Archive pour novembre, 2010

Bleu nuit et les Ombres

30 novembre, 2010

J’ai beau détester l’hiver et savoir qu’il me met en danger, je dois reconnaître que les nuits parmi les plus belles naissent durant cette saison.
Ce matin, il faisait sombre à la première sortie de Pomme.
Mais pas nuit noire…
Nuit bleue.
Un croissant de lune net et lumineux éclairait le sommet enneigé des montagnes.
Sa lumière se reflétait sur la neige autour de moi.
Le ciel était bleu sombre, piqueté d’étoiles.
D’une beauté saisissante.

Même si Pomme pourrait jouer des heures dans la neige, je ne peux pas y rester trop longtemps.
Retour dans un appartement chaud et « cosy », qui commence déjà peu à peu à prendre son aspect de Noël.

Depuis cinq jours, Ecriplume explose ses records d’affluence.
Pourquoi? Je l’ignore.
Mais plus de 300 visites sont enregistrées quotidiennement.
Beaucoup de courrier également, en messages privés.

Et parmi eux, les messages des Ombres.
Insupportables Ombres…
Cela fait plus d’un an et demi que vous m’adressez vos lettres électroniques plusieurs fois par mois.
Elles parlent toutes de la même personne, qu’aujourd’hui vous surnommez « Le Roi des Mollusques ».
Joli nom…
J’ai droit à des résumés détaillés de tous ses faits et gestes, de ses déclarations toujours aussi fines, de ses comportements toujours aussi imbus de lui-même, de ses projets de petits réveillons à la montagne, de ses ventes de champagne et j’en passe.
Voyons… combien de fois par le passé vous ai-je demandé de ne plus m’adresser ces messages?
Ils ne m’intéressent pas.
Votre « Roi » s’est comporté de manière tellement monstrueuse que j’ai toujours la nausée en pensant à lui.
Merci de garder pour vous le récit de sa très petite existence.

Je retrouve Celui qui m’accompagne avant que le jour ne se lève.
La journée commence sur ses mots, sur son sourire, qui viennent effacer le passage des Ombres.
Et je repense à cette phrase d’Aragon: « La lumière de la mémoire hésite devant les plaies ».

Martine Bernier

La boîte

29 novembre, 2010

Lorsqu’Il arrive, le vendredi soir, Celui qui m’accompagne cache souvent des trésors dans ses sacs.
Cette semaine, cela n’a pas manqué.
Je me suis retrouvée avec une boîte remplie de mes biscuits préférés, réalisés de ses blanches mains.
Pardon: de ses mâles mains bronzées.

Dès que j’ai vu cette boîte, j’ai eu un coup de foudre.
C’est très bête de craquer pour une boîte, je sais.
Mais c’est ainsi.
De forme cylindrique, en fer blanc, elle porte le sigle Georges Blanc, le célèbre cuisinier.
Blanche, elle arbore le dessin du coq, symbole de cet artiste de l’art culinaire.
On le retrouve d’ailleurs dans sa boutique gourmande, en ligne.

Entre ma boîte et moi, la relation s’est instaurée tout de suite.
Partout où je la pose, j’ai l’impression qu’elle apporte une note joyeuse.
J’ai le sentiment d’avoir en moi le souvenir d’un objet qui lui ressemblait et qui me rassurait.
Un objet oublié…
Il n’y a pas énormément d’objets auxquels je tiens vraiment.
Mais certains me suivent depuis mon départ de « chez moi », alors que je n’étais qu’une très jeune adolescente.
D’autres sont venus se greffer, devenus importants, précieux au fil des ans.
Un petit pot en terre cuite représentant un éléphant plutôt laid, créée par l’un de mes fils lorsqu’il était enfant, ne quitte par exemple jamais mon bureau.
Des statuettes venues du Louvre, et, depuis peu, une statuette en bois, un bouddha en résine et un panier sculpté dans de l’olivier lui aussi, sont venus s’ajouter à  mes compagnons de route hétéroclites.

