Archive pour décembre, 2010

L’étrange lune

21 décembre, 2010

La nuit était tombée depuis longtemps lorsque nous sommes rentrés de ce que j’appelle notre « marathon cinéma ».
Deux films en un soir, dans deux villes différentes.
Pas forcément de très bons films, mais des heures délicieuses, de complicité, de fous rires…
Celui qui m’accompagne m’a déposée devant la porte avant de partir garer la voiture.
En passant reprendre Pomme pour sa dernière promenade, il m’a dit:
- Regarde la lune… je ne l’ai jamais vue comme cela.. C’est magnifique!

Comme Il n’a pas pour habitude de s’extasier devant le moindre pissenlit, je suis sortie sur le balcon faisant face à la montagne et j’ai levé le nez.
Nichée dans un halo de nuages légers, la lune était entourée d’un très large anneau de lumière.
Je l’ai observée un moment avant de retourner me réfugier au chaud.

Quelques heures plus tard, ce mardi, la lune est devenue rouge.
A 7h41, heure GMT, la Terre, la Lune et le Soleil se sont retrouvés parfaitement alignés, ce qui a provoqué une éclipse totale, observable en Amérique du Nord, en Europe de L’ouest et dans une partie de l’Asie.

Ce que nous avons vu a-t-il un rapport avec cette éclipse, je l’ignore.
Mais ce que je sais, c’est qu’il est rare, en levant les yeux sur le ciel nocturne, de ne pas avoir de céleste surprise…

Martine Bernier

Kim et le sapin

20 décembre, 2010

- Tu sais, je vais aller 11 jours chez toi.
- Ah bon?

Je regarde Kim, dont la bouille rosie par le froid dépasse à peine de son curieux bonnet.
Il n’aura mis que quatre ans pour réussir à séduire tout ce qui bouge, le bougre…
Ce samedi, grand jour: Jour du Sapin!
J’avais été le chercher dans la semaine, pas très haut mais généreux en branches, large.
Quand je l’ai vu, j’ai su que ce serait MON sapin.
Et la remarque goguenarde de Celui qui m’accompagne, lorsqu’il l’a découvert ce week-end (« Mais… pourquoi ne l’as-tu pas pris plus haut mais moins large?) n’y a rien fait.
MON sapin me tendait les branches, j’ai cédé à l’appel de la forêt!
Ainsi soit-il.

Dans la matinée, donc, nous nous sommes rendus à Evian pour aller chercher les petites mains du Père Noël.
Kim, Jee sa jolie maman et son beau-père, accessoirement mon fiston, se sont engouffrés dans la voiture après m’avoir couverte de roses.
Dans la voiture, Kim est intarissable.
Il me raconte son entrevue de la veille avec le Père Noël, et ces mille choses qu’il adore m’expliquer quand nous nous voyons.
Depuis quelques semaines, mes soucis de santé recommencent à pointer leur nez.
Pas question qu’ils me gâchent ce jour où Kim et Jee décoreront pour la première fois un vrai sapin.
Nous accrochons boules et guirlandes avec application, tout en parlant.
Quand vient le moment de sortir les personnages de la crèche, une crèche très particulière, aux personnages gracieux façonnés dans du papier froissé, je réalise que Jee les trouve beaux mais ne sait pas qui ils sont.
Je lui demande si elle connaît leur histoire.
Non. Thaïlandaise et de religion bouddhiste, elle n’a jamais eu l’occasion de s’intéresser au christianisme.

- Tu veux que je te la raconte?
- Oui!

