Archive pour mai, 2010

La fugue ou rencontre du troisième type

13 mai, 2010

Vous êtes-vous déjà trouvé nez à nez avec une vache, dans un lieu où elle n’est pas du tout sensée se trouver?
Moi si.
L’expérience est récente, notez.
Elle date de ce matin.
Il était 9h00 lorsque, sur sa demande expresse, j’ai sorti Pomme, sous la pluie, pour la troisième fois de la matinée.
A chaque fois, je dois interrompre mon travail.
Inutilement d’ailleurs.
Je pars donc dans un état de semi somnambulisme, très absorbée par le chapitre sur lequel je suis penchée, réfléchissant aux éléments que je veux encore y insérer.
Je n’ai pas réalisé tout de suite que quelque chose se passait.
Sur le chemin goudronné et propret menant à l’entrée du pré dans lequel paissent les vaches en ce moment, j’ai vu une vachette noire, la plus jolie du troupeau, dégustant l’herbette et les renoncules sur le talus, à l’extérieur du pré.

Tiens, une vache.
Toujours prise dans mes pensées, je n’ai pas réagi.
Mon cerveau occupé m’a lancé l’information « normal », le traître.
Ce n’est qu’en voyant l’expression de ma chienne, figée sur place et regardant le spectacle, sidérée, que je suis revenue en arrière.
Ah non.
Pas normal.
Pas normal du tout, même.
La clôture ténue qui entoure le pré avait cédé, laissant place à une large ouverture entre deux piquets.
La vachette noire, plus hardie que les autres, en avait profité pour faire le pré buissonnier, sous l’oeil intéressé de ses consoeurs massées devant le lieu du délit.
Elles semblaient tenir salon…
L’herbe est toujours plus verte ailleurs, et l’aventurière semblait avoir lu et relu les oeuvres complètes de Daudet, « Chèvre de Monsieur Seguin » en tête.

Dès qu’elles ont vu Pomme, pour laquelle elles ont une curiosité bovine teintée de sympathie, les vaches ont toutes fait mine de la rejoindre, histoire d’improviser une petite surprise-party.
Un troupeau de vaches, c’est imposant.
J’ai prudemment reculé de quelques pas, entraînant mon Mogwaï et expliquant aux génisses que ce n’était pas une bonne idée.
Je sais qu’elles sont herbivores, mais elles auraient pu faire une exception pour une Pomme.
De plus, cette dernière étant mineure, je me méfie un peu de ces ruminantes à l’air innocent.
L’herbe, elles la mangent, mais rien ne me dit qu’elles ne la fument pas en cachette.

Je suis allée à la recherche de quelqu’un capable d’atteindre l’agriculteur en charge du troupeau pour le prévenir de la fugue.
Une dame m’a dit qu’elle allait lui téléphoner, me laissant retourner vers la placide évadée.
En levant la tête, j’ai vu l’un de mes voisins sur son balcon, m’expliquant qu’il tentait de joindre lui aussi l’homme de la situation.
Ce qui a été fait dans la demi-heure qui a suivi.
La fugueuse a réintégré ses quartiers et la clôture a été réparée.

Pomme, elle, a raté sa première sauterie.

Martine Bernier

Ecrire… bis

12 mai, 2010

Ecrire un article est une chose.
Ecrire un livre en est une autre.
Le premier est un cent mètres, le deuxième un marathon, une course de fond.
Lorsque l’ouvrage est commandé par votre éditeur, c’est… spécial.
J’ai la chance d’avoir un contact privilégié avec le « mien », je l’ai déjà dit.
Il me laisse parfaitement libre, ce qui est pour moi la meilleure façon de travailler.
Ceci dit, lorsque le moment est venu de lui envoyer la première partie du travail pour vérifier que nous sommes bien sur la même longueur d’ondes, il faut avouer qu’il y a un moment de flottement.

