet, 2009

Parce qu’ils se mettraient en quatre pour me changer les idées, mes parents de coeur m’ont convaincue aujourd’hui de visiter le Musée de la Compagnie des Indes, à Port-Louis (Bretagne).

Ils savaient que je suis passionnée d’Histoire, que j’aurais certainement matière à un article. Mieux encore, j’ai trouvé sur place une source de documentation passionnante en prévision d’un livre sur lequel je travaille depuis quelques années.

Le musée, situé dans la citadelle,  est très bien conçu. Avec leur magnifiques maquettes de bateaux, les personnages, les estampes, cartes, porcelaines de Chine, cotonnades et autre mobilier indo-européen, les salles nous embarquent pour un voyage à travers l’histoire des grandes compagnies de commerce des XVIIe et XVIIIe siècles.

Le sujet est rendu fascinant pour chaque visiteur, quel que soit son âge. Des scènes de la vie quotidienne à bord de ces vaisseaux majestueux sont reproduites à l’aide de grands santons, dans des vitrines. Tout est pensé pour instruire, mais aussi distraire les hôtes des lieux.

L’histoire commence, en ce qui concerne la France, en  1664. Le Roi Louis XIV, sur le conseil de son ministre Colbert, crée la première Compagnie française des Indes. L’enjeu est de taille: établir des relations commerciales pour importer les fabuleuses richesses d’Asie, allant des soieries aux épices en passant par les cotonnades, les porcelaines, les pierres et le bois précieux. Les voyages sont longs et dangereux. Ils durent de 18 à 20 mois, au cours desquels équipage et passagers vivent dans un espace restreint. Dans cet espace confiné, les relations se tendent rapidement, la cohabitation est difficile.

Le régime alimentaire du bord est déséquilibré, les accidents fréquents, et 14% des hommes embarqués décèdent en cours de route. Mais le voyage vaut la peine pour ceux qui désirent faire fortune…

Jusqu’au 14 décembre, le musée accueille une exposition superbe: « Féerie indienne », présentant « les toiles peintes, des rivages de l’Inde au royaume de France ». Une merveille, fourmillant d’indications sidérantes. Ainsi, pendant 3/4 de siècle, pour protéger les tisserands français, l’Etat a prohibé les vêtements venus d’Asie, trop à la mode. Ceux qui avaient le malheur d’en porter, risquaient les galères. On ne plaisantait pas avec les fanfreluches!

Pour les amoureux d’histoire, de découvertes, de voyages, de maquettes, le musée mérite réellement le détour. De plus, il est  admirablement situé, sur la mer… évidemment!

Martine Bernier 

Musée de la Compagnie des Indes, La Citadelle, Port-Louis.

http://muséee.lorient.fr

 

 

Chiens à l’école et offre d’emploi pour sorcière

12 juillet, 2009

Deux nouvelles inattendues ont attiré mon attention, aujourd’hui. 

En Grande-Bretagne, une école primaire n’a rien trouvé de mieux que d’inciter les élèves à s’entraîner à la lecture devant… des chiens. Motif: les toutous ont le bon goût de ne pas se moquer lorsque les apprentis lecteurs buttent sur un mot.

Une association a donc « prêté » ses animaux. Et, depuis le mois d’avril au cours duquel le projet a été lancé, le  niveau en lecture semble avoir augmenté.

Quelques voix s’élèvent (quand même!!) pour signaler que le projet n’est peut-être pas aussi génial que cela, étant donné qu’un chien, même s’il est dégoulinant de bonne volonté, ne peut pas corriger les erreurs éventuelles.

Ah bon? A la lecture de « La Métamorphose » de Kafka, mon chien n’hésite pourtant pas à me reprendre quand je ralentis le rythme…

Autre nouvelle farfelue. Si vous cherchez un emploi, j’ai peut-être trouvé celui de votre vie: sorcière.

Idéal pour les mères de familles qui n’ont jamais rien fait d’autre que de rester chez elles à s’occuper des enfants et du ménage, et qui cherchent à se recycler.

Cela se passe en Grande-Bretagne également, où les responsables des grottes de Wookey Hole ont passé une annonce d’emploi à l’ANPE Britannique. Ils souhaitent recruter une sorcière qui animera les visites des grottes et présentera aux visiteurs l’univers des sorcières.

Si vous voulez postuler, sachez que vous devrez savoir ricaner, ne pas être allergique aux chats et travailler durant les week-ends et les vacances scolaires. Pour 60000 euros annuels, , il faudra « vivre dans une grotte, être une sorcière et faire tout ce que font les sorcières. » Est recherchée une personne sympathique mais également espiègle avec beaucoup de caractère ». 

L’histoire ne dit pas s’il faut avoir une verrue sur le nez et si la candidate risque de finir en méchouis sur le bûcher. Ce qui mériterait une petite prime de fin d’année…

 

Martine Bernier
 

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