Archive pour juillet, 2009

Iran silencieux

5 juillet, 2009

Durant les émeutes qui ont suivi l’annonce des résultats des élections présidentielles en Iran, les télévisions du monde entier se sont fait l’écho des violences dont ont été victimes les manifestants. Pendant plusieurs jours, nous avons pu voir ces images de révolte matée. Puis, plus rien ou presque. Des avions se sont écrasés, Michaël Jackson est décédé… une actualité en chasse une autre.

Pourtant, les nouvelles qui arrivent d’Iran aujourd’hui font froid dans le dos. Plusieurs responsables du courant réformateur iranien ont été arrêtés et sont accusés d’avoir attenté à la sécurité nationale.

Les manifestations se sont interrompues depuis dimanche dernier. Et la télévision iranienne a abondamment diffusé les témoignages de manifestants « repentis ».

Ce samedi , l’opposant Mir Hossein Moussavi  a été accusé, par un proche du pouvoir, d’être à la solde des Etats-Unis. Il demande que l’ancien Premier ministre soit jugé pour trahison, avec l’ancien président réformateur Mohammad Khatami.

Deux employés iraniens de l’ambassade de Grande-Bretagne sont toujours emprisonnés,  et vont eux aussi être traduits en justice.

Froid dans le dos, oui…

L’Union Européenne, en réaction, durcit le ton graduellement. Ses membres ont convoqué les ambassadeurs iraniens, en signe de protestation. Ce qui n’empêche pas Téhéran de camper sur ses positions.

Alors? Les gouvernements du monde entier savent ce qu’ils ont à faire. Du moins je l’espère. Ils marchent sur des oeufs… Et nous? A notre échelle, nous sommes impuissants. Mais ne pas les oublier reste la priorité. Ne pas oublier que la liberté d’expression est interdite dans ce pays, que des gens risquent aujourd’hui leur vie pour avoir osé exprimé leur révolte.

Rien n’est pire que de se sentir seul, abandonné, en butte à l’indifférence, à l’injustice.

Martine Bernier

 

Le concert sous les étoiles

4 juillet, 2009

Je ne pensais pas refaire cela un jour. Pourtant, hier soir, parce que les tendres habitants du Triangle d’Or ont vraiment insisté, j’ai été chercher ma guitare et j’ai accepté de revisiter certaines des chansons que j’ai écrites, il y a fort longtemps pour la plupart.

J’ai été très touchée par leurs réactions… et presque surprise moi-même en redécouvrant certains de ces textes. Une vie qui se déroule… et la déplorable particularité d’avoir la voix qui  se brise d’émotion sur certains textes…

Je n’avais plus écrit de chansons jusqu’à… Alain. En revoyant ces textes écrits pour lui, je me disais que je n’en changerais pas le moindre mot. Tout est toujours vrai. Et le voir hier, aussi malheureux, ne m’a pas fait changer d’avis, au contraire. Il le sait… Je suis amputée de la moitié de moi-même.

La nuit était tombée depuis longtemps sur ma musique lorsque j’ai posé ma guitare. Ca a été ma façon à moi de leur dire que je les aime. Ils savent que je n’aurais pas fait pour n’importe qui ce que j’ai fait ce soir. Et ils ont été très indulgents!

Ce mini concert sous les étoiles était aussi l’occasion d’accueillir la nouvelle recrue du Triangle d’Or: Aladin, petit Shi-Tsu, arrivé hier chez Fred, Béa, Aurore et Yohann. Une entrée remarquée par Scotty, très intéressée…

Je réalise que rien n’a changé quand je chante. Et mes lendemains sont toujours aussi étranges…

Martine Bernier

Enluminures à la Baule

2 juillet, 2009

images1.jpeg

Je ne m’attendais pas à travailler ce matin, ou du moins pas à faire un reportage. Et pourtant…
En arrivant à l’espace culturel de la Chapelle Ste Anne, à la Baule (France – Loire-Atlantique), que je découvrais pour la première fois, en compagnie de mes voisins, j’ai été saisie d’entrée par le charme du sujet présenté: « Enluminures, un Art de Tradition ». Et je n’ai pas pu résister…

Cet art ancestral, que l’on retrouve déjà sur les papyrus de l’Egypte ancienne, est, dans notre culture, une formidable opportunité de découvrir l’imagerie médiévale.
Pour ses 25 ans, l’association Culture et Foi a décidé de mettre la barre très haut. Elle a parfaitement atteint son objectif.
Une partie de l’exposition propose des textes anciens réunis grâce à l’abbaye de Solesmes, aux archives départementales et diocésaines ou encore à l’abbaye de la Meilleraie de Bretagne.

