Archive pour septembre, 2009

Mon Scott…

30 septembre, 2009

Depuis ma visite chez le vétérinaire où j’avais appris que ma chienne, Scotty avait sans doute une tumeur au cerveau, j’ai vu jour après jour son état se dégrader.
Je devais la mener aujourd’hui chez un vétérinaire neurologue qui avait accepté de l’examiner.
Je suis ressortie sans elle… Je ne la récupérerai que jeudi soir après qu’elle ait subi de nouvelles analyses et une narcose permettant un examen de son cerveau.
Mais elle va mal. Elle si délurée, si indépendante, si « terrier » dans l’âme, elle est devenue toute fragile. Elle me fait comprendre combien elle a besoin de moi, se hisse sur mon lit la nuit alors qu’elle n’a jamais approché ma chambre, se réfugie dans mes bras dès qu’elle le peut, elle qui déteste être touchée, portée.
L’examen du neurologue, ce matin, a été mauvais. Elle ne cesse de tomber, n’a plus de réflexes corrects, semble avoir vieilli de dix ans au cours de ces dernier mois.
Et malgré tout, elle est adorable avec tout le monde, se rend attachante dans ce cabinet vétérinaire qu’elle ne connaît pas, où elle va devoir passer la nuit loin de moi, dans une cage.

Je sais, les vétérinaires m’y préparent, je vais devoir me résoudre à la faire endormir.
C’est simplement insupportable.
Elle ne semble pas souffrir, mais elle est désorientée, déséquilibrée.

Ce soir, l’appartement me paraît tellement vide sans elle…
Elle mettait ses pas dans les miens, ne me lâchait pas d’une semelle ces dernières semaines, comme consciente que je traverse des événements très, très durs.
Je lui ai parlé, je l’ai gardée auprès de moi jusque dans les moments les plus difficiles.
Je lui ai mis des paniers en mousse un peu partout dans l’appartement, pour qu’elle se sente bien où qu’elle soit, pour qu’elle n’ait pas d’efforts à faire quand elle est trop fatiguée.

Un chien, un compagnon aussi fidèle, ne devrait jamais mourir.
Il devrait toujours pouvoir rester là, nous accompagner. Nous devrions toujours pouvoir le protéger, comme nous devrions pouvoir le faire avec un enfant.
Mais on ne peut vraiment protéger ni les uns ni les autres de rien.

L’appartement est vide sans elle… à chaque instant, j’ai l’impression qu’elle va arriver, venir me chercher pour me réclamer un os, un câlin ou une balade.
Ne pas l’avoir près de moi, surtout maintenant, est infernal.
Petite boule de poils noirs à la frimousse de clown, tu as pris une place énorme dans ma vie…

Martine Bernier

L’Homme de l’eau…

29 septembre, 2009

L’Homme de l’Eau m’a appelée aujourd’hui pour la première fois.
Il habite dans cette Bretagne que j’aime tant, et navigue dès qu’il le peut, pour trouver la paix.
Il a le regard bleu et un caractère à lui, libre, axé sur son amour de la vie.
Lorsqu’il m’a appelée, il promenait sa chienne dans la pinède.
Tout à coup, j’ai entendu derrière sa voix un bruit très caractéristique.
La mer… L’Atlantique.
Cet Atlantique qui me chavire le coeur…
Quand il a compris que cela me touchait, il m’a dit:
« Attend…. »
Et il a tourné son téléphone vers la mer.
Il ne le sait pas, mais j’avais les larmes aux yeux en entendant les vagues.
Cet endroit dont il me dit qu’il n’est pas toujours très bien fréquenté, c’est ma terre.
Je ne sais pas pourquoi, mais c’est ainsi.
Et lui, que je connais si mal, par le geste qu’il a eu, il m’a insufflé un souffle de ce vent que j’aime tant.

Alain m’a tellement blessée, se comporte de façon tellement détestable, que je devrais rejeter en bloc tout ce qui vient de lui.
Mais il n’a pas réussi à me dégoûter de ce lieu où, pour la première fois de ma vie, je me suis vraiment senti chez moi.
Parce que j’aime les gens qui y vivent, mon Triangle d’Or en particulier, parce que cette terre me nourrit de ses ondes, de sa force, de la beauté de ses paysages.

