Archive pour janvier, 2010

Le Pavillon Elysée Lenôtre

31 janvier, 2010

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Le Pavillon Elysée Lenôtre ne se présente plus, précédé d’une réputation internationale.
Et pourtant, le découvrir ou le redécouvrir est un plaisir… alors pourquoi ne pas le dire?

C’est un endroit raffiné, chargé d’Histoire et pour cause: il a été créé en 1900 pour l’exposition universelle, face au Grand Palais.
Raison pour laquelle l’architecture du Pavillon, à Paris, mérite à elle seule le déplacement.
Lieu réputé, chic et design, remis au goût du jour en 2003, il est voué aux plaisirs et à l’Art de la table.
Ce lieu particulier situé au bas des Champs-Elysées dans un écrin de verdure et de calme, accueille une Ecole de Cuisine et Pâtisserie ouverte aux adultes comme aux enfants, un Café Lenôtre, un comptoir culinaire et des salons de réception…

Voilà pour la partie officielle.

De manière plus pratique, l’expérience d’un repas chez Lenôtre est un petit bonheur.
Dès l’entrée, les clients sont accueillis. Et la qualité du service ne faiblit pas une fois entrés dans la salle.
Les verrières rendent l’endroit très clair, l’ambiances est paisible, le personnel prévenant.
Quant à la cuisine, elle est à la hauteur de la réputation de cet établissement qui se targue d’être, depuis près de 50 ans, le partenaire des plus belles fêtes parisiennes.
La carte est inventive, originale, les plats délicieux, magnifiquement présentés…

Lorsque nous y étions, alors que Jean-Pierre Coffe venait de nous quitter, le maître d’hôtel a tenu à nous faire goûter la spécialité de la maison: les macarons glacés.
Une gourmandise fine et parfaitement réalisée, à la hauteur de la réputation de la maison…

En résumé, le Pavillon cumule les atouts: un site idéal au coeur de l’avenue la plus prisée du monde, un petit bijou d’architecture, un service parfait et, surtout… des artistes en cuisine.

Martine Bernier

Café Lenôtre – Comptoir – Ecole – Salons de réceptions
10 avenue des Champs Elysées – 75008 PARIS
N° tél : 01 42 65 85 10

Hier, aujourd’hui et demain

30 janvier, 2010

J’ai reçu un texte, de quelqu’un qui m’est cher, texte que je reproduis ici…

Hier – Aujourd’hui – Demain

Il y a, dans chaque semaine, deux jours pour lesquels on ne devrait pas se tracasser, deux jours qui devraient être exempts de la crainte et de l’appréhension.
L’un de ces jours est « Hier », avec ses erreurs et ses soucis, ses fautes et ses bévues, ses maux et ses peines.
Hier s’échappe à jamais de nos mains.
Tout l’or du monde ne peut faire revivre Hier.
Nous ne pouvons défaire un seul des actes posés, nous ne pouvons retirer une seule des paroles prononcées.
Hier n’est plus.

L’autre jour qui ne devrait par nous inquiéter est « Demain », avec ses misères possibles, ses fardeaux, ses larges espérances et ses pauvres accomplissements.
Demain est aussi hors de notre portée.
Demain, le soleil se lèvera dans toute sa splendeur ou derrière un écran de nuages, mais il se lèvera.
Jusqu’à cet instant, nous n’avons pas de prise sur Demain, parce qu’il est encore à venir.

Il ne reste qu’un jour, « Aujourd’hui ».
Tout homme peut livrer les combats d’un seul jour.
C’est seulement lorsque vous et moi ajoutons les fardeaux de ces redoutables éternités « Hier et Demain » que nous sommes vaincus.
Ce ne sont pas les épreuves d’un jour qui rendent les hommes fous, c’est le remords ou la rancoeur d’un incident qui est arrivé Hier et la crainte de ce que Demain peut apporter.

