Degas volé, journalistes enlevés…. et pas de voeux, ou alors « différents »
31 décembre, 2009Courage…
Dans quelques heures, nous en aurons fini avec ces fêtes qui brisent un peu plus ceux qui sont déjà cassés.
Il va falloir, maintenant, supporter la période des voeux.
Bien aussi, ça, tiens…
L’an dernier, comme tout le monde, j’en ai reçu, beaucoup.
Quand je vois ce qu’est devenu ma vie, je préférerais, cette fois, que l’on s’abstienne.
Pas de voeux, pas de paroles, des actes, des prises de conscience, je préfère…
Pour ma part, j’ai quatre souhaits, trois désirs.
Le premier est pour Alexandre, pour qu’il reprenne la vie insouciante d’un adolescent de son âge.
Le deuxième est pour tous ces hommes et ces femmes qui risquent leur vie, en Iran et ailleurs, pour faire entendre leur voix.
Mon troisième voeu enfin… Je souhaite que ceux qui ont verrouillé leur conscience lorsqu’ils ont brisé des vies les voient se rouvrir, même contre leur gré. Que leur cocon d’orgueil ne les protègent plus et qu’ils réalisent la gravité de leurs actes au point de vouloir réparer.
Le dernier… je l’emprunte à quelqu’un que j’aime bien qui écrivait ce matin: « Je vous souhaite l’IMPOSSIBLE. Pour le reste, vous vous débrouillerez très bien tout seuls »
Je ne peux m’empêcher, pour terminer ce dernier texte de l’année, de relater une nouvelle tombée aujourd’hui, qui me met dans l’état que l’on peut imaginer.
Voici quelques semaines, sur Ecriplume, je parlais d’une toile de Degas que j’aime beaucoup: L’Orchestre de l’Opéra.
Une autre toile, les « Choristes » un pastel propriété du Musée d’Orsay, a été volée ce 31 décembre au musée Cantini, à Marseille.
Dans un premier temps, les journaux avaient annoncé par erreur la disparitions de « L’Orchestre de l’Opéra ».
Le tableau, de petit format, était vissé au mur et non simplement accroché Aucune trace d’effraction n’a été constatée.
Une fois encore un acte complètement révoltant…
J’espère que le musée était équipé de caméras de de surveillance, et que le tableau réapparaîtra.
La Brigade du banditisme de police judiciaire s’est vue confier l’affaire, selon le Nouvel Observateur.
Mais il faut vraiment que l’on m’explique comment quelqu’un a pu avoir le loisir de commettre son larcin sans être dérangé, connaissant l’importance de ce tableau.. Un Degas…
Les éternelles questions vont être posées: quelles étaient les mesures de surveillance?
Et les musées ne possédant pas un système de sécurité performant ne pourraient-ils pas renoncer à emprunter des toiles aux grands musées, mettant ainsi les oeuvres en danger?
Aujourd’hui, cette merveille enlevée… c’est une blessure pour tous les amoureux de la peinture.
Enfin, cette nouvelle tombée en fin d’après-midi: deux journalistes français, semble-t-il une équipe de France 3, ont été enlevés avec leur chauffeur et leur interprète à Kaboul, en Afghanistan, ce jeudi. Les journalistes qui partent dans les zones dangereuses de la planète n’y vont pas pour se faire remarquer ou pour faire du tourisme. Ils font leur métier, comme c’est le cas pour le personnel des associations humanitaires.
En principe, leurs professions les rendent intouchables.
Visiblement, certains ne comprennent toujours pas ce principe.
Comme j’imagine tous les journalistes du monde, en ce moment, je pense à nos deux confrères, et j’espère que la machine politique s’est déjà déclenchée pour accélérer leur libération…
Martine Bernier