Archive pour août, 2009

L’Art culinaire et moi…

16 août, 2009

J’ai reçu quelques messages personnels, suite à mon repas de vendredi soir, me demandant comment allaient mes voisins, conviés à venir partager ce grand moment d’anthologie. Heu… à mon avis, ils ne sont pas près de l’oublier.

Au matin,  j’ai appris une nouvelle qui m’a totalement horrifiée: trois de mes convives ont été malades durant la nuit. Trois sur neuf… C’est carrément un génocide! Véro,  elle, n’a pas été affectée par mon Rithon Martinien dont on ne peut pas dire que la principale particularité soit la légèreté.. Elle a tenté par tous les moyens de me consoler. Mais peine perdue, je m’en voulais beaucoup d’avoir manqué occire mes amis!!

Pas rancuniers, mes pauvres survivants ne semblent pas m’en vouloir. En revanche, ils ne sont pas très enthousiastes à l’idée que je leur reprépare un autre repas pour me racheter. J’ai pour consigne d’apprendre la cuisine en vitesse pour leur visite en Suisse.

M.B.

Survivants!

15 août, 2009

Après une journée mouvementée, j’ai donc passé l’heure de vérité: j’ai servi un repas à mes pauvres victimes désignées, membres du Triangle d’Or formé par nos trois maisons, celles de mes voisins et la mienne.

Je me suis appliquée, ai préparé des portions capables de nourrir un régiment d’affamés, sous l’oeil d’Aurore, attentive à ce que je ne me brûle pas ou ne mette le feu à la maison. Mais, avouons-le, la cuisine reste pour moi un univers impitoya-ableuu et très mystérieux. J’ai servi mon Rithon Martinien, recette que le monde entier m’envie (oui, bon, j’exagère peut-être un peu… mais à peine).

Parce que ce sont de vrais amis, tous ont fini leur assiette ou presque. Ils ont du mérite! A l’heure où j’écris ces lignes (bien après minuit…) j’attends avec anxiété de les retrouver demain matin pour être bien sûre qu’aucun d’entre eux n’arbore une couleur verdâtre ou ne souffre de maux d’estomac!

J’ai terminé la soirée comme je les finis toutes depuis une semaine: par une longue conversation téléphonique, douce et sereine, sous les étoiles. Je ne peux m’empêcher de me dire… la limpidité chez un être humain est une qualité essentielle. Dès que le mensonge, la dissimulation entrent en jeu, c’est la personne entière qui perd jusqu’à l’essence d’elle-même.

Comme mon Triangle d’Or, comme mes proches, mon ami sous les étoiles me fait un bien fou. Car ils me ramènent à une réalité douce où je ne suis pas traitée avec cruauté, et où le mensonge continuel ou occasionnel n’existe pas.

Non mais vraiment…

13 août, 2009

Etrange journée. J’avais annoncé au Triangle d’Or que, vendredi soir, ils seraient tous invités chez moi pour une soirée événementielle: je vais leur préparer un repas. Oui. Moâ. Sans l’aide d’un traiteur. C’est un exploit, sachant que je n’ai plus procédé à ce genre d’exercice depuis 16 ans, ayant eu la chance de vivre avec un mari véritable Mozart de la cuisine. Mes anges gardiens ont accepté l’invitation dans un bel élan de confiance.

Ce matin, bref, bien décidée à mettre tous les atouts de mon côté, j’ai dressé la table. Tout était parfait. A un détail près.  Je suis allée demander à Aurore si elle accepterait d’être mon marmiton. Et c’est là que j’ai appris LA nouvelle de la journée: nous étions jeudi et non vendredi. Non mais vraiment… A-t-on idée d’être aussi distraite…

 La journé s’est passée entre cartons, mélancolie, écriture, interview pour la sortie de mon livre sur le FIFAD, et moment tendresse avec Aurore. A 13 ans, le coeur des jeunes filles ressemble à un papillon, sensible et fragile. Il faut en prendre soin… Cela ne change pas beaucoup en vieillissant, soit dit en passant.

