Archive pour août, 2010

La surprise

31 août, 2010

Lorsque, durant la semaine, vous vivez à 2h30 de route de la personne qui partage votre vie, les moyens de communication modernes prennent une importance particulière.
Rien ne vaut pourtant la présence concrète…

Hier était une journée professionnellement chargée, dans la lignée de celles que je vis en ce moment.
J’étais au téléphone lorsque la porte de l’appartement s’est ouverte et que j’ai vu entrer quelqu’un transportant un… sapin.
Dans un premier temps, j’étais tellement absorbée par ma conversation que j’ai à peine réagi.
Puis j’ai cru rêver.
Cette carrure, cette silhouette, ce regard… c’était Lui…

J’ai dit:
- Oh… quelqu’un vient de rentrer dans mon appartement…
- Un cambrioleur???
- Non. On me fait une surprise…

J’ai terminé notre conversation et noté les détails concernant un article urgent avant de pouvoir raccrocher.
Il était là, souriant.
Les retrouvailles ont rallumé le soleil sur une journée pluvieuse.
Il avait réussi à se libérer pour passer quelques heures avec moi.
En principe, pour le moment, nous ne pouvons nous retrouver que le week-end, mais il avait réussi à prendre la clé des champs.
J’aime quand il investit l’appartement, ma vie.
Il a les qualités qu’Alain ne possédera jamais.
La droiture, le courage, la constance, la franchise, le respect de l’Autre en font partie.
L’un a détruit, l’autre rebâtit.

Ce matin, à une amie j’envoyais une phrase en parodiant une autre, célèbre: « Un seul être vous comble et tout est repeuplé… »

Martine Bernier

La mésaventure de Mister Hunter

30 août, 2010

Vince Hunter a le sens de l’organisation, c’est le moins que l’on puisse dire.
Il était en vacances à 2000 kilomètres de chez lui lorsque son téléphone a sonné.
C’était un SMS lui indiquant que des personnes s’étaient introduites dans son domicile de Dallas, aux Etats-Unis.
Le système de sécurité ICam de surveillance relié à son IPhone avait fonctionné.
Les détecteurs avaient repéré des cambrioleurs dont les faits et gestes étaient filmés et retransmis sur son IPhone.
Mister Hunter, fort agacé, visionnait donc ces images crispantes sur son téléphone, a vu deux affreux briser une de ses fenêtres pour pénétrer dans son nid douillet.
On imagine qu’il a dû avoir très envie de les secouer d’importance.
Ah, les vilains!!
Mais en souscrivant un abonnement à ce système de sécurité, Vince avait tout prévu.
La police a été automatiquement avertie.
Toujours sur son portable, Mister Hunter a donc pu assister à l’arrivée de la police, qui a mis en fuite les voleurs.
Qu’ils ne se réjouissent pas trop vite: les vidéos de surveillance permettront sans doute de les rattraper.
L’histoire ne dit pas si Vince a écourté ses vacances…

Martine Bernier

L’homme du Titanic et le chalet de montagne…

29 août, 2010

Il arrive souvent, lorsque je pars en reportage, que mes interlocuteurs me parlent de sujets surprenants auquel je ne m’attendais pas.
Ca a été le cas hier.
Avec Eric, nous nous étions déplacés en montagne, dans les Alpes vaudoises, pour rencontrer les propriétaires d’un chalet restaurant d’alpage.
L’ambiance était feutrée, il n’y avait pas un bruit dehors…
Chaque objet de la pièce dans laquelle nous nous trouvions respirait l’univers montagnard.
L’interview se déroulait parfaitement lorsque le maître des lieux m’a dit:

- Il y a de belles histoires liées à ce chalet…

Il m’avait tendu une perche que j’ai évidemment saisie…

- Racontez-moi…
- Et bien par exemple… saviez-vous qu’il a été tenu par l’un des survivants du Titanic?

Très étonnée, je l’ai regardé:

- Un survivant du Titanic??
- Oui. Il s’appelait Tito. Tito Trinca, je crois, mais je ne connais pas l’orthographe de son nom.
- Vous l’avez connu?
- Non, mais mon père oui. Il était autrichien et avait été engagé comme serveur sur le Titanic.
- C’est fou… mais comment est-il arrivé ici, dans cet endroit si perdu?
- Je ne sais pas… j’imagine qu’il a voulu s’installer aussi loin que possible de la mer… Je ne sais que très peu de choses sur lui.