Sachant que j’avais débuté mon manuscrit dans des conditions très difficiles, écrivant à l’hôpital, dans un état assez original, et que ma situation physique ne me permettait pas de sonner le rassemblementde mes neurones, je craignais de ne pas lui donner un travail satisfaisant.
Je pouvais me tromper, ne pas être dans la ligne.
Donc, tout en continuant à travailler, je n’étais pas totalement tranquille.
Je connais les enjeux de ce livre.
C’est dire si le message de ce soir m’a fait plaisir.
L’appréciation est bonne, voire très bonne.
J’espère que le deuxième éditeur sera satisfait lui aussi.
Oui, ils sont deux!
J’ai encore beaucoup à faire pour que le livre soit prêt à temps tout en continuant mes autres tâches, mais ce commentaire est une motivation importante.
Le livre en est un peu plus qu’à son tiers.
Dans un marathon, ce doit être comme un point de ravitaillement.
Une respiration sans couper le rythme… et on continue!

Heu.. que vais-je faire ce week-end?
Certainement pas le pont.

 Martine Bernier

Nessie, Champ, le kraken et les autres: ces monstres stars des médias

11 mai, 2010

Les monstres m’intriguent.
Je ne suis pas la seule dans ce cas-là puisque des scientifiques très sérieux se penchent sur leur cas depuis des années.
Ainsi, un classement des cinq monstres marins ou lacustres les plus souvent vus dans le monde a été établi.

Personne ne sera étonné de savoir qu’en tête arrive Nessie, le monstre du Loch Ness.
Photographié pour la première fois en 1933, après des décennies de rumeurs au sujet d’un animal bizarre qui habiterait ce lac d’Ecosse.
Depuis, le « Nessie Watching » est devenu un sport international.
Il existe aujourd’hui une fan club officiel du monstre, des photographies nombreuses et variées et une multitude de théories.
Pour les uns, Nessie serait un plésiosaure, représentant un type de dinosaure que l’on croyait disparu, pour d’autres, issue du crypto-zoologue Jon Downes, il s’agirait d’une anguille devenue énorme. Les sceptiques, eux, pensent qu’il ne s’agit que d’une écorce ou de bouts de bois pris par erreur pour un animal.
La dernière vidéo tournée de ce que l’on pense être Nessie a été tournée en 2007 par Gordon Homes. Elles semblent avoir une crédibilité telle que la BBC, réputée pour son sérieux, a choisi de diffuser ces images dans son bulletin d’information. La vidéo montre bel et bien un énorme serpent ou une anguille géante ondulant dans les eaux du lac…

Le deuxième sur la liste est « Champ », le monstre du Lac Champlain. Il vivrait dans l’immense lac qui s’étend de l’Etat de New York à la limite du Canada.
Les photographies et vidéos de Champ sont rares.
La plus impressionnantes est une photo prise en 1977 par Sandra Mansi.
Elle se promenait en famille lorsqu’elle a vu un tourbillon duquel est apparu une tête suivie d’un cou et d’un dos.
Dans la panique générale, Sandra a pensé à deux choses: faire sortir ses enfants de l’eau et prendre une photo.
Celle-ci est restée dans l’album de famille durant quatre ans avant d’être publiée dans le New York Times.
Depuis, Champ aurait été observé environ 130 fois, surtout au petit matin, en été.

Ce lac du Canada n’est pas le seul du pays à abriter des monstres.
Presque chaque année, plusieurs apparitions de l’Ogopogo sont signalées dans le lac d’Okanagan, en Colombie britannique.
La plus ancienne remonte au XVIIIe siècle.
La créature est décrite comme étant un serpent mesurant entre 9 et 15 mètres de long, ondulante et nageant extrêmement vite.
Une légende amérindienne prétend que l’Ogopogo s’attaque aux hommes.
De fait, quelques nageurs auraient disparu dans le lac sans laisser de traces…

Le Kraken, lui, serait un calmar géant terrifiant et mythique vivant en groupe, selon les scientifiques, et apparaissant à la surface des mers froides en s’unissant pour former un immense éventail.