Et puis ce soir… un long téléphone en regardant le ciel étoilé. Une étoile filante qui passe là-bas près d’un banc perdu dans la nuit, une autre qui glisse ici, peu après. Une longue conversation ..

Il est minuit. Cette fois, nous sommes vendredi!

M.B.

 

Julos Beaucarne: « Je suis un humain qui marche sur la route… »

12 août, 2009

ammonite66millionsdannes.jpg

Ces derniers jours, je l’ai déjà dit, je me suis reconnectée à l’univers du chanteur et poète Belge Julos Beaucarne, grâce à un proche. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, il est bien davantage qu’un troubadour talentueux. C’est un être hors normes, hors modes, lumineux, chaleureux, malicieux, à la fois original et sage. L’enfermer dans un carcan de mots n’est pas une bonne idée. C’est un être libre… Un drame épouvantable survenu dans sa vie, en 1975, a révélé au monde la dimension humaniste de cet être  si particulier. Sa compagne, Loulou, a été assassinée par un déséquilibré. Sa réaction a été admirable (voir en fin d’article). A la lecture de la lettre qu’il a écrite dans la nuit suivant la disparition de celle qu’il aimait, l’adolescente que j’étais alors a, bouleversée, pris une immense leçon d’humanité. Après avoir réécouté en boucle les chansons de lui que j’ai auprès de moi, et particulièrement « Le Petit Royaume » que j’aime profondément, j’ai décidé de lui écrire, à cet homme particulier que j’admire et que j’aime. Pour lui dire le plaisir que j’ai de le retrouver, lui qui a eu une place importante dans ma vie lorsque j’étais jeune fille, en Belgique. J’ai précisé quelle était ma profession et j’ai ajouté que je serais touchée de pouvoir l’interviewer un jour.Je pensais que cela resterait au stade du rêve…Mais quelques heures après, j’ai eu la douce surprise de recevoir un message en retour me remerciant et me laissant son numéro de téléphone pour que je puisse l’appeler.
Ce que j’ai fait cet après-midi. Nous avons passé ensemble un moment à la fois rempli d’émotion et de rires. Car l’homme a de l’humour! Et quel humour!

- Si vous deviez vous définir, pour les personnes qui n’ont pas eu encore l’occasion de vous découvrir, que diriez-vous?
Mais.. je me donne la mort si je me définis! Ce serait m’étouffer dans des étiquettes…

- Alors, à la place du mot « définir », peut-être préférez-vous « présenter »?
Je m’appelle Julos. Toute ressemblance avec des personnes ayant déjà existé serait fortuite. Je vis à Tourinnes-la-Grosse, en Brabant Wallon, en Belgique (et il me donne l’adresse précise ainsi que la latitude et la longitude du lieu, puis éclate de rire devant ma réaction en disant: « Je ne vous arrange pas avec mes réponses? » De l’autre côté du téléphone, je souris en écrivant à toute vitesse).
Je vis en compagnie d’environ 6 milliards de femmes et d’hommes. J’espère n’avoir oublié personne! Je suis un humain qui marche sur la route. Mon histoire consiste à aller au bout de ce que je suis…

- Quel regard posez-vous sur l’être humain, justement?
Nous sommes tous nés un jour d’une femme, et, tous, nous avons reçu une feuille de route. Nous avons chacun quelque chose d’extraordinaire à faire, mais la société veut nous le faire oublier. Tout le monde, chacun d’entre nous est important, mais on veut nous faire croire que « machin » est plus important que l’autre. Les fameux people, vous savez (prononcez à sa manière: « pople »). Oui, tout le monde est important… On pompe beaucoup d’énergie à s’occuper de choses qui nous détruisent et à s’éloigner de l’essentiel. Chaque fois que l’un d’entre nous fait quelque chose de bien, il enrichit l’Univers dans son entier.

