Archive pour février, 2010

Patrice Leconte soufflette Zemmour

17 février, 2010

Je suis persuadée que, dans l’intimité, Eric Zemmour doit être un homme agréable.
Mais dans son rôle de chroniqueur de l’émission de Laurent Ruquier « On n’est pas couché », comme je l’ai déjà dit, il va trop loin.
Les invités me donnent la désagréable sensation d’être livrés aux lions, dans une arène placée sous l’oeil d’un large public.
Les plus fragiles en sortent brisés.
Et les lions, dans le cas présent, n’ont pas la sympathie des spectateurs.
Lorsque l’un des sacrifiés se rebiffe, je pense que très nombreux doivent être ceux qui jubilent devant leur écran.
Le 6 février dernier, ça a été le cas pour le réalisateur Patrice Leconte, souffletant son interlocuteur par les mots, avec une classe, mais une fermeté séduisantes.

Il était invité pour la pièce qu’il a adaptée au théâtre, tirée du livre d’Anna Gavalda: « Je l’aimais ».
Eric Zemmour s’est donc rendu au Théâtre de l’Atelier, à Paris, sachant qu’il n’aimerait pas puisqu’il a les livres d’Anna Gavalda en horreur.
Sans surprise, il n’a pas eu de mots assez durs pour massacrer le travail de Patrice Leconte qu’il avait pourtant adoré dans des films comme « Ridicule », a-t-il précisé.
Patrice Leconte semble être un homme doux, sensible, plein d’humour.
Il a écouté Zemmour jusqu’au bout, puis lui a raconté une fable, assurant qu’elle allait le faire sourire, celle du corbeau, du rossignol et du cochon.

Un corbeau et un rossignol sont tout deux convaincus de chanter mieux que l’autre.
Ils abordent un cochon qui passait par là, lui demandant de jouer le rôle de l’arbitre.
Le cochon les écoute à tour de rôle, et son verdict tombe: le meilleur chanteur est le corbeau.
Alors que le rossignol fond en larmes, il lui dit: « Je comprends, tu es triste d’avoir perdu ».
Et le rossignol lui répond: « Ne crois pas cela. Je suis triste d’avoir été jugé par un porc. »

Les quelques secondes qui ont suivi la chute de l’histoire ont dû paraître très, très longues à Zemmour.
Son visage est passé par une gamme d’expressions très intéressantes.
Puis il a réagi en s’offusquant de voir que Patrice Leconte ne supportait pas la critique et l’insultait.
Ce dernier a souri en faisant remarquer qu’il n’avait fait que raconter une fable…

Ce qui me surprend le plus, c’est que le chroniqueur semble s’émouvoir des réactions qu’il déclenche.
S’il est clair que ses « critiques » ne sont en fait qu’un spectacle destiné à booster l’audimat, il doit bien s’attendre à des réactions de la part de ses victimes voyant leur travail ainsi massacré.
C’est bien connu… Qui sème le vent…

Martine Bernier

Et ils perdirent la tête…

16 février, 2010

J’ai beau connaître par coeur l’histoire de la Révolution française, à chaque fois que je lis un ouvrage ou que je regarde un film ou une émission consacrés à Marie-Antoinette et à son royal époux, je ne peux m’empêcher d’espérer que quelque chose va venir les sauver à la dernière seconde.

Hier soir, France 5 proposait un film retraçant la dernière journée de la Reine, le 16 octobre 1793, à la Conciergerie où elle attend son bourreau. L’histoire revient sur la vie de celle qui devint la femme de Louis XVI, à 14 ans. Joli cadeau plein de fraîcheur pour celui qui était un dauphin qui ne semblait être ni bête ni mauvais bougre, mais qui fut un jeune homme empoté, et devint malheureusement un roi indécis et mal conseillé. Quant à elle, les mises en garde de sa mère, l’impératrice d’Autriche Marie-Thérèse, n’ont pas suffi à la faire réagir. Mais, aussi jeune, avait-elle les moyens de comprendre? Elle était, par son éducation et le cocon protecteur qui la protégeait, coupée d’une réalité dont elle n’avait même pas idée…

En regardant les fastes de la vie de cette jeune femme intelligente mais naïve et inconsciente de la souffrance de son peuple, en revoyant la fuite de la famille royale et la funeste arrestation à Varennes, les décisions aberrantes prises face à une population en colère, j’ai encore espéré qu’une prise de consciente permettrait au monarque de rétablir la situation.