Quand tout chavire dans une vie, ces objets sans valeur réelle sont des balises rassurantes.
Ils m’ont aidée.

Lorsque je visite une exposition d’art ancien, je regarde toujours les objets du quotidien d’autrefois en me demandant à qui ils ont appartenu, qui étaient ces hommes, ces femmes ou ces enfants qui y tenaient.
Ils sont émouvants.
Des mains les ont touchés, utilisés, ils ont été aimés.

La boîte a rejoint la cohorte de ces objets que j’apprécie
Les biscuits qu’elle contenait, par contre, ont vécu!

Martine Bernier

Art moins cher et un Degas retrouvé

28 novembre, 2010

Les spécialistes et la presse spécialisés le soulignent: suite à la crise qui a frappé le marché de l’art en 2009, celui-ci est devenu plus « mature ».
Le dernier rapport annuel d’Artprice, qui s’appuie sur les chiffres des ventes aux enchères, nous explique que l’art se vend toujours bien, mais moins cher.

Les oeuvres à moins de 10000 euros font ainsi un tabac.
Par la même occasion, les enchères millionnaires ont baissé, notamment chez les artistes dits « symboliques de l’ère bling-bling », comme Jeff Koose, Richard Prince ou Damien Hirst.
Les acheteurs les ont délaissés pour revenir à des valeurs plus anciennes de l’art contemporain.
Et ce pour moins cher, donc.

Chic, vont se dire les amoureux de l’art…
Ce dernier deviendrait-il plus accessible?
Oui oui…
Ainsi, à New York, en ce mois de novembre, « Le Nu assis sur un divan (La Belle Romain ») de Modigliani, a été venu pour… 69 millions de dollars, ce qui représente un chiffre record pour l’artiste italien.

Ah oui, c’est nettement plus abordable…

Tiens, je finis sur une bonne nouvelle, ce soir: une petite toile de Degas « Blanchisseuses souffrant des dents », a été retrouvée!
Elle avait été volée au musée du Havre en 1973.
Et retrouvée par hasard chez Sotheby’s, à New York, alors qu’elle allait être mise en vente.
Il serait facile de partir dans des « si » et des « comment? ».
Je dirai juste que je suis heureuse que ce petit tableau ait quitté le Musée de l’Invisible pour retrouver la lumière et les yeux du public.

Martine Bernier

Le plaisir des chaînes à neige ou « Tu vois, on n’est pas partis longtemps! »

27 novembre, 2010

La journée de ce samedi avait plutôt bien commencé, à ceci près qu’il neigeait à gros flocons.
Nous devions nous rendre à un rendez-vous, à l’autre bout du canton.
Plusieurs fois, j’avais demandé cette semaine à Celui qui m’accompagne s’il avait équipé sa voiture de pneus d’hiver.
Ses réponses étaient plutôt distraites, vagues.
Ce midi, en découvrant l’épaisse couche de neige qui tenait sur la route, je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer que je serais plus à l’aise si nous avions ces fameux pneus.
La réponse est partie, vaguement agacée:
- Un pneu est un pneu! Et j’ai des chaînes dans le coffre! Ca va aller.

Trois cents mètres…
Nous avons réussi à parcourir trois cents mètres à peu près, avant d’amorcer un joli dérapage incontrôlé dans la descente.
Arrivés au bas de la route, nous avons convenu que nous allions décommander le rendez-vous et qu’Il allait poser les chaînes pour remonter jusqu’à l’appartement.
Tandis que j’appelais la personne qui nous attendait, je regardais d’un oeil mon Tendre qui, tel un Esquimau garagiste, s’acharnait à remplir sa mission.
Le tout sous l’oeil vaguement amusé des automobilistes qui, eux, avaient équipés leurs voitures, et qui roulaient fièrement sans ralentir.
Sur la banquette arrière, Pomme, debout, la truffe écrasée contre la vitre, contemplait Celui qui m’accompagne en se demandant pourquoi il jouait ainsi dans la neige sans elle.

