Archive pour avril, 2010

Chien: Pomme ou l’art et la manière de se faire des amis.

20 avril, 2010

Scotty adorait les moutons.
Pomme a trouvé mieux. Et il semblerait que plus l’animal est grand, plus il  provoque un amour fou chez mes chiens.

Depuis environ une semaine, de nouvelles locataires squattent le pré situé derrière chez moi.
Des génisses de plusieurs couleurs, aux yeux tendres, et quelques vaches que Pomme a aussitôt désiré compter parmi ses relations.
Elle qui ne consentait à sortir qu’en traînant les pattes réclame désormais tous les quarts d’heure pour aller jouer avec ses nouvelles amies, qu’elle surveille, le reste du temps, depuis ses observatoires: sur le balcon ou debout derrière la porte-fenêtre.
Elle a déjà lié des contacts joyeux et turbulents avec plusieurs chiens du voisinage, adore regarder les chats… mais les vaches, ah, les vaches…
Elles sont l’objet d’une passion grandissante.

Une quinzaine de fois par jour, donc, Pomme fonce vers le pré, dans les parfums de ciboulette et d’ail sauvages, escalade le talus à toute vitesse, guidée par le tintement des cloches et des clochettes (ce chien, vu de l’arrière, ressemble de plus en plus à un lapin!) et scrute l’horizon.
Dès qu’elles la voient, les génisses s’approchent pour mieux contempler cette boule de poils noirs qui a visiblement très envie de jouer avec elle.
Lorsqu’elle a réussi à attirer leur attention, Pomme, en bon bichon havanais joueur mais prudent, recule d’un mètre, juste derrière la clôture.
Puis commence un ballet digne de l’Opéra de Paris.
Sans tutus.
Elle avance en bondissant, se couche sur ses pattes de devant, postérieur dressé.
Aussitôt, les vachettes font un pas en avant, ce qui fait détaler leur visiteuse.
Les Demoiselles du Pré tendent le cou pour ne pas la perdre des yeux, ce qui semble la stimuler à relancer une tentative d’approche.
Elle fonce vers elles comme un boulet de canon et freine à deux mètres de leurs mufles, ce qui a pour effet de les faire reculer en se bousculant.
Voir ces énormes animaux reculer devant un chien de 4 kg est tellement drôle que plusieurs de mes voisins aiment profiter du spectacle depuis leurs balcon.
Cela peut durer un temps fou.

Au bout d’un moment, je m’oblige à interrompre le jeu pour revenir à une réalité plus prosaïque… le travail m’appelle.
A contre-coeur, Pomme finit par me suivre, non sans s’être fait longuement priée et avoir arraché un pissenlit au passage.
De retour dans ses quartiers, elle court à la fenêtre qu’elle me demande d’ouvrir pour continuer son observation.
Cinq minutes plus tard, elle vient me prier de resortir.
Et quand Pomme a quelque chose dans la tête, elle peut devenir très, mais alors vraiment très convaincante.
Je dois donc user de subterfuges pour lui faire comprendre que j’ai autre chose à faire que d’aller saluer des vaches à longueur de journée.

Depuis que son carnet d’adresses s’est étoffé, elle ne sait plus où donner de la tête.
Et moi, je prie silencieusement pour que personne n’ait l’idée de mettre un éléphant dans le jardin…

Martine Bernier

Vauban le méconnu

19 avril, 2010

Lorsque vous vous baladez en France, vous croisez souvent des bâtiments militaires construits par Sébastien Le Prestre de Vauban (1633 – 1707).
C’est à cet architecte que l’on doit des places fortes et la fameuse « ceinture de fer » de ce qui était à l’époque le Royaume de France.

Je n’aime pas beaucoup ce patrimoine militaire, mais il fait partie de l’Histoire, et celui qui l’a érigé n’était pas n’importe qui…
Aujourd’hui, beaucoup pensent que, pour bâtir ces constructions, Vauban s’est inspiré des témoignages des chefs de guerre qu’il a interrogés sans aller lui même sur le terrain.
Une sorte de militaire d’opérette, avec perruque poudrée et habit de dentelles.