Pauvre Louis… il était pourtant plein de bonnes intentions. Son règne a d’ailleurs été marqué par des réformes essentielles, comme, notamment, l’abolition de la torture et du servage. Mais il n’avait pas la carrure pour gérer les difficultés liées à sa charge. On le disait érudit, bonhomme… Il fut aussi incroyablement maladroit.

Un peuple qui souffre, qui a faim, peut devenir semblable à une meute de loups enragés.
La justice, sous la Révolution, a été implacable, sans pitié.
Cette période où tant de sang a coulé est très traumatisante lorsque, enfant, on l’étudie sur les bancs de l’école.
Elle le fut en tout cas pour moi.

L’attitude de cette Noblesse, qui a réussi à se faire haïr au point d’être quasi exterminée, se retrouve toujours aujourd’hui.
L’arrogance et le mépris affichés par certains se lavant les mains du malheur qu’ils peuvent semer derrière eux engendrent inévitablement des sentiments violents.

Les scénarios se répètent…
Jusqu’au jour où les brimés n’en peuvent plus et réagissent.
Si seulement l’Homme ressentait naturellement en lui le respect et la compassion de l’Autre…

Martine Bernier

Dangereux facebook…

15 février, 2010

Facebook est une formidable plate-forme d’échange, il ne faut pas le nier. Bien utilisée, elle est enrichissante.
Il lui arrive aussi de provoquer des situations dramatiques, comme ça a été le cas récemment en Grande-Bretagne.

Profitant de l’absence de ses parents partis en week-end, un lycéen de 16 ans, scolarisé dans une prestigieuse école londonienne, avait convié ses amis à une fête au domicile familial, et l’avait annoncé sur Facebook.
Le pauvre et naïf garçon a dû avoir la peur de sa vie lorsqu’il a vu débarquer plus de cent personnes, dont la plupart n’avaient pas été invitées.
Les indésirables ont dévasté la propriété.

Les voisins, effarés, ont évidemment contacté les autorités.
Il a fallu mobiliser six voitures de police et deux ambulances pour s’occuper des fêtards et ramener l’ordre dans le quartier.
Les témoignages expliquent que « la pelouse était recouverte de canettes et de bouteilles, que les ados, ivres, vomissaient et jetaient des objets par la fenêtre, tandis que d’autres urinaient par la fenêtre du premier étage ».

Conviviale, la petite sauterie…

Deux « convives », soupçonnés de vol, ont été arrêtés, avant d’être relâchés un peu plus tard.
Quant à la famille du jeune lycéen, elle n’a pas souhaité faire de commentaires.
On la comprend…

Martine Bernier

Le dortoir des oiseaux

14 février, 2010

Je savais que cela existait, mais je n’en avais jamais vraiment vu… un dortoir d’oiseaux…

Chaque matin, lorsque je vais promener Pomme, dès que le jour se lève le pré près de la rivière est envahi de gazouillis d’oiseaux.
Je n’y avais jamais vraiment prêté attention avant que ma chienne ne se montre intriguée.
Car le bruit est vraiment très présent.
Elle a commencé par chercher d’où venaient ces pépiements, puis, à chaque sortie, a longuement regardé vers un groupe de sapins.
C’est là que j’ai réalisé que nous étions face à un dortoir, en remarquant que le même rituel se reproduisait chaque jour.

