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Sébastien ou les 30 ans de mon Bébé Aîné

15 mars, 2011

Je reçois souvent du courrier me demandant pourquoi je parle aussi peu de ceux qui me sont très proches, à l’exception de Celui qui m’accompagne.
Aujourd’hui, je vais faire une légère entorse à la règle.

Est-ce un hasard?
Sans doute.
Ce matin, je me suis réveillée à 4h10.
Or, voici 30 ans jour pour jour, à 4h20, naissait mon Bébé Aîné, que j’ai appelé Sébastien.
Moi-même alors enfant de 21 ans, j’ai aussitôt fondu devant ce mignon petit bonhomme aux traits fins et au caractère facile.
Les années qui ont suivi ont confirmé ma première impression.
Bébé Aîné, toujours aussi mignon, est né doté d’un heureux caractère et, étonnamment, d’un humour à fleur de peau qui a fait son apparition avant même qu’il ne parle.
Sa faculté de rire de tous les détails croustillants de la vie, de trouver le côté cocasse de chaque chose et de partir dans des éclats de rire interminables était hilarante.
Il était un enfant facile, avec lequel je dialoguais beaucoup.
Son empathie, qui se manifestait à l’égard de tous ceux et celles qui semblaient mal en point, y compris les animaux, me touchait profondément.
Le voir, un matin, s’approcher de Benjie, ma chienne bearded-collie, qui avait été malade la veille, et lui demander: « Bonjour Ben, ça va mieux, aujourd’hui? Tu as moins mal au ventre? » donne le ton de ce qu’il était.

Bébé Aîné a grandi.

Aujourd’hui, le petit asticot de 3,300 kg est devenu un homme depuis un moment déjà.
Sa personnalité le rend sympathique, lui gagne l’affection de ceux qui l’entourent et lui a ouvert les portes d’une vie sentimentale, sociale et amicale riche.
Tout au long de ces années, il a réussi à m’impressionner.
Notamment en reprenant des études à l’âge ou bien d’autres les terminent.
Avec ténacité, il est arrivé à atteindre le but qu’il s’était fixé, jour après jour.
J’ai rarement vu quelqu’un travailler autant qu’il l’a fait pour assumer toutes les facettes de sa vie en même temps.

Ma relation avec mon Bébé Aîné est restée belle.
Nous nous voyons au fil des disponibilités de nos emplois du temps respectifs.
Et lorsque nous nous retrouvons seuls, nous alternons les discussions sérieuses avec des délires d’adolescents qui finissent dans des hoquets de rire.

Je n’aime pas tomber dans le travers de ceux qui bavent d’admiration devant leurs enfants.
Ils le savent tous les deux.
Mais ils savent aussi que je salue avec respect les êtres humains qui évoluent, qui corrigent les erreurs de trajectoire, qui vont au bout d’eux-mêmes.
Comme ils le font depuis quelques années.

30 ans…
Mince!
Il a fallu que Sébastien attende 30 ans pour qu’il découvre que quand je pense à lui, je l’appelle mon Bébé Aîné!

Martine Bernier

PS: A l’intention de Bébé Cadet: ton tour viendra dans 18 mois d’avoir les honneurs d’Ecriplume!