Archive pour février, 2011

Le discours d’un roi et les Oscars

28 février, 2011

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C’est un excellent film que celui-ci, signé Tom Hooper…
« Le discours d’un roi » raconte une histoire vraie.
Celle du père de l’actuelle reine Elisabeth, contraint de devenir roi lorsque son frère a abdiqué, à l’aube de la deuxième guerre mondiale.
Celui qui deviendra le roi Georges VI, victime d’un problème d’élocution, se retrouve confronté à ses pires angoisses.
Parler en public relève pour lui du tour de force, de l’épreuve insurmontable.
Pour l’aider, son épouse fait appel à tous les spécialistes.
Aucun n’arrive à apporter une solution valable, jusqu’au jour où ils rencontrent un thérapeute du langage qui deviendra ami du roi.

Georges VI était un homme discret.
Remarquable, Colin Firth interprète avec beaucoup de finesse ce personnage dont il nous fait partager la souffrance et le courage.
Il nous plonge au coeur de l’histoire d’un homme dont le destin n’était pas de régner.
Il lui a fallu beaucoup de force pour s’adapter à ce changement radical et exigeant.
Lionel Logue, son professeur excentrique, est magistralement joué par Geoffrey Rush, superbe d’empathie et de fantaisie.
Dans ce film annoncé comme grand favori aux Oscars, il n’y a aucun tape à l’oeil.
Même Churchill est parfait, sans aucune trace de caricature.

La cérémonie des Oscars, justement, se déroulait quelques heures après l’écriture de ces lignes.
Apparemment, je ne suis pas la seule à avoir adoré le film qui a été le grand vainqueur de la cérémonie.
Colin Firth a obtenu l’Oscar du Meilleur Acteur.
Le film a reçu également les Oscar du Meilleur Film, Meilleur Scénario et du Meilleur Réalisateur.

Martine Bernier

L’extravagant Oscar Wilde

27 février, 2011

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Il avait un charme fou, de l’esprit, du raffinement…
Les cheveux long, élégant, un chrysanthème à la boutonnière, il sortait de l’ordinaire par son apparence comme par son intelligence.
C’était un écrivain original, au look de dandy, mais capable de se battre physiquement lorsqu’il le fallait.
Né en Irlande, pays qu’il a quitté suite à un chagrin d’amour, il s’est installé en Angleterre où sa personnalité rayonnante n’a pas tardé à séduire.
Marié à Constance Lloyd dont il a eu deux fils, il a cependant affiché au grand jour son homosexualité, pivot de sa réputation sulfureuse.
Sa vie qualifiée de dissolue lui vaudra des procès et des déboires traumatisants.
Le fameux scandale Queensberry, baptisé du patronyme du Marquis du même nom qui l’avait sommé de ne plus fréquenter son fils, valu à l’artiste un procès retentissant qui se soldera par un séjour en prison.
Pourtant, en brillant orateur, Oscar Wilde avait réussi à mettre les rieurs de son côté.
Rien n’y a fait: il a écopé de deux ans de travaux forcés, la peine maximale à une époque où l’homosexualité était interdite.
L’expérience fut une souffrance pour l’écrivain qui n’arriva plus à écrire autre chose que de la correspondance pendant des mois.

A 46 ans, il mourut d’une méningite, à Paris.
Enterré à Bagneux, son corps a été finalement transporté au Père Lachaise où sa tombe reste l’une des plus fleuries et des plus visitées.
Mais pourquoi, me direz-vous?

Son esprit, son courage, sa fantaisie, son charisme…
Lorsqu’il fut rédacteur en chef du magazine « The Woman’s World », il prit la défense de la cause féministe.
Personnage haut en couleur, il ne pouvait s’empêcher de faire des traits d’esprit qui sont relatés aujourd’hui encore.
L’histoire veut, par exemple, que, lors d’un voyage aux Etats-unis, il aurait lancé au douanier: « Rien d’autre à déclarer que mon génie! »
Même si beaucoup de ses pièces de théâtre ont été interdites, il est devenu un écrivain a succès grâce à son fameux « Portrait de Dorian Gray ».