Vivons un seul jour à la fois…

Celui qui m’a envoyé ce texte me dit ignorer son origine, mais m’explique que beaucoup de personnes s’en servent tous les jours…

Martine Bernier

Insolite: Hugo Boss et les nazis, une grosse cicatrice pour l’entreprise…

29 janvier, 2010

Ce matin, mon Mogwaï et moi avons été les premiers à sortir de la résidence.
Il avait neigé dans la nuit et aucune trace ne s’était imprimée sur cette couverture blanche toute fraîche.
Je regardais a marque de mes pas, accompagné d’un fouillis de petites traces de pattes d’un petit chien heureux, courant dans tous les sens.
Pomme a joué comme un enfant, se roulant dans la neige à n’en plus finir.
Par moment, je ne distinguais plus qu’un bout de queue dans les trous de neige, avant de retrouver mon spécimen s’ébrouant en jappant.
Je suis sortie avec un chiot, je suis rentrée avec une boule de neige…

Tout en marchant le long de la rivière, j’ai réfléchi à une multitude de choses.

Outre les sujets trop personnels pour être exposés ici, j’ai repensé à quelque chose que j’ai lu, en me disant que je n’avais pas envie de laisser cela en friches.
Je suis tombée sur un article, cette semaine, introduisant une série d’informations parfaitement inutiles, mais qui, placées dans une conversation, font toujours leur petit effet.
Incapable de résister, j’ai eu envie de reprendre chacune d’elles et de les décortiquer un peu pour en savoir davantage.

Vous connaissez tous les vêtements ou les parfums Hugo Boss. Peut-être même en portez-vous.
Et peut-être aussi savez-vous que, en 1997, le Washington Post a lancé une véritable bombe concernant ce créateur en révélant son passé plus que troublant.
En janvier 1924, il avait établi son atelier, modeste à l’époque, à Wurtemberg, près de Stuttgart, en Allemagne.
Employant 33 personnes, il produit alors des coupes-vent, des chemises d’homme, des vestes en cuir etc, et résiste comme il peut à la grande crise économique de l’époque.

En 1931, il adhère au NSDAP, aussi appelé « Parti Nazi ». En dehors de cette adhésion, il n’aura pas d’activité politique.
Ce qui a choqué le monde avec la révélation du Washington Post, c’est que, de 1933 à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la société Hugo Boss a participé à la confection des uniformes militaires du Troisième Reich, (notamment ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht, précise Wikipedia).
Comme il fallait produire, elle a eu recours, toujours selon Wikipedia et différents journaux, « à de la main-d’œuvre de travailleurs forcés, français et polonais pour la plupart, ainsi qu’à des déportés en camps de concentration. L’entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en 1944. »

Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss a été puni.
Il a été déclaré « opportuniste du Troisième Reich », a dû payer une lourde amende, pour l’époque, de 80 000 marks et a été privé de ses droits civiques.
Lorsqu’il est mort en 1948, sa société a été reprise par son gendre Eugen Holy.

Une étude sur les activités de la firme à l’époque nazie a été commandée à une historienne, Elisabeth Timm. Mais celle-ci a été contrainte d’arrêter son travail par la direction de l’entreprise, effrayée.
Plutôt mal à l’aise, et on la comprend, la société Hugo Boss a accepté de verser, en 2000, une somme de 500 000 livres sterlings au Fonds d’indemnisation des anciens travailleurs forcés, en compensation du travail effectué pendant la Seconde guerre mondiale.
Le malaise engendré au sein de l’entreprise par la révélation de son passé sera assumé plus activement à l’avenir, promet-on chez Hugo Boss.

Si la direction actuelle d’Hugo Boss est gênée par le passé, elle n’est pas la seule.
La Dresdner Bank, troisième banque allemande, a quand même mis 60 ans pour notamment reconnaître avoir financé la construction des chambres à gaz d’Auschwitz…

Martine Bernier

Le discours d’Obama…

28 janvier, 2010

Je l’attendais, comme tout le monde.
Enfin presque tout le monde.

Le premier discours d’Obama sur l’Etat de l’Union.
Pas facile de prendre la parole quand on sait que l’on a derrière soi une opinion publique mécontente.
Il ne s’agit plus d’exposer, il s’agit de rassurer, de convaincre.
Ce n’est plus la même démarche.

Il l’a dit et répété: « Je ne jette pas l’éponge ».
Sincèrement, il n’a pas le choix… il n’a pas été élu président pour abandonner un an après.
Cela ferait désordre.