En quelques minutes, je m’entends poser les premières bases de l’histoire de la Nativité.
Je réalise que, pour une jeune femme élevée dans la culture d’un Bouddha doux et paisible, l’épisode des bébés assassinés pour éviter l’arrivée d’un Messie est terriblement cruelle.
Jee regarde étrangement cette femme de papier qui a dû accoucher dans une crèche, et ces Rois Mages venus lui apporter des cadeaux fort peu pratiques pour un bébé!
Kim regarde les personnages de la crèche et rit quand je lui explique que, comme il n’y avait pas de chauffage, le boeuf et l’âne soufflaient sur le bébé pour qu’ils n’aient pas froid.
Nous recollons la tête de l’âne et l’aile d’un ange, abîmés durant leur séjour à la cave, et je décide de leur donner la deuxième crèche et les petits santons qui les accompagnent.

Le sapin terminé, Kim et moi allons poser dans une assiette le navet et les carottes pour les rennes du Père Noël.

- Et pour le Nez Rouze? Tu n’oublies pas?
- Rodolphe? Non, regarde: lui, il reçoit un sucre spécial, en forme de coeur!
- Et pour le Père Noël?
- Je mettrai un verre de lait et un biscuit frais. Si je le mets aujourd’hui, il ne sera plus très bon, tu comprends. Tiens, je te confie l’assiette, va la poser où tu veux.

Je le rejoins dans le salon: l’assiette est sur la table basse, loin de la convoitise de Pomme.
Kim rit de la voir s’intéresser à un bonhomme de neige pendouillant à une branche, le faisant se balancer en le poussant avec son nez.

- Matine, on va chercher la boîte verte?
La boîte verte, c’est son coffre à jouets, qu’il retrouve lorsqu’il vient me voir.
Exécution: nous allons le chercher dans mon bureau, et nos jeux reprennent.
Il sait prononcer mon prénom, mais je le soupçonne d’avoir deviné combien il me fait fondre quand il supprime le r…

Dans l’après-midi, lorsque vient l’heure de les raccompagner, je vois le visage de Kim se froisser.
- Bon, Kim, deuxième étape de notre plan: nous devons surtout ne pas être à la maison trop souvent pour que le Père Noël puisse venir poser les cadeaux tranquillement. Quand tu vas revenir vendredi soir, nous verrons s’il est passé…
- Oui! Tu crois qu’il va venir? On n’a rien oublié?
- Rien!

Dans la voiture, il me taquine:
- Ze vais garder Pomme avec moi!
- Ah non! Elle rentre avec moi!
- Mais elle sera pas triste!
- Mais moi si!

Il serre mon bichon à moitié exsangue dans ses bras et le couvre de questions:
- Pomme, tu sais conduire? Pomme, tu veux rester avec moi? Pomme, tu veux un socolat? Pomme, tu veux un zouet? Tu veux zouer dans la neize avec moi? Pomme… Pomme… Pomme…

Cette fois, la séparation n’est pas triste.
Il sait que vendredi, nous serons tous ensemble.

Martine Bernier

Robert Redford va sourire… Billy The Kid pourrait être gracié

19 décembre, 2010

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Les Américains ne sont décidément pas banals.
Souvenez-vous de Billy The Kid, de son vrai nom Henry Mc Carty.
A 20 ans, il avait déjà tué 21 personnes.
Tout le monde le craignait… sauf le shériff Pat Garett, qui l’a abattu en 1881.

Près de 130 ans après, un politicien, Bill Richardson, fasciné par le personnage, a expliqué qu’il se penchant actuellement « sur la possibilité de faire gracier Billy à titre posthume par le gouverneur actuel du Nouveau-Mexique.
Pourquoi?
Parce qu’une promesse a un jour été faite au tueur pour Lew Wallace, gouverneur de l’époque, d’être gracié en échange de son témoignage dans un procès pour meurtre.
Promesse non tenue.

Si sa demande est agréée, Le Kid redeviendra un homme libre.

