Archive pour février, 2010

Lorant Deutsch, le doux OVNI

8 février, 2010

En avril 2007 est sorti un film de Daniel Vigne que je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de voir en salle: ‘Jean de Lafontaine, le défi ».

Parce que Jean de Lafontaine est au coeur de recherches que j’effectue, je me suis procuré le DVD que je n’ai eu le temps de visionner que la nuit dernière.
L’histoire, on la connaît: Fouquet, le conseiller du roi Louis XIV, a le tort de donner des fêtes trop somptueuses… Le monarque en a pris ombrage au point de le jeter en prison.
Or, Fouquet était le protecteur des artistes. Si la plupart d’entre eux n’ont pas bougé une oreille pour ne pas contrarier le roi, Lafontaine, lui, a refusé de plier l’échine et l’a défendu.
Il deviendra la bête noire de Colbert, incapable de dompter ce doux rebelle.
C’est cet épisode de sa vie que relate le film dont les costumes et les décors sont somptueux.
La distribution était à  la hauteur avec des acteurs aussi brillants que Philippe Torreton, Sara Forestier, Jean-Claude Dreyfus etc.

Et puis, il y avait le personnage de Lafontaine, reprenant vie sous les traits de Lorant Deutsch.
Cet acteur est complètement inattendu.
Né de père hongrois et de mère parisienne, il souhaite devenir footballeur professionnel, mais doit y renoncer faute d’avoir un physique suffisamment puissant.
Il suit alors des études de philosophie et de civilisation hongroise, tourne des spots publicitaires et des séries télévisées avant d »entamer sa carrière de comédien.
Depuis, il plaît.
Avec son physique d’éternel adolescent nerveux, il est capable d’interpréter avec le même naturel et la même aisance, au cinéma, à  la télévision ou au théâtre, des personnages comme Lafontaine, Sartre ou Mozart.
Ecrivain, il surprend avec « Le Métronome ».
Avec ce livre, il a transcendé son amour pour Paris, « cette ville où l’on ne meurt jamais », pensait-il lorsqu’il était enfant.
La capitale, où il est arrivé lorsqu’il avait 15 ans, il l’aime avec curiosité.
Son intelligence pleine de vivacité se retrouve dans le rythme de son ouvrage pour lequel il s’est fait accompagner par un historien, afin de ne pas risquer l’inexactitude.
Sa culture de la ville est étonnante, composée d’anecdotes passionnantes partant de l’Histoire de Paris à travers son métro, à l’Histoire de France.
Lui qui avoue ne pas avoir eu de professeurs d’Histoire captivant confie, sans sourire, que c’est Eddy Mitchell qui lui en a donné le goût avec son émission « La dernière séance » lorsqu’il était enfant. Après avoir vu les grands péplums, il rejouait les scènes le lendemain avec ses playmobils.
Moralité, si vous souhaitez donner à vos enfants l’amour de l’Histoire, montrez-leur Ben-Hur ou Moïse et offrez-leur des petits bonshommes en plastique.
Pour le « Métronome », certains ont regretté de découvrir un livre trop discipliné, loin de la fantaisie de Lorant Deutsch.
Pour moi, c’est un excellent ouvrage de vulgarisation, nourri par sa passion sincère pour Paris.

Il me séduit en tant que comédien.
Et j’espère le voir s’épanouir dans un prochain livre que j’attends avec une certaine impatience.
Ce garçon est tout sauf banal…

Martine Bernier

« Nous sommes si peu de chose… »