- Un livre de vous va sortir très bientôt…
Oui, il s’appellera « Mon Petit Royaume » et il paraîtra le 9-09-09. Il contiendra tous les textes de mes propres chansons.

- Aujourd’hui, comment se passe votre vie?
Je chante beaucoup… Parfois dans de petites salles, parfois dans des grandes. Je vais là où on me demande.

- Etes-vous un homme heureux?
Heureux.. cela dépend des jours… Ce bouquin a été difficile à réaliser pour moi, car, au fil de mes chansons, je revoyais ma vie, les hauts et les bas de mon existence. Cela m’a fragilisé…

- Lors de la mort tragique de votre compagne, vous avez écrit un texte qui a marqué à jamais ceux qui l’ont lu. Où avez-vous trouvé les ressources, un tel amour pour les autres, une telle humanité, pour pouvoir écrire ces mots dans un moment aussi dur?
J’ai écrit cette lettre dans la nuit qui a suivi l’assassinat de Loulou, sans intention de la publier. J’écris pour moi, toujours, pour retrouver mon chemin, pour savoir dans quelle direction je veux recommencer à marcher… Le lendemain, un ami journaliste est venu me voir et m’a dit que l’on avait écrit que « Julos et Loulou n’étaient pas assez racistes ». C’est là que je me suis dit que j’allais répondre par cette lettre. Pour éviter d’engendrer encore davantage de racisme et de violence… Aujourd’hui, si j’arrive à interpréter les chansons que j’ai écrites à l’époque de la mort de Loulou, je craque encore comme si c’était hier lorsque j’en parle. Heureusement que l’homme est inconscient des dangers qui le guettent…

- Qu’aimeriez-vous que l’on retienne de vous?
(en aparté, je souris en lui demandant: puis-je oser vous demander  de me donner une réponse que je pourrai utiliser… sans longitude ni latitude?
Un éclat de rire me répond:
- Non, non, ne vous inquiétez pas, je ne réponds jamais deux fois la même chose!
- Ouf!
- Pourquoi, vous n’avez pas aimé?
Cette fois, nous éclatons de rire ensemble…)

J’aimerais que les gens retiennent de moi la joie, le rire. Ce que je cherche à trouver, oui… c’est la joie… Ce qui nous rend malades physiquement, c’est le fait que nous ne sommes pas heureux…

- Et… vous êtes souvent malade?
Pas trop, non! Cela m’arrive de temps en temps, parfois assez gravement. Je me souviens de ma tournée en Pologne où j’ai eu une pneumonie. Ce n’était pas facile. Mais le public était tellement formidable…

Certaines interviews sont plus belles que d’autres. Celle-ci a été un cadeau.  

 

Martine Bernier

Site de Julos Beaucarne: http://julosland.skynetblogs.be/
Le livre « Mon Petit Royaume » peut être commandé par l’intermédiaire de ce site.

Lettre Ouverte De Julos Beaucarne

Ma Loulou est partie pour le pays de l’envers du décor, un homme lui a donné neuf coups de poignard dans sa peau douce. C’est la société qui est malade, il nous faut la remettre d’aplomb et d’équerre, par l’amour et la persuasion. C’est l’histoire de mon petit amour à moi arrêté sur le seuil de ses 33 ans. Ne perdons pas courage ni vous ni moi. Je vais continuer ma vie et mes voyages avec ce poids à porter en plus et nos deux chéris qui lui ressemblent. Sans vous commander, je vous demande d’aimer plus que jamais ceux qui vous sont proches. Le monde est une triste boutique, les coeurs purs doivent se mettre ensemble pour l’embellir, il faut reboiser l’âme humaine. Je resterai sur le pont, je resterai un jardinier, je cultiverai mes plantes de langage. A travers mes dires, vous retrouverez ma bien aimée, il n’est de vrai que l’amitié et l’amour. Je suis maintenant très loin au fond du panier des tristesses ; on doit manger chacun, dit-on, un sac de charbon pour aller au paradis. Ah comme j’aimerais qu’il y ait un paradis, comme ce serait doux les retrouvailles… En attendant, à vous autres, mes amis d’ici-bas, face à ce qui m’arrive, je prends la liberté, moi qui ne suis qu’un histrion, qu’un batteur de planches, qu’un comédien qui fait du rêve avec du vent, je prends la liberté de vous écrire pour vous dire ce à quoi je pense aujourd’hui : je pense de toutes mes forces, qu’il faut s’aimer à tort et à travers. Julos Nuit du 2 au 3 février 1975