Et bien non… Vauban fut bel et bien un soldat combattant.
Un sacré soldat, même…
La carrière militaire était celle qui lui était destinée depuis son enfance, lui qui est né dans une famille de la petite noblesse du Morvan, consacrée à l’armée depuis des générations.

Le jeune Sébastien entre comme cadet dans un régiment de cavalerie en 1651, arme la plus prestigieuse de l’époque.
Très vite, il se fera remarquer pour sa bravoure, lors de son engagement dans l’armée engagée contre Condé, alors frondeur.
Plus tard, il sera fait prisonnier, puis Mazarin arrivera à le convaincre de rejoindre le service du Roi. Il sert alors avec panache sous les ordres du maréchal de la Ferté, puis sous ceux du Chevalier de Clerville mais poursuivra parallèlement son apprentissage d’ingénieur.
Vauban sera plusieurs fois blessé au combat, vivra dans des conditions périlleuses sa tâche d’ingénieur. Les hommes qui remplissaient cette fonction ne survivaient, pour la plupart, que quatre ou cinq sièges tant leur tâche était dangereuse.

En 1667, il reçoit un coup de mousquet en plein visage.
Estimé par Louis XIV et Louvois, il est tancé par ceux-ci dès qu’il met sa vie en péril.
Et c’est souvent le cas…
A la fois architecte et soldat, il est astreint à un service permanent qui ne favorise pas l’avancement de sa carrière militaire.
Celle-ci le mène à avoir un premier commandement militaire à Brest en 1694 où il se trouve sous les ordres de deux supérieurs hiérarchiques… dont il ne sait auquel obéir.
Il deviendra maréchal de France en 1703… trop tard pour se voir confier une armée, ce qui le rendra amer.

Vauban souhaitait faire de la France un « pré carré », comme il le disait lui même, protégé par une ceinture de citadelles. Il a construit ou réaménagé une bonne centaine de places fortes.
Franc et lucide, il a pris à bras de le corps de multiples problèmes, sortant largement du cadre de l’architecture militaire.
Il observait les faiblesses du royaume et y apportait des solutions, des réformes, se préoccupant particulièrement du sort des plus démunis. Humaniste, il était passionné par la justice sociale. L’anecdote expliquant qu’il partageait ses primes et ses soldes avec ses officiers les moins nantis est révélatrice en ce sens…
Ne supportant pas l’injustice, il protégeait et aidait les plus faibles, mais restait un homme au caractère fort, exigeant et pointilleux dans son travail.

Vauban est mort de ce qu’il pensait être un rhume, qui a dégénéré en bronchite chronique.
Un rhume… pour un homme qui a failli perdre la vie si souvent sur les champs de bataille…
Les dépositions de son valet de chambre, Jean Colas, sont arrivées jusqu’à nous, nous permettant de connaître le récit des derniers jours de son maître, emporté par une embolie pulmonaire.
Jusqu’au bout, le marquis de Vauban a conservé sa vivacité d’esprit.
Saint-Simon a fait courir la rumeur qu’il serait mort de chagrin, étouffé par trop d’amertume.
Les historiens s’accordent à estimer que c’est faux.
Vauban n’a connu ni disgrâce ni tracasseries venues de la Cour.
L’homme a laissé beaucoup d’écrits et de nombreux livres lui ont été consacrés.
Une très belle statue de Pierre Duc le représente en plein travail à l’entrée de la citadelle de Besançon, l’une des plus belles de l’architecte, aujourd’hui lieu touristique et culturel.