7 février, 2010

Plus nous avançons en âge, plus nous perdons ce sentiment d’invincibilité (ou d’inconscience…) que nous avons lorsque nous sommes très jeunes.
La première fois que nous découvrons que la mort atteint aussi ceux que nous aimons quel que soit leur âge, que la maladie ne nous épargne pas, nous sommes blessés, stupéfaits.
Ceux qui le découvrent très tôt deviennent différents.
Ils savent.
Et ce savoir là, ils le gardent pour la vie.
Même si certains d’entre eux prennent leur destin à pleines mains et marchent là où ils souhaitent aller, secoués et frappés par les caprices de la vie, ils gardent en eux cette conscience muette de la fragilité de l’Homme.
Certains plus que d’autres développent la résilience, ce phénomène psychologique permettant de résister aux chocs les plus terribles.
Le problème est qu’autour d’eux, il y a toujours un ou plusieurs stupides pour penser qu’un être capable de résister à de profondes souffrances peut résister à tout.
Et se permettent de tester leur conviction en leur faisant subir le pire.

La perception affinée de la fragilité de la vie, je la connais depuis toujours, et je la ressens encore plus clairement depuis des mois.
Avec un petit « extra » depuis quelques semaines.
Le froid n’est pas mon allié.
Ces derniers jours, la température, le matin et le soir, a atteint très souvent les -13 degrés.
Or, froid ou pas, il faut sortir un chiot en pleine éducation de la propreté.
Mon sort est donc lié au bon vouloir des températures.
La météo annonce le « retour de l’hiver » pour la semaine prochaine.
Ce qui m’irrite copieusement.
Et ces derniers jours, c’était une répétition générale?

Au milieu de ce numéro d’équilibriste que je suis forcée de jouer en surfant sur les méandres quasi polaires du thermomètre, j’apprends une nouvelle qui me touche en plein coeur.
Une femme que j’aime et respecte vit un drame personnel.
Son mari, homme fin, plein d’humour, sage, est atteint dans sa santé, et quitte doucement la scène.

Nous en avons parlé, hier soir.
Que dire, que faire….
Des mots de douceur, de tendresse, d’amitié…
La mise à disposition de la chambre d’amis, prête à devenir un havre en cas de besoin.
L’ouverture de ma vie, de mon coeur, de mes bras.
Faire en fonction d’elle, de ce dont elle pourrait avoir besoin…
Tout en sachant qu’elle est très aimée, très entourée.

Je sais certaines choses, j’en ignore énormément d’autres.
Je sais seulement que lorsque quelqu’un souffre, il est criminel de le laisser souffrir.
Comme tout le monde, je marche à tâtons dans un univers souvent flou.

Martine Bernier

Anagrammes et palindromes

6 février, 2010

La langue française est amusante. Il suffit d’en connaître les subtilités.

L’anagramme, comme chacun le sait, est un jeu de lettres connu depuis l’Antiquité, qui a vécu son apogée à la cour de François Ier. Prenez un mot, mélangez l’ordre des lettres et vous formerez un autre mot, une anagramme. Oui, une et pas un… anagramme est du genre féminin.
Signe est donc l’anagramme de singe, crèmerie de mercerie, Martine de… martien. Et pas de réflexions dans les rangs, merci.

Et puis il y a les anagrammes célèbres dont voici quelques exemples.

- François Rabelais a publié les deux premiers volumes de son Pantagruel sous l’anagramme d’Alcofribas Nasier… qui rappelait au passage qu’il avait un nez très avantageux.

- Paul Verlaine se mettait souvent en scène dans ses poèmes sous le nom de Pauvre Lélian.

- Boris Vian signait volontiers Bison Ravi ou Brisavion.

- Quant à Raymond Queneau, il optait pour Rauque Anonyme.

- On sait moins que, à une lettre près, le nom de Marguerite Yourcenar est l’anagramme de son véritable patronyme Crayencour

Et puis il y a a plus fort: le palindrome. Nous avons tous remarqué que certains mots peuvent se lire indifféremment dans un sens ou dans l’autre/ Laval, Eve, non, elle, été, radar…
Le palindrome est une phrase qui peut être lue dans les deux sens, de droite à gauche et de gauche à droite, tout en conservant le même sens. Certains sont très connus, comme « Et la Marine va, Papa, venir à Malte », « Esope reste ici et se repose » ou « Elu par cette crapule ».