Les arbres se trouvent de l’autre côté de la rivière, côté français.
Lorsque les oiseaux discutent entre eux, le vacarme est presque assourdissant.
Comme un repas de famille bruyant où tout le monde parle fort sans vraiment écouter les autres.
Nous nous sommes approchées et j’ai observé…
Au petit matin, des centaines d’oiseaux sont réfugiés dans ces arbres et s’égosillent à qui mieux-mieux.
A un moment précis, tous s’envolent dans un énorme bruissement d’ailes.
Des nuées d’oiseaux qui s’éparpillent dans tous les sens.
Le spectacle est impressionnant…
Ne restent que quelques individus qui occupent les lieux, lancent des chants ou des cris solitaires tout au long de la journée.
Le soir, je n’ai jamais été présente lorsque les troupes reviennent.

Etrangement, ces sapins ne sont fréquentés que par des passereaux.
Ils ne se mélangent pas avec les corneilles, pourtant nombreuses dans la région.
Pas une ne se hasarde dans le dortoir.
Comme si les espèces ne se mélangeaient pas…

Observer les oiseaux, même les plus communs, est fascinant… leur mode de vie ressemble au nôtre à plus d’un titre.

Martine Bernier

Eugène Begarat et Jacques Ousson, des artistes d’aujourd’hui

13 février, 2010

Dans un message reçu sur Ecriplume, une question m’a été posée:

« Vous adorez la peinture, mais aimez-vous aussi des peintres contemporains? Et, simplement, peint-on encore, aujourd’hui? »

Oui! Aux deux questions, oui… bien sûr…
De multiples talents me séduisent toujours, parfois simplement rencontrés dans des lieux inattendus.
Parfois vus dans une exposition.
Des dizaines de noms me viennent à l’esprit…
Et puis il y a tous ceux que je ne connais pas, mais qui me séduiraient sans doute si je croisais le chemin de leurs toiles…

Mais parmi ceux que j’aime beaucoup… j’en choisirai deux.

Eugène Begarat est pour moi un digne descendant des Impressionnistes.
42begarat1.jpg
Est-ce parce qu’il est né et vit dans le Midi de la France qu’il arrive aussi bien à capter la lumière? Je ne sais pas…
Toujours est-il qu’un séjour en Bretagne lui a permis de se familiariser avec le pointillisme et l’école de Pont-Aven.
La tendre et douce intimité qui règne dans ses toiles, souvent très colorée, me touche.
Sa technique rappelle celle de Signac et de Seura.

L’autre peintre est Jacques Ousson.
Je le garde pour la fin car il a été l’une des plus grandes rencontres artistiques de ma vie.
Je l’ai rencontré un jour où nous étions chez Didier Dagueneau, ce merveilleux vigneron que nous aimions beaucoup, Eric et moi.
Jacques exposait dans le temple que venait de rénover Didier.
Nous ne l’avions jamais vu auparavant, et nous ne connaissions pas son travail.
Nous avons pris sa peinture en plein coeur.
4.jpg
Un déferlement de couleurs (la reproduction ci-dessus est tout à fait sous la réalité de la toile…), une palette riche, sombre et pourtant flamboyante, une technique parfaitement maîtrisée, des paysages d’une beauté et d’une puissance rares…
Et, en prime, un talent pur pour le dessin en lui-même.
Je me souviens de ce coup de coeur, et de la passionnante conversation que nous avons eue, le soir, au repas partagé chez Didier.
J’avais en face de moi non seulement un excellent artiste à la sensibilité à fleur de peau, mais également un grand connaisseur d’Art.
J’ai eu avec lui la conversation la plus passionnante de ma vie en matière de peinture.
Je garde de cette rencontre un souvenir exaltant.
Dans cette conversation qui nous entraînait très loin dans notre exploration des peintres et des courants qui nous avaient marqués, nous avons partagé un réel moment de connivence.