Pourquoi me suis-je penchée sur ce personnage?
Parce que j’ai si souvent entendu « C’est une tour Vauban ou une citadelle Vauban » que j’ai fini par réaliser que le nom est presque devenu un label machinal prononcé par des générations oubliant que, derrière ce nom, existait un homme étonnant…

Martine Bernier

Les bêtises médicamenteuses

18 avril, 2010

Toute personne ayant à gérer par elle-même un traitement médicamenteux en fonction d’analyses à effectuer chez elle une ou plusieurs fois par jour sait que trouver le bon dosage peut être délicat et provoquer de petits accidents.
C’est ce qui m’est arrivé ce week-end.
Moralité, les médicaments sont comme la crème fraîche dans les plats.
Pour l’une, si vous recevez deux fois plus de personnes que la première fois que vous aviez proposé votre plat, ne doublez pas le nombre de pots de crème fraîche pour autant.
Pour l’autre, si vous n’atteignez pas le niveau d’analyses escompté, évitez de tripler la dose.
Je confirme: ce n’est pas une idée de génie.

J’écrirai davantage demain, lorsque j’aurai franchi cette étape particulière…

Martine Bernier

La lettre oubliée

17 avril, 2010

Tout a commencé il y a… 220 ans.
Nous sommes sous la Révolution Française, en 1790.
Une lettre, postée à Paris et destinée à la commune de Seix, en Ariège, se retrouve à la mairie de Saïx, dans le Tarn.
Etonnamment, la missive n’est ni réexpédiée vers le bon destinataire, ni jetée.
Elle est simplement laissée dans un coin et retrouvée, en 2000, par un stagiaire.
Mais son destin est décidément étrange: elle est une fois encore oubliée… jusqu’à ce que le maire de Saïx la retrouve à son tour et décide de développer un projet culturel autour de l’histoire de cette lettre perdue.
Résultat: le 5 juin prochain, la municipalité de Saïx se rendra en grande pompe à Seix afin de remettre la lettre en question.
Elle aura mis 220 ans pour arriver, un record…

Mais que contient-il donc, ce message oublié?
Ne rêvez pas, rien de romantique.

Selon l’AFP, elle signifiait à Seix « le refus le Paris d’élever la ville au rang de chef-lieu du canton »…

Martine Bernier

Le dernier jour

16 avril, 2010

Ne me demandez pas comment cette semaine a pu passer aussi rapidement, je suis incapable d’y répondre.
Depuis que mes amis Bretons sont arrivés, le temps a filé.
Comment est-ce possible de se sentir aussi bien, aussi « en famille » avec des personnes qui ne sont pourtant pas de notre sang?
C’est d’autant plus inexplicable que ce sentiment de bien-être semble partagé par mes proches, qui ont l’air parfaitement à l’aise avec eux, eux aussi.
Le bonheur de les voir tous, riant ensemble, partageant leurs points de vue, leurs anecdotes, était total.
Nos rires (aaah, entendre Béa expliquer que « les cornichons et les petits oignons, Yoyo, c’est pareil, sauf que c’est différent… »), notre complicité, tout est revenu comme si nous nous étions quittés la veille.

Physiquement, en attente de nouvelles interventions chirurgicales, je ne suis pas bien ces derniers temps.
Je n’ai pas pu faire tout ce que j’aurais aimé.
Mais ils ont intégré l’élément « santé vacillante » en m’épargnant un maximum de fatigue et d’efforts.
Cette journée de vendredi était cruciale pour moi.
C’était le jour du rendez-vous à l’hôpital avec mon chirurgien, avec lequel j’ai la chance d’avoir une relation privilégiée.
Jamais l’expression « nous nous voyons pour la suite des opérations » n’a eu autant de sens pour moi!
La ronde continue.

Mon morceau de Carré d’Or ne m’a pas abandonnée.
Ils m’ont accompagnée à l’hôpital, en force.
La salle d’attente était bien remplie avec eux… ce n’est pas souvent qu’une patiente se présente avec son fan club!
Cela m’a profondément touchée.
Ils étaient là comme ils l’ont été à St Molf, quand celui qui m’avait promis la lune m’a réservé l’enfer.