L’anecdote m’a fait penser à Robert Redford.
Qu’il avait interprété à l’écran le personnage de Billy The Kid dans un film mythique, tout le monde le sait.
Que, passionné lui aussi par le personnage, il était parti, à cheval, avec quelques compagnons, sur les traces des grands bandits de l’époque, acceptant de relater son aventure dans un livre*, c’est moins connu.
Cet ouvrage et le fameux « Jeremiah Johnson » ont contribué à amorcer chez moi l’attachement que j’ai toujours aujourd’hui pour le personnage Redford, bien éloigné de l’unique image d’acteur beau gosse dans laquelle il a été enfermé.
Bref… je serais curieuse de savoir ce qu’il doit penser s’il a appris le « cadeau » que l’on compte faire à ce Billy qui a contribué à sa notoriété…

Martine Bernier

* « Sur la piste des hors-la-loi », Robert Redford, Photographies de Jonathan Blair, Librairie des Champs-Elysées. 1976.

Xavier Veilhan: un magnifique artiste

18 décembre, 2010

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Il suffit que l’on prononce les mots « art contemporain » pour que certains se braquent immédiatement.
C’est compréhensible: sous ce vocable se cache souvent tout et n’importe quoi.
Xavier Veilhan fait partie de ces artistes contemporains.
Ceux qui ont eu la chance de passer par Versailles entre septembre et décembre 2009, ont compris que cet art d’aujourd’hui peut pousser au rêve…
Autant vous l’avouer: son oeuvre me fascine.
Il est l’un des rois incontestés de l’art actuel, que ce soit au niveau de la France ou sur le plan international.
Il travaille avec des supports multiples, s’intéresse à la modernité, les mécanismes, a un regard profondément original.
A travers ses créations, la symétrie et la perspective prennent un aspect magique, d’une beauté douce, jamais agressive, s’intégrant dans les espaces.

Je n’ai pu voir l’exposition de Versailles qu’à travers une vidéo.
Et j’ai été totalement séduite par le Gisant, la Lune, la Fonderie d’Aluminium, le Carrosse violet de 15 mètres de long.
De loin, il ressemble à un logo, sans relief.
De près, il révèle sa complexité géométrique.
De partout, en plein mouvement, il semble sorti d’un livre de conte de fée moderne,
Les chevaux galopent, le carrosse ressemble à celui du Roi Soleil.
C’est monumental et pourtant léger, aérien.

« La Lune », composée de 400 sphères fixées sur des tiges souples, ondoyante.
L’image recomposée est un formidable trompe-l’oeil…

Ces oeuvres exposées l’an dernier à Versailles ne sont qu’un petit aperçu du talent de l’artiste.
Il étonne, interpelle, séduit, émeut (il suffit de voir celle appelée « Sébastien » pour s’en convaincre).

Si l’art contemporain vous rebute, découvrez son travail.
Vous comprendrez que notre époque ne manque pas d’artistes.

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et les tortillons

17 décembre, 2010

Ne le répétez pas à Kim qui, à 4 ans, risquerait de s’en offusquer, mais, cette année, exceptionnellement, le Père Noël, qui est vraiment débordé, m’a demandé s’il pouvait déposer les cadeaux chez moi un peu en avance.
Je n’allais évidemment pas refuser.
Comme ils sont trop nombreux pour entrer dans un placard, Celui qui m’accompagne et moi les avons installés dans notre chambre, à même le sol, dans le plus grand secret.

Les premiers jours, Pomme n’a pas eu l’air de s’y intéresser.
Une ou deux fois, il m’a semblé entendre des bruits bizarres, la nuit, mais rien de bien inquiétant.
Jusqu’à hier soir.
Je venais de me coucher avec un bon bouquin, et elle avait fait de même dans son panier (sans bouquin: elle vient de finir les oeuvres complètes de Lao Tseu), la tête tournée vers les paquets colorés qu’elle regardait rêveusement.
Je l’ai vue se hisser, millimètre par millimètre, vers le cadeau le plus proche, en me lançant de petits regards en coin.
J’ai fait mine de ne rien remarquer…
Lorsqu’elle est arrivée au but, elle a pris délicatement entre ses dents l’un des tortillons de rubans décorant le paquet.
Ces tortillons, nous… pardon: le Père Noël et son lutin d’1,90 m (oui, il a bien grandi ces derniers mois) se sont appliqués à les réaliser dans les règles de l’art.
Je n’allais pas laisser ces oeuvres se faire massacrer!