L’anecdote m’a interpellée.
L’un des survivants du plus impressionnant naufrage de l’Histoire de la navigation était venu se réfugier là, au milieu des sapins, tout près du ciel…
A-t-il trouvé la quiétude qu’il recherchait, l’apaisement?
J’espère qu’il y a été heureux.
Il est reparti un jour sans que personne ne sache où il est allé.
J’aurai adoré l’écouter…

Martine Bernier

Lui, le retour… et Monnet

28 août, 2010

- Bonjour, Madame Bernier!
- Bonjour, Monsieur L. !

Durant ses vacances, nous ne nous étions parlé qu’une fois.
Hier, j’étais donc ravie de retrouver mon complice Breton que je retrouverai bientôt à Paris.
En quelques secondes, la connivence était revenue.
Mais cette fois, il y avait un petit plus…
Il savait, par Ecriplume, que ma vie a radicalement changé au cours de ce mois d’août.
Le moment était venu de lui donner des détails.

Lui qui ne m’a jamais lâché la main durant tous ces mois terriblement difficiles, s’est réjoui avec moi.
Et je rêve du moment où je pourrai le présenter à celui qui a a rallumé la lumière sur ma vie.
Notre conversation était joyeuse.
Nous avions retrouvé le chemin de nos confidences mutuelles.

- Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait.
- Je n’ai rien fait!
- Si, et tu le sais. Tu ne m’as jamais abandonnée. Tu m’as parlé dès que tu sentais que je flanchais.
- Allons donc! Tu as déjà vu un Breton qui parle, toi?
- Certains soirs, si tu n’avais pas été là, j’aurais coulé. A chaque fois que j’allais très mal, tu trouvais les mots. Et tu étais le seul à savoir ce que j’endurais vraiment, vu ta connaissance des maladies rénales.
- Je suis vraiment content de ce qui t’arrive… Ce que tu vis me fait beaucoup penser à mon fils. Il faut profiter à fond de ces moments où tout va bien, mais rester vigilants car on sait que tout peut aller très vite…
- C’est vrai. Tu sais, les textes que je t’ai dédiés sur Ecriplume où je ne voulais pas mettre de mots sur notre relation…
- Oui?
- Aujourd’hui, je sais ce que tu es pour moi. Il m’a fallu le temps! Tu es devenu mon ami. Un véritable ami.

Il est pudique, ce grand Breton.
Mais à ce moment de la conversation, il a dit oui.

Dans un mois, nous serons à Paris où il me permettra de réaliser l’un de mes rêves et plusieurs reportages.
Monnet nous attend ainsi qu’un comédien que j’aime beaucoup.
Au milieu des événements très doux qui interviennent dans ma vie depuis quelques temps, c’est un autre cadeau que j’attends depuis des mois.
Comment lui dire que c’est parce qu’il m’a réappris doucement la confiance, comme l’ont fait quelques autres très proches, que je peux aujourd’hui réapprendre à vivre avec celui qui m’accompagne…

Au moment de raccrocher, je lui ai dit:

- Je me réjouis de vivre cela avec toi! Et je suis vraiment heureuse de te retrouver bientôt! Bonne nuit, Monsieur L. !
- C’est exactement pareil pour moi. Bonne nuit, Madame Bernier!

Il est comme un oiseau posé non loin de moi, disais-je dans un texte précédent.
Je suis heureuse que l’oiseau ne se soit pas envolé.

Martine Bernier

Carrefour Planet ou l’hypermarché de demain

27 août, 2010

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Une enquête de « Que Choisir » à paraître en septembre l’a démontré : les Français en ont assez des grandes surfaces.
Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd puisque « Carrefour », qui devait le savoir depuis longtemps, vient de lancer une véritable révolution dans l’hypermarché.

Vous en aviez assez des rayons interminables et bien alignés?
Vous allez être contents.
Avec son concept « Carrefour Planet », la chaîne affirme que la corvée course va devenir un véritable bonheur.

O Joie.

Pour s’y retrouver, il suffit de mémoriser le fait que ce nouveau type de magasin s’organisera autour de huit axes: marché, bio, surgelés, beauté, bébé, mode, maison, loisirs et multimédia.
Chacun est conçu pour éviter les embouteillages de caddies en délire.
Deux entrées permettront, pour les plus pressés, d’accéder directement à l’alimentaire, tandis que les autres pourront flâner dans les autres domaines.

