Archive pour septembre, 2010

Drôle de retour

30 septembre, 2010

Je rentre de Paris les yeux et le coeur remplis d’images, de rencontres et d’émotions.
Dès que j’aurai les photos qu’a prises mon complice, dont les talents de photographe s’affirment de jour en jour, j’écrirai les articles engrangés durant ce séjour.
Un séjour de rêve.
Je garde en moi les sublimes tableaux de Monet, l’enchantement vécu à Giverny, les retrouvailles avec Jean-Claude Dreyfus, l’humour et l’amitié de Thierry, mon téléphone qui sonnait régulièrement, me livrant la voix chaude de celui qui se préoccupe de moi, la fidélité d’Eric venu me réceptionner à Lausanne, ces milles détails qui ont imprimé ces jours.

Comme celui-ci…
Nous étions sur une terrasse de café en attente de notre prochain rendez-vous lorsque mon téléphone a sonné, affichant un numéro lausannois.
En principe je ne décroche pas s’il ne s’agit pas d’un proche, lorsque je suis en déplacement.
Là, je l’ai fait.
En entendant la voix de mon éditeur, j’ai compris que j’avais eu raison.
Depuis une semaine, les nouvelles sont excellentes concernant notre livre qui sortira dans une quinzaine de jours.
J’en parlerai plus longuement bientôt.
Je le sens content et cela me fait plaisir.
Et là, en plein Paris, il me propose une nouvelle aventure.
Je suis à la fois flattée, touchée et un peu surprise d’une telle chance.
Nous avons rendez-vous ce week-end pour parler de nos projets et des prochains événements.
Et cette fois, je serai accompagnée…
Trois livres seront en chantier.
C’est fou…
Aurais-je un jour pensé que ma vie serait aussi riche, aussi passionnante?

Ce matin, Pomme me revient.
Pour elle, mes absences ne sont pas tristes: elle a retrouvé un couple de mes voisins qu’elle apprécie autant que moi.
Mais les retrouvailles sont tendres et expressives.
Elle se love dans mes bras, me donne de joyeux coups de langue, semble rire aux éclats.

Mais la réalité me rattrape.
Il a suffi que je m’absente deux jours pour que je sois submergée.
151 mails d’un côté, 25 de l’autre, un énorme colis de livres à lire et présenter, trois autres, plus petits, de livres toujours, des lettres, des coups de téléphone, des appels, les articles…
L’impression de vider la mer à la cuillère.
Mon bureau ressemble à un capharnaüm.
Je m’attaque à la pile de papiers, aux choses les plus urgentes, aux messages d’amitié, toujours prioritaires pour moi.
Toujours avec la chaude et rassurante présence de Celui qui m’accompagne.

Je n’ai vu jusqu’ici qu’un aperçu des photos de Thierry.
Juste assez pour réaliser qu’il a un « regard » et l’humilité des « bons ».
J’ai hâte de voir ses photos pour pouvoir commencer l’écriture…

Martine Bernier

Le Prince du Train Bleu

29 septembre, 2010

Au train Bleu, gare de Lyon, je vais m’installer dans l’un des salons après avoir déjeuné dans la salle somptueusement décorée.
Ici, l’ambiance est au travail.
Des hommes d’affaires tiennent leurs réunions, d’autres remplissent des grilles de chiffres, d’autres passent des entretiens.
De mon côté, je prends place face à la grande baie vitrée donnant sur la ville, et j’écris.
Ici j’exècre mes souvenirs liés à un être sans conscience.

J’écris… j’écris… lorsque mon regard est attiré par un client étrange blotti à l’extrémité d’une banquette, non loin de moi.
Un chat blanc et beige, très calme, termine sa toilette avant d’entamer une sieste que rien ne semble pouvoir troubler.

Dans un premier temps, je pense qu’il accompagne une dame âgée assise non loin de lui.
J’ai bien dit « accompagne » et non « appartient ».
Un chat, c’est bien connu, n’appartient à personne.

Mais non… elle se lève et part sans lui prêter attention.
Pas plus qu’il ne la regarde, d’ailleurs.
Il reste là, dans l’indifférence générale, vit sa vie de chat sans faire attention à qui que ce soit.
Personne ne le caresse, et il ne demande rien.

Alors qu’un serveur passe près de moi, je lui pose la question:

- Monsieur… vous connaissez ce chat?
- Oui, c’est le chat de la maison.

Il sourit et s’éloigne.
Je continue à regarder le chat rêveusement.
Il dort toujours sur la banquette , levant de temps en temps un sourcil et entrouvrant un oeil pour observer ce qui se passe autour de lui.