- Pomme? Non!

Elle m’a regardée, a lâché le ruban instantanément, a posé sa tête sur ses pattes en poussant un soupir à fendre l’âme.

Dans la nuit, j’ai entendu le même cri très caractéristique du ruban torturé.

- Pomme! Non!

Re soupir suivi du silence.

Ce matin, vendredi, jour devenu joyeux dans ma vie: il signe le retour de Celui qui m’accompagne.
En faisant le lit, j’ai vu arriver Pomme, qui a commencé un manège hilarant.
Elle est venue me lécher la main en signe d’allégeance, puis est repartie vers la porte.
Au moment de quitter la chambre, en passant, l’air inncocent, je l’ai vue prendre le bout d’un ruban et l’entraîner avec elle en direction de la sortie.

- Pomme, enfin! Non!

Une patte en l’air, elle m’a regardée sans lâcher le tortillon.
Si elle avait pu parler, je pense que j’aurais eu droit à un discours sur cette empêcheuse de jouer en rond que je suis.
Pomme a du caractère.
Elle veut bien obéir, mais a besoin d’être bien sûre que c’est nécessaire.
Et là, elle ne comprenait pas où se situait la nécessité d’abandonner son nouveau jeu.

- Bon, j’ai compris. Viens!

Je suis allée dans l’atelier du Père Noël, ai pris un long ruban, l’ai lissé pour le transformer en immense tortillon et le lui ai donné.
Ravie, elle a galopé un bon moment avec ce jouet improvisé, le lançant, le rattrapant au vol, s’emmêlant les pattes en jappant.
Puis, soudain, elle a disparu.
Mon intuition était juste: je l’ai retrouvée dans la chambre.
Assise devant les paquets, elle n’essayait pas de les toucher.
Elle les regardait, simplement, son tortillon dans la bouche.

Et vous me demandez pourquoi ce chien me fait fondre?

Martine Bernier

La belle histoire de Iorgos

16 décembre, 2010

Vous connaissez peut-être cette histoire.
Elle fait partie de celles qui me plaisent beaucoup.

C’était en 1820.
Iorgos, paysan grec, travaillait dans son champ, sur l’île de Milo.
On imagine que c’était une journée comme une autre.
A un détail près…
Sa charrue a heurté plusieurs blocs de pierre.
En s’approchant, Iorgos a vu qu’il s’agissait de pierres taillées.
Il a donc creusé plus profondément et a découvert quatre statues: trois Hermès et une Aphrodite, déesse de l’amour.
Trois semaines plus tard, ayant eu vent de la découverte, plusieurs membres de l’expédition archéologique du duc de Choiseul ont débarqué sur l’île.
Ils ont rencontré Iorgos et lui ont acheté la statue d’Aphrodite qu’ils ont ramenée en France.
C’est Louis XVIII qui lui a donné un nom et qui l’a offerte au musée du Louvre où elle se trouve toujours.

En labourant son champs, Iorgos avait découvert la Vénus de Milo, devenue l’une des plus célèbres oeuvres d’art du monde.

Martine Bernier

La tête d’Henry IV

15 décembre, 2010

Bonne nouvelle: Henry IV a retrouvé sa tête.
Notez que j’ignorais qu’il l’avait perdue lorsque, en 2008, un entrefilet dans un journal avait attiré mon attention.
La tête du bon roi avait été retrouvée chez un retraité.
Restait à savoir si c’était vraiment elle…
Dix-neuf scientifiques, sous la houlette du médecin légiste de Garches Philippe Charlier, appelé « L’Indiana Jones des Cimetières », se sont donc penchés sur la question.
On imagine qu’il ne doit pas être simple d’identifier un roi de France assassiné en 1610…
C’est pourtant chose faite: il s’agit bien de lui, nous confirme le British Medical Journal, qui ajoute que la noble tête semble en bon état de conservation, et toujours dotée de cheveux et de barbe.