Oui, les peintres continuent à peindre… Les talents sont variés, impressionnants pour certains. Qui sait si les toiles des méconnus d’aujourd’hui ne deviendront pas un jour la coqueluche du public de demain, se vendant des millions d’euros…

Martine Bernier

http://www.ousson.com/

Les marins du Bara-Mann

12 février, 2010

On n’en parle pour ainsi dire jamais.
Pourtant ils ont un métier dangereux, une vie difficile.
Les marins pêcheurs risquent leur vie chaque jour et ne sont pas couverts d’or pour autant.
Rien à voir avec un pilote de Formule 1…

Hier, deux d’entre eux ont disparu en mer, au large de Ouessan.
Encore…
Ils étaient à bord du chalutier le Bara-Mann, dit la presse locale.
Celui-ci était parti pour une marée d’une douzaine de jours.
Hier, la mer était secouée d’une ‘bonne brise » et les vagues étaient modérées, selon la météo.
L’un des cinq hommes d’équipage est tombé à la mer, projeté par-dessus bord lors d’une manoeuvre de pêche.
L’un de ses camarades n’a pas hésité à sauter à l’eau lui aussi, pour lui porter secours.
Mais l’eau ne dépassait 8 degrés. Ils se sont épuisés et ont disparu.

Les secours aériens et maritimes sont arrivés sur place et se sont relayés pour retrouver les deux hommes de 41 et 51 ans.
Sans succès.

Lorsque l’on est au port et que l’on regarde le retour des bateaux revenus de la pêche, je crois que chacun ressent le même sentiment.
Il y a, bien sûr, la curiosité de découvrir quelles ont été les prises.
Et comme un soulagement de voir l’équipage revenir.

Leur métier est difficile, dans un environnement beau, mais hostile.
Nous savons qu’ils gagnent mal leur vie, que les accords internationaux ne leur facilitent pas l’existence.
Je pense aux familles de ceux qui ne reviennent pas.
Aux monuments et aux cérémonies à la mémoire des marins disparus.
Depuis toujours leur destin me trouble.
Amour, fascination de la mer, besoin d’une certaine liberté, nécessité économique…
Ce qui les pousse à exercer ce métier est sans doute un mélange de plusieurs motivations.
Mais même sans les connaître, comme on se sent triste lorsqu’un marin s’en va…

Martine Bernier

Yoyo et la neige

11 février, 2010

Lorsque Béa et Fred, deux des membres de mon Triangle d’Or, me téléphonent, ils me passent souvent Yoann, leur petit garçon de dix ans.
Depuis qu’il sait qu’il neige copieusement sur la Suisse, cet hiver, nos conversations tournent autour de ce sujet, crucial pour lui…

- Bonjour, mon Yoyo! Comment vas-tu?
- Ca va. Dis, il neige?
- Oui, il a beaucoup neigé ces derniers jours…
- Mais.. il y a environ combien de centimètres?
- C’est difficile à dire. Les routes sont bien dégagées ici, tu sais, la neige n’y reste pas. Sur le chemin qui mène au pré de la rivière, il doit y avoir une quinzaine de centimètres. Et quand je descends dans le pré avec Pomme, elle s’enfonce au point de presque disparaître!

Vient alors la question qui tue:
- Il y en aura encore, quand nous viendrons te voir en avril?

Soupir…
Sincèrement, cela m’arrangerait qu’il n’y en ait plus.
Mais je sais que, pour lui qui vit à quelques minutes de la mer, le fantasme du bonhomme de neige est bien présent.

- Je ne sais pas trop… Si cela continue comme ça, il y a des chances, oui. Mais les hivers ne se ressemblent pas, tu sais… on ne peut jamais prévoir.

Rien que pour faire plaisir à ce petit bonhomme auquel je tiens, je ferais bien breveter une idée de congélateur géant…
Pour le moment ce n’est pas utile: en plein coeur de la journée, il fait une température proche de -10.