Difficile de ne pas penser à la phrase qui dit qu’un chat est plus attaché à un lieu qu’à un maître.
Il en est la preuve vivante.

Martine Bernier

Paris et ses émotions

28 septembre, 2010

Je passerai du temps à écrire des articles dignes de ce nom sur ce que nous venons de vivre à Paris aujourd’hui, mon complice et moi.
Mais au terme d’une journée incroyablement riche en émotions, il ne m’est pas possible de laisser la nuit s’écouler sans effleurer deux des événements majeurs de ces dernières heures.

La rétrospective Monet dont je rêvais a été un bonheur pur, une immersion inoubliable dans le monde de ce peintre gigantesque.
Un formidable coup de coeur artistique…

Ce soir, je retrouvais un acteur que j’aime beaucoup, avec lequel j’ai une belle relation.
Après l’interview, nous allions l’applaudir au théâtre.
Un nouveau choc….
Sa prestation d’acteur a été magnifique.
De tout cela je parlerai dans la semaine.

La nuit était tombée lorsque Thierry et moi sommes allés terminer la soirée dans un restaurant italien.
La très belle amitié que nous avons la chance de partager s’épanouit dans ces moments privilégiés qu’il me permet de vivre et qu’il partage avec moi.
Le fait d’avoir aujourd’hui dans ma vie des hommes fiables et bons, chacun dans un rôle bien dessiné, me redonne le goût de l’Etre humain, simplement.

Paris était à la hauteur de sa réputation, aujourd’hui.
Et demain… Giverny nous attend.
Un nouveau rêve me permettant d’entrer dans la maison et le jardin de Monet, en compagnie du jardinier actuel.

Martine Bernier

Paris en automne

28 septembre, 2010

Paris a ravalé sa pluie pour nous permettre de profiter de ces deux jours de découverte.
Cette ville sait recevoir…
C’est un bonheur de retrouver mon complice Breton qui ne m’a jamais abandonnée durant ces interminables mois difficiles.
Des retrouvailles joyeuses et un instant insolite dès le premier soir.
Nous prenons un verre sur la terrasse d’un café dans l’un des quartiers chic de la ville.
Il est tard, mais sous nos yeux passent des voitures plutôt particulières.
Porsche, Ferrari, Maserati…
Nous voyons défiler un nombre insensé de voitures de luxe en un temps record.
Huit mois se sont passés depuis notre dernière escapade, mais, comme je le lui confie, j’ai l’impression que dix ans se sont écoulés tant cette période a été dure, longue et pourtant riche.
Nous nous racontons l’évolution de nos vies respectives.
L’amitié est un cadeau inestimable.

Ce matin, l’humeur est joyeuse.
Nous nous apprêtons à partir pour le Grand Palais.
Et j’ai le coeur en effervescence, comme une jeune fille partant pour son premier rendez-vous galant.
Monet ne peut pas me décevoir, je le sais.
Dans notre hôtel non loin de l’Arc de Triomphe, j’écris ces lignes avant de prendre la direction du musée…

Martine Bernier

60 000…

27 septembre, 2010

Alors que je m’apprête à prendre le TGV pour retourner à Paris, je réalise qu’Ecriplume a franchi le seuil des 60 000 visiteurs.
Dix milles visites de plus depuis la dernière fois que j’ai salué un cap de ce genre, le 6 août dernier.
Et je ne peux que répéter ce que je dis à chaque fois: je suis à la fois étonnée et heureuse de votre fidélité et de l’intérêt que vous portez à ce blog… dont les petits frères continuent eux aussi à très bien se porter.

Ecriplume n’aura sans doute pas de texte avant mon retour, prévu pour la nuit de mercredi à jeudi, à moins d’un petit miracle assorti d’un grand souffle de courage nocturne.
Mais il poursuivra son chemin d’écriture dès mon retour.
Et vous réservera une surprise dans les jours qui suivront.

J’apprends que des alertes à la bombe secoue Paris au point d’avoir fait évacuer la Gare St Lazarre.
Tsss…
Excusez-moi, je dois vous laisser, Monet m’attend…