Essayez, vous verrez que vous pouvez les lire à l’endroit comme à l’envers.

Le champion toute catégorie du palindrome du genre est Georges Perec qui publia en 1961 un palindrome géant de 5000 mots…

Le français est une langue magnifique…

Martine Bernier

Jacques Perrin: »Dits du Gisant », un coup au coeur

5 février, 2010

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C’est un cri silencieux…
C’est un choc.

Jacques Perrin est un homme que l’on n’oublie jamais lorsqu’on l’a rencontré.
Autrefois professeur de philosophie et de littérature française, il a choisi de s’orienter vers le monde du vin.
Et là encore, il est devenu une sommité, membre du Grand Jury Européen, responsable de la revue Vinifera dont l’excellence est reconnue unanimement dans la profession.
La culture, l’esprit et l’humanisme de cet homme marquent ceux qui le croisent, dont j’ai la chance d’avoir fait partie quelques fois.
Il est l’un des grands spécialistes du vin, l’aborde sous tous ses angles et en parle avec talent.

En février 2006, cet alpiniste chevronné est victime d’une chute lors de l’ascension de l’Aiguille du Pèlerin, dans le massif des Grandes Jorasses.
L’accident, terrible…
Un corps brisé.

“Dits du Gisant” est le journal qu’il a tenu durant les quelques mois suivants l’événement.
Homme cassé, perdant la maîtrise de son corps et le sens du goût, (drame absolu pour ce prince de la saveur), il va s’attacher, jour après jour, à affronter la douleur souvent insupportable, à franchir les portes du dépassement de soi.
Au fil des mois d’immobilité, il va sonner le grand rassemblement de tout ce qu’il a accumulé de connaissances philosophiques et littéraires, d’expériences et de vécu.

Le livre qu’il nous offre n’est pas le récit facile d’un quotidien de souffrance.
Il va beaucoup plus loin que cela.
Avec une écriture puissante et pudique, jouant sur plusieurs niveaux de styles, il nous entraîne au coeur de lui-même.
Personne ne sort intact de ce voyage intérieur.
Il est d’une force et d’une intelligence stupéfiantes.
Pour le lire, il faut se délester de ses propres certitudes, des attentes que l’on peut ressentir face à un scénario aussi tristement classique que celui d’un destin torturé.
Il faut accepter d’être entraînés, renversés, happés par un fil de récit inattendu, parsemé d’allusions à des souvenirs précis, à des êtres que certains reconnaîtront.
Il faut se laisser happer par le mental hors normes de cet homme étonnant, d’une dignité et d’une élégance folles, qui parle de la douleur extrême avec des mots rares.

Ce livre est ainsi. Rare.
On le prend en plein coeur, en plein ventre.
Il ressemble au regard de Jacques Perrin, qui est un monde à lui seul, d’une intensité qui vous cloue au sol.

Aujourd’hui, ce survivant est à nouveau un homme debout.
Mais a-t-il un jour cessé de l’être, même lorsqu’il était gisant?

Martine Bernier


« Dits du Gisant », Jacques Perrin, Editions de l’Aire.
Blog de Jacques Perrin:http://blog.cavesa.ch/

Un Giacometti vendu 74,2 millions d’euros..

4 février, 2010

C’est un record absolu: il n’était jamais arrivé qu’une oeuvre d’art soit vendue aussi cher lors d’une vente publique…
« L’Homme qui marche », très célèbre sculpture en bronze d’Alberto Giacometti, a été vendu 74,2 millions d’euros (soit 656 millions de livres) hier, à Londres, chez Sotheby’s.
L’affaire a été conclue par téléphone en huit minutes par un mystérieux acquéreur.
La sculpture a été vendue trois fois plus que son prix estimé puisque la mise à prix devait avoir lieu entre 12 et 18 millions de livres, pensait-on.