Chez Yoann, comme dans la majeure partie de la France et de la Belgique, une tombée de neige met le pays en pagaille.
Des voitures en travers de la route, des collisions, des bouchons, des écoles vides, des cars scolaires au garage, des employés coincés chez eux: c’est la panique.
Lorsque je demande à ceux qui passent leur vie sur la route pourquoi leurs voitures ne sont pas équipées de ce que nous appelons ici les « pneus neige », ils m’expliquent qu’il neige tellement rarement que cela ne voudrait pas la peine.
Je comprends… les équipements sont chers.
Ceci dit, chaque année, je vois les mêmes images, je lis les mêmes articles relatant les désagréments causés pas l’hiver.
Et j’entends les mêmes témoignages d’automobilistes exaspérés expliquant que « chaque année, c’est la même chose, il suffit qu’il neige un peu pour que le pays soit paralysé! »

Hum…

D’un autre côté, je vois la Suisse, très agressée par l’hiver, et donc habituée à le recevoir.
Chaque matin, aux aurores, lorsque je sors ma chienne dans un froid polaire, je vois arriver le chasse-neige, sur le parking derrière les résidences.
Un adroit coup de lame et le tout est dégagé, laissant un mur de neige (oui, Yoyo, un vrai mur de plus d’un mètre!) sur les bords.
Il ne reste plus aux automobilistes qu’à filer avec leurs voitures, toutes équipées de pneus d’hiver…

Grand contraste…

Martine Bernier

Depardieu un peu trop blanc, mais pas autant que mon chien

10 février, 2010

C’est LA polémique de la journée.
Alors que sort, ce mercredi le film ‘L’autre Dumas’, dans lequel la performance de Gérard Depardieu est déjà  saluée par les critiques, Sonia Roland, ex miss-France de nationalité franco-rwandaise, se fâche.
Alexandre Dumas était quarteron. Un quart du sang coulant dans ses veines était Noir par sa grand-mère. Ce qui n’empêchait pas l’écrivain d’avoir les yeux bleus tout en ayant les cheveux crépus.
Sonia Roland s’est donc émue avec, paraît-il, quelques autres, de voir que le rôle d’un Métis aussi prestigieux ait été confié à  un Blanc parfaitement blanc.

Ce point de vue n’a pas troublé le réalisateur du film, Safy Nebbou. Ce dernier a expliqué que si, en effet, l’équipe du film a réfléchi à  ce souci, il a estimé que c’aurait été une erreur historique de choisir un acteur métis. Son Dumas à lui a donc été grimé par un habile maquillage lui fonçant le teint, et a vu sa chevelure devenir frisée pour les besoins du rôle.

Voilà  un détail qui va faire le bonheur des chroniqueurs.
Mais est-ce vraiment si important?
Le plus important n’est-il pas que le rôle soit tenu avec brio et que l’acteur soit crédible par son jeu?
Je n’ai pas encore vu le film, mais j’imagine facilement que Depardieu ne doit pas décevoir dans un tel rôle, dans la peau d’un personnage à  sa dimension.
Car Dumas était tout sauf banal…

Le film, rappelons-le, rend hommage à  Auguste Maquet celui qui fut le « nègre » de Dumas, l’écrivain fantôme qui contribua à  écrire, sans les signer, une partie des oeuvres de son employeur.
Aux côtés de Gérard Depardieu se trouve donc Benoît Poelevoorde. Une autre raison d’avoir envie d’aller voir le film. Même si Dumas a pâli.

…………
Tout en pensant à ce fascinant Dumas qui était un écrivain de génie, j’ai emmené Pomme, mon mini Mogwaï, dans le pré longeant la rivière.
Depuis deux jours, il a énormément neigé. Retrouver une boule de poils de 2kg dans un champ de neige fraîche n’est pas une mince affaire.
J’aime observer ses réactions. Lorsqu’il neige, elle saute comme un kangourou, essayant d’attraper les flocons. Dès qu’il ne neige plus, mais que la poudreuse est encore légère, mon bichon havanais, décidément inattendu, tente de déclencher une avalanche.
Elle repère une minuscule boule de neige, et la pousse, du bout de sa truffe, sur plusieurs mètres. La boule grossit, grossit… lorsqu’elle est aussi grosse que sa tête, elle recule d’un mètre, prend son élan et se jette sur son oeuvre.
Au bout de deux ou trois tentatives, il devient presque impossible de faire la différence entre la neige et mon Mogwaï.
Je la regarde… elle a beau grandir, elle reste très petite et parfaitement craquante. Ce qui n’empêche pas qu’elle a un caractère bien trempé. Elle est tenace voire têtue, exigeante, joueuse, un brin provocatrice, n’ayant peur de rien et…. très câline lors des moments tendresse. Sa créativité et son intelligence me sidèrent…