Enfin, le golfe de Cadboro, en Colombie britanique, abriterait, dit-on, un couple de reptiles aquatiques géants ( 12 à 20 mètres) surnommés « Caddy » et « Amy ».
Aperçus au moins six à sept fois par an depuis le début des année 1940, il a été question, en 1946, de capturer l’une des deux créatures pour l’exhiber dans une piscine géante. Les Amis de Caddy et Amy se sont opposés à cette initiative. Cela leur évite d’être déçus pour le cas où les recherches pour les attraper devaient révéler qu’aucun monstre marin ne hante ces eaux…

Martine Bernier

Dernière vidéo de Nessie:

Antidote et le service après vente venu du Canada

10 mai, 2010

Voici quelques jours, j’ai chanté les louanges du correcteur « Antidote » dont la cohérence, la puissance et l’efficacité m’avaient enchantée.
Hélas, un problème technique m’empêchait de le déverrouiller sur mon poste de travail principal. Je pouvais l’utiliser par ailleurs, mais pas là.
Gênant si l’on sait que certaines échéances professionnelles se rapprochent dangereusement et que j’ai acquis ce logiciel pour qu’il me soutienne dans ma traque à l’erreur rédactionnelle de tout crin.

J’ai donc laissé un message sur le site de l’entreprise, sans grand espoir, sachant que la maison mère se trouve au Canada.

Cet après-midi, mon téléphone sonne.
Le délicieux accent canadien de mon interlocuteur et quelques précisions de sa part me confirment qu’il me téléphone de Montréal dans le but de m’aider à sortir du souci que je rencontre et que, semble-t-il, il n’a encore jamais croisé.
Il faudra environ vingt minutes pour comprendre que c’est une incompatibilité entre le logiciel et le clavier assez particulier que j’utilise qui est responsable du problème.
A l’autre bout du fil, mon sauveur aurait pu me laisser me débrouiller en me conseillant de me diriger vers un revendeur Mac.
Non.
Pas question pour lui de m’abandonner à mon triste sort.
Il a déployé toutes ses compétences pour que nous arrivions à me sortir de l’ornière, le tout avec une gentillesse teintée d’humour.
Lorsque, ô bonheur, Antidote a pu s’installer librement dans mes programmes de traitements de texte, de mise en page etc, j’ai été ravie.
Je n’ai évidemment pas pu m’empêcher de poser quelques questions à mon interlocuteurs sur l’entreprise Druide informatic pour laquelle il travaille, et qui a conçu ce logiciel. Ses réponses m’ont confortée dans le fait que la qualité de ce correcteur et de ces dictionnaires ne relève pas du hasard.
Depuis, je ne peux m’empêcher d’explorer ses ressources. Cerise sur le gâteau, il s’adapte parfaitement au logiciel professionnel QuarkXPress.
Outre les analyses grammaticales et orthographiques, il tient en réserve, pour chaque mot, des citations, des illustrations, des locutions, synonymes, antonymes, anagrammes, une entomologie précise, et plusieurs niveaux d’analyse…. Un régal!

Martine Bernier

Ce soir, je pense à l’une des membres de mon Carré d’Or qui s’est faite opérer ce matin. Je lui envoie des nuages d’amitié et de tendresse…

La bouteille à la mer et l’exposition des cathédrales à Rouen

9 mai, 2010

C’est une histoire plutôt jolie… Tout commence en été 1977. Olivier Vandevalle navigue alors à bord du voilier de ses parents, en direction ces Açores. Comme les journées peuvent être longues au milieu de rien, durant le voyage le jeune adolescent a rédigé un message qu’il a glissé dans une bouteille en verre. Après l’avoir scellée à la cire, il l’a jetée à la mer. Le message disait ceci: « Je suis un garçon de 14 ans et je vis en Belgique (…) Je navigue sur un bateau de 18 mètres. (…) Au moment-même où j’écris cette lettre, nous avons juste dépassé Portland Bill sur la côte sud de l’Angleterre. » Olivier a ensuite vécu sa vie. La bouteille aussi. Trente-trois ans plus tard, elle est arrivée entre les mains d’une Anglaise de Swanage. Intriguée, Lorraine Yates a lancé un appel sur Facebook… et a retrouvé l’auteur de cette lettre parmi les 400 millions de membres du réseau! L’histoire dit encore que les deux fils d’Olivier, âgés de 16 et 20 ans, ont prolongé la tradition familiale en jetant à leur tour jeté une bouteille à la mer. Dans le cas présent, Facebook a tenu un rôle plutôt sympathique