Avec 10% de taux de chômage, les Américains ont des raisons d’être en colère, angoissés.
Alors Barack Obama cherche des solutions.
Soutenir les petites entreprises, augmenter les exportations américaines, diminuer les impôts pour les classes moyennes et les étudiants, les augmenter pour ceux qui gagnent plus de 250’000 dollars par an…
Il a même décidé de geler les salaires de ses principaux collaborateurs à la Maison-Blanche.
Ce qui représente quand même la bagatelle de quatre millions de dollars d’économisés.
Pas suffisant, mais c’est un geste.

Il va s’attaquer au déficit en créant une commission, et promet de poursuivre son combat pour la réforme de l’assurance maladie, au point mort depuis que les démocrates ont perdu le siège du défunt sénateur Ted Kennedy.

Va-t-il réussir? Difficile à imaginer, même sans être spécialiste de la question.
Combler des déficits abyssaux que son administration a semble-t-il contribué à augmenter, régler des problèmes hérités de ses prédécesseurs… c’est tout, sauf simple.

Alors le président Américain a battu sa coulpe en expliquant qu’il savait que le changement serait long à venir, et qu’il n’a peut-être pas toujours bien expliqué à la population ce qui l’attendait.
Mais il n’a rien perdu de son charisme, de sa passion, de son ton.

Je me souviens d’une phrase, affichée sur la porte de mon bureau, il y a quelques années: « L’impossible est déjà fait. Pour les miracles, prévoir un délai… »

Et moi, je ne suis pas présidente…

Martine Bernier

Macareux: on l’admire mais…

27 janvier, 2010

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Il existe un oiseau que je n’ai jamais vu autrement qu’en photo.
Un oiseau marin, surnommé le perroquet ou le clown des mers, mais connu sous le nom de Macareux Moine.
Il est devenu le symbole de la Ligue Française pour la Protection des Oiseaux. Et pour cause… il est magnifique, insolite, coloré…

Espèce en danger en France, il reste une petite population située en Bretagne.
Elle compte entre 240 et 280 couples, un nombre en diminution presque constante depuis 1950 où l’on dénombrait alors 10 000 couples.
Les marées noires, les dégazages sauvages, les prises accidentelles dans les filets mettent en danger ces oiseaux si beaux.

J’ai eu beau visiter l’archipel des Sept Iles, et passer non loin de celle de Rouzic où ils se rejoignent, je n’ai pas eu la chance d’en voir aux alentours.

Pour beaucoup, l’oiseau est quasi mythique, car rare. En tout cas en France, donc.

On peut comprendre à quel point j’ai été frappée lorsque j’ai appris qu’en Islande où les macareux sont appelés « Les Lùndi », ils ont un tout autre destin qu’en France où ils sont protégés.
Très nombreux sur l’île, les macareux en sont là aussi le symbole.
Les habitants et les amoureux des oiseaux peuvent les observer de fin avril à mi-août le long des côtes notamment près de Vik et Dyrholaey.
Mais…. il y a un mais.
Et de taille.
Les Islandais l’adorent, leur oiseau.
Ils en sont même friands… notamment lorsqu’il est fumé (reyktur).
Ils les consomment dans les restaurants… macareux au menu.

Autre lieu, autres coutumes… autre régime.

Martine Bernier

Le pulpican et Nicolas Sarkozy

26 janvier, 2010

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Suite à mon article d’hier, j’ai reçu deux messages privés.
L’un d’eux me dit ceci:  » J’adore vos inventaires à la Prévert. Si vous leur ressemblez vraiment, ils donnent envie de vous rencontrer! Mais dites-moi: qu’est-ce qu’un Poulpican?? »

Houlà…
Le Poulpican, nous dit-on sur Internet, est un objet de légende qui se perd dans la nuit des temps…
Il fait partie du « petit monde », composé des elfes, des korigans, des lutins, des gnomes et autres farfadets.
Venu de Bretagne ou de Vendée, on dit du Poulpican qu’il rend des services aux humains.
Génie du foyer, il réalise les voeux des habitants qui allume la bougie que l’on place dans sa bouche.