Les Miens…

11 août, 2009

« Ici, quand tout vous abandonne, on se fabrique une famille… »

Ces mots sont ceux qu’a utilisés Maxime Leforestier pour terminer sa chanson « Mon frère ». Et cette nuit, ils me reviennent dans la tête. J’ai encore eu la preuve, aujourd’hui que, si j’ai très peu de famille, j’ai la chance d’avoir des êtres particuliers autour de moi.

Après une épreuve bien dure, cet après-midi, le Triangle d’Or s’est placé en rangs serrés autour de moi. Fred, Béa, Véro et Stéphane, mes tendres anges gardiens,  se sont mobilisés pour m’entourer et me dire leur écoeurement face à ce qui m’arrive.

De manière surprenante, alors qu’il est à 1000 kilomètres d’ici, Eric a senti lui aussi que j’allais mal, et m’a appelée, fort et fidèle, pour me soutenir. Deux heures plus tard, celui qui est comme mon frère de sang me téléphonait à son tour. Tous me disent la même chose. Et ne sont pas tendres avec celui qui ne mérite décidément pas qu’ils le soient.

Ils font tous partie de ma garde rapprochée… Quelqu’un d’autre les a rejoints, comme je l’ai dit ces derniers jours. Un être qui parsème mes journées d’attentions qui me bouleversent. Chaque soir, depuis plusieurs jours, il m’offre un instant privilégié. De ceux qui font du bien.

Tous ces êtres qui me sont chers ont une particularité: ils sont droits et loyaux. Ont aussi le courage de reconnaitre leurs erreurs lorsqu’ils en font, ne rejettent pas sur d’autres la responsabilité des fautes qu’ils ont pu commettre. Vous n’imaginez pas combien c’est précieux…

M.B. 

Signac: un rêve d’harmonie

10 août, 2009

signac.jpg 

A une période de ma vie qui ressemble à un chaos total, je recherche une chose qui est indispensable à mon équilibre: l’harmonie.

C’est cela qui me ramène vers le peintre Paul Signac (1863-1935), dont je parlais il y a quelques jours avec quelqu’un qui m’est cher.

De lui, on dit qu’il a « épousé la lumière ». Et il a de qui tenir… Jeune homme, il était en admiration devant les oeuvres de Monet, l’un de mes peintres préférés.  Au point de lui écrire pour le supplier d’accepter de voir quelques-unes de ses études. Au début de sa carrière, Signac est impressionniste, très inspiré par le Maître et Armand Guillaumin.

Peu à peu, son style va s’épurer, conservant une influence impressionniste, mais évoluant en parallèle avec le travail de son collègue Seurat. Leurs toiles sont plus nerveuses, plus rythmées que celles de leurs aînés impressionnistes, les couleurs locales y sont modifiées. Ils travaillent par petites touches, en juxtaposant les couleurs.

A 22 ans, face à Seurat et à Pissaro, Signac impose sa place… Son arrivée dans le monde de la peinture n’est pas toujours simple: les impressionnistes, parmi lesquels Manet, ne voient pas d’un très bon oeil l’arrivée de ce jeune homme au style nouveau. Mais les toiles qu’il présente sont déjà magnifiques. Notamment « Les Andelys, la berge », que j’ai pu voir au Musée d’Orsay, un paysage  dans lequel l’eau n’en finit plus de miroiter…

Devenu néo impressionniste (ou pointilliste), Signac rencontrera Van Gogh qu’il respectera autant dans sa dimension d’homme que d’artiste.