L’Homme de l’Eau ne sait rien de moi, pas plus que je ne sais quoi que ce soit ou presque de lui.
Simplement, j’aime bien aller m’asseoir à ses côtés, virtuellement, pour écouter le vent.
Comme j’aime regarder les étoiles à travers le regard de mon Visiteur du Soir.
Quand le temps nous laisse souffler, quand nous ne sommes pas dévorés par nos responsabilités et nos tâches quotidiennes, j’aime retrouver auprès d’eux, la toute simple douceur de vivre…

Martine Bernier

Willy Donni

29 septembre, 2009

Facebook réserve parfois des surprises.
Un jour, il y a peu de temps, je suis entrée en contact avec un homme dont j’ai découvert très vite qu’il était musicien et Belge. Un guitariste de jazz et de blues: Willy Donni.
Depuis, nous parlons un peu, de temps en temps, et il me fait découvrir son blog (malheureusement en néérlandais, ce qui handicape les visiteurs francophones venus d’autres pays) les vidéos qui le concernent, sur youtube, et… sa musique.

Avec son trio, il pratique un jazz envoûtant, où le saxo, la guitare et la contrebasse se marient pour une union parfaite.
Si vous allez sur youtube, vous trouverez plusieurs vidéos de leur musique: un régal…
Willy est un excellent guitariste
Nos conversations commencent toujours par le même rituel:
« Bonjour, Martine Bernier »
« Bonjour, Willy Donni »

La semaine dernière, il me disait: « Je suis en train d’écouter Django… »
J’ai pensé que je devrais le mettre en contact avec mon Visiteur des Etoiles, grand amoureux de jazz et de bonne musique.
Oui, facebook, réserve parfois de belles surprises.
Trois en deux mois, pour moi, c’est étonnant.

http://blog.seniorennet.be/cowboy/

Martine Bernier

L’âne aux pièces d’or

27 septembre, 2009

Lorsque j’étais enfant, c’est-à-dire au temps où les ptérodactyles voletaient gracieusement dans nos cieux dégagés, mes parents nous emmenaient de temps en temps, mes frères et moi, dans un parc d’attraction, en Belgique où nous habitions à l’époque. Fascinée, j’y regardais les ballets des eaux dansantes et leurs jeux de lumière, je caressais les animaux, je riais devant les poubelles en forme de grands bonshommes qui avalaient nos papiers gras en remerciant poliment d’une voix caverneuse.
Mais surtout, surtout, il y avait LUI.
Lui, c’était un âne grandeur nature qui trônait dans le jardin du parc.
Tout le monde l’appelait Martin. Moi, je ne l’appelais pas: il ne s’était pas présenté.
Mon père glissait une pièce de monnaie dans une fente, et l’animal braillait de toutes ses forces, levait la queue et déféquait des pièces d’or.
En chocolat, mais bon, des pièces d’or quand même.

Dans ma  tête de petite nana de trois ou quatre ans, j’étais absolument convaincue que, pour gagner sa vie, il suffisait donc d’investir dans l’achat de l’une de ces braves bêtes, de la poser dans le jardin et de lui donner de temps en temps une piécette pour alimenter le trésor familial. J’étais dans un trip Fifi Brindacier où les ânes font des pièces d’or, où les hommes sont des chevaliers fiables et aimants incapables de trahison, où les enfants sont tous heureux et en bonne santé, où les humains et les animaux ne vieillissent pas et ne meurent jamais. J’ai eu l’occasion depuis de découvrir, surtout ces derniers mois, que regarder la vie par le filtre des yeux de l’enfance n’a strictement rien à voir avec la réalité d’adulte. Il m’arrive de me dire que je retournerais bien me réfugier dans la préhistoire…

Martine Bernier

Le cadeau

26 septembre, 2009

En rentrant ce soir, j’ai reçu un cadeau. Un cadeau magnifique.

