Monet au Grand-Palais: des merveilles et un absent

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Je l’attendais avec une telle impatience que lorsque nous nous sommes retrouvés dans la file d’attente nous permettant d’accéder à l’exposition Monet du Grand Palais, j’avais le coeur en effervescence.
Un conseil préalable pour ceux qui souhaitent la visiter: réservez impérativement vos places sur Internet.
Cette rétrospective est l’événement artistique de l’année, et cela n’a échappé à personne.
Comme les oeuvres exposées, les visiteurs viennent du monde entier pour la voir.
Claude Monet reste l’un des artistes les plus connus au monde et c’est l’occasion rêvée de découvrir réunis ses paysages, ses portraits, ses natures mortes, ses jardins.

L’exposition offre la possibilité de voir ou revoir des merveilles.
Les fragments de son impressionnant « Déjeuner sur l’Herbe » peint pour rivaliser avec son collègue Manet qui avait fait scandale avec son oeuvre portant le même nom, met en scène certains des amis de Monet.
La mer sauvage d’Etretaz, les eaux mouvantes de la Grenouillère,les vapeurs des trains de la gare St Lazare, les meules sous le soleil ou sous la neige, la série de la cathédrale de Rouen ou du Parlement de Londres, le Palais Contarini de Venise, les sublimes nymphéas auxquels une salle complète a été consacrée, la flamboyance des jardins de Giverny, les si belles falaises de Dieppe, ceux de la Méditerranée, les natures mortes les peupliers de Giverny, la cabane des Douaniers et tant d’autres… ils sont tous là.

Tous?
Non, en fait.
Il y a un absent.
Et quel absent…
J’ai cherché partout, attentivement « Impression, soleil levant », le tableau de 1872 qui a donné son nom à l’Impressionnisme.
176 tableaux sont présent, exactement.
Mais pas lui.
Le Musée Marmottan, (Musée Monet à Paris), n’a pas voulu se séparer de ce qui est sa star.
On le lui pardonnerait très volontiers si, le mardi où nous avons visité le Grand Palais, nous n’avions trouvé portes closes au Marmottan.
Il y a eu bien des frustrés, ce jour-là…

Reste que la rétrospective du Grand Palais est à la hauteur des espérances.
Une pure merveille.
Voir de visu tous ces tableaux réunis, qui repartiront ensuite dans leurs pays d’adoption est un moment de grâce.

Pour moi, ce fut un enchantement.
Y compris lors du passage obligé à la librairie de l’exposition où je savais avant d’arriver que je ferais des folies.
Plusieurs livres ont rejoint mon escarcelle et, parmi eux, le très beau, très grand, très cher et très lourd « Nymphéas », sortis pour l’occasion avec des reproductions quasi grandeur nature de ces toiles mythiques.
Au moment de passer à la caisse, je hisse péniblement mon trésor sur le comptoir.
Lorsque la jeune femme qui me fait face a terminé de les empaqueter, je lui demande poliment:
- Je peux vous demander un renseignement?
- Oui, bien sûr!
- Vous louez des ânes?

Lorsque j’ai quitté la caisse tout le monde riait.
Et j’avais le coeur rempli d’un bonheur fin que je dois à un peintre qui nous a quittés en 1926…

Martine Bernier

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