Ce magasin de demain a pensé à tout: une garderie sera proposée aux parents (Ah? Cela signerait-il la fin des fameuses annonces « Le petit Kevin attend sa maman à la caisse »?), un espace snack, des cours de cuisine et un service de coiffure rapide seront disponibles au sein même du magasin.
Les femmes seront ravies: dans l’espace beauté, le « make-up bar » leur permettra de tester les produits cosmétiques grâce à un miroir virtuel.
Ne cherchez plus l’électroménager ou le bricolage, en revanche: il a été remplacé par la décoration et le rayon bio.
Il faut vivre avec son temps…

En France, deux magasins lancent le concept Planet.
L’un près de Vénissieux et l’autre en banlieue lyonnaise.
Il est également testé en Espagne et en Belgique.
Si la clientèle s’avoue vaincue… pardon: satisfaite, ce nouveau type d’hypermarché sera installé progressivement dès 2011.
Le tout pour, paraît-il, la bagatelle de deux milliards d’euros de travaux.
Il va falloir en vendre des denrées, pour amortir les frais…

Martine Bernier

Herby

26 août, 2010

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C’était une soirée de double présentation.
Je présentais Celui qui m’accompagne, et mon fils et sa compagne nous présentaient… Herby.
Herby est un Boston Terrier mâle.
Un bébé de trois mois arrivé depuis peu de temps dans sa nouvelle famille.
Très vite, Pomme, ma chienne bichon havanais, a compris qu’il s’agissait bien d’un digne représentant de la gent masculine.
Bien que, à son âge, Herby ne devrait pas avoir ce genre de pensées impures, il s’est empressé de faire des avances plus que précises à Pomme.
Sans doute plus pour la dominer que pour lui prouver sa flamme, d’ailleurs.
Ce comportement affolait Pomme qui a passé une bonne partie de la soirée perchée sur nos genoux.

Le nouveau venu sera un chien athlétique, musclé.
Il l’est déjà.
Et son attitude prête vraiment à rire.
Dès qu’il aperçoit l’un des deux chats de la maison, il fonce vers eux, déclenchant des réactions immédiates, tant de la part des félins que de leurs protecteurs.
En deux semaines, heureusement, Herby a déjà appris à répondre partiellement au rappel, rebroussant chemin à contre-coeur lorsqu’un « retour » énergique lui est adressé.
Plein d’énergie, il court, joue, s’applique à trouver des bêtises originales à accomplir…
Quand il a épuisé son répertoire, il s’effondre dans un coin et s’endort.
A partir de ce moment-là, il évolue dans un univers ouaté et le monde peut s’effondrer sans que cela le dérange le moins du monde.
Lorsqu’Herby dort, il ressemble à Maître Yoda, dans la Guerre des Etoiles.
Un vieux sage au visage plissé, apparemment concentré sur son activité.
Certains phénomènes physiques malodorants accompagnent sa profonde méditation transcendantale, ce qui a le don de provoquer des réactions de protestation à chacune de ses siestes.

Face à Herby, Pomme apparaît comme très féminine, boule de poils câline, malicieuse et douce.
Elle a en face d’elle un petit chien qui promet d’être solide, au poil court et à la personnalité bien trempée.
Le contraste est amusant.
Maître Yoda face à la Fée Clochette déguisée en Winnie l’Ourson: l’improbable rencontre…

Martine Bernier

La vieille dame et l’enfant

26 août, 2010

Je rêvassais dans la voiture en attendant son retour, lorsque j’ai eu mon attention attirée par un couple insolite.
Une dame âgée et un petit garçon s’étaient installés sur un banc non loin de moi, sans me voir.
Elle portait des lunettes à verres épais, semblait souffrir d’une mauvaise vue.
Le petit s’est assis auprès d’elle, et a commencé entre eux un long dialogue.
Elle lui expliquait quelque chose à grand renfort de gestes.
Il avait l’air parfois distrait, mais ne l’était pas.
Son regard s’attardait sur un oiseau, sur une feuille, mais revenait toujours vers elle.
Il lui posait des questions et écoutait ses réponses avec une attention toute enfantine.
Chaque réponse semblait motiver une nouvelle question.
Tous deux étaient absorbés par leur conversation.
A quelques mètres, les voitures passaient le long du lac, les promeneurs se baladaient dans les rues d’Evian où le marché battait son plein.

Et eux étaient seuls au monde.
A un moment, le petit a entrepris de raconter quelque chose, lui aussi.
Sa compagne l’a écouté avec attention, puis lui a posé des questions à son tour.
C’était émouvant.
Ces deux-là semblaient heureux, nichés au creux de leur relation.
Lorsque nous sommes partis, ils se parlaient toujours.
Le temps avait la politesse de suspendre son vol…

Martine Bernier

Sculptures de la Dhuys: L’aqueduc transformé en lézard

24 août, 2010

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Les Jardins de Sculptures sont toujours intéressants.
Celui de Jacques Servières est plus que cela.
En 1987, cet enseignant découvre un aqueduc bombardé en 1939 durant la Seconde Guerre Mondiale.
L’ancien aqueduc de la Dhuys est situé au bord de la Marne, à Chessy.
Il en récupère aussitôt les blocs, les assemble, les taille… et crée, au cours de la première année, deux oeuvres qui seront suivies par une quarantaine d’autres.
Un lézard escaladant une feuille, des couples enlacés, un personnage rêvant calé au creux d’une branche, des êtres de pierre potelés ou élancés, des animaux mythiques…
L’ensemble est impressionnant, émouvant…
Un travail de titan pour cet artiste inspiré notamment de Bourdelle.