Demain sera un jour triste.
Une nouvelle séparation et ce sentiment constant d’être déchirée entre la Bretagne et les rives du Léman.
Une partie de mon coeur dort dans ma Terre de Sel.
Ce bout de coeur part dans une voiture grise, aux côtés d’une famille que j’aime, d’une adolescente aux cheveux d’or, en direction de ceux que j’ai laissés là-bas…

Martine Bernier

Les erreurs dans les films et la suite de Titanic

15 avril, 2010

Un document circule actuellement sur Internet sur un sujet plutôt amusant: les erreurs les plus drôles commises dans les films.
Celui qui détient la palme des petits détails de ce genre est « Gladiator », où les anachronisme sont, paraît-ils, légions (romaines, bien entendu…)
Le Colisée plus grand qu’il ne l’était à cette période, ou les casques de gladiateurs inconnus à l’époque sont des incohérences relevées par les historiens.
La montre au bras d’un soldat lors du combat entre Maximus et Commode, ou la spectatrice portant de ravissantes lunettes de soleil dans le public, lors de la course de chars, sont plus insolites… A propos, Maximus se fait surnommer L’Espagnol en devenant Gladiateur. Un beau nom. Dommage que le pays Espagne n’existait pas, à l’époque…

D’autres, dans des films également prestigieux, sont plus connues.
Les amateurs du genre connaissent par coeur la fameuse bévue commise dans le premier volet de Star Wars où l’un des gardes entourant Dark Vader, à 1h19 du début du film, se cogne la tête contre le plafond au moment d’entrer dans la salle où sont enfermés C3-PO et R2-D2.
Au moins, ce figurant-là a-t-il connu son heure de gloire…
Toujours dans la Guerre des Etoiles, en version originale, Luke Skywalker, ravi d’avoir détruit l’étoile noire, sort de son vaisseau en lançant un joyeux: « Hey Carrie! » à la princesse Leïla.
C’est très gentil.
L’ennui, c’est que Carrie Fisher est le nom de l’interprète de la princesse, pas celui du personnage…

Pour ceux qui ont le sens du détail, Forrest Gump, dans le film du même nom, explique que Jenny, l’amour de sa vie, est morte un samedi. Or, un gros plan de la tombe montre la date du 22 mars 1982… qui donnait un lundi. Oui, bon, je vous l’avais dit, il fallait avoir envie de vérifier…

Le reportage sur Internet comporte une foule de détails.
Ceci dit, il est rare que, dans le feu de l’action, les spectateurs les décèlent par eux-mêmes.
Ouf…

Alors que je terminais ce petit texte, Aurore, ma fillotte bretonne, m’annonçait qu’elle avait entendu dire qu’une suite allait être donnée au film « Titanic ». Le beau Jack, joué par Léonardo di Caprio, serait retrouvé, bien longtemps après le naufrage.
Particularité du sauvetage: Jack a été conservé dans un glaçon.
Passé le premier fou rire, je suis allée faire un petit tour par Internet pour vérifier la chose.
Et… et… ET!!!!!!!!!!!!
Ce n’était pas totalement faux!
Des fans du film ont bel et bien imaginé une suite et en ont tiré une bande annonce construite avec différentes scènes tirées de la filmographie de Léonardo di Caprio.
C’est plutôt bien fait… je vous laisse juger par vous même.
Moralité: il faut toujours croire les fillottes, surtout lorsqu’elles s’appellent Aurore!

Martine Bernier
http://gigistudio.over-blog.com/article-2684171.html

Le fromage en plastique et le nectar crémeux

14 avril, 2010

Cela peut paraître insolite pour ceux qui me connaissent sans me connaître vraiment, mais il m’arrive d’avoir des conversations inattendues au sujet de la nourriture, lorsqu’il s’agit des bons et des moins bons produits. Il faut croire que l’influence d’Eric et de Jean-Pierre Coffe porte ses fruits!
Ces derniers jours, dans la douce quiétude familiale et amicale retrouvée de mes quatre tendres Bretons en visite chez moi pour la semaine, nous avons vécu un épisode que je n’oublierai pas de sitôt et qui nous a permis d’explorer ensemble le monde des fromages.
Fred m’a fait goûter une chose bizarre revendiquant le nom d’Emmental.
J’ai eu la très nette impression d’avoir en bouche une chose parfaitement insipide…