 Martine Bernier

PS: Si vous habitez à ou non loin de Rouen, vous pourrez, du 4 juin au 26 septembre, visiter une exposition qui promet d’être marquante: « Une ville pour l’Impressionnisme », au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Des oeuvres de Monet, Pissarro et Gauguin seront présentées. Parmi elles, onze « Cathédrales de Rouen » peintes par Monet. Pourquoi est-ce à souligner? Parce que les spécialistes considèrent que cette série de toiles magnifiques que l’artiste a consacrée à la cathédrale en la peignant à différents moments de la journée pour en saisir les changements de lumière, représente une étape essentielle dans la dissolution du motif. Elles sont saluées comme étant l’un des sommets de l’Impressionnisme.

Fondation de l’Hermitage: le rêve…

8 mai, 2010

Il fallait que je la voie…
L’exposition « 100 chefs-d’oeuvre du Städel Museum », au Musée de l’Hermitage de Lausanne se termine le 24 mai.
Il n’était pas envisageable pour moi de la manquer, sachant ce qui y était présenté…
Ce samedi, la chance m’a été offerte de pouvoir la découvrir.
En forme ou pas, je ne l’ai pas laissée passer.
Comme à chaque fois, le néo-classissisme m’a touchée modérément.
Plus loin un Van Gogh beau mais sombre a attiré mon attention. Evidemment…
J’ai commencé à prendre vraiment goût à ce que je voyais devant un tableau de Courbet que je ne connaissais pas, « L’entrée du village ».
Mais c’est dans la deuxième salle du musée que j’ai eu droit à ce frisson que vous ressentez devant les oeuvres qui vous bouleversent.
Ces peintres qui me ravissent toujours, tant d’années après leur disparition, étaient là. Je sais, je ne suis pas originale, j’aime de très grands artistes. Mais… leurs oeuvres sont tellement belles qu’il est difficile de faire autrement.
Un très beau Cézanne (« Route de forêt en montagne »), « La partie de croquet » de Manet, un Sisley délicat (« Bords de la Seine en automne ») et puis… trois merveilles absolues.
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Tout d’abord un tableau de Monet que je n’avais jamais vu autrement qu’en reproduction: « Maison au bord de la Zaann ». L’art consommé de Monet pour imprimer un mouvement à l’eau, sa palette de couleurs tendres, l’harmonie qui se dégage des demeures qu’il a peintes signent un ensemble irrésistible. La profondeur, la vie qui frémit dans cette toile… Monet était un grand, un très grand peintre.
« Mon » peintre.

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« La fin du déjeuner » de Renoir est lui aussi très représentatif du talent de ce peintre dont l’une des spécialités était les tableaux à plusieurs figures. L’artiste y a joué avec la lumière d’une façon magistrale. La couleur nacrée et légèrement rosée de la peau, les expressions délicates des visages… Voir un Renoir est à chaque fois un cadeau.

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Les « Musiciens à l’orchestre » de Degas est l’un des tableaux que je préfère de cet homme qui avait l’art de choisir des angles complètement insolites. En regardant cette toile, chacun a l’impression d’être parmi les musiciens, dans la fosse d’orchestre l’Opéra, regardant sur la scène les danseuses en tutu noyées de lumière. Oui, une merveille…

Ces trois tableaux, si différents les uns des autres, peuvent bel et bien porter le nom de chefs-d’oeuvre…
Ils font partie de ceux dont il est difficile de se séparer, à la fin d’une visite, que l’on a envie de revoir encore et encore….