Je relis souvent les citations qui lui sont attribuées, pour le plaisir de retrouver son humour, son ironie, sa profondeur.
Parmi elles:
«Vivre est ce qu’il y a de plus beau au monde, la plupart de gens existent, c’est tout.»
«Il est deux choses des plus émouvantes dans la vie: la laideur qui se sait, et la beauté qui s’ignore.»
«Chaque fois que les cannibales sont sur le point de mourir de faim, Dieu, dans son infinie bonté, leur envoie un missionnaire bien grassouillet.»

L’humour et l’intelligence d’Oscar Wilde étaient et sont toujours reconnus.
Pourtant, après le procès qui valu une peine de prison à son mari, son épouse changea le nom de ses enfants en « Holland ».
Seul petit-fils d’Oscar Wilde, Merlin Holland explique que son grand-père était un personnage dont il ne fallait pas parler, lors des réunions familiales.
Ce qui ne l’a pas empêché de consacrer des livres à son illustre aïeul…

Martine Bernier

L’art Grec et Moddigliani

26 février, 2011

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Modigliani, tout le monde le connaît.
Né en 1884, en Italie dans une famille de marchands juifs, il a suivi l’école des Beaux-Arts de Livourne d’abord, puis celle de Florence, après une interruption d’un an due à une maladie.
En 1906, il s’installe à Paris, fréquente notamment Pablo Picasso, Jean Cocteau et Max Jacob et présente un travail dans lequel se retrouve l’influence de Toulouse-Lautrec, des peintres fauves et de Paul Cézanne.
Mais lui aime particulièrement le portrait et le nu féminin.
Ses créations vont lui permettre de développer un style très personnel.
La peinture s’était enrichi d’un nouveau talent.
Jusqu’au jour où une rencontre avec Constantin Brancusi, l’incita à se consacrer à la sculpture.

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En 1912, il présenta pour la première fois ses sculptures, pour la plupart inspirées à la fois de l’art Africain et de la sculpture grecque.

Regardez…
A gauche, la célèbre « Tête de Femme » qu’il a sculptée est un chef-d’oeuvre.
Pour ma part, c’est au Louvre que j’ai compris vraiment où il puisait les racines de son art.
Et particulièrement devant la « Tête des Cyclades » (à droite), ce visage plat ne comportant qu’un nez.
Un visage lisse, pur, d’une sobriété absolue, mais si beau.
Il fait irrésistiblement penser à l’oeuvre de Modigliani, tout certaines têtes de femmes tirées de l’art africain.

Au début du mois de janvier 1920, l’artiste voit sa santé se détériorer.
L’un de ses amis, le peintre Manuel Ortiz, s’inquiète de son absence et le retrouve chez lui, dans un état désespéré, tenant la main de sa compagne Jeanne enceinte de près de neuf mois.
Le médecin ne pourra rien faire: son patient meurt d’une méningite tuberculeuse le 24 janvier.
Incapable de supporter ce drame, sa compagne se donne la mort deux jours après, en se défenestrant.
Amadeo Modigliani est enterré au Père Lachaise.
Comète dans le ciel artistique, il a laissé des oeuvres majeures…

