Musée de la Contrefaçon: au coeur de l’illusion
(photo unifab)
En plein cœur de Paris, une porte cochère s’ouvre sur un musée inattendu: celui de la Contrefaçon, destiné à sensibiliser le public à un phénomène en pleine expansion. Créé en 1951 sous la houlette de l’Union des Fabriquants, première association de lutte anti-contrefaçon, il est situé dans une artère au nom prédestiné: la rue de la Faisanderie…
La contrefaçon, véritable fléau en pleine évolution, ne date pas d’hier. Mais selon les époques, elle était punie bien plus sévèrement qu’aujourd’hui. Du temps des Romains, les petits fûtés qui copiaient certains bouchons d’amphore, avaient la main coupé. En France, il a fallu attendre 1857 pour que la contrefaçon ne soit plus considérée comme un crime, mais comme un délit.
Aujourd’hui, elle a pris des proportions telles qu’elle représente un manque à gagner de 200 à 300 millards d’euros par an dans le monde. Ces objets copiés sont réalisés en Chine, pour 60% d’entre eux. Comme le droit international en est encore à ses balbultiements en la matière, le fait de risquer notamment jusqu’à 300 000 euros d’amende et trois ans d’emprisonnement n’empêche pas les contrefacteurs de poursuivre leur juteuse activité.
Ce musée passionnant présenté comme une collection, avec l’objet authentique et, en vis-à-vis, sa contrefaçon, dresse un constat inquiétant. A la fin de l’année 2008, les contrôles douaniers ont indiqué que les saisies avaient augmenté de plus de 40%, atteignant 6,5 millions en 2008, hors cigarettes. Et les chiffres ne cessent d’augmenter.
Parmi les objets les plus copiés, les montres et les couteaux suisses figurent en bonne place. Mais aucune gamme d’articles n’est épargnée. Cigarettes, parfums, objets de luxe, vêtements, jouets, denrées alimentaires, cosmétiques, alcool, médicaments, électroménagé, articles électroniques, œuvres d’art, matériel de sport, logiciels etc: tout est copié. U constat affolant si l’on sait que tous ces objets sont de mauvaise qualité, souvent dangereux et sources d’accidents domestiques.
Sur un autre plan, la contrefaçon sacrifie des milliers d’emplois en Europe, et favorise le travail clandestin et celui, inacceptable, des enfants.
Lorsque l’on visite le musée, on y découvre que la meilleure façon de découvrir quel produits est le faux, il suffit de se pencher sur les étiquettes ou les boîtes. Les textes imprimés sur ces dernières sont le plus souvent parsemé de fautes d’othographe. Mieux encore: certains noms de produits comportent des erreurs monumentales. Comme la marque de stylo « Bic » devenue « Big » après copie…
Un petit conseil enfin si vous voulez éviter de vous faire arnaquer: n’achetez les produits de luxe sur Internet que si vous êtes sûrs de passer par le site de la maison mère.
Et si vous souhaitez céder aux sirènes de la contrefaçon en achetant des faux, sachez encore que vous effectuez là un délit douanier. Vos précieux objets peuvent être confisqués et détruits…
Martine Bernier
16, rue de la Faisanderie – 75116 Paris
Tel : 01 56 26 14 00
Ouvert :
du Mardi au Dimanche de 14h à 17h30
Tarifs :
4 €
Groupe : 3 €
Guide : 35 €
( sur réservation du Mardi au Vendredi de 9h30 – 12h30 et 14h -17h30 )
Gratuit : – de 12 ans, journalistes, demandeurs d’emploi
( justificatifs demandés )
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