- Tu n’aimes pas mon fromage?
- Ah ça, ce n’est pas du fromage, c’est du plastique!
- Du plastique?? Mais c’est très bon!
- Si tu veux. En tout cas ce n’est pas de l’Emmental.
- Mais si!
- Mais non! Je vais vous en trouver et vous allez voir…

Aussitôt dit, aussitôt fait.
Profitant d’une incursion dans la civilisation helvétique, j’ai décidé d’ouvrir le monde des vrais fromages à mes amis.
J’ai d’abord été chercher un morceau d’Emmental à la coupe, puis nous sommes allés à Aigle, chez l’un des meilleurs fromagers du lieu.
Je voulais leur prendre du fromage à raclette digne de ce nom et, surtout, une merveille pour les fins palais: le brie aux truffes.
J’en ai acheté un gros morceau et nous sommes revenus dans mon antre pour une soirée découverte de véritables mets confectionnés par de véritables artisans pour de véritables gens. Et non pas des choses infâmes où tous les goûts se confondent…. quand ils ont du goût!
J’ai commencé par leur offrir de l’authentique Emmental.
J’ai compris qu’ils aimaient lorsque Fred a dit: « Ah oui… il n’y a pas photo…. »

Ensuite, nous sommes passés à table.
Ce fut un repas apparemment tout simple.
Pain frais, beurre breton, pâté artisanal et de différents fromages dignes de ce nom.
Le pâté a remporté l’adhésion de mon jury.
Puis j’ai délicatement ouvert le papier qui contenait le précieux brie aux truffes et je l’ai servi.
J’ai appris que, pour mes goûteurs, c’était la première incursion dans le monde de la truffe.
Le petit Yoann l’a avalé comme un bonbon. Béa et Aurore ont mangé avec prudence, reconnaissant la qualité du produit.
Quant à Fred, il a littéralement craqué, d’autant qu’il le dégustait avec un excellent vin rouge.

Le lendemain, le fromage à raclette (un « vrai », lui aussi!) a remporté un succès mérité, comme ses confrères.

Le séjour en Suisse de mes amis commence à ressembler à l’un des albums d’Astérix que j’avais préféré: « Le Tour de Gaule », où les deux héros ramenaient des spécialités culinaires de tous les endroits qu’ils découvraient…
J’espère que cette expérience fera oublier celle du « Rithon Martinien » déjà relatée ici, où j’avais failli occire innocemment le tiers des habitants de mon Triangle d’Or pas encore Carré!

Martine Bernier

Vous avez dit bizarre?

13 avril, 2010

La nouvelle la plus étrange de ces derniers jours vient de Shropshire, Angleterre
Et quand je dis étrange… je suis très en dessous de la réalité.
Dans cette campagne anglaise, la police a eu la visite des agriculteurs du crû, furieux, accusant des OVNIs d’avoir attaqué leur bétail aux rayons laser.
Si.

Selon eux, des incidents inexpliqués ayant coûté la vie à plusieurs moutons auraient eu eu lieu.
Ces derniers auraient eu les yeux et la cervelle enlevés, d’autres les organes prélevés par un trou dans le torse.
Pour les agriculteurs, des OVNIS seraient donc responsables de ce massacre. Ils ont déclaré avoir aperçu des lumières oranges ressemblant à des rayons laser, et ne correspondant, toujours d’après eux, en rien aux nôtres.

Le lendemain du massacre, tous les agriculteurs de la ville ont été interrogés et un seul d’entre eux n’avait pas subi d’attaques sur son bétail.

J’ai vérifié: la nouvelle ne date pas du 1er avril et a été reprise un peu partout sur Internet.
Canular ou arnaque, information mensongère ou réel phénomène inexpliqué, les commentaires vont bon train.
Il va falloir prévenir David Vincent… les Envahisseurs sont de retour!