Il serait restrictif de ne citer qu’eux, pourtant.
L’exposition réserve des surprises, beaucoup de surprises.
Dont des toiles fascinantes de Wilhem Altheim, de Fritz von Uhde, un beau Rousseau (« Allée dans le parc de Saint-Cloud)…
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Au sous-sol, l’une des plus belles oeuvres de Picasso « Portrait de Fernande Olivier », et le très étonnant « Etang de Gelmeroda », de Lyonnel Feininger.

Nous repassons par la salle qui m’a offert une si belle émotion. Et je file me procurer le catalogue de l’exposition, pour prolonger l’instant…

Les expositions de l’Hermitage ont toutes un point commun: elles ne s’oublient pas.
Les amateurs d’Art en sortent très touchés, et pour longtemps.
C’est mon cas.

Martine Bernier

L’humour de mon « petit » et le génial Antidote de Druide

7 mai, 2010

Il a beau avoir 30 ans l’an prochain, il reste mon « petit », comme son frère, à peine plus jeune que lui.
Ce vendredi, j’avais une journée chargée. Il est arrivé très tôt pour que nous puissions partir ensemble.
Sur la route du retour, je lui racontais une anecdote vécue la veille au soir, alors que j’étais à Lausanne prise dans les préparatifs du « Carnaval de Lausanne ».
Oui, un carnaval en mai, je sais, c’est atypique.
La manifestation, n’avait pas encore commencé, mais déjà plusieurs jeunes, rendus invincibles par le phénomène de « bande », s’en sont pris aux passants, sous les yeux d’un policier qui réglait la circulation et qui, seul, ne pouvait que les surveiller du coin de l’oeil.

Mon fils, qui conduisait, et qui est d’un naturel plutôt flegmatique et pince-sans-rire, a commencé à commenter « ce manque de respect qui règne aujourd’hui un peu partout et qui est décidément très préjudiciable ». Tout en parlant, il a commencé à invectiver en crescendo (vitres fermées!) l’automobiliste qui nous précédait, mimant un jeune surexcité au langage fleuri et au langage de banlieue.
Un véritable sketch qui a fini par un fou rire.
Passant devant un groupe de jeunes gens attendant le bus, il a repris de plus belle, recommençant à mimer un dialogue fictif, une bagarre… puis reprenant de la voix d’un homme ayant perdu pas mal de dents: « F’est bien, Evian. F’est tranquille. Les gens font gentils. On fe fait des copains. Ils font très tactiles… »

Mon loustic avait décidé de me faire sourire et de me faire plaisir en m’offrant des roses.
Il a réussi sur toute la ligne.
En rentrant, j’étais prête à aborder la deuxième partie des activités qui m’attendaient.

Entre jeudi et vendredi, j’ai eu tendance à « forcer », à vivre des choses dures physiquement et moralement.
Le résultat ne s’est pas fait attendre, j’ai un peu tendance à oublier que je ne suis pas au meilleur de ma forme.
Un message de mon éditeur m’attend chez moi: « Vos éditeurs ne sont plus au Salon du Livre et sont de retour derrière leur pupitre ».
En attendant mon prochain rendez-vous de la journée, je reprends le texte de mon prochain livre et décide d’essayer le nouveau correcteur dans lequel je viens d’investir, histoire d’envoyer les premiers 100’000 signes « propres ».
Je n’ai pas l’habitude de faire de la publicité pour l’un ou l’autre produit, mais là…
Pour en avoir essayé plusieurs, je connais bien ce genre de logiciel.
« Antidote », de Druide, a fait des progrès énormes en quelques années.
D’entrée, je suis sidérée par sa précision. Il ne laisse rien passer, propose une analyse d’une cohérence remarquable, sur plusieurs niveaux.
Il trouve très peu de fautes de grammaire ou d’orthographe. Je suis flattée: ma dernière correction sans filet n’a pas été trop mauvaise.

Ce correcteur devient un allié de plus dans mon travail.
J’en profite pour répondre à mon éditeur et pour constater que le mange-mails a encore frappé.
Du courrier que j’attendais n’est pas arrivé. Un petit mot à celui qui devait me l’envoyer m’apprend que, « si, si, il est bien parti et aucun message d’erreur n’est arrivé en retour. » Deuxième essai, rien. Troisième essai, c’est le bon, le filtre des ondes a laissé passer le précieux courrier.
Le progrès, la technique, c’est beau… quand ça marche.