Cela faisait plus de vingt ans qu’aucun des personnages longilignes en mouvement de Giacometti, faisant partie de la collection de la banque allemande Commerzbank, n’avait été mis en vente.

Cette transaction a pulvérisé le précédent record détenu par un tableau de Picasso, le « Garçon à la pipe », qui, en 2004, avait été attribué pour la somme de 66,4 millions d’euros, à New-York.

Je ne peux m’empêcher de penser à Lui qui, à Paris, me demandait à combien étaient estimées les oeuvres de Monet ou de Signac.
Je me suis documentée… et j’ai trouvé.
En 2007, plusieurs toiles de Monet se sont retrouvées sur le marché, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps.
Lorsque ce genre d’événement intervient, c’est l’occasion rêvée de mesurer la cote d’amour du peintre.
L’impressionniste aurait été satisfait. En quelques jours, « Les arceaux de roses, Giverny » (1913) ont été vendus 8 millions de livres.

« Waterloo bridge, temps couvert » (1901) a triplé son estimation de départ, pour être attribué à 17,9 millions de livres sterling (26,5 millions d’euros).
Quelques jours plus tard, Sotheby’s, proposait à la vente un Nymphéas qui n’avait pas été montré au public depuis 1936.
Il est parti pour la coquette somme de 18,5 millions de livres. Soit 27,4 millions d’euros.
Je n’ai malheureusement rien trouvé concernant les tableaux aériens de Signac.
Mais je le crains: ce n’est pas demain que j’aurai autre chose qu’une reproduction dans mon bureau…

Martine Bernier

Mails engloutis et monolithes de Carnac: même combat.

3 février, 2010

Autrefois, de tout temps, lorsqu’un courrier n’arrivait pas à destination, on accusait, à choix: le facteur, la poste, l’avion postal, la diligence, l’état des routes, le cheval, la qualité douteuse de son picotin… bref on remontait la filière, avec plusieurs coupables plausibles.

Aujourd’hui, lorsqu’un courriel n’arrive pas, le problème est différent.
Un coup de fil à votre opérateur n’explique pas grand-chose, et l’oeil soupçonneux que nous jetons à nos ordinateurs ne sert strictement à rien.
Vérifier les pop et autres smtp, l’attribution des courriers indésirables, sert rarement à quelque chose.

Hier, la personne qui, à deux reprises, n’a pas reçu dans la journée les courriers électroniques urgents que je lui envoyais, m’a dit le soir: « Tu sais, chez moi, c’est assez courant. Il faut dire que le fil qui relie l’ordinateur est tout, tout fin… »
J’ai souri… pauvre misérable fil.
Piètre coupable.

Je demandais ce matin à un spécialiste de la question: mais pourquoi certains mails n’arrivent-ils pas alors que d’autres passent sans problèmes?
Pourquoi le même message, incapable de franchir le mur des ondes, y arrive-t-il brusquement lors de la Xème tentative?
Pourquoi, lorsque je l’envoie à trois personnes en même temps, atteint-il son but chez deux d’entre elles et pas chez la troisième?
Pourquoi certains mail ne m’arrivent-ils pas et ne se retrouvent-ils pas dans les dossiers racines?
Et où vont ces courriels engloutis?
Au cimetière des éléphants?

Il m’a répondu, un peu rêveusement :
« Venant de toi, la question m’étonne… tu sais pourtant que certains mystères restent inexpliqués. N’est-ce pas l’un des charmes de l’existence que de ne pas vraiment savoir pourquoi ont été érigés les monolithes de Carnac? C’est toi-même qui me l’a dit. »

Ma réaction l’a beaucoup amusé.

Il y a donc un point commun entre les mails disparus et les monolithes de Carnac.
Avouez que vous n’aviez pas fait le rapprochement…
Ce doit être pourtant vrai: c’est un cartésien qui me l’affirme.

