Archive pour le 9 novembre, 2010

La valise

9 novembre, 2010

Dès que Pomme voit réapparaître une valise dans l’appartement, elle sait que quelque chose va se passer, qui ne va pas forcément lui plaire.
Pour la troisième fois en un mois, l’objet du délit a retrouvé sa place dans un coin de l’appartement où elle attend que je la remplisse pour le prochain et imminent petit départ.
Mon Havanais de bichon tourne autour de la valise, se dresse sur ses pattes arrières pour voir ce que j’y mets, vient me voir et pose sa patte sur mon bras en fixant son regard noisette dans le mien.
Comme elle le fait quand elle a besoin de me parler d’un sujet grave.
Elle sait que quand je prépare ma valise, je prépare systématiquement un deuxième sac.
Le sien qui, elle, dans ces cas-là, part en « colo » de son côté.

Mon dernier départ est trop récent pour qu’elle soit à l’aise face à ces nouveaux préparatifs.
Ce matin, donc, après avoir inspecté la valise qui se remplit lentement au fil de mon humeur, elle est venue me retrouver dans mon bureau, c’est dressée contre ma chaise, a posé sa patte sur moi, et a poussé un petit gémissement.
J’ai arrêté d’écrire pour accepter la conversation:

- Oui? Quelque chose ne va pas? Ah je vois… la valise.

Elle penchait la tête de gauche à droite, comme si elle cherchait à comprendre ce que je lui expliquais.
Je l’ai caressée, lui ai gratouillé les oreilles et me suis penchée vers elle.
Elle s’est empressée de me gratifier de quelques chaleureux coups de langue.
Ce chien me fait fondre!

- Ne t’en fais pas: cette fois, tu pars avec moi. Va préparer ton sac: nous partons demain soir. Et il te faut des affaires pour plusieurs jours!

J’ai repris le fil de mon texte lorsqu’elle est revenue me voir.
Elle avait dans la gueule son dernier jouet en date: un mouton tout mou qu’elle aime presque autant que son Monsieur Poulet, si j’en juge par le traitement qu’elle lui fait subir.
Je l’ai regardée perplexe.
Elle ne semblait pas vouloir jouer.
Mon travail était pressant, je n’ai pas pu lui accorder beaucoup de temps.
Qui sait, peut-être voulait-elle me demander où était son sac pour qu’elle puisse y entasser ses effets personnels?
Ciel, mon chien est un génie!

Martine Bernier

Natasha Kampush

9 novembre, 2010

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Quand j’ai vu que Laurent Ruquier recevait Natasha Kampush dans son émission « On n’est pas couchés », je me suis demandé ce qu’une telle rencontre pouvait donner.
D’autant qu’elle terminait sa tournée de promotion par l’émission, et devait avoir une certaine lassitude de l’exercice.
J’ai donc regardé.
La jeune Viennoise d’aujourd’hui 22 ans, séquestrée durant huit ans par Wolfgang Priklopil, qui l’a enlevée alors qu’elle avait dix ans, a impressionné.
Et Ruquier a mené une interview plus que délicate.
Une interview difficile pour lui, car son interlocutrice ne parle pas pour ne rien dire, répondant le plus souvent par oui ou par non aux questions.
La légèreté de Ruquier, qui a pourtant mis de la sensibilité et de l’empathie un peu maladroites dans ses questions, était insolite face à la maturité de son invitée.
La confrontation de deux univers…

Elle était là pour parler du livre d’entretiens qu’elle a donnés sur sa captivité.
Un livre que j’ai commandé mais que je n’ai pas encore reçu.
Elle a impressionné par sa personnalité, son attitude.
Elle a les idées aussi claires que son regard.
Et celui qu’elle porte sur la société, sur les médias, sur son tortionnaire, est implacable.

Difficile de ne pas s’arrêter à elle.

En terminant l’émission, je pensais au dernier message des « Ombres ».
Ces messages non signés qui me parlent encore et toujours de la même personne.
D’un côté, vous avez un homme qui est la risée de tous car il ne cesse de se plaindre de ses multiples et sempiternels « bobos » tout en se s’autoglorifiant pour son « courage », en se gargarisant modestement à la face du monde les « qualités extraordinaires de ses brillants enfants ».
Son entourage se moque de lui sans qu’il ne s’en rende compte.
C’est devenu comme un jeu pour eux, semble-t-il.
Et il continue.
De l’autre, vous avez une jeune femme qui a vécu l’horreur.
Une horreur qui n’a pas réussi à altérer la force de son caractère.
Elle ne se plaint pas, force l’admiration, même si la maîtrise qu’elle a d’elle-même est presque inquiétante car totalement inhabituelle.
Elle parle peu, réfléchit à chaque mot, ne donne jamais dans la complaisance, réfléchit…

Le monde est peuplé d’êtres humains bien différents…

Martine Bernier

Ecriplume HS

9 novembre, 2010

Le site unblog ayant été hors service durant presque toute la journée d’hier, il y aura exceptionnellement deux textes demain.
Le premier sera édité en début de matinée.