Premier retour de l’Homme dans la voiture pour l’avancer de quelques centimètres.
Il travaille sans gants alors que la température est sous zéro.
Je compatis:
- Tu dois être gelé…
Son regard me foudroie:
- Non! Je ne suis pas gelé!

Il ressort en grognant et se réattaque à la bête.
Quelques minutes plus tard, il revient pour reculer la voiture.
- Je n’arrive pas à les mettre!
- Ah bon? Pourquoi?
- Comment ça pourquoi? Je n’arrive pas à les mettre, c’est tout!

Et le revoilà dehors, sous une neige qui tombe de plus belle.
Cette fois, pour moi, la situation est grave.
Je sens le fou rire monter.
Or, il serait très, mais alors vraiment très malvenu de rire tandis qu’il se bat contre ces « fichues chaînes », dans un univers polaire.
J’essaie de ne pas penser au sadique qui a inventé ce genre de choses, de faire abstraction de la fureur contenue de mon compagnon qui, bien sûr, dans un quart d’heure, niera avoir été un brin énervé.
Les deux fois où il est revenu dans la voiture, j’ai respiré un grand coup et je n’ai strictement rien dit, m’efforçant de dissimuler mon hilarité.
Enfin, il a fermé la portière et a démarré lentement en bougonnant:
- Ces chaînes! Pas pratiques du tout!
- Heu… tu as vu toutes les voitures qui sont passées sans souci?
- Non. Pas fait attention.
- Dommage… elles sont la preuve vivante de ce que j’essaie de t’expliquer concernant l’utilité des pneus d’hiver en Suisse.
- Mais enfin! Je sais ce qu’est un pneu neige!
- Mais dans ce cas, pourquoi n’en as-tu pas mis sur la voiture?
- Je les ai commandés. Et en France, même quand il neige, je n’en ai pas besoin. Là bas, on dégage les routes!!!

Le fou rire me revient.
Je sens que je ne vais plus pouvoir le contenir.
Il est vrai qu’en Suisse, nous ne déblayons JAMAIS les routes.
C’est bien connu.
Nous nous enfermons dans des igloos souterrains et nous attendons le dégel en mangeant des noisettes et en jouant du cor des Alpes.
Cela ne manque pas: une fois dans l’appartement, je lui avoue que j’ai dû faire un effort surhumain pour ne pas rire dans la voiture devant son irritation et le comique de la situation.
Et là, en une seconde, tout son énervement tombe et son humour revient:
Il rit aussi.
- Comment? Parce qu’en plus, pendant que je me décarcassais, couché dans la neige, tu te payais ma tête???

Non, non…
Je philosophais sur la condition de l’Homme.
Deux minutes plus tard, tandis qu’il déguste un thé à l’orange réconfortant, il murmure, en souriant:
- N’empêche, tu vois… le bon côté de la chose: on n’est pas partis longtemps!

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et la neige

26 novembre, 2010

Hier soir, alors que nous nous parlions sur Skype, Celui qui m’accompagne a regardé par la fenêtre et m’a dit: « Oh! Il neige à gros flocons!! »
J’ai regardé chez moi, un peu crispée: rien.
Ouf.
Un peu de répit avant le véritable hiver.

Et bien non.
Ce matin, la première balade de la journée a été pour Pomme un ravissement.
Pour moi un peu moins.
La route et les prés étaient recouverts de poudre blanche.
Mon bichon havanais ne se souvenait probablement plus de la neige qu’elle a connue dans ses premiers mois.
Elle a posé délicatement la patte sur ce tapis froid, y a enfoui sa truffe, puis m’a regardée, l’air de dire: « Tu as vu?! »

Comme elle a réalisé que je ne réagissais pas comme je le fais lorsqu’il peut y avoir un danger à l’horizon, elle a pris son élan et a bondi.
Les chiens aiment la neige, Pomme ne fait pas exception.
Après avoir couru des semaines après les feuilles tourbillonnants dans le vent, la voilà transformée en Roald Amundsen.
Chassant au passage les corneilles qui s’aventurent à fouler SON terrain de jeu.
Mon exploratrice du Grand Nord a exploité toutes les ressources de ce nouveau jouet avant d’accepter de rentrer, transformée en boule de neige.