Martine Bernier

Le pire et le meilleur d’Internet en Art

26 septembre, 2010

Il faut se méfier d’Internet lorsqu’il s’agit d’acheter un objet de valeur.
La preuve?
Pas moins de 500 faux tableaux de maîtres ont été saisis par la police italienne chez des collectionneurs amateurs, annonce « Arts Magazine ».
Des Matisse, De Chirico, Magritte…
Chacun d’eux avait été vendu sur Internet par un réseau de faussaires, démantelé aujourd’hui.
Douze personnes seront poursuivies.
L’air de rien, cette petite plaisanterie représente 7 millions d’euros…
Les collectionneurs, qui avaient acheté ces tableaux d’art moderne de bonne foi, ont dû avoir la surprise de leur vie.
Persuadés de faire un bon investissement, ils avaient acquis peintures et dessins sur le Net.
Aujourd’hui, les spécialistes avouent que les faux étaient de bonne qualité.
Les enquêteurs, eux, ont découvert l’escroquerie « en surveillant les transactions sur des sites web connus, en les confrontant à des archives artistiques et en faisant appel à des historiens d’art », nous dit-on.
Toutes les toiles ont été récupérées.
Parmi elles figuraient aussi deux oeuvres supposées être d’auteurs plus anciens: une du peintre baroque du XVIe Guido Reni mise en vente à 300.000 euros et une de Teofilo Patini (XIXe), proposée à 600.000 euros.

Et c’est là que je suis totalement perplexe.
Comment peut-on acheter de soi-disant tableaux de maîtres par Internet, sans les faire expertiser?
Et comment peut-on imaginer que de tels joyaux, s’ils sont authentiques, peuvent être vendus de manière aussi légère?

Voilà pour le pire…
Le meilleur nous a été révélé voici quelques jours sur Internet également, lorsque le site http://www.monet2010.com a été ouvert.
J’avais annoncé que ce site serait ouvert pour l’ouverture de l’expo Monet au Grand Palais, mais je ne l’avais pas encore vu puisqu’il a été lancé après la parution de l’article.
J’ai été le visiter ce soir, en apéritif de l’expo que je découvrirai mardi.
Ce site est une merveille.
Non seulement les 140 oeuvres de Monet qui y sont présentées en détails avec fiches techniques etc sont passionnantes, mais la partie « Voyage » du site permet de se balader dans les tableaux de manière ludique et interactive.
Un site unique et éphémère, qui disparaîtra lorsque s’éteindront les lumières du Grand Palais sur l’exposition la plus attendue de l’année…

Martine Bernier

Le coupe-herbe

25 septembre, 2010

Cette semaine, j’écrivais depuis plusieurs heures lorsque la quiétude de ce coin de vie de bord du lac a été déchirée par un bruit très marqué.
Le coupe-herbe était revenu.
Avec son bruit agressif et interminable…
Un peu comme le retour de Rambo.
Au bout de dix minutes, bien que compatissante pour les oreilles de celui qui est obligé de le passer dans les talus en bordure de pré, juste derrière chez moi, je me suis levée pour aller fermer la porte-fenêtre de la cuisine.

Le spectacle qui m’attendait m’a retenue dans mon élan.
Pomme s’était installée sur le balcon, et semblait passionnée par le spectacle qu’elle contemplait.
Confortablement assise, la tête passée entre deux barreaux, elle suivait des yeux le paysagiste qui montait et descendait le long du talus, traquant l’herbette sans lui laisser la moindre chance de survie.
Pomme le regardait, très absorbée, sans paraître gênée par le bruit.
L’image m’a attendrie.
Je suis retournée dans mon bureau et ai continué à écrire en essayant de faire abstraction du bruit lancinant.

Plus d’une heure plus tard, Pomme est revenue vers moi en trottinant, son mouton dans la bouche.
Apparemment ravie de sa matinée, elle avait passé tout ce temps à regarder travailler son nouvel ami, ne rentrant que pour se désaltérer ou prendre un os qu’elle avait rongé pendant le spectacle, comme d’autres ingurgitent des pop-corns au cinéma.
Elle venait de passer un excellent moment.

Martine Bernier

Paris: J-3

24 septembre, 2010

Un week-end de rêve suivi par la perspective du départ à  Paris dans la nuit de lundi…
Cette fin de mois est belle.
Il est question partout de la rétrospective Monet, ouverte officiellement le 22 septembre.
L’enthousiasme est général.
Et moi, je ne contiens plus mon impatience à  l’idée de la découvrir.
Et ce en compagnie de mon ami de là-bas, que je n’ai plus vu depuis des mois.
L’emploi du temps marathon qui sera le nôtre pendant ce séjour va sans doute nous fatiguer.
Mais je sais que les souvenirs que nous allons nous créer là , à  trois endroits différents dans l’ombre de Monet, seront indélébiles.
Je n’oublie jamais les images, les instants liés à  l’Art.
Quelle étrange émotion…
Claude Monet est un homme que j’aurais adoré rencontrer.
Je pars à sa recherche dans chacune de ses toiles.
La correspondance qu’il a échangée avec Clémenceau m’a parlée de lui.
C’est un peu de sa personnalité, et beaucoup de son talent que je vais découvrir…