Mais au fait, comment un roi qui n’a pas été décapité peut-il avoir perdu la tête?
Il y a été aidé, après sa mort, tout simplement.
Inhumé à la Basilique St Denis, comme tous les autres roi de France, le cercueil d’Henry IV a été ouvert en 1793 par les révolutionnaires.
Son corps a été jeté dans une fosse commune… et c’est là, pense-t-on, que la tête aurait été récupérée et conservée.

L’autopsie de cette tête royale est une véritable enquête historique, comme nous le laisse entendre le morceau de rapport publié sur Internet indiquant que, outre l’ADN, d’autres signes distinctifs permettaient l’authentification:
« Une petite tache sombre de 11 mm de long juste au-dessus de la narine droite, un trou attestant du port d’une boucle d’oreille dans le lobe droit, comme c’était la mode à la cour des Valois, et une lésion osseuse au-dessus de la lèvre supérieure gauche, trace d’une estafilade faite au roi par Jean Châtel lors d’une tentative de meurtre le 27 décembre 1594″.

Tout cela est étonnant, avouons-le…
Ce qui me stupéfie davantage encore, c’est qu’il existe des hommes pour conserver chez eux ce genre de chose.
On l’imagine entre les photos des enfants et le vase de tante Agathe.
Inattendu…

Martine Bernier

Noël blanc?

14 décembre, 2010

Il a neigé sur le Jura français, sur la Suisse, et un peu partout ailleurs.
Jusqu’à hier, le ciel était blanc, incertain.
Dehors, sur le sol gelé, le moindre pas faisait craquer les touffes d’herbe.
Aujourd’hui, j’ai à nouveau l’impression de vivre dans une carte postale.

Les membres de mon Clan qui passeront Noël ici et qui viennent depuis la Suisse, la France et la Belgique s’équipent ou se sont tous équipés en conséquence.
Un Noël blanc, ce n’est pas seulement une image d’Epinal, c’est aussi des précautions à prendre.
A dix jours de Noël, l’effervescence monte d’un cran.
C’est la préparation d’un événement…
Tous mes proches savent que Noël revêt pour moi une importance particulière, pour de multiples raisons.

Cette année sera une année spéciale.
Nous serons nombreux autour de la table, et l’heure sera aux présentations.
Mes parents de coeur vont faire la connaissance de quatre nouvelles personnes venues enrichir le cercle familial ces derniers mois et ces dernières années.
Pour la première fois, tout le monde sera réuni… y compris les deux chiens de la famille, eux aussi nouveaux venus!

Certains parleront sans doute de cliché, de remake d’un film de Noël américain version guimauve et paillettes.
J’assume!
Mieux: je revendique.
Après l’enfer vécu durant des mois, le bonheur de voir réunis les membres de mon premier cercle, à quelques exceptions près, est total.

Une telle fête se prépare.
Bien qu’elle se déroulera chez moi, tout le monde prend en charge la responsabilité de quelque chose.
Elle débutera dimanche prochain… où, lors d’une après-midi ou d’une matinée spéciale, l’arbre de Noël sera décoré par Kim, sa maman et moi, secondés par nos hommes.
La tradition, selon ma version, s’applique dès cet instant où nous poserons dans le salon une assiette avec un navet pour les rennes, un sucre spécial pour Rodolphe, le renne au nez rouge, ainsi qu’un biscuit et un verre de lait pour le Père Noël.
Quand Kim reviendra, le 24 décembre au soir, les rennes auront croqué dans le légume (il me faut encore trouver un volontaire d’accord de mordre dans un navet!), l’Homme en rouge aura bu son verre et mangé le biscuit…
Les cadeaux seront amassés sous le sapin… autant de preuves de leur passage.
Le repas sera multiculturel, puisque pas moins de trois styles de cuisines cohabiteront.