Aurore, depuis ce matin, était très mystérieuse. Elle disait me préparer une surprise. Et je la voyais, grâce à nos webcams, réfléchir, calculer, pousser de petits gloussements de satisfaction. J’ai dû m’absenter, et lorsque je suis revenue, un pavé, sur mon écran, m’indiquait qu’elle souhaitait me transférer un fichier. Il était plutôt lourd, le chargement a été long. Lorsqu’il est arrivé à bon port, je l’ai ouvert. Il s’agissait un fichier power point. Ma fillotte a raconté toute mon histoire vécue à St Molf. Mon arrivée, mon bonheur, la trahison d’Alain, la souffrance qu’il a engendrée, et, jour après jour, la construction de cette amitié profonde qui m’unit à mon Triangle d’Or, la relation très particulière qu’Aurore et moi avons développée, tout ce qui fait que nous vivons ce que nous vivons ensemble. J’ai été littéralement bouleversée. Autant de sensibilité, de prévenance et d’amour chez une jeune fille d’à peine 14 ans (bientôt!!), est un cadeau du ciel. Elle n’avait pas l’air de me croire quand je lui disais que je suis plus qu’émue par son cadeau… M’enfin….

Le même soir, tout contents, Véro et Steph sont venus me rejoindre sur Skype. Et leur micro a fait des siennes, nous n’avons pratiquement pas pu nous parler. C’est frustrant!! Mais dans moins de trois semaines, nous serons réunis pour cinq jours. Comme ce sera bon de pouvoir les serrer tous dans mes bras… Qui a dit « loin des yeux loin du coeur »?! C’est faux. On peut aimer profondément en étant séparés.

 

Martine Bernier

 

Déjà demain…

25 septembre, 2009

Rentrée dans la nuit, j’ai à peine le temps de respirer que l’on est déjà demain…

Déjà demain… Je remplis tellement mes journées que je ne les vois plus passer. Et pourtant, je n’arrive pas à faire tout ce que je devrais faire. Et je recommence à ne plus habiter le temps, happée par des responsabilités, des urgences, une montagne de travail… Il faut être à trois endroits à la fois, faire des choses au-dessus de mes forces, assumer des tâches d’homme (ah, la phrase de Dom, en fin de journée: « visiblement, monter un meuble, ce n’est pas fait pour les femmes. »)

Je n’ai plus le temps de me poser pour réfléchir, pour prendre les décisions essentielles, pour mesurer le ressenti face aux situations que je rencontre. Dévorée par mille choses, importantes, graves, quotidiennes.

Je me souviens, dans ma maison de là-bas, le rythme était très différent. Je vivais au rythme du vent… j’avais le temps de prendre le temps, de respirer, de rêver… Aujourd’hui, j’existe différemment. Mes amis, les gens que j’aime ici sont autant de présences limpides et fortes autour de moi. Mon Triangle d’Or me manque pourtant. Beaucoup. Comme le vent de ma Terre de Sel, les orages de bord de mer que Stéphane a envie d’aller voir avec moi, comme la pluie battante qui ressemble à la mousson près de la mer, comme les fous rires de Véro, la tendresse de Fred, l’humour de Béa, la rayonnance d’Aurore, les jeux de mes trois ouistitis… Comme…

Dire ce qui me manque de là-bas ne dévalorise en rien ce que j’aime ici. Simplement, ma vie est coupée en deux. Et je n’ai pas encore trouvé la clé pour le supporter. Mais je dois me poser… il est déjà demain…

 