Hum.
Autant vous dire qu’avec ma chance, je suis tombée sur le Poulpican le plus incapable de la planète.
En terre cuite couleur terre, il a une bouille amusante et un crâne qui se termine bizarrement.
Mais il n’est pas capable de réaliser le moindre voeu.

Tandis que mon Poulpican souriait béatement dans mon bureau, j’ai regardé partiellement mais attentivement l’émission « La Parole aux Français », au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a été confronté à un panel de téléspectateurs.
Je ne dirai rien sur l’émission, ni sur la prestation du président.
Tout a été dit et brillamment analysé.
Simplement, en la regardant, je me suis dit que je mettais ma main au feu que, le lendemain, l’intervention serait descendue en flammes.
Je ne me suis évidemment pas trompée.
Mais… et c’est ce qui me gêne dans la politique: n’importe qui, de n’importe quel parti, aurait pu être assis à la place de Sarkozy, il aurait subi le même traitement.
Quoi qu’il dise, quoi qu’il fasse.
Cela veut-il dire que, lorsque l’on accède aux plus hautes fonctions de l’Etat, que l’on soit de droite ou de gauche, quel que soit le pays, on devient forcément l’homme à abattre?
Tout ce que l’on fait devient forcément négatif, mauvais, insuffisant?
L’Homme d’Etat doit-il rentrer dans un rôle, tout comme ses adversaires et ses partisans formant des clans montés les uns contre les autres?
Au-delà de toute considération politique, je me demande souvent comment ils font, ces hommes et ces femmes, exposés comme ils le sont à une critique continuelle, pour tenir le choc.
Et je pense souvent au destin tragique de Pierre Beregovoy.
C’était il y a 17 ans, mais cela me reste toujours en travers de la gorge.

Martine Bernier

Mon bureau, mon refuge, ma « mine »

25 janvier, 2010

J’ai toujours trouvé très drôle le bureau de Gaston Lagaffe, encombré de mille objets qui n’ont rien à y faire, et aménagé pour qu’il puisse se plonger dans des siestes discrètes.
Le mien vit en fonction des « coups de feu » de mon emploi du temps.
Je viens d’envoyer un numéro de mon journal à l’imprimerie, et j’attaque le numéro suivant.
Les notes reprennent donc possession des lieux…

Si je n’ai pas besoin de lampe frontale pour affronter mes archives, j’avoue que mon bureau me ressemble.
L’un de mes amis me disait, dernièrement, que c’est l’un des endroits les plus insolites qu’il connaisse.

J’ai besoin de m’y sentir bien, sans quoi je ne peux pas travailler.
Les murs sont donc cernés de bibliothèques aux rayonnages chargés de livres.
Des livres de travail, mais aussi pas mal d’autres, qui n’ont pas trouvé leur place ailleurs.
D’autres piles de bouquins, en attente d’être présentés, patientent dans un coin.
En règle générale, ils n’attendent jamais longtemps, je les dévore plus ou moins rapidement.

En ce moment, alors que j’ai commencé l’écriture d’un ouvrage et que deux autres sont en cours de préparation, la surface du bureau est encombrée de documents et de cahiers de notes, toujours à spirale.
D’autres abritent mes prochains articles, glanés au fil des jours.

Et puis, il y a les objets qui  trônent  et me rassurent au quotidien.
Et là encore, c’est un inventaire à la Prévert comme je les aime tant…
Deux grandes plantes vertes « antipolluantes », censées s’approprier les ondes de mes écrans, trois ordinateurs, un plat en céramique rempli des pierres semi-précieuses qui vivent avec moi, des huiles essentielles et leur brûleur, de gros pots à stylos rigolos, une boîte de médicaments que je devrais prendre tous les jours et que je ne prends jamais, (si ce n’est quand je m’effondre en pestant contre mon manque d’assiduité à les avaler), des coffrets en bois sculptés (parce que j’adore les coffrets en bois sculptés!), un Poulpican, un agenda Monet que je n’utilise que pour le regarder, des cartes postales représentant les oeuvres de Signac, un carnet d’adresse à la reliure somptueuse, un flacon de parfum Hermès, (ce « Jardin sur le Nil » que je porte depuis des années), mes deux téléphones portables, des statues pseudo égyptiennes, le petit bateau qui me rappelle que j’ai un Triangle d’Or, un agenda de ministre où je note tout et sur lequel j’ai écrit: « ne pas oublier d’ouvrir!!! », une boîte de mouchoirs en papier avec les anges de la Chapelle Sixtine, du courrier en attente, des catalogues de livres que je dois demander en service de presse, mon éternelle bouteille d’eau (que je suis censée boire à deux exemplaires par jour et qui tient trois jours à elle seule), mon lutin-scribe à lunettes et aux oreilles pointues qui, armé de sa plume d’oiseau violette, trace une histoire de la Bretagne sur son écritoire… Il m’a été offert par un couple d’amis à Noël et je m’identifie totalement à lui!