Devenu maître dans l’art et la maîtrise du pointillisme, il va signer des oeuvres radieuses. Son ami et homologue Seurat est considéré comme le créateur de cette technique. Pour ma part, je lui préfère Signac dont les marines et les paysages sont d’une lumineuse beauté. Signac, c’est la joie dans la peinture, des mosaïques de couleurs et de la lumière apprivoisée. Il est un peintre majeur, de ceux que je ne me lasse pas de redécouvrir…

Pourquoi diable parle-t-elle de Signac alors qu’aucune actualité ne le met en valeur en ce moment, me direz-vous? Parce qu’il le mérite, tout simplement. Et que, si vous n’avez pas eu l’occasion de vous intéresser à la peinture jusqu’ici, la découvrir en regardant des toiles de Signac est une manière presque ludique d’y pénétrer par une porte qui vous éclaboussera de lumière.

Signac, c’est l’harmonie…

Martine Bernier

Petit Papa Dylan… et la fin d’un week-end…

9 août, 2009

Bob Dylan est un chanteur que j’aime. Oui, je sais, je ne suis pas originale, nous sommes très nombreux dans ce cas. L’avoir vu deux fois sur scène a été un double bonheur. Et puis, aujourd’hui, je découvre sur Internet une nouvelle assez insolite. A 68 ans, cette légende de la musique a décidé de sortir un album de standards de Noël pour à la fin de cette année. Il aurait déjà enregistré quatre morceaux à Santa Monica.

Fascinant… Le génial Monsieur Zimmerman dont certains textes sont étudiés dans les universités américaines, va se plier à la tradition. Avec sa voix éraillée, le résultat sera sûrement particulier.

Dylan fait partie de ma jeunesse, de mon adolescence, de mon âge adulte. Il colle à ma vie… Le retrouver en Père Noël me rend un peu perplexe. J’attends de voir… ou plutôt d’entendre…

Le week-end s’est terminé en douceur. Entre bonheur et déception. Mes deux jours avec Aurore ont été tendres et étranges… Elle est une perle… J’ai fini la journée avec mon bon géant. Nous parlons de l’avenir avec des sanglots dans la voix. La séparation qui s’approche, nous l’appréhendons. Je lui ai glissé au poignet le même bracelet en cuir que celui que je porte et qui me vient d’Ouzbékistan..

Alain continue à me faire mal, très mal…  Comment pourrais-je ne pas en vouloir à celui qui a plongé ma vie dans un océan de chagrin et d’incertitudes et qui a repris la sienne tranquillement, alors qu’il sait… Non seulement il a brisé ma vie, mais en abime plusieurs autres, par ricochet. Et ne semble pas concerné. Ce qui provoque des réactions qui grondent de plus en plus fort. Rien n’est pire que le silence, le mépris, le mensonge…

La nuit est tombée depuis longtemps. La lune est rousse, entourée d’un halo floconneux. Le téléphone sonne dans la soirée. Pour une voix qui me touche profondément. Quelqu’un m’explique qu’il marche seul sur la route, à la recherche d’un réseau téléphonique lui permettant de me parler un peu.  C’est paisible…

M.B.

 

http://www.dailymotion.com/video/x1i30b_bob-dylan-hurricane_music

Le Rithon Martinien et Lui…

8 août, 2009

Ce jour fut un grand jour. Si, si…

A potron minet, Aurore et moi, armées d’un somptueux panier, sommes parties au bourg faire ce que nous appelons pompeusement « nos commissions ». Allez savoir ce qui m’est passé par la tête: j’ai décidé que j’allais me mettre aux fourneaux pour elle. Re si.