Toutes proportions gardées et au risque de choquer, j’ai eu l’occasion d’avoir un échange de mails avec une personne qui n’arrive pas franchement à la cheville de mon chien. Par bonheur, dans l’ensemble des personnes que j’ai la chance de fréquenter, ce genre de spécimen est rare. Celle-ci vit non loin de Nantes, fidèle à la réputation que l’on m’en avait faite. C’est l’une des expériences de l’année écoulée: tous les humains ne sont pas des gens bien.

D’autres en revanche sont exceptionnels. Mais ce récit-là… je le garde pour une autre fois!

Martine Bernier

Fondation de l’Hermitage: des chefs-d’oeuvre en visite

10 février, 2010

degas.jpg
(Degas, « Musiciens à l’Orchestre »)

Chaque nouvelle exposition de la Fondation de L’Hermitage, à Lausanne, est un événement dans la vie culturelle Suisse.
Celle qui a ouvert ses portes le 6 février dernier ne fait pas exception.
« 100 chefs-d’oeuvre du Städel Museum de Francfort » propose une randonnée à travers les principaux courants artistiques, entre le romantisme et l’expressionnisme, au gré des toiles prêtée par ce qui est l’un des plus anciens musées d’Allemagne.

L’exposition fait la part belle aux peintres allemands et français à travers les différents courants artistiques de l’impressionnisme français à l’expressionnisme allemand.
Et l’ensemble, tel qu’il nous est annoncé, est d’une richesse exemplaire.
La liste des artistes exposés est plus que séduisante. Parmi les plus connus: Max Beckmann, Pierre Bonnard, Paul Cézanne, Camille Corot, Gustave Courbet, Charles-François Daubigny, Edgar Degas, Eugène Delacroix, Jeames Ensor, Max Ernst, Erich Heckel, Ferdinand Hodler, Paul Klee, Edouard Manet, Claude Monet, Gustave Moreau, Emil Nolde, Pablo Picasso, Pierre-Auguste Renoir, Auguste Rodin, Alfred Sisley, Félix Valloton, Vincent Van Gogh…

Lorsque j’aurai été la visiter, je consacrerai un deuxième article à cette exposition aussi prometteuse qu’alléchante.

Martine Bernier

Fondation de l’Hermitage, 2 route du Signal Lausanne
www.fondation-hermitage.ch
Du 5 février au 24 mai 2010.

André

9 février, 2010

Ce matin, un homme que nous aimions s’est endormi à la vie, et son esprit s’en est allé nous attendre dans un ailleurs inconnu.

Sa classe naturelle, son esprit visionnaire, sa culture, sa ténacité et sa générosité ont permis la création de nombreuses entités tournées vers les autres, vers l’extérieur.

Il laisse une famille meurtrie, des amis sous le choc d’un départ prématuré.

Ce matin, c’est le silence avant les rites…
C’est ce scénario si souvent vécu nous faisant ressentir notre impuissance et notre peu d’utilité à consoler celle qui souffre, magnifique de courage et de dignité.

Nous avons beau avoir nos croyances, nos espoirs et, pour quelques-uns, nos certitudes, nous ne pouvons combler l’absence, apaiser la douleur de la séparation.

Nous ne pouvons qu’accompagner par le coeur et la pensée celui qui s’en va, et ceux qui restent.

Il s’appelait André, et cheminer un peu à ses côtés a été un bonheur pour chacun de nous…

Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, j’écrirais ces lignes pour lui.
J’aurais tant aimé ne pas avoir à le faire…

Martine Bernier

123