Martine Bernier

Monsieur Paul et le marché d’Evian

26 février, 2011

Le marché d’Evian, en hiver, est plus modeste qu’en été.
Mais il reste pittoresque grâce à certaines de ses échoppes, à certains de ses marchands.
Parmi eux, Monsieur Paul.
Il était à peine 9 heures du matin lorsque nous sommes arrivés.
Une halte auprès du vendeur de plantes médicinales, une autre chez la maraichère… et nous sommes arrivés devant la devanture de Monsieur Paul.
Saucissons et fromages de la région: pour la production, il travaille en famille.
Mais lorsqu’il s’agit de la vente, monsieur Paul travaille seul.
Il faut dire que sa gouaille et sa faconde lui attirent en une heure à lui tout seul plus de clients que l’ensemble des échoppes en une journée.
Lorsque nous sommes arrivés, il était en mode conversation avec son voisin, vendeur d’ail et d’épices.
Dès qu’il nous a vus, il s’est animés.
- Venez, je vous fais goûter!
Tout y est passé, du saucisson aux chanterelles à celui au beaufort, en passant par « la marmotte », « les miches de la cousine » et l’extra-maigre.
Certains de ses produits portent des noms colorés qui amusent les clients…
Voyant que nous apprécions, il a ouvert une bouteille de rouge (oui, j’ai bien dit à 9h!), fait goûter ses fromages, Beaufort et Abondance ainsi qu’un Comté de derrière les fagots.
Si j’ai décliné l’offre pour le vin rouge, Celui qui m’accompagne n’a pas voulu être malpoli…
Tandis qu’ils devisaient sur tout et n’importe quoi, j’entamais la conversation avec un retraité Belge venu s’établir dans la région depuis quelques années.
C’était un matin léger sur le bord du lac décidément bien gris en ce moment.
Le ciel était bas et blanc, mais les passants riaient des plaisanteries parfois douteuses de Monsieur Paul.
Nous sommes repartis avec un sac rempli de saucissons et de fromages.
Ses prix ne sont pas des plus bas… mais c’était un vrai moment de convivialité et de rire comme on n’en vit pas dans les grandes surfaces.
De ceux qui nous font adorer les marchés.

Martine Bernier

Blanc éphémère

24 février, 2011

En me levant, ce matin, j’ai eu la surprise de voir qu’il neigeait.
Certains ont dû se dire « chic! » en voyant le retour de l’or blanc, d’autres « flûte… ».
Je fais plutôt partie du deuxième groupe.
Le temps de constater qu’une fois de plus, le lac Léman semblait avoir disparu, englouti dans un rideau de brume, et nous sommes partis pour notre rendez-vous.
Sur la route, un accident stoppait la circulation.
Petite voiture contre grosse voiture… le combat était inégal.
L’avant de la première avait été pulvérisé.
Il n’y a que dans les légendes que David terrasse Goliath.
Dans une vigne, en bordure de route, quatre hommes habillés chaudement taillaient les ceps.
Une scène à  peindre…
Dans les villages croisés, les plus petits enfants avaient retrouvé leurs combinaisons d’hiver.
Une armée trottinante de minuscules Bibendum multicolores.

Nous nous sommes rendus dans le village où nous allons habiter bientôt.
Mon sens de l’orientation étant ce qu’il est, Celui qui m’accompagne me donne des astuces pour me repérer.
Moi qui me perds partout, j’arrive à  retrouver le chemin de la maison blanche…

En rentrant, il m’a dit: « Le sol n’est pas assez froid, la neige ne tiendra pas. »
Quelques heures plus tard, le lac était toujours noyé dans la brume, mais la neige avait disparu.

De retour chez nous, je lis un message.
Il me parle de Bidochons au Maroc, de photos ratées exposées fièrement aux yeux de tous, de l’air suffisant et insupportablement imbu de lui-même de celui que méprisent ceux qui m’écrivent, qui le raillent à travers de longues phrases rageuses.

Je suis si loin de cela…
Je jette le message et regarde Celui qui m’accompagne.
Pomme a sauté sur ses genoux, il l’a prise dans ses bras.
Il arrive parfois que David sympathise avec Goliath…

Martine Bernier

Largo Winch 2: mieux qu’un James Bond, tiens…

23 février, 2011

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Nous profitons de la semaine pour faire une orgie de cinéma.
Après le dernier Clint Eastwood, Celui qui m’accompagne m’entraîne voir Largo Winch 2.

