Archive pour avril, 2011

Dans le parfum des lilas…

20 avril, 2011

Il aura fallu plusieurs jours et d’énormes efforts fournis par Celui qui m’accompagne, par mes proches et les amis de mes proches, pour que, enfin, le déménagement arrive à sa fin… sans la moindre casse!
J’ai fait mes adieux au lac et au torrent, Pomme a pris congé des vachettes et, samedi soir, nous passions notre première nuit dans le nouveau nid.
Depuis mon bureau où j’écris désormais, j’ai vue, en arrière-plan, sur les Dents-du-Midi et les montagnes environnantes.
Autour de nous, la vie du village se dessine.
Et je sors Pomme dans le parfum des lilas en fleurs…

Une petite agape nous a déjà permis de faire connaissance avec nos nouveaux voisins… sans oublier ceux que je laisse derrière moi et qui resteront dans ma vie.
Les rencontres se multiplient, les marques se prennent, les détails se peaufinent…
Avec Celui qui m’accompagne, je me sens bien dans cet endroit spacieux où mes livres, compagnons de toujours, sont mis en valeur comme il ne l’ont jamais été à ce point.
Le soleil éclabousse la grande terrasse où nous nous attardons dès que nous avons un moment de paix.
Le printemps se lève sur un nouveau décor.

Martine Bernier

Le chien et nous

19 avril, 2011

La place du chien dans la vie de l’Homme n’est plus à démontrer.
Fidèle compagnon depuis des siècles, il a tout vécu, tout fait.
Il est devenu vedette là où certains ne sont que cabots (Rintintin, Lassie, Mabrouk, les 101 dalmatiens, la Belle et le Clochard, Belle et Sébastien…), suscite des déclarations d’amour de la part de leurs maîtres.
Saviez-vous que le premier texte consacré à un chien se trouve dans l’Avesta, l’ensemble des textes sacrés de la religion mazdéenne?
On y lit cet hommage frappant: « Le monde ne subsiste que par l’intelligence du chien. »

Bien plus tard, Maxime Ducamp affirmait « Ce qu’il y a de meilleur en l’homme, c’est son chien. »

Oui…
Les chiens sont une bénédiction.
A condition que leur nombre ne dépasse pas le seuil de tolérance et qu’ils reçoivent tous de leurs maîtres la base d’une éducation correcte.

De la longue cohabitation entre l’homme et le chien, notre langue a gardé des traces importantes.
Il existe une infinité d’expressions, de mots et de proverbes dont il est la référence.
La constellation du Chien, le chiendent, la chenille (petite chienne), la chiennerie, le chien-assis, le chien du fusil, le chien couchant, le temps de chien, entre chien et loup, malade comme chien, dormir en chien de fusil en sont quelques exemples…

Et puis il y a les phrases laissées avec tendresse ou cynisme par ceux qui les ont aimés.
Mais cela… c’est une autre histoire…
N’est-ce pas, Pomme?

Martine Bernier
De ce patrimoine de pensées, j’ai extirpé quelques trésors:

- Je m’appelle Folette. Beaumarchais m’appartient. Nous habitons rue Vieille-du-Temple au 28. (Folette étant bien sûr le chien de Beaumarchais…)
- Les chiens n’ont qu’un défaut: ils croient en l’homme. (Elian Finbert)
- Les femmes c’est charmant. Mais les chiens, c’est tellement plus fidèle… (Sacha Guitry)

Martine Bernier

Les petites inventions

18 avril, 2011

Le XIXe siècle a été le théâtre de la révolution industrielle.
Et une succession d’inventions commença à modifier profondément les conditions de l’existence.
Parallèlement aux vrais inventeurs, les humoristes ont ajouté leur grain de sel avec leurs trouvailles loufoques présentées sur le ton sérieux des scientifiques.
Si vous ouvriez le journal « L’Hydropathe », vous pouviez ainsi lire la nouvelle suivante:
« On va désormais enduire les navires de cold-cream pour faciliter leur entrée dans les ports de mer dont l’accès est difficile. Les capitaines ne s’en plaindront pas. »

Alphonse Allais ne pouvait pas se tenir à l’écart de ce nouveau courant humoristique.
Il a donc créé une série d’inventions indispensables:
- Le coton noir, pour les oreilles des personnes en deuil.
- La casserole carrée, pour empêcher le lait de tourner.
- Des plantes grimpantes, pour monter le courrier aux étages.
- Un amidon bleu, blanc, rouge, pour maintenir les drapeaux déployés, les jours sans vent.
- Et le fameux aquarium en verre dépoli pour poissons rouges timides.

Martine Bernier

Les centons, ces patchworks poétiques

17 avril, 2011

Savez-vous ce que sont les centons?
Non, pas les « santons, figurines des crèches provençales, mais les centons, jeux littéraires.
Leur nom nous vient de la Rome Impériale où les légionnaires cousaient entre eux des morceaux de tissu dépareillés afin de se fabriquer des sous-vêtements qui les tenaient au chaud pour l’hiver.
Par analogie, on a baptisé « centon », un jeu très en vogue dans le passé, consistant à composer un poème original en partant de vers « empruntés » à l’oeuvre de poètes différents.

En voici un exemple baptisé « Les beaux étés sans toi ».
Un sonnet dû à la collaboration involontaire de… neuf poètes.
A la fin de chaque vers se trouve un chiffre vous indiquant le nom de l’oeuvre à laquelle a été pris le vers et le nom de son auteur

Les beaux étés sans toi.