Martine Bernier

La loi de Murphy

24 septembre, 2009

Tout le monde connaît la Loi de Murphy, aussi appelée ‘Loi de l’emmerdement maximal ».
Si.
Ce n’est pas poli, mais c’est comme cela.
Ce principe veut que tout ce qui peut mal tourner finira immanquablement par mal tourner.
Et c’est très sérieux: c’est un ingénieur qui l’a dit.
Monsieur Edouard Murphy.
Il a trouvé son concept plutôt par hasard…
En 1949, il avait été engagé pour un projet de recherche dans l’US Air Force. Il s’agissait de mesurer la force d’accélération qu’un être humain peut supporter.
Il a donc attrapé Monsieur Stapp, volontaire vert de frousse, l’a saucissonné sur un chariot placé sur un rail et… et?
Et ce brave Edouard a réalisé, avec son assistant, qu’ils avaient branché les capteurs à l’envers.
C’est ballot.
Très fâché contre le dit assistant, il aurait lancé: « Si ce gars a l’occasion de faire une erreur, il ne la rate pas! »
Et voilà: ainsi est née la loi de Murphy.
Donc, lorsque vous vous engagez dans un escalier et que la minuterie s’éteint au milieu, lorsque vos lacets cassent alors que vous êtes hyper pressé, lorsque votre tartine tombe, côté beurré par terre… ayez une pensée émue et reconnaissante pour Edouard Murphy qui vous classe dans la catégorie des victimes de sa loi. Cela ne vous consolera pas. Mais au moins vous serez-vous instruits.

M.B.

L’oxymore

23 septembre, 2009

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Difficile d’écrire, cette nuit.
J’essaye de fixer mon attention sur des choses douces et calmes, mais les mille et un événements de la journée se bousculent dans ma tête et arrivent en pagaille devant mes yeux.
Connaissez-vous le tableau de Magritte: « L’Empire des lumières »?
Beaucoup de gens passent devant, le trouvent beau, sans réaliser qu’il a été créé sur une formidable incohérence: il y fait jour dans le ciel, tandis que le paysage, la maison, sont plongés dans les ténèbres. Il en existe une vingtaine de versions. Toutes belles. Toutes folles.
Ma vie est ainsi. Jour et nuit se mélangent. Je vis sur un fil étrange, essayant de tenir le cap et de faire tout ce que j’ai à faire.
Ma vie est un oxymore.

Je me souviens de cette histoire qui me vient de mon enfance:

Midi , l’heure du crime…
Un jeune vieillard assis-debout sur une pierre en bois lisait son journal plié en quatre dans sa poche à la lueur d’une bougie éteinte .
Le tonnerre grondait en silence et les éclairs brillaient sombres dans la nuit claire.
Il monta quatre à quatre les trois marches qui descendaient au grenier et vit par le trou de la serrure bouchée un nègre blanc qui déterrait un mort pour le manger vivant .
N’écoutant que son courage de pleutre mal léché , il sortit son épée de fils de fer barbelés et leur coupa la tête au ras des pieds.

Un oxymore…
Finalement, l’être humain, la vie elle-même sont des oxymores: une chose et son contraire.

Kaléïdoscope d’une journée étrange

22 septembre, 2009

Se lever après trois heures de sommeil (ces insomnies… ), c’est toujours un peu dur. Surtout lorsque qu’elles plânent sur vos nuits depuis des mois. Mais pas le choix: la journée qui m’attendait ce matin était chargée.

Quatre grosses interviews à la file pour la brochure sur laquelle je travaille. Tous mes interlocuteurs sont touchants, intéressants, drôles. L’un des entretiens commence tout à fait normalement et finit en conversation complice avec un interlocuteur qui s’en va en me disant qu’il veut absolument me revoir. Rien ne vaut le face à face, décidément…

Je garde mon chien auprès de moi. Pas question de l’abandonner alors qu’elle va mal. Je la regarde… je pense à cete tumeur qui grandit peut-être près de son cerveau. C’est inconcevable. Tout le monde accepte sa présence discrète. J’interview, j’écoute et j’écris, j’écris, j’écris…. De retour chez moi, encore du travail. Mais je dois repartir là où quelqu’un m’attend car elle n’a que ma seule présence. Quand je rentre, j’ai plusieurs surprises. Deux messages très touchants sur ecriplume. Est-il possible que j’arrive réellement à apporter des éléments positifs à d’autres alors que je marche sur du sable mouvant? C’est doux…

Et puis, Véro et Stéphane me rejoignent. Skype est gentil ce soir, il consent à ne pas buguer. Véro est toute joyeuse. Et mon  bon géant est comme moi, tout heureux de pouvoir parler un peu. Dans moins d’un mois, je serai près d’eux.