Martine Bernier

Les chevaux amateurs de Twingo

23 septembre, 2010

Il arrive, lors de certains reportages, que l’on ait des surprises pour le moins inattendues.
Mercredi, le binôme que je forme avec Eric à la photo et moi à la plume avait rendez-vous en pleine montagne, à l’autre bout de la Suisse romande, non loin de la frontière française.
Sachant que je ne suis pas encore très vaillante, la personne qui nous recevait nous avait proposé de monter en voiture et de la laisser dans un pré.
Dans la conversation qui a suivi, alors qu’Eric commençait ses photos, mon interlocutrice m’a expliqué qu’en temps normal, les passants ne pouvaient venir qu’à pied en été.
Et que ceux qui, exceptionnellement, prenaient leur voiture, le faisaient « à leurs risques et péril ».
Je n’ai pas très bien compris ce qu’elle voulait dire, mais j’ai commencé l’interview, dehors, sous les derniers rayons de ce soleil d’automne.
Au bout d’une petite demi-heure, nous avons été interrompues par le compagnon de la maîtresse des lieux, qui est arrivé en courant alors qu’il s’apprêtait à quitter les lieux.

- Vite!! Les chevaux sont là!!!

Sa compagne m’a regardée et a réagi:

- Les chevaux? Houlà!! Il faut retirer votre voiture en vitesse!
- C’est Eric qui a les clés. Il y a un souci?
- C’est-à-dire que si vous la laissez là, ils vont la manger.
- La manger??? Ils sont autovores?
- Il n’aiment pas les voitures, alors ils les mangent.
- Ah bon?

Un peu sceptique, j’ai prévenu Eric qui est allé chercher sa Twingo pour la mettre à l’abri.
Peu après, je l’ai interrogé:
- Ils ont vraiment mangé la voiture?
- Disons que je suis arrivé à temps: ils entamaient l’essuie-glace arrière!

Lorsque l’interview a été terminée, nous avons repris la voiture.
Il y avait les traces de grands coups de langue sur la vitre.
Nous devions traverser un pâturage et…. les chevaux étaient toujours là.
J’ai enfin pu les voir.
Une quinzaine de magnifiques « Franches-Montagnes »
Rien n’est plus beau que de voir des chevaux en liberté.
Ils ont du caractère et cela se voit.
Leurs réactions sont très proches de celles des humains…
Nous avons quitté le pré au pas.

Ce jeudi, nous sommes retournés dans la même région, mais un peu plus bas, pour une seconde interview.
Anita, qui nous recevait au Mont des Cerfs, a le regard aussi bleu qu’un lac de montagne.
Elle a le coeur sur la main et réalise les croûtes au fromage les plus savoureuses qu’il m’ait été donné de goûter.
Dans la conversation, elle m’a expliqué qu’elle aime tellement les chevaux qu’elle en a une quinzaine chez elle, qu’elle lâche dans certains prés du coin.
Eric et moi nous nous sommes regardés.

- Les chevaux qui se trouvent sur la montagne voisine… ce sont les vôtres??
- Oui!!! Pourquoi?
- Ils n’ont pas du tout aimé la voiture d’Eric: nous sommes arrivés juste avant qu’ils ne commencent à la manger.

Anita m’a regardée, un petit sourire au fond des yeux:
- Ah non, c’est le contraire.
- Le contraire?
- Oui, ils les aiment tellement qu’ils ne peuvent s’empêcher de les croquer. Ils en raffolent!

Ah oui, vu comme ça…
Moralité, si vous voulez faire plaisir à un cheval de Franches-Montagnes, offrez-lui une Twingo en dessert.

Martine Bernier

Les petites âmes du 11 septembre

22 septembre, 2010

L’image est étrange…
Dans la nuit du 9e anniversaire des attentats du 11 septembre, deux colonnes de lumières ont été projetées au-dessus du site du World Street Center.
Mais le public présent a vu des milliers de petits « objets » blancs brillants et tournant autour des colonnes de lumières en décrivant des spirales.

Tout le monde s’interrogeait…
Jusqu’à ce que l’on arrive à identifier le phénomène avec certitude.
Ce n’était pas des morceaux de plastique virevoltants, mais des oiseaux détournés de leur migration.
Des oiseaux par centaines, désorientés, aveuglés, qui tournaient dans la lumière.
Selon les spécialistes, plus de 10.000 oiseaux ont été repérés et les lumières ont dû être coupées cinq fois afin de leur permettre de quitter les lieux.

Les petites âmes du 11 septembre…

Martine Bernier

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