 

Martine Bernier

Baudouin, le roi aux yeux tristes

6 mai, 2010

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Lorsque j’étais enfant et que je vivais en Belgique, la présence du roi Baudouin était omniprésente, comme les rois le sont dans tous les pays monarchiques.
Il était pourtant d’un naturel discret, mais il était partout sur les timbres, en photo sur les murs des classes, des bâtiments officiels, voire même de certains magasins.
Je lui trouvais un regard triste.

Mon père m’avait fait commencer une collection de timbres.
J’aimais particulièrement l’un d’eux, très sobre, représentant le visage d’une femme très belle qu’il m’a expliqué être la reine Astrid, mère du roi.
Il m’a raconté sa vie.
Astrid était une princesse suédoise, née en 1905, lorsqu’elle a épousé celui qui allait devenir le roi Léopold III.
Très vite, son charisme a fait d’elle une reine très aimée de son peuple. Elle était proche des concitoyens, s’engageait pour eux, ce qui expliquait leur attachement à son égard.
Devenue reine en 1934, Astrid n’a régné que deux étés…
Le 29 août 1935, les Belges effondrés apprenaient que leur souveraine avait perdu la vie dans un accident de voiture à Küssnacht am Rigi (Suisse).
C’est son mari qui conduisait la voiture sur cette route de vacances. Alors que ses enfants avaient déjà regagné Bruxelles, le couple royal avait souhaité prolonger son séjour. Sur les rives du lac des Quatre-Cantons, une recherche sur une carte routière déployée, un moment d’inattention et l’accident.
Léopold a été à peine blessé. Son épouse est morte sur le coup
Le pays a connu un grand deuil.
Mais celui qui en a le plus souffert est sans doute son fils aîné, Baudouin, alors âgé de cinq ans, qui, dit-on, adorait sa mère.
Ce drame, puis l’arrivée de la Seconde Guerre Mondiale, l’arrestation de la famille royale envoyée en Autriche, puis l’exil en Suisse jusqu’en 1950, suivi de l’abdication de Léopold III et l’accession au pouvoir de Baudouin en 1951, alors qu’il allait avoir à peine 21 ans, ont fait de la vie de cet homme un véritable roman.

J’ai toujours trouvé qu’il avait les yeux tristes.
Ce passé tragique, le fait qu’il n’a pu avoir d’enfants
Il s’est investi contre le racisme, la traite des êtres humains, refusait de recevoir en audience les membres des partis d’extrême-droite.
Le fait qu’il n’ait pas accepté de sanctionner une loi proposant la dépénalisation conditionnelle de l’avortement, en 1990, lui a attiré les foudres de tous ceux qui n’ont pas compris sa position. Lui a préféré se faire destituer de son trône sous prétexte qu’il était dans l’incapacité de régner, afin de ne pas avoir à se prononcer. C’est durant ces quelques jours que la loi a été votée.

Lorsque Baudouin est mort d’un arrêt cardiaque, en été 1993, pendant ses vacances en Espagne, j’ai eu de la peine, comme, je pense, beaucoup de ceux qui étaient nés sous son règne.
Il avait été présent en filigrane tout au long de ma vie.
J’avais oublié qu’un roi pouvait mourir, lui aussi…

Aujourd’hui, le Quotidien du Peuple révèle que la reine Fabiola a reçu, pour la quatrième fois, des menaces de mort de la part d’un personnage affirmant qu’elle sera atteinte par un tir d’arbalète si elle ne se plie pas à ses exigences. Appréciée pour son intelligence et sa douceur, mais controversée pour trop essayer de promouvoir la religion catholique, l’ex reine a aujourd’hui 82 ans.
S’il était là pour voir cela, Baudouin aurait le regard encore plus triste…

Martine Bernier

T’en souviens-tu, Stéphane?