Mais avant… il faut que je vous dise…

Je n’ai jamais trop aimé les films d’action, les James Bond (avec une touuuute petite exception pour Sean Connery. Parce que c’est Sean Connery!), les cascades à outrance, les courses poursuites, les histoires d’espionnage etc etc.
Je n’avais donc pas vu le premier Largo Winch dont j’avais pourtant lu les histoires en bandes dessinées.
Je ne m’attendais pas vraiment à me retrouver dans une salle de cinéma face à ce personnage, même si j’aime bien Tomer Sisley.
Bilan? Et bien, j’ai aimé plusieurs choses dans le film.
Il est français, mais digne des classiques américains du genre.
Mais, en prime, le personnage principal n’a rien d’un Rambo en puissance.
Il reste humain et plutôt sympathique, ô miracle.
Et puis… le film dispose de quelques bottes secrètes.
La prestation saisissante du regretté Laurent Terzieff en est une.
Et la présence du personnage de Gauthier en est une autre.
Ce majordome des temps modernes incarné par Nicolas Vaude fait mouche.
Il fait penser au fameux « Passe-Partout » du Tour du Monde en 80 jours, aussi délicieux que lui, dans un autre registre.
Tomer Sisley a, paraît-il, accompli lui-même ses cascades.
Je salue la prouesse…
Etrangement, la féline Sharon Stone est éclipsée par ces acteurs bien français.

Mais, pour ma part, j’ai trouvé le film plaisant, tiens.
Etonnant!

Martine Bernier

Au-delà

22 février, 2011

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Le dernier film en date de Clint Eastwood n’est pas racoleur comme on pouvait le craindre.
Il raconte l’histoire de trois personnes qui, toutes, ont été touchées par la mort d’une façon ou d’une autre.
Marie (Cécile de France), journaliste française rescapée du tsunami, Marcus (Frankie Mc Laren), jeune collégien londonien qui a perdu son frère jumeau, et George (Matt Damon), médium tentant de fuir sa faculté de voyance.
Leurs destins vont se croiser, alors que tous trois souffrent de ne pouvoir exprimer leur désarroi face à un phénomène qui les dépasse.
Il aurait été facile de faire verser des torrents de larmes.
Le réalisateur n’a pas choisi ce chemin.
Il aborde avec délicatesse le sujet de l’au-delà, l’incompréhension, la crainte qui l’entourent.
Les acteurs sont excellents, certains passages troublants.
Quelques longueurs et incohérences coupent parfois le rythme de ce qui reste un bon film.
A 81 ans, Clint Eastwood a tenté d’explorer avec finesse ce qui sera notre prochain univers…

Martine Bernier

Ciel, my Lord! Nessie aurait donc un cousin anglais?

21 février, 2011

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Et nous revoilà partis pour un tour au pays des monstres des lacs!
Il s’agit cette fois du lac de Windermere, en Angleterre où Tom Pickles (ça ne s’invente pas…), amoureux de kayak, a vu cette curieuse masse émerger de l’eau.
Tom a aussitôt photographié la chose avec son portable.
Expliquant par la suite que ce phénomène « ressemble à s’y méprendre au cousin du monstre du Loch Ness ».
Dont on serait d’ailleurs bien en peine de savoir à quoi il ressemble exactement…
La photo montre une chose torsadée.
L’animal anglais intrigue et fait couler beaucoup d’encre.
D’autant que Tom a expliqué que le cousin d’Angleterre « serait aussi long que trois voitures et se déplaçerait à la vitesse vertigineuse 15 km/h! »

Et bien…

Comme de bien entendu, la photo de Tom a été examinée sous toutes les coutures, expertisée, même, par David Farnell, spécialiste en photographie.
Selon lui il est difficile d’authentifier cette photo car elle a été prise avec un téléphone portable.
La taille du fichier est donc trop petite pour pouvoir dire s’il a été modifié sur Photoshop ou non.
Mais, nous dit-on il n’empêche que ce serait la huitième fois depuis 2006 que cet étrange monstre fait son apparition dans ce lac.
Ah oui, quand même…
Nessie a du souci a se faire.

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme et les chats

20 février, 2011

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(Légende photo: ceci est un chien, Pomme Ière du nom.)