A midi, donc, je lui ai concocté le « Rithon Martinien » que le monde entier m’envie. Non, ne me demandez pas la recette: c’est un secret. Cette chose à l’aspect infâme de panade rosâtre est absolument dé-li-cieu-se. C’est en tout cas mon avis que ma fillotte a partagé sans trop oser me contrarier, me lançant des regards un peu désespérés. Très fière de mon exploit (il faut quand même préciser que je n’avais plus touché une casserole depuis 16 ans!!!), j’ai été porter les restes de notre somptueux repas à Véro, escortée de Fillotte en Chef. Les réactions de ma voisine ont été à la hauteur de l’événement. Pour sa récompense (ou son malheur, je sais), j’ai décidé d’inviter toute la bande du Triangle d’Or au grand complet un soir de la semaine prochaine afin de partager mon extraordinaire tambouille martinienne. Vive moâ. Hum. Excusez-moi, la gloire me monte un peu à la tête…

La journée a été riche, fertile en émotions. Et pourtant… D’un côté, j’attendais les sms promis par Alain. Saviez-vous que l’Homme Invisible avait un homologue en matière de SMS? Si si. Le SMS invisible, c’est lui qui l’a inventé….

Seulement voilà, quelqu’un a décidé qu’il allait me prouver que tous les hommes ne ressemblaient pas à celui auquel je tiens.  Ce matin, au lever du jour, je recevais un cadeau sur facebook, de la part de mon complice qui partait en vacances. Une mélodie divine. Le jour avançait doucement lorsque j’ai reçu un premier message de sa part, puis un deuxième, un troisième… jusqu’à cinq. Incroyable mais vrai. Un homme qui me dit qu’il fera certaines choses et qui le fait! Mince… en dehors d’Eric et des hommes du Triangle, j’avais oublié que cela existait…

J’étais avec ma fillotte unique et préférée chez Stéphane et Véro, dans la soirée, lorsque mon portable a sonné. Ou plutôt a sussuré, puisque je l’ai prié de me jouer une mélodie classique que j’aime et qu’il massacre allègrement à chaque appel.

J’ai décroché. Et j’ai découvert pour la première fois la voix de Dominique. Comment dire… Imaginez une soirée d’hiver, froide, un coin du feu dans un grande maison confortable, du café chaud dans une vieille cafetière (italienne, la cafetière…) Vous êtes assis près de l’âtre, tout seul, lorsque quelqu’un entre et vient s’asseoir à côté de vous. Vous lui avez parlé quelques fois auparavant, mais vous ne l’aviez jamais vu. Seulement… vous êtes heureux qu’il soit là. Simplement bien. Vous lui offrez un café et vous laissez s’écouler le temps. En devisant, en refaisant le monde, en remettant les choses à leur place, tout simplement. Dom, c’est cela.  Je le disais hier: il construit là où d’autres brisent, rassure là où d’autres déçoivent. Tout est simple…

Joli cadeau, décidément…

 

Martine Bernier

 

Filleule, fillotte, Forest Gump, Verlaine, Rimbaud et amis

7 août, 2009

Après une nuit quasi toute blanche, je me suis réveillée hier matin très fatiguée. Mais l’heure n’était pas au farniente: ma petite filleule, Marylou, m’annonçait sa visite, la deuxième de la semaine, avec sa maman. Nous profitons de nous  voir un peu… cela faisait très, très longtemps que nous n’avions pas pu nous retrouver.