Une heure plus tard, le poil bien séché et l’humeur câline, elle s’adonne à son jeu de rôles préféré.
A ses heures, Pomme se prend pour un chat.
Voyant que j’écrivais sans lui prêter attention, assise à côté de moi, elle a poussé un petit gémissement.
Je me suis tournée vers elle, ce qui a immanquablement provoqué le scénario désormais habituel.
Elle a sauté sur mes genoux, s’est installée, les pattes posées délicatement sur mon clavier, puis sur mes mains pendant que je tapais.
Ce jeu l’amuse énormément, convaincue qu’elle est que je ne pratique cette activité que dans le seul but de la distraire.
Ensuite, l’air de rien, elle a escaladé le bureau, et s’est étendue de tout son long devant le clavier.
Comme un chat le ferait.
Elle sait que je ne résiste pas et qu’elle a droit à dix minutes de tendresse pure avant de retourner à ses jouets.

Ce chien est vraiment celui dont je rêvais…

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et l’absence

25 novembre, 2010

Lorsque Celui qui m’accompagne me quitte après le week-end, Pomme, mon bichon le vit très mal.
L’adorable Mogwaï redevient Gremlins pour deux jours pleins, voire trois, comme cette semaine.
C’est le temps qu’il lui faut pour retrouver sa sérénité.

Tout commence lorsque le réveil sonne à 3 heures du matin.
Là, elle sait que le mauvais moment est arrivé.
Elle assiste à son départ et, comme moi, vient écraser son nez contre la vitre pour lui dire au-revoir une dernière fois.
Les heures qui suivent sont toujours les mêmes.
Fatiguée, elle traîne sa mélancolie dans l’appartement durant quelques heures, puis commence à me faire comprendre que je dois jouer auprès d’elle mon rôle et celui de l’homme avec lequel elle a une relation si particulière.
Seulement voilà…
Remplacer un géant de près de deux mètres à l’énergie inépuisable et aux réactions masculines… j’en suis incapable.
Leurs galopades, leurs chamailleries, leurs aboiements (oui, j’ai bien dit « leurs »!), leurs balades au cours desquelles il la laisse évoluer librement, les « tortures » qu’il lui fait subir et qui semblent la faire rire aux éclats, font partie de leur monde.
Avec moi, le dialogue est différent.
Il lui faut donc du temps pour retrouver le rythme, pour se laisser aller à notre relation tendresse-douceur.
Si ces jours s’écoulaient sans autre réaction que les énormes soupirs qu’elle pousse lorsqu’elle se sent mal, ce serait supportable.
Mais non.
Elle régresse, fait toutes les bêtises que l’on tolère d’un chiot mais certainement plus d’une Pomme adolescente d’un an.
Lorsqu’elle voit que je suis fâchée, elle file se blottir dans son panier, le museau enfouit entre ses pattes étendues devant elle.
Comme ce fut le cas ce matin.

- Flûte, Pomme! File dans ton panier, je ne veux plus te voir! Et laisse-moi travailler!

Cinq minutes plus tard, une ombre noire se faufile près de moi.
Elle se dresse sur ses pattes de derrière, pose sa patte avant sur mon bras, gratte doucement ma manche.
Je la regarde.
Dès qu’elle réussit à capter mon regard, elle ne le lâche plus.
Elle garde sa patte en l’air et me scrute.
Je la caresse, soutient moi aussi ce regard foncé qui semble inquiet, sourit de son air sérieux et concentré:

- Toi, vraiment… Je sais bien que tu t’ennuies de Lui. Moi aussi. Mais ce n’est pas une raison pour m’empoisonner la vie…

La réconciliation scellée, elle file joyeusement chercher un jouet et me l’apporte.
La vie reprend.
Jusqu’à demain, vendredi, où je sais qu’un autre scénario va se répéter.
Une bonne heure avant que n’arrive Celui qui m’accompagne, elle va foncer à la fenêtre, renifler, tourner dans tous les coins, attendre devant la porte, retourner à la fenêtre…
Comme si elle percevait le moment où il passe la frontière.