Aurore est là, elle aussi, toujours aussi fraîche, aussi pétillante… Seuls me manquent Fred et Béa…

Mon visiteur des étoiles, revenu depuis deux jours, toujours aussi indomptable et attachant. Nous nous parlons longuement par téléphone où je lui explique les préceptes de l’astrologie karmique. Nous avons toujours des conversations suprenantes. Il me touche, ce grand bonhomme cartésien comme personne.

Sonia, ma nounou de charme, s’inquiète de savoir que je n’ai à nouveau pas prévu de repas de midi pendant mes journées de travail  à l’extérieur. Je ne suis décidément pas douée pour le quotidien! Elle décide de venir me rendre visite demain, sur mon lieu de travail, avec une salade de riz. Mais, comment fait-on pour remercier quelqu’un qui passe son temps à adoucir votre vie? Au même titre qu’Eric, elle donne sans compter…

Ce soir, un passant habitant la Bretagne me dit que je ressemble à Juliette Gréco et que c’est un compliment. J’aurais pu tomber plus mal: j’admire son esprit…

Et puis je reçois un mail… L’ami de mon ami. J’aime quand il m’écrit. Lui aussi, c’est un cadeau. Il sera là à l’aéroport de Nantes quand mon avion m’y déposera.

Aujourd’hui, j’ai vu un bébé pleurer en criant un peu pour la première fois de sa vie, me dit-on.  Un bébé pleure-t-il de chagrin?  C’est une chose qui m’interpelle. Tout le monde dit qu’ils ne pleurent que lorsqu’ils ont faim, soif etc. Mais qui nous dit qu’ils ne ressentent pas un véritable chagrin? Un ami me parle, celui-là même qui m’a subtilisé mon téléphone pendant un moment d’inattention pour adresser un message lapidaire à quelqu’un qui, me dit-il, mérite bien plus que cela. Il regarde mes cernes et me dit que si je n’arrive pas à me reposer, je vais m’écrouler. On doit dire la même chose à la Tour de Pise depuis des décennies.

La vie me mange. Toutes les heures de cette journée sont occupées, dévorées. C’est à nouveau le soir, la nuit. Je repars à la rencontre de mes insomnies. La nuit est un royaume sur lequel je ne règne plus en ce moment. J’en explore les heures en me demandant si un jour elle et moi arriverons à nouveau à nous entendre. . . Scotty dort. Je veille sur son sommeil. J’ai l’impression de veiller sur le sommeil du monde, lors de mes nuits de veille. Je pense à chaque être que j’aime. Ils sont nombreux.  En Suisse, en Belgique et en France.

Martine Bernier

 

Mon père

21 septembre, 2009

Ma vie a été très dure, souvent. Une espèce de torrent allant se fracasser contre les rochers et repartant pour se briser encore un peu plus loin… à l’infini. Mais j’ai eu une chance dont j’ai une conscience profonde depuis toujours. J’ai eu un père dont j’ai été et dont je suis toujours très fière. Je ne l’ai connu que neuf ans. Mais ce que j’ai pu ensuite apprendre de sa vie et de sa personnalité m’a permis de me construire telle que je suis devenue.

Je ne l’idéalise pas. Il était fragile par certains côtés. Mais il allait surtout au bout des choses avec courage, quitte à le vivre parfois difficilement. Il n’a jamais été lâche, a toujours été droit était un « vrai gentil », selon l’expression de quelqu’un que j’aime beaucoup. Etre fière de son père, savoir que l’on a vraiment compté pour lui, se rendre compte qu’il a tout fait pour être présent lorsqu’il le fallait donne de la force pour la vie. J’aime bien l’idée qu’il vit encore aujourd’hui aux yeux de ceux qui me lisent et qui ne l’ont pas connu.
Il s’appelait Paul.
Le premier homme de ma vie était un homme bien, qui m’a beaucoup aimée.
C’est une chance que tous les enfants n’ont pas.

M.B.

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