Archive pour le 2 août, 2009

Michel Polnareff, la vie et la force d’un commentaire

2 août, 2009

Demain soir, France 2 consacrera une partie de sa soirée à la diffusion d’un reportage sur Michel Polnareff. Ce chanteur particulier, merveilleux musicien, je l’apprécie depuis mon enfance. Aussi, lorsqu’il est venu donner un concert à Genève après trente ans d’absence, mes billets étaient réservés depuis plusieurs mois. L’instant précis où il est apparu sur scène, je ne l’oublierai jamais. Quelle ferveur dans la salle… Johnny Halliday était présent, venu écouter son ami en famille. Ca a été un concert magique, émouvant, généreux. J’ai adoré l’interprétation qu’il a faite de la chanson de lui que je préfère: « L’Homme qui pleurait des larmes de verre ».  Ce formidable compositeur, porteur de tellement d’attente de la part de son public, n’a pas déçu. Il a été épatant.

J’ai lu sa biographie, ai tout vu et tout lu sur lui. Et pourtant, je ne chercherai jamais à le rencontrer en interview dans le cadre de mon travail. Pourquoi? Parce que… je n’aurais rien à lui demander. J’ai juste un bonheur pur et quasi enfantin à l’écouter, notre « Amiral ». Et je crois qu’Eric, mon ex mari et meilleur ami, a eu autant de plaisir que moi à l’entendre et le voir en concert alors qu’il ne faisait pourtant pas partie de la Grande Confrérie des Fans.  J’ai rarement eu autant de plaisir à assister à un récital. Tout ce qui sera dit dans le documentaire qui passera demain, je le sais sans doute déjà. Et il y a de grandes chances pour que je connaisse déjà les images qui seront diffusées. Mais je pense qu’il y a de fortes chances pour que je sois devant l’écran.

Après une journée au cours de laquelle mon moral a ressemblé à une pièce de dentelle de Bruges, j’ai rendu visite à Steph et Véro , deux de mes complices du Triangle d’Or. Le commentaire qu’a laissé Véro ce soir sur l’article d’hier me poursuit. Mon départ vers la Suisse est prévu pour le 27, et Alain n’a toujours pas bougé. Je suis déchirée. Où est ma vie, mon avenir? Ai-je raison de partir? Je suis écartelée entre ceux que j’aime ici et ceux que j’aime là-bas. Mais surtout, j’ai toujours mon coeur captif entre les mains d’un homme qui s’est perdu.

Je suis mal. Mais le monde continue à tourner, le malotrus. Kouchner a confié dans la presse aujourd’hui qu’il faut que « nous bâtissions la paix avec les Afghans ». Une paix qui ne peut passer que par un dialogue avec les talibans. Il a fait cette déclaration alors qu’un 29e soldat français vient d’être tué en Afghanistan. C’est tragique… Mais c’est la première fois que j’entends parler de dialogue dans cette situation. Comment être indifférente à la souffrance du monde, même si la mienne est insupportable?

Martine Bernier

 

Interdit de sourire et mon premier karaoké

2 août, 2009

Curieuse coïncidence… C’est ce 1er août, jour de la fête nationale suisse, que je reçois les documents officiels me permettant de faire ma demande de carte d’identité française. Ma double nationalité est de plus en plus concrète… Le problème, c’est que pour réaliser une carte d’identité, il faut des photos. Et j’ai horreur de cela. Prenant notre courage à six mains, Bea, Aurore et moi nous sommes rendues chez un photographe qui a réglé l’affaire en dix secondes. Seulement voilà. Désormais, en France comme en Suisse, les photos figurant sur les papiers officiels doivent être aussi avenantes que des photos anthropométriques. Il est interdit de sourire, il ne faut pas avoir de cheveux devant les yeux (pratique pour moi qui ai une frange de poney sauvage!), se tenir droite, fermer la bouche, bref, avoir l’air d’un parfait zombie. Je suis donc repartie avec mes photos ratées, me résignant à l’idée que ma carte d’identité française sera illustrée d’un portrait que je n’aurai aucun plaisir à montrer. Que j’aurais même plutôt tendance à cacher. Tsss… 

En rentrant, alors qu’elle nous entraîne à l’Espace Culturel, Aurore décide de me faire un cadeau et m’offre un carnet magnifique, hautement symbolique. Il est recouvert d’enluminures… Ce joli présent me touche plus que je ne peux le dire… La délicatesse d’Aurore est un bonheur perpétuel…

Le soir avait lieu un grand événement: nous fêtions l’anniversaire de Michaël, notre voisin du bout de l’allée. Avec son épouse Brigitte, tous deux avaient bien fait les choses pour recevoir une bonne douzaine de personnes. La soirée a été  chaleureuse et amicale. Sur la demande du roi de la fête, j’ai accepté d’aller chercher ma guitare. Mes doigts sont usés de jouer, ces jours-ci… j’ai retrouvé mes automatismes, mes réflexes, mon amour de mon instrument, moi qui n’avais plus que très peu de temps pour jouer.

La deuxième partie de la soirée m’a réservé des surprises… J’ai assisté à mon premier karaoké! Si!!! Moi!!! En partant, mes amis s’inquiétaient de savoir si cela ne m’avait pas trop traumatisée! En fait, il y a une foule de choses que j’ai trouvées amusantes ou agréables. La longue conversation avec Dominique, ami de Michaël, passionné par son métier d’ambulancier urgentiste. Ou les deux danses que Rico, ami de Fred, m’a demandées, moi qui ne danse pratiquement jamais. Je n’irais pas jusquà dire que le karakoé est du grand art, mais cela m’a amusée de voir Fred, Rico, Michaël et Stéphane s’époumoner de concert et chanter plus faux les uns que les autres sur des chansons joyeusement massacrées. Plus délicates, Véro, Béa et Brigitte ont sauvé l’honneur en chantant plus en nuances. J’avais l’impression d’être propulsée sur une autre planète. Je vis ici des choses que je n’ai jamais vécues ailleurs. Etonnant!

Au milieu de la fête, mes anges gardiens veillent sur moi, l’air de rien. Fred et Stéphane sont toujours à l’écoute, toujours attentifs et me le montrent avec une tendresse désarmante. Heureusement que je les ai. Car d’un autre côté, je n’ai que le silence…

Il est 2h30 du matin. Enroulée dans un grand châle, je regarde les étoiles…

Martine Bernier