Contrairement à Gaston Lagaffe, je n’ai pas de mouette rieuse ou de chat à moitié fou dans la pièce.
J’ai un chien Mogwaï, en revanche, qui court et joue toute la journée autour de moi.

Quand je n’arrive plus à trouver un mot, que j’ai un coup de blues, un trou de mémoire ou d’inspiration, je laisse mon regard s’évader sur les murs. Je me plonge dans les photos de mer de Philippe Plisson, qui me parle de la Bretagne et de l’océan. Je regarde le pont japonais de Monet, par dessus ses nymphéas. Plus loin, je m’attarde sur la statue du Roi Arthur, dont j’étudie la légende depuis si longtemps. Ou je regarde les photos de ceux que j’ai laissés là-bas, de ceux que j’aime ici, de celui qui me donne des moments de grâce en me ré offrant Paris.

J’ai mis ici ce à quoi je tiens.
Et pourtant, voyez-vous, il me manque l’essentiel.

Martine Bernier

Et tandis que j’écrivais dans mon bureau foure-tout, le compteur d’Ecriplume a discrètement franchi le cap des 19000 visites….

Mosaïque d’un dimanche grisâtre

24 janvier, 2010

Jour blanc…
Blanc de la neige, blanc sur le lac, blanc du ciel, le tout en fondu-enchaîné que le soleil n’arrive pas à percer.

Mon coeur pèse vingt tonnes, est comme lacéré au couteau.
Je rêve de l’océan et du cri des mouettes…
Des vagues en colère sur la Pointe du Raz

Jour immobile où vraiment rien ne bouge… sauf mon chien Moggwaï qui a découvert, Dieu sait par quel miracle, comment allumer et éteindre les interrupteurs placés à sa portée.
Elle saute comme un cabri dans la maison, transporte ses jouets un à un d’un endroit à un autre, avant de s’endormir à côté de moi, épuisée par ses courses effrénées. Je la réveille pour sortir. Depuis qu’elle est avec moi, ma chienne n’a jamais vu un brin d’herbe. La neige, partout…

Je lis les actualités et je grimace.
La nouvelle tombe ce matin: Roger Pierre a rejoint le paradis des comédiens. Et son complice le pleure…
Tandis que les nuits Manouches célèbrent Django Reinhardt, qui aurait cent ans cette année, Ousama Ben Laden recommence à arroser le monde de menaces terroristes.
La famille de « Super Nanny », dont la disparition a visiblement plongé tant de téléspectateurs francophones dans le désarroi, lui rend les derniers honneurs dans sa Tunisie natale.
Nicolas Sarkozy n’a pas encore eu le temps d’ouvrir la bouche pour « La Parole aux Français » de lundi soir, qu’une polémique est déjà lancée à propos des droits d’auteur du programme.
Le téléthon pour Haïti organisé par George Clooney récolte le pactole, tandis que là-bas, les recherches de survivants sont interrompues et les habitants craignent la prochaine réplique, tout en étant privé de tout…

Le monde vit ou survit.

Et je continue à recevoir des messages noirs me disant de quelqu’un et de quelqu’une ce que j’en sais déjà.

Je retrouve une partie de mon Triangle d’Or sur skype. C’est toujours un petit bonheur…

Au Louvre, j’ai été attirée, dans la galerie de peinture italienne, par un petit tableau représentant le visage d’un homme à l’expression mystérieuse.
Nous n’avons retenu ni le nom de l’oeuvre ni le nom du peintre, comme me le confirmait mon complice m’expliquant qu’il a la mémoire d’un poisson rouge.
Depuis, je cherche, sans résultat pour le moment…
Premier musée au monde, j’ai lu que le Louvre a accueilli 8,5 millions de visiteurs en 2009.
J’ai comme l’impression que si je leur écris un mot pour leur demander le nom du tableau, ils auront d’autres chats à fouetter.