Quand je pense que certains appellent les animaux « des bêtes »…

Martine Bernier

La fin du monde

24 novembre, 2010

A l’intention de tous ceux qui se sont plaints de cette année 2010, j’ai une bonne nouvelle: la fin du monde, c’est pour bientôt.
Si, si, je l’ai lu!!
Avouez que c’est plutôt une bonne chose: la fin des ennuis.
Comme disait Brassens, vous n’aurez plus jamais mal au dents.
Le paradis pour les uns, la grosse claque pour les autres.
Re si, si, ça aussi, je l’ai lu.
C’est très réconfortant.

Seul souci: contrairement aux années précédentes, les annonciateurs font un peu dans l’amateurisme.
C’est vrai, reconnaissons-le: les uns nous disent le 21 octobre 2011, les autres en 2012.
Ce n’est pas sérieux, que diantre: comment voulez-vous vous préparer à un voyage si vous ne connaissez pas l’année du départ?
Bon, soit, toutes les fois précédentes, la date avait beau être précise, elle n’est jamais arrivée.
Mais quand même!

Donc, à en croire « ceux qui savent », nous allons finir comme les dinosaures.
Hop.
Ni vu, ni connu.
Comment dites-vous?
Ca a déjà été annoncé des dizaines de fois sans succès?
Pas par les mêmes, voyons!
Les précédents étaient de petits joueurs.

Pour ma part, cela ne m’inquiète pas franchement.
La fin du monde, je connais, je l’ai vécue l’année dernière.
Et personne ne l’avait prédit.
Comme quoi…

Martine Bernier

Natascha Kampusch 3096 jours

23 novembre, 2010

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On pouvait s’attendre à un récit dramatique et pathétique.
Le livre « 3096 jours » que Natascha Kampusch a consacré à sa captivité et à la relation qu’elle a entretenue avec son ravisseur est bien plus que cela.
Cette jeune femme intelligente offre ici une analyse fine de ce qui lui est arrivé, et du comportement de Wolfgang Priklopil qui l’a gardée prisonnière dans une cave non loin de Vienne durant huit ans.
Elle ne se contente pas de relater l’horreur des mauvais traitement, de sa condition d’esclave d’un homme gravement malade psychiquement, comme elle le décrit elle-même.
Elle essaie de comprendre les raisons de l’horreur, les mécanismes qui animaient son bourreau pour la faire vivre ainsi dans une oppression totale.
Elle s’insurge contre les spécialistes qui mettent en avant le syndrome de Stockholm, et explique que, non, le fait de se rapprocher de son ravisseur et d’essayer de se créer une bulle de normalité dans l’horreur du quotidien n’est pas un syndrome mais une stratégie de survie.
Elle explique également que, lorsque la victime ne se cantonne pas dans le rôle larmoyant que l’opinion publique aimerait lui voir endosser, elle peut rapidement devenir la cible des critiques.
La compassion a son égard peut virer à es sentiments nettement plus complexes.

Avec sa réflexion brillante et sans complaisance, son témoignage clair, Natascha Kampusch a signé un livre fort et important, remarquable à plus d’un titre.

Dans une interview qu’elle a donnée récemment, elle expliquait qu’elle est souvent interpellée par des passants qui veulent soit la prendre dans leur bras, soit se mêler de l’histoire qu’elle a vécu en donnant leur avis, en mettant en doute sa version.
Elle reste la proie d’une phobie sociale que ce genre de comportement n’arrange pas.
Elle explique qu’elle pensait qu’il serait simple d’intégrer le monde extérieur, de se faire des amis… et découvre que c’est compliqué.
Elle craint de se faire vampiriser, de perdre sa liberté… se sent scrutée par le monde entier après l’avoir été par un seul homme pendant des années.
Sa liberté a un goût amer, confie-t-elle.
Il va lui falloir de la force… encore.