Martine Bernier

Les poubelles de Shakespeare ou le bon usage des détritus

12 avril, 2010

Inattendu… c’est le moins que l’on puisse dire…
A Stratford, en Grande Bretagne, des archéologues ont fait une découverte cruciale.
Ils ont trouvé ce qu’ils pensent être la fosse à ordure de Shakespeare.
Et alors, me direz-vous?
Ils espèrent pouvoir apporter des détails supplémentaires sur la vie du célèbre auteur anglais, en fouillant ces « poubelles » datant de 250 ans, sur le site du terrain où se trouvait la demeure de l’écrivain.
Des archéologues ont débuté les fouilles sur le terrain qui a abrité la demeure de Shakespeare jusqu’à sa démolition il y a 250 ans.
L’un des archéologues, Kevin Colls, a déclaré, tout content, que « Même le plus petit morceau de poterie pourrait nous en apprendre un peu plus sur la vie de Shakespeare, comme ce qu’il aimait manger ou boire ». Ses collègues et lui espèrent ainsi pouvoir mettre en lumière la vie de l’auteur et prouver qu’il aurait écrit la plupart de ses ouvrages, sur cette propriété et non pas à Londres.

Je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement entre cette recherche historique et les déplorables habitudes de certains paparazzis qui volent les poubelles des vedettes pour en photographier le contenu et en faire des articles ô combien passionnants.
Moralité, il y a deux façons d’envisager le rapt d’une poubelle.
L’un pour la bonne cause et l’avancement de la connaissance universelle, l’autre… hum

Martine Bernier

Le « nanniversaire »

11 avril, 2010

C’est une chose délicate, un « nanniversaire ».

Enfant, on les attend avec impatience pour la fête et les cadeaux qui les accompagnent.
Adolescent, on les rêve porteurs d’une liberté et d’une autonomie nouvelles. Va-t-on enfin nous  reconnaître comme jeune adulte à prendre au sérieux? Va-t-on enfin pouvoir croquer la vie?
Et puis vient le jour où les années s’accumulent et où, pour certains, l’anniversaire devient dérangeant.
Je n’ai pas ce problème avec le temps qui passe.
J’y suis même assez indifférente.
Il est normal, lorsque l’on prend le bateau pour un long voyage, de profiter des escales et d’arriver un jour à destination…

Ce dimanche, j’ai donc eu un printemps de plus.
Je repense à celui de l’an dernier, un anniversaire symbolique, un chiffre rond, que j’avais vécu dans la tristesse  à cause d’un homme dont je ne voulais pas encore croire qu’il était petit.
Cette année, j’ai eu la chance infinie d’être très entourée et d’avoir un très bel anniversaire.
Mes Bretons (pas tous, mais les autres étaient dans mon coeur!), ma famille, mes amis, mes voisins, énormément de messages, d’appels, de témoignages de tendresse. Certains même qui m’ont surprise, en découvrant que des personnalités connues que j’ai rencontrées pensent à moi elles aussi.
Les miens…
Un clan qui s’élargit au fil du temps, qui s’enrichit.
Une déferlante d’affection bienfaisante, qui n’arrive pourtant pas à couvrir totalement la douleur qui est en moi depuis des mois.
Je ne fais jamais de bilan, de projets justifiés par une date anniversaire.
Je sais simplement que cette nouvelle année débutera par une nouvelle opération, peut-être deux, qu’il me faudra de la force. Mais les douleurs physiques, aussi dures soient-elles, ne sont rien à côté d’autres, plus perfides et beaucoup plus tenaces.

Je suis née durant le mois des jonquilles, le mois des premiers boutons de lilas, le mois où les fleurs de printemps viennent se moquer de l’hiver.
J’ai toujours trouvé que c’était l’un des plus beaux mois de l’année.
Je suis née un 11, et une de mes amies d’autrefois, lorsque j’étais jeune adolescente, était née un 12.
Je l’ai perdue de vue depuis longtemps, en changeant de pays, mais chaque année, je pense à elle.
Elle s’appelait Chantal De Winter, et quand ma fête se terminait, la sienne débutait.

A elle aussi, cette nuit, je souhaite virtuellement un bon « nanniversaire »

 Martine Bernier

 

 

 

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