Martine Bernier

Michael Jackson: heureusement, le ridicule ne peut plus le tuer…

23 janvier, 2010

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En 2007 ou 2008 (les versions varient), Michael Jackson a commandé un tableau à l’Américain Kehinde Wiley. Il n’a pas eu le temps de lui faire part de ses voeux. Lorsque le chanteur est décédé, en juin 2009, la toile était donc inachevée.
Hélas, son auteur s’est senti obligé de terminer son « oeuvre » en mémoire de son client (non, non, ne voyez aucun esprit mercantile ou aucune aspiration à un quelconque retentissement médiatique là-dessous, voyons!).

Toujours pleine d’idées, la famille Jackson a souhaité  faire représenter  sa star dans une posture proche du fameux « Portrait équestre de Philippe II », peint par Rubens pour le roi d’Espagne.
Le peintre a donc été s’inspirer de différents maîtres (Rubens, David, Vélasquez…) pour réaliser cette chose.

Seulement voilà.
A l’époque, se faire peindre en armure sur son cheval était assez normal.
Mais même quand on s’appelle Michael Jackson, se retrouver dans la même position, cheveux et cape au vent, vêtu d’une armure d’or et d’argent sur un cheval blanc arborant un noeud bleu sur la queue, c’est un peu inattendu.
Et quand, en prime, la tête du Roi de la Pop est surmontée par une couronne de lauriers maintenue pas deux chérubins roses et dodus, cela tourne carrément au cauchemar.

Le comble est que le curieux objet en question a trouvé un acquéreur allemand pour 175’000 dollars le mois dernier, à la clôture d’Art Basel.
Sachant que cette petite merveille mesure 3,51 m sur 3,10, cela va être coton de lui trouver une place.

Très content de lui, Kehinde Wiley est convaincu que Bambi aurait  été fier du résultat.
Celui-ci n’avait jamais pu rencontrer le peintre, qui, afin de déterminer ses goûts, lui avait envoyé des livres d’histoire de l’art.
Comme Michael Jackson n’a pu exprimer ses désirs, c’est donc sa famille qui a pris la relève, disais-je.
Et chacun sait que celle-ci a un goût très sûr…

Martine Bernier

Obama et le retour du rêve

22 janvier, 2010

«Puisque le peuple vote contre le Gouvernement, il faut dissoudre le peuple.»
[ Bertolt Brecht ]

Je ne sais pas vous, mais pour ma part, l’ironie de cette phrase m’amuse beaucoup.

Je n’aime pas ce qui se passe aux Etats-Unis.
Je n’aime pas savoir que, un an après son élection, Barack Obama subit un énorme revers et une baisse de popularité magistrale.
Je n’aime pas me dire que nous avions raison de penser qu’un espoir disproportionné et trop de rêves reposaient sur lui
Triste de voir qu’une partie de la population ne réalise apparemment pas la difficulté de sa tâche, le fait qu’il faut du temps, qu’il est tributaire d’éléments dont le commun des mortels n’a même pas idée.
Je n’aime pas penser que beaucoup semblent avoir oublié qu’il n’est qu’un homme et qu’un homme ne peut faire de miracle,
Je n’aime pas imaginer que la déroute démocrate va encore lui compliquer la tâche pour l’avenir de son mandat.
Comme tout le monde (enfin presque tout le monde), j’attends son discours du 27 janvier prochain en me demandant comment il va trouver les mots pour que ses solutions soient acceptées.
10% de chômage poussent à la grogne, c’est certain.

Bertolt Brecht, toujours lui, qui n’était jamais en panne de citations, a également dit:
«Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà  perdu.»

Certains subissent, ne lèvent pas le petit doigt pour améliorer les situations qui pourraient l’être grâce à eux.
Obama se bat.
Il a ce mérite…

J’ai horreur de ceux qui renient ce qu’ils ont adoré.

Martine Bernier

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