Martine Bernier

« Natascha Kampusch – 3096 jours », JC Lattès.

L’inattendue famille Duggar

22 novembre, 2010

Paris-Match* a récemment consacré un article à une famille américaine de l’Arkansass totalement hors normes: les Duggar.
Au départ, tout est normal: vous avez papa Jim Bob, Maman Michelle, puis commence la ronde des prénoms des enfants: Jinger, James, Josep, Justine… tous commençant la lette J.
Vous perdez rapidement le fil, et pour cause: la famille compte 19 enfants.
Par convictions religieuses, les Duggar, chrétiens ultra-conservateur, ont décidé de laisser la famille s’agrandir.
Ils vivent dans une maison de 650 m2 dans laquelle l’ordre et l’organisation jouent un rôle essentiel, évidemment.
Le père, nous dit-on, est propriétaires de magasins dont les loyers permettent de subvenir aux besoins de la famille.
En bons Américains, les parents Duggar ont rapidement compris que la particularité de leur famille pouvait leur ouvrir les portes de la notoriété et leur apporter les deniers nécessaires pour faire bouillir l’énorme marmite familiale.
Aujourd’hui, le clan est connu et hypermédiatisé.
Deux livres leur sont consacrés et une émission hebdomadaire met leur vie en scène.
Leur 15e enfant est même né devant les caméras.
Si vous faites une recherche rapide sur Internet, vous découvrez que les vidéos sur la tribu ne manquent pas.

Dans la famille, Dieu a une place prépondérante, les filles ne portent jamais de pantalons, et les règles sont strictes.
La maison est impeccable, les enfants, qui affichent des sourires un brin figés, ont l’air d’être incroyablement bien élevés, Papa semble très fier de sa progéniture, et Maman est d’une douceur et d’un optimisme à toute épreuve.
Mais, du haut de ses 44 ans, elle a l’air terriblement fatiguée.

C’est un choix, leur choix.
Peu courant…

Martine Bernier

(*numéro 3208 de Paris Match).
- http://www.duggarfamily.com/

Père Noël a ouvert son secrétariat

21 novembre, 2010

En France, le secrétariat du Père Noël a ouvert ses portes jeudi à Libourne, en Gironde.
Le lieu est devenu le QG de l’Homme en Rouge où la Poste reçoit le courrier des enfants et y répond depuis cinquante ans.
En 2009, un million de lettres et 150 000 mails ont été traités, raison pour laquelle, cette année, 60 secrétaires ont été engagées pour soutenir l’effort du brave homme.
Le courrier provient de plus de 100 pays essentiellement francophones.
Certaines arrivent même de Russie, de Chine, de Taïwan ou du Japon, nous dit-on, et sont surtout écrits par des enfant âgés entre 3 et 9 ans.

Les petites mains du Père Noël ont pour tâche de répondre à chacun.
Tous les enfants qui auront écrit avant le 20 décembre recevront donc une réponse.
Inutile d’affranchir: ce service est gratuit.
Il est cependant conseillé de faire vite et, surtout, de ne pas oublier d’indiquer les coordonnées pour la réponse.

En Suisse, le secrétariat du Père Noël est actif, lui aussi.
Plus de 17 000 lettres d’enfants adressées au «Père Noël, Route des Nuages, Pôle Nord» devraient parvenir cette année aussi à destination.
Et comme les employés de la Poste ont du coeur, la plupart de ces missives recevront elles aussi une réponse du Père Noël durant la période des fêtes.

La Poste suisse nous indique que « des milliers de lettres ont ainsi été enregistrées par La Poste Suisse au cours de l’hiver dernier. »
Seule différence avec la France: ici, ils ne sont que cinq à tenir le rôle de scribes du Père Noël.

Martine Bernier

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