Martine Bernier

PS: les mails privés qui sont adressés à Ecriplume, sans être signés et abordant toujours le même sujet ne semblent, eux, pas décidés à se perdre.
Je continue à demander à leurs auteurs de bien vouloir s’adresser directement à celui qui est concerné.
Il sera sûrement intéressé de les lire.

Fleur d’Asie

2 février, 2010

Ce matin vers 7 heures, Ecriplume a franchi le cap des 20000 visites.
Merci…

Le soir du Nouvel-An, mes deux fils sont venus accompagnés.
Le premier l’était de sa compagne, connue de nous tous depuis plusieurs années.
Le second nous présentait la jeune femme qui va bientôt partager sa vie, et son petit garçon de trois ans.
J’ai eu un double coup de coeur.
Elle est une fleur d’Asie, toute en finesse et en beauté.
Le contact s’est établi dès les premières secondes entre nous, et elle a trouvé très facilement sa place.
Elle me téléphone régulièrement. Je découvre peu à peu sa personnalité, son passé.
J’espère apprendre à connaître ses goûts, ses aspirations.

Quant à son petit, Kim, il est, comme sa maman, un bijou de fraîcheur.
Curieux de tout, intéressé par les livres, doué d’une imagination débordante qui lui permettait de me suivre en riant dans les histoires les plus loufoques que j’inventais pour lui, il a semblé m’adopter.
Et cela a été réciproque à  la seconde où je l’ai vu.

Dans quelques semaines, tous deux viendront vivre dans la région.
En attendant, le petit a débuté l’année par un problème de santé qui le maintient à l’hôpital depuis 10 jours.
Cela me fait de la peine de ne pas pouvoir les entourer, tous les deux…
En attendant que ce soit le cas, Kim écoute donc sa maman lui parler de Pomme, ma petite chienne, qu’il découvrira bientôt.
Et je me réjouis de voir la famille s’enrichir d’une culture nouvelle.
L’exemple type démontrant que les conjoint (e)s de nos enfants ne sont pas des « pièces rapportées », selon cette expression que j’ai en horreur, mais bien des « valeurs ajoutées »…

Martine Bernier

Paul

1 février, 2010

Il s’appelait Paul.
Chaque année, le 1er février, je me souviens que c’était le jour de sa naissance.

Au fil des années, durant quarante ans, j’ai reconstitué la trame de sa vie.
Ce que j’en ai su par moi-même, d’abord: trois enfants, marié à une femme qui ne voulait pas travailler, avait un caractère difficile, ne s’intéressait pas à grand-chose, et n’était, de ce fait, pas très intéressante.
Il n’était pas heureux en couple, mais aimait ses enfants.
Perfectionniste, tourné vers les technologies modernes, il subissait un stress qui a sans doute été responsable de sa disparition prématurée, à l’âge de 46 ans.

Grâce aux témoignages de ceux qui l’ont bien connu, j’ai découvert sa personnalité, son caractère, son passé..
Même s’il reste une ombre parmi les ombres…

Un jour, son frère, beaucoup plus jeune que lui, m’a donné une lettre, véritable relique.

Paul avait 18 ans lorsqu’il l’a écrite.
La Belgique, où il vivait, était alors un pays occupé, en guerre.
Dans la candeur et le romanesque de son âge, Paul est allé expliquer à des soldats Allemands ce qu’il pensait de leur présence.
Son discours n’a visiblement pas plu.
Il est passé à un cheveu du peloton d’exécution.
Un homme lui a sauvé la vie, le faisant passer pour fou et le faisant interner provisoirement.
C’est depuis cet asile où il est resté quelque jours, entouré de personnes malades mentales, qu’il a adressé cette lettre à ses parents.
Une écriture déjà fine et élégante, un discours désolé et respectueux, un désespoir de se retrouver dans un tel endroit où les patients hurlaient jour et nuit.

Si cet homme, qui était je crois le bourgmestre de l’endroit, ne lui avait pas sauvé la vie ce jour-là, je ne serais pas là.

Paul était mon père.

Martine Bernier

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