Mais les organisateurs ne se sont pas contenté de montrer le passé. Ils ont voulu démontrer que l’enluminure est bel et bien un art vivant, en invitant des artistes de notre époque à exposer quelques-unes de leurs oeuvres.

Parmi ces derniers qui, tous, méritent que l’on s’y attarde, Claire Biteau-Guillemain a fait de sa passion son métier. Enlumineuse, elle donne des stages d’initiation, des cours, intervient dans les écoles, et accueille le public dans son atelier, au village des artisans du Puy du Fou.
La finesse de ses oeuvres, la précision extrême de chacun de ses motifs, l’harmonie des couleurs sont très révélatrices de la personnalité subtile de l’artiste.
Comme ses collègues, elle est totalement à contre-courant des tendances de notre société. A notre époque où le rendement et la compétitivité sont devenus les moteurs incontournables du monde du travail, redécouvrir un métier d’art issu du Moyen-Age est un bonheur. Ces créateurs ne comptent pas leurs heures, travaillent au rythme de la lumière, privilégient la beauté à la quantité…
En désignant l’un de ses tableaux, l’enlumineuse explique qu’elle y a consacré 80 heures de travail. 80 heures à peaufiner chaque détail, à soigner le moindre trait pour faire de ces miniatures de petits bijoux de minutie.

L’enluminure n’est pas un art périmé. Bien au contraire. « Il faut simplement l’adapter aux besoins actuels », analyse Claire Biteau-Guillemain.
La preuve? Sa clientèle est variée. Pour elle, elle crée des chartes de villes, des armoiries, des menus, des faire-part…

Cet art d’hier, revisité, est pourtant respecté pour ce qu’il est. L’artiste crée en utilisant les mêmes supports de parchemins réalisés à partir de peaux d’animaux, les mêmes pigments naturels, les mêmes techniques de liants. Pourquoi? « Parce que, de cette manière, on obtient une richesse et une qualité de couleurs que l’on ne trouve pas avec des colorants synthétiques ».
La feuille d’or fait elle aussi toujours partie intégrante de l’enluminure, apportant une note scintillante à un ensemble raffiné.
Le résultat est là…

L’exposition présente enfin des ouvrages exceptionnels. Ceux des éditions Moleiro, de réputation internationale, spécialisées dans la reproduction de codex, cartes, oeuvres d’art, sur parchemin, velin ou papyrus. Les livres réalisés par cette entreprise espagnole sont des trésors que chaque bibliophile rêverait d’installer sur ses étagères. Les découvrir à la Chapelle Ste Anne est une opportunité rare.

L’exposition est ouverte jusqu’au 14 juillet, tous les jours de 10h30 à 12h30 et de 15h00 à 19h30
Chaque jour ont lieu des ateliers et des conférences gratuits (15h pour les ateliers, 17h pour les exposés).

Notez la conférence de ce vendredi 3 juillet si le sujet vous intéresse: elle devrait vous combler. A 17h, Jean-Luc Leservoisier conservateur des fonds anciens des musées d’Avranches, proposera une conférence avec diapositives sur les manuscrits médiévaux du Mont Saint-Michel.

