Archive pour le 16 février, 2010

Et ils perdirent la tête…

16 février, 2010

J’ai beau connaître par coeur l’histoire de la Révolution française, à chaque fois que je lis un ouvrage ou que je regarde un film ou une émission consacrés à Marie-Antoinette et à son royal époux, je ne peux m’empêcher d’espérer que quelque chose va venir les sauver à la dernière seconde.

Hier soir, France 5 proposait un film retraçant la dernière journée de la Reine, le 16 octobre 1793, à la Conciergerie où elle attend son bourreau. L’histoire revient sur la vie de celle qui devint la femme de Louis XVI, à 14 ans. Joli cadeau plein de fraîcheur pour celui qui était un dauphin qui ne semblait être ni bête ni mauvais bougre, mais qui fut un jeune homme empoté, et devint malheureusement un roi indécis et mal conseillé. Quant à elle, les mises en garde de sa mère, l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, n’ont pas suffi à la faire réagir. Mais, aussi jeune, avait-elle les moyens de comprendre? Elle était, par son éducation et le cocon protecteur qui la protégeait, coupée d’une réalité dont elle n’avait même pas idée…

En regardant les fastes de la vie de cette jeune femme intelligente mais naïve et inconsciente de la souffrance de son peuple, en revoyant la fuite de la famille royale et la funeste arrestation à Varennes, les décisions aberrantes prises face à une population en colère, j’ai encore espéré qu’une prise de consciente permettrait au monarque de rétablir la situation.

Pauvre Louis… il était pourtant plein de bonnes intentions. Son règne a d’ailleurs été marqué par des réformes essentielles, comme, notamment, l’abolition de la torture et du servage. Mais il n’avait pas la carrure pour gérer les difficultés liées à sa charge. On le disait érudit, bonhomme… Il fut aussi incroyablement maladroit.

Un peuple qui souffre, qui a faim, peut devenir semblable à une meute de loups enragés.
La justice, sous la Révolution, a été implacable, sans pitié.
Cette période où tant de sang a coulé est très traumatisante lorsque, enfant, on l’étudie sur les bancs de l’école.
Elle le fut en tout cas pour moi.

L’attitude de cette Noblesse, qui a réussi à se faire haïr au point d’être quasi exterminée, se retrouve toujours aujourd’hui.
L’arrogance et le mépris affichés par certains se lavant les mains du malheur qu’ils peuvent semer derrière eux engendrent inévitablement des sentiments violents.

Les scénarios se répètent…
Jusqu’au jour où les brimés n’en peuvent plus et réagissent.
Si seulement l’Homme ressentait naturellement en lui le respect et la compassion de l’Autre…

Martine Bernier