5 mai, 2010

Hier soir, en sortant Pomme pour sa dernière balade de la journée, j’ai vu voler des chauves-souris tout près de moi, attirées par les lampes qui éclairent l’arrière de la résidence.
Leur vue m’a reportée illico quelques mois en arrière, un soir d’été…

T’en souviens-tu, Stéphane?
Ce soir-là, nous avions longuement parlé.
Même au questionnaire de Proust, tu avais répondu avec beaucoup d’application.
Véro, qui travaillait tôt, le lendemain, nous avait quittés peu avant pour aller se reposer.
La nuit tombait lorsque je t’ai raccompagné.
Nous avons continué la conversation dehors, séparés par le petit muret.
Toi sur la route qui menait à ta maison, voisine de la mienne, moi dans le jardin.
Nous étions très absorbés par ce que nous disions.
Mais pas au point de ne pas remarquer les bruissement d’ailes autour de nous.
Je t’ai dit: « A cette heure-ci, ce ne sont pas des oiseaux. Les nocturnes seraient plus gros, plus timides aussi, sans doute. Ce sont des chauve-souris. »
Tu n’étais pas très rassuré, trouvant bizarre qu’une femme puisse aimer les chauve-souris.
Nous avons ri en plaisantant sur le fait qu’elles ne risquaient pas de se réfugier dans tes cheveux…
C’était une de ces soirées d’été paisibles, ni trop chaude, ni trop fraîche, sous un ciel très étoilé.
Une de celles qui a abrité nos plus beaux échanges, dont nous sortions si proches.
J’ai toujours pu lire dans ton regard l’état dans lequel tu te trouvais.
Tu y arrivais toi aussi avec moi.
Après ces conversations, tu étais heureux, apaisé, et cela se voyait.
Nous revenions simplement sur les sujets essentiels, ceux qui donnent du sens à nos vies.
Il n’y avait rien de superficiel ni de vain.
Des mois après, je peux toujours me souvenir de leur contenu, de nos mots, des émotions.

Elles font partie de ces choses qui me manquent le plus.

Ce matin, il pleut. Je me régale de ce ciel chargé, de cette pluie qui rend le paysage sauvage et qui met ma chienne d’humeur morose.
Lorsque j’avouais adorer la pluie, l’orage, tu me regardais en souriant et tu disais:
« Tu es un peu malade, toi! Il va falloir que l’on en parle à la réunion de vendredi soir! »
Je sais, c’est très bête. Mais cela me faisait rire. Et toi, tu étais ravi d’y être arrivé.
Il y avait tellement de tendresse dans ton regard…
T’en souviens-tu, Stéph, mon Bon Géant?

Martine Bernier

Plus de 34 000 visites sur Ecriplume depuis ce soir…. merci

Le palmarès des maisons hantées

4 mai, 2010

La Grande-Bretagne est un pays insolite, où les phénomènes issus du paranormal sont pris très au sérieux.
A tel point qu’aujourd’hui, un classement des villes britanniques les plus hantées vient de paraître.
Si.
Les spécialistes estiment que les apparitions d’esprits surnaturels ont été aussi nombreuses ces 25 dernières années qu’elles l’étaient au Moyen-âge.
Selon leurs chiffres, près de 1000 manifestations surnaturelles ont été signalées au Royaume-Uni en 25 ans.
Dans ce même rapport, réalisé à l’occasion de la saison 3 de la série américaine Supernatural (oui, je sais, cela casse un peu le sujet…) un classement des régions britanniques les plus « fréquentées » a été établi.
Le comté de Yorkshire arrive en tête de liste, avec 74 apparitions, suivi du Devonshire avec 57 confrontations surnaturelles, talonné par le Somerset qui affiche 51 rencontres avec les esprits.

Le contenu de cette liste est assez folklorique: il va du diable aux chiens-fantômes, en passant par les fantômes de l’eau. A chaque région, comté voire ville, correspond une apparition différente, nous dit-on.

Voulez-vous mon avis? Soit les Grands Bretons sont particulièrement observateurs, soit le reste du monde est complètement insensible et myope.

Martine Bernier

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