Si vous passez dans la région, allez voir cette exposition, vous serez impressionnés par sa qualité…

Martine Bernier

- Chapelle Ste Anne, Place Leclerc, La Baule
- Editions Moleiro: www.moleiro.com
- Claire Biteau-Guillemain: enlumine@wanadoo.fr
- Atelier du Caractère, Nantes: www.atelierducaractere.fr

Daniel Russo, comédien complet

2 juillet, 2009

images.jpeg

J’ai tendance à m’agacer quand j’entends certains grands esprits parler avec une moue vaguement ironique des acteurs « de télévision ».
Pour moi, il y a deux sortes de comédiens: les bons et les mauvais. Quel que soit le support pour lequel ils travaillent.
Parmi eux, certains ont la chance de pouvoir travailler à la fois pour le cinéma, le théâtre et la télévision.
C’est le cas de l’un d’eux, que j’aime de plus en plus au fur et à mesure que passe le temps: Daniel Russo.
Acteur et scénariste, nous l’avons vu jouer dans une multitude de films ou téléfilms.
Toujours juste, drôle ou grave. Emouvant, en prime, notamment dans les rôles mettant en avant son côté paternel.

Et puis il y a eu le téléfilm consacré à Pierre Beregovoy. De prime abord, je craignais un peu le pire, ne lui trouvant pas de ressemblance physique avec l’homme en question.
C’était stupide: il a été magistral, bouleversant par sa sobriété.
Il a su respecter le personnage, sa fragilité et ses blessures, montrer son sens de l’honneur et sa droiture avec délicatesse et pudeur.
Vu le succès qu’a eu le film, je me suis dit que je ne devais pas, et de loin, être la seule à faire la même chose: quand Daniel Russo passe à la télévision, soit j’arrête ce que je fais et je regarde, soit j’enregistre.
Je l’ai aimé dans chacun de ses rôles. Même si tous ne sont pas des oeuvres majeures, dirons-nous pudiquement.
Il a souvent joué dans des comédies, mais j’avoue le préférer dans les rôles un peu plus étoffés.
Je l’ai notamment adoré dans l’excellent « Suzie Berton », servi par deux autres excellents acteurs (Line Renaud et André Dussolier), où il campe magnifiquement un personnage pourtant difficile.

Ce comédien solide aurait pu faire partie de « l’équipe à Lautner », s’il était né plus tôt. Je l’aurais bien vu dans les « Tontons Flingueurs », ou, du côté de Claude Lelouch, dans la fine équipe de « L’aventure c’est l’aventure ». Ca n’a pas été le cas, mais il fait en revanche partie intégrante du trio qu’il forme avec Pierre Mondi et Claude Brasseur pour le téléfilm « Vieilles canailles », réalisé par Arnaud Selignac pour TF1. Une histoire de papy escrocs sympathiques et drôles.
Seul léger bémol? Pas moyen pour moi d’imaginer Russo dans un rôle de papy! Mais le connaissant.. il va nous surprendre.

Martine Bernier

L’été… quelle galère…

1 juillet, 2009

Devant les mines réjouies qu’affichent les trois quarts de la population du globe dès que l’on parle de l’été ou des « beaux jours », j’en viens à me demander si je suis la seule à confesser ma tare. Oui, je l’avoue: je n’aime pas l’été. La honte est sur moi… Je suis plutôt de ceux qui aiment les saisons intermédiaires, printemps et automne. Mais l’été… grands dieux, l’été…

Ces jours-ci, il fait une chaleur oppressante, lourde.  Les nuits sont si chaudes que personne n’arrive à dormir normalement. Scotty en est la preuve vivante. Ecroulée sur le sol du salon, pattes écartées, langue pendante (ce n’est plus une langue, c’est une cravate…), elle me lance un regard torve, ayant à peine la force de soulever un sourcil broussailleux et hésitant lorsque je lui propose ses friandises préférées.

Dehors, aux heures très chaudes, les oiseaux, apparemment dans le même état qu’elle, ne chantent plus.  Les insectes et autres araignées, en revanche, sont de sortie. Et en force! Leur grande spécialité? S’enfiler dans les maisons pour trouver un peu de douceur. Un squat généralisé.

Personne n’arrive à dormir. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un être humain présente des similitudes avec un zombie au bout de quelques jours de grosses chaleurs.

Stéphane, mon voisin, tente un réflexe de survie et file au bord de la mer pour profiter de la fraîcheur de l’eau. Impossible: elle est infréquentable, sale et infestée de méduses. Pas de bain de mer, donc. Mais de remarquables coups de soleil donnant l’impression qu’il sort d’un remake de « La Tour Infernale »…

Vive l’été… 

 

1234