L’an passé, brisée, je me suis laissée porter pour notre Noël, et j’ai remercié mes proches de m’avoir tenue à peu près debout.
Je ne savais pas que je traverserais des problèmes de santé lourds en 2010, qui déjà ont tendance à repointer leur nez.

Cette fois, désormais accompagnée par un doux Géant, par Eric et ceux que j’aime, Noël sera différent.
Un état d’esprit, une ambiance…
Je tiens infiniment à cette bulle de bonheur protégé, à ce cocon de fin d’année, avant que ne reprenne le fil inconnu de 2011.

Martine Bernier

Kaamelott, James Moody et les Ombres

13 décembre, 2010

Tandis que les Ombres se fendent d’un pamphlet collectif sur « Les Bidochons à Marrakech », tout en continuant à se moquer copieusement, en groupe, de leurs « chers vieux copains », je repense à une émission que j’ai visionnée ces derniers jours.

Alexandre Astier, le bon roi Arthur et créateur de la série Kaamelott, faisait partie des invités de Morandini.
J’ai pris l’émission juste à son arrivée, ce qui m’a donné envie de la suivre.
Sur le plateau se trouvaient deux femmes bizarres, dont l’une assez insupportable.
J’ai vaguement compris de qui il s’agissait lorsque, répondant à une question posée sur l’émission à laquelle elles avaient participé, le comédien a expliqué qu’il trouvait grave ce genre de programme de téléréalité, et qu’il aspirait à des émissions plus riches.
Une petite altercation parfaitement ridicule est intervenue entre la dame en question et lui.
Visiblement, il était exaspéré par le personnage, et faisait de louables efforts pour se contenir.
Face à son intelligence et son humour, elle n’avait aucune consistance.
J’aime bien cet artiste très complet.
Acteur, réalisateur, monteur, scénariste, compositeur: il sait tout faire et le fait bien.
Le contraste entre lui, rigoureux, attentif et s’exprimant en termes choisis, et cette femme très… différente, était frappant.
Il paraît que l’émission à laquelle elle a participé, mettait en scène des mères cherchant à caser sentimentalement leurs fils.

Etrangement, si ce genre de programme fait grand bruit, la mort du saxophoniste et flûtiste américain James Moody, l’un des créateurs du bebop, a été, elle, très peu commentée.
Plutôt que de faire un long discours qui ne sera pas lu, je préfère laisser deux liens permettant à ceux qui le souhaitent d’aller réécouter sa délicieuse musique…

Alexandre Astier a raison, on donne de l’importance à ceux qui n’en mérite pas.

Martine Bernier

Les faux rois: John Davis Murray, roi de Christmas (3)

12 décembre, 2010

L’histoire de John Davis Murray ressemble un peu à celle de Carl Haffke.
Né vers 1870, il a suivi des étude d’ingénieur mécanicien.
En 1891, fort de son diplôme de l’universite de Purdue, il a été engagé par la société britannique Phosphate Minind and Shipping.
Direction l’île Christmas, au sud-ouest de Java.
L’entreprise l’y envoyait pour superviser les mines de phosphates.
Sur le terrain, la grande majorité des mineurs étaient des autochtones.
Après de longues concertations, ils en vinrent à la conclusion que, pour obtenir de bons résultats avec leurs mines, il serait judicieux de proclamer ce bon John roi de l’île.
Le jeune homme se trouva donc bombardé monarque, disposant des pleins pouvoirs exécutifs et judiciaires.
Mais là encore, Cupidon s’en est mêlé…
Lors de vacances à Londres, en 1910, il fit la connaissance d’une jeune femme qu’il décida d’épouser.
La perspective de devenir reine d’une île lointaine loin des siens ne séduisit pas la mariée.
John prit donc le parti d’abdiquer et de renoncer à son trône.

Si vous encouragez vos enfants à devenir ingénieur en leur disant que le métier mène à tout, parlez-leur de l’histoire de John…

Martine Bernier

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