Cette petite fille pleine de charme et de gentillesse m’a apporté un cadeau qui m’a touchée: un galet sur lequel elle a écrit des mots d’amour, assorti d’une petite feuille de papier sur laquelle elle a écrit des mots tendres, eux aussi. J’ai passé avec elle et sa maman un joli moment de complicité…

La journée était consacrée à mes petites nanas… Car en fin d’après-midi, il avait été  convenu avec Fred et Béa que je recevrais dans mon auguste demeure leur fille Aurore, jusqu’à dimanche. Comme j’ai déjà une filleule et qu’Aurore a déjà une marraine, nous avons décidé qu’il fallait créer quelque chose de spécial, à notre usage exclusif. J’ai donc décidé qu’Aurore serait ma « fillotte ». Il n’y a pas de raisons! Après une visite à Véro qui est toujours sous suivi médical pour un souci de santé dont elle se serait bien passé, Stéphane est venu nous retrouver à la maison pour que nous puissions visionner ensemble le film mythique: « Forest Gump ». Merveilleux Tom Hanks… je ne me lasse pas de la subtilité et la justesse de son jeu…

Pendant la diffusion du film, j’ai eu un très longue conversation sur MSN avec mon complice Dom, qui part en vacances demain matin, tôt. Il est droit et pur. Construit là où d’autres brisent…

Suite à la diffusion, hier, d’un film sur Rimbaud et Verlaine, dans lequel Di Caprio campait un merveilleux Rimbaud, le destin de ces deux poètes maudits m’a poursuivie. Nous en avons parlé, avec Aurore, j’ai sorti mes livres… Comme les rapports entre les êtres sont complexes… J’en ai un exemple sous le nez.

La nuit est largement tombée. Il est plus d’une heure du matin. J’écris en essayant de me faire discrète pour ne pas déranger Aurore, dans la chambre d’à côté. 

Le premier visiteur du blog, demain matin, sera sur le point de prendre la route du Limousin.  Une pensée pour lui…

Martine Bernier

Parce que c’est lui, parce que c’est moi…

6 août, 2009

Tout le monde connaît la célèbre phrase de Montaigne, qu’il utilisa pour évoquer l’amitié magnifique qui le lia à Etienne de la Boétie avant que celui ne décède: « Parce que c’était lui, parce que c’était moi… »

Cette phrase, quelqu’un l’a utilisée ce soir, pour parler du sentiment qui est en train de naître entre nous. Un homme plein de douceur et de gentillesse, arrivé dans ma vie il y a une semaine environ, comme une météorite, lui disais-je ce soir, et ne cessant, depuis, de m’offrir des monceaux de tendresse et d’intelligence. Quelque chose de surprenant, à l’image de ce qu’est ma vie. Mais ce qui me fascine sans doute le plus, c’est de retrouver en lui certaines de mes propres réactions, certains traits de mon caractère. Contrairement à bien d’autres hommes, Dom parle, exprime ce qu’il ressent, est très généreux de lui-même. Et cite Montaigne pour saluer le cadeau d’amitié que nous fait la vie.

J’ai la chance infinie d’avoir des amis sûrs, solides, que j’aime profondément. A commencer par celui qui est mon ex mari, par mes amis de Suisse dont le dévouement est indescriptible, par mes Anges Gardiens du Triangle d’Or. Et, aujourd’hui, par un grand bonhomme sensible, possédant un très joli talent d’aquarelliste, le même amour que moi pour des auteurs compositeurs dont beaucoup ont été oubliés, un regard humaniste sur le monde et… qui m’a dit avoir eu son attention attirée par ma bouille ronde et ma coiffure de bobtail avant de découvrir Ecriplume! Je ne lui en veux pas, notez: j’adore les bobtails!

Une heure du matin et je ne dors toujours pas… Mon coeur attend…

Cet après-midi, j’ai retrouvé celui auquel je tiens, après des semaines d’absence. Non, je n’en parlerai pas. Nous n’avons même pas évoqué les choses à faire avant le déménagement. Ce sera pour la semaine prochaine. J’ai juste retrouvé la chaleur de ses bras, le goût de sa peau. Et son regard, ses mots qui me disent qu’il n’est pas heureux. On a beau faire, on a beau me dire…. il sait la place qu’il a dans ma vie. Personne n’y peut rien. Et naïfs sont ceux qui pensent que cela peut finir… Là aussi c’est… « parce que c’est lui, parce que c’est moi…. »

 

Martine Bernier

123