Son oeuvre me fait penser à celle du Facteur Cheval qui, simplement, dans son coin, bâtissait son Palais pierre après pierre sans se préoccuper de ce qu’en pensaient les autres.

Certaines personnes sont nées pour créer…

Martine Bernier

http://www.jardindesculpture.net/

Trains en pagaille

23 août, 2010

Ne pas se tromper de train, mais arriver à une destination différente de celle prévue à la base, c’est rare, mais c’est possible.
La SNCF a expliqué avoir commis une légère erreur de routage à Lyon.
Oh, peu de chose: deux trains ont été emmenés dans de fausses directions.
Le porte parole des CFS, compagnie ferroviaire Suisse, a précisé que les données ont été inversées.
Les voitures qui devaient partir à Zurich ont pris la route de Milan, et vice versa.
Les personnes arrivées en Suisse ont immédiatement été redirigées vers la bonne destination.
Pour ceux arrivés en Savoie, la situation a été plus compliquée.
Ils ont été renvoyé à Lyon, puis à Genève et à Zurich.
Bilan de l’opération: quatre heures de retard et un léger agacement quand même…
Notez que cela pimente un peu l’existence entre deux grèves.

Martine Bernier

L’univers de Thérèse

22 août, 2010

Je l’appelle Madame, et elle mérite ce vocable.
Dès l’instant où je l’ai rencontrée, j’ai eu de l’admiration et de la tendresse pour Thérèse.
Cela ne s’explique pas.
Je reconnais en elle un être de cran.
Cette femme volontaire et courageuse est une leader, a eu une carrière riche, dans le monde de la confection, au cours de laquelle elle a énormément travaillé, et où elle a eu d’importantes  responsabilités.
Elle pourrait être ma mère, a donc été l’une des premières femmes à s’épanouir dans le monde du travail, à assumer des responsabilités importantes tout en élévant ses trois enfants, avec son époux.
Et ce à une époque où les femmes vivaient plutôt au foyer, dans l’ombre de leur mari, parce que, bien souvent, elles n’avaient pas le choix de faire autrement.

Je l’ai rencontrée ce samedi où elle m’a accueillie dans sa maison.
Dès le premier instant, j’ai su que même si elle n’avait pas été la maman de l’homme qui m’accompagne, je l’aurais aimée.
Je me trouvais face à une femme belle, intelligente, curieuse de tout.
A l’âge où beaucoup se laissent vivre en profitant d’une retraite méritée, Thérèse a appris à maîtriser l’informatique, à naviguer sur Internet, inépuisable source de savoir.
Elle continue à créer, à coudre, à s’intéresser à mille choses.
Lorsqu’elle m’a proposé de m’entraîner dans son jardin, j’ai vécu un moment d’enchantement, comme je peux en vivre lorsque je pars en reportage dans un endroit insolite.
Ce jardin est un monde de senteurs, de couleurs, où une multitude d’espèces de plantes se cotoient.
Elle connaît chacune d’entre elles par son nom complet, y compris par son terme latin.
Sous les feuillages où derrière une fleur se cachent des abris à insectes, des mangeoires à oiseaux, des arbres à papillons, des objets que l’on ne s’attend pas à croiser…
L’endroit est odorant, beau, inattendu…
Je souris encore de l’expression amusée de notre guide découvrant une courgette poussant sur un sapin…
Discret et d’une gentillesse extrême, le mari de Thérèse, Raymond, la seconde en se chargeant de mille tâches parmi lesquelles l’arrosage de cette végétation luxuriante.
Raymond est essentiel à la vie de Thérès, comme je pense qu’elle l’est à la sienne.
Dans ce jardin , les visiteurs se sentent l’âme d’Alice au Pays des Merveilles.

Dans cette maison chaleureuse où ils m’ont accueillie avec une bonté et un naturel qui m’ont profondément émue, je me suis senti bien…
Thérèse me fascine.
Elle a la force de ces femmes qui ont du caractère, la passion de ceux qui ne gaspillent pas leur vie.
Généreuse, elle a été et reste, je crois, exigeante avec elle même et sans doute avec les autres.
Mais elle pose sur sa famille et ceux qui l’entourent un regard attentif, aime faire partager ses intérêts.  
Je comprends que son fils soit fier d’avoir une mère comme elle…

Martine Bernier
 

 

 

 

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