Pomme est née dans une famille où vivaient de adultes, des jeunes, des enfants, des chiens, des chats et un aspirateur hyperactif.
Elle a donc été remarquablement sociabilisée.
Le gros et très beau chat roux qui règne sur le quartier, lui, n’a pas dû naître dans une famille où il y avait un chien.
C’est du moins la conclusion que je tire devant l’attitude qu’il affiche
En digne représentant de sa race, il promène sa grâce féline avec un certain dédain saupoudré d’un soupçon d’arrogance lorsqu’il aperçoit un chien et qu’il se sait en sécurité.
Lorsque Pomme le voit, elle ne se tient plus de joie.
Elle bondit vers lui dans l’espoir de pouvoir jouer avec ce mini roi Lion qui, lui, sans reculer d’un pouce, lui fait face et la souffle avec conviction.
Je m’arrange pour ne jamais les laisser seuls.
Trop peur que le bonheur de l’une provoque la peur de l’autre et un coup de griffe irréparable.

Cette semaine, ce Garfield aux manières aristocratiques, a pris position juste en dessous du balcon de Pomme, sur une table en fer blanc, dans le jardin de ma voisine.
Dès que Pomme l’a aperçu, elle a gesticulé, gémi, poussé de petits aboiements.
Bref, elle a tenté d’attirer son attention.
Ce qu’elle a d’ailleurs réussi à faire: dans un grand élan de charité chrétienne, le chat lui a accordé un regard lapidaire avant de détourner son regard jaune vers quelque chose de plus intéressant: sa patte avant droite.
Pomme est illico venue me chercher.
Je l’ai suivie, ai salué le chat, et ai expliqué à mon Mogwaï qu’il ne fallait pas lui en vouloir: il a vécu un événement traumatisant.
Avant que je ne pose mes sacs et mes livres ici, l’élégant rouquin vivait dans cet appartement, squattant les couloirs, les jardins jusqu’au jour où sa maîtresse a déménagé en le laissant sur place.
Un couple l’a recueilli et, depuis, le chat a une vie de pacha.
Mais bon, ce fut un choc.

Mes explications n’ont pas convaincu mon Bichon havanais qui aurait donné n’importe quoi pour aller faire un brin de causette avec Sa Grâce.
Celle-ci lui jetait de temps en temps un coup d’oeil ironique, s’étirait, baillait…

En les regardant, je ne peux m’empêcher de penser que les relations entre chiens et chats sont extrêmement instructives…

Martine Bernier

Magdalena Bay, mon tableau inconnu

19 février, 2011

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Il est difficile de savoir pourquoi quelqu’un peut tomber amoureux d’une oeuvre d’art.
Pourquoi justement elle.
Un jour, en feuilletant un livre d’art, je suis tombée en arrêt devant la reproduction d’une toile qui, depuis, me fascine.
De lui, je ne sais à peu près rien ou pas grand-chose.
Il porte le titre de  » Magdalena Bay. Vue prise de la presqu’île des Tombeaux, au nord du Spitzberg. Effet d’aurore boréale » et date du 19e siècle.
Son auteur est François Auguste Biard (1798-1882)
Cette grande huile se trouve à Paris, au musée du Louvre, mais n’est pas exposée pour le moment.

Je la regarde souvent et ai essayé de reconstituer son histoire.
Ce tableau aurait été peint vers 1841 et présenté au Salon des artistes français où il a été acheté par l’Etat.
Il me fascine complètement.
Pour mille raisons.
Regardez-le…
Votre regard ne sait où s’arrêter.
Qui est le groupe au premier plan?
Ils ressemblent à des naufragés…
Quel drame s’est joué pour qu’ils échouent sur cette terre de glace?
Regardez le paysage… il est sublime.
Mais l’intérêt du tableau est-il vraiment dans cette aurore boréale que le peintre a voulu nous offrir?
Presqu’île des Tombeaux… ce sont bien les tombeaux qui attendent visiblement les naufragés de ce tableau.
La légende nous perd, les multiples angles du tableau nous égarent.
Pour moi, le mystère de cette toile et sa beauté sont un double ravissement.
L’émerveillement dû au phénomène de l’aurore boréale et l’horreur de la scène qui se joue.
Tout est porteur d’une émotion troublante, inquiétante.

Je voudrais voir ce tableau.
Sans doute n’aurais-je pas les réponses aux questions qu’il suscite, mais au moins aurais-je vu ce qui pour moi reste l’une des oeuvres les plus mystérieuses du 19e siècle.

Martine Bernier

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