Regarde! Je viens seul m’asseoir sur cette pierre(1)
Où jadis, pour m’entendre, elle aimait à s’asseoir (2)
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir (3)
L’air est parfois si doux qu’on ferme la paupière (4)

Il est d’étranges soirs où les fleurs ont une âme (5)
Embaumant les jardins et les arbres d’odeurs (6)
Tout commence en ce monde et tout finit ailleurs (2)
D’autres vont maintenant passer où nous passâmes (2)

Au regard d’un mourant, le soleil est si beau (7)
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau (8)
Que ne m’est-il permis d’errer parmi les ombres? (9)

Maintenant, ô mon Dieu, que j’ai ce calme sombre (10)
Il n’est rien de commun entre la terre et moi (11)
Hélas ! en te perdant, j’ai perdu plus que toi. (12)

1: Lamartine, Le Lac
2: Hugo; Tristesse d’Olympia
3: Baudelaire: Harmonie du soir
4: Rimbaud: Roman
5: Albert Samain: Il est d’étranges soirs
6: Ronsard: Comme on voit sur la branche
7: Marceline Desbordes-Valmore: Les Séparés
8: Lamartine, L’automne
9: La Fontaine, Adonis
10. Lamartine, L’Isolement
11: Hugo, A Villequier
12: Boileau, A Iris

Avouez que le texte est beau…

Martine Bernier

Déménagement

16 avril, 2011

Trois déménagements en un an et demi, c’est beaucoup.
Celui qui m’occupe aura lieu dès ce vendredi soir et durera plusieurs jours.
Petit défi au passage: celui de ne pas interrompre Ecriplume.
Si Internet ne sera pas remis avant quelques jours dans le nouveau nid, l’IPhone devrait prendre le relais, si tout va bien.

Merci de me suivre dans mes périples!

Martine Bernier

PS: Les Ombres pourraient-elles profiter de ce changement majeur dans ma vie pour arrêter de m’envoyer leurs messages?
Je comprends le mépris que vous ressentez pour l’homme dont vous parler et pour son insignifiante Blanche-Neige.
Mais, en bonne logique, vous auriez dû me parler bien plus tôt de ce qu’il est et ne pas attendre qu’il détruise ma vie pour le faire.
Aujourd’hui, Celui qui m’accompagne me réapprend la confiance.

Joshua Bell et Sam Haywood chez Gianadda: une perle

15 avril, 2011

Jeudi soir, le concert donné à la fondation Gianadda, à Martigny (Suisse), s’est révélé être un moment de grâce.
Le grand violoniste américain Joshua Bell et l’excellent pianiste britanique Sam Haywood ont offert un moment magique au public, nombreux, présent dans l’enceinte.
Comment dire…
Quand la musique est interprétée de manière aussi parfaite, on touche au sublime.
Des notes d’une délicatesse infinie, si fines et fragiles que le public reste en haleine, accroché aux doigts du violoniste auquel vient répondre le talent du pianiste.
Comme à chaque fois, ce concert était donné au centre de la Fondation, au-milieu des toiles de Maîtres accrochées sur les murs.
D’où je me trouvais, j’avais une vue plongeante sur un Nymphéa de Monet et sur le duo de musiciens.
Et… le temps s’est arrêté.

Un moment de grâce…

Martine Bernier

Les frayeurs de l’Agneau mystique

14 avril, 2011

Tout le monde connaît le tableau « L’Agneau mystique », oeuvre d’art la plus admirée au monde après la Joconde, dit-on.

Au cours des siècles, il a connu de multiples péripéties.
La dernière a été la plus impressionnante.
Saviez-vous que les 24 panneaux de ce retable des frères Van Eyck, que l’on peut découvrir dans la cathédrale de Gand, en Belgique, ont bien failli être détruits?
En 1940, le chef-d’oeuvre a été évacué, convoité par Hitler qui le voulait pour son supermusée.
En 1942, les Nazis le saisissent dans les Pyrénées.
Trois ans plus tard, le tableau se retrouve dans une mine de sel, en Autriche, avec d’autres oeuvres majeures.
Pour qu’ils ne retournent pas aux mains de ce que les Nazis appelaient « la juiverie mondiale », leur destruction est décidée.
Et annulée….
L’Agneau sublime aurait pu finir en méchoui…

Martine Bernier

Le retour

13 avril, 2011

La fermeture du pré, depuis deux jours, présageait la nouvelle.
Pourtant, c’est Pomme qui m’a avertie de leur retour.
Ce n’est que lorsqu’elle est venue me chercher, galopant de la porte-fenêtre de la cuisine jusqu’à moi et vice-versa que j’ai pris conscience du son des cloches.
Des clarines, plus exactement.
J’ai suivi mon Mogwaï à la fenêtre et je les ai vues: les vachettes étaient de retour!
J’ai laissé Pomme prendre possession du balcon.
Elle s’est aussitôt assise face aux nouvelles venues et a passé deux bonnes heures à les observer.
De temps en temps elles lui jetaient une regard intéressé avant de recommencer à brouter paisiblement.
En début de soirée, après le brossage quotidien, lorsqu’est venu le moment de la dernière promenade de la journée, Pomme a couru se soulager, puis m’a regardée.
Une patte en l’air, la mine canaille, elle m’interrogeait.
Elle me fait craquer…
J’ai souri:
- C’est bon, viens. Tu vas aller voir tes copines.

L’automne dernier, au moment du départ des vaches, elle n’avait pas une année.
J’ai pensé que, six mois plus tard, elle aurait peut-être une réaction différente face à ces bovidés cent fois plus lourds qu’elle.
Mais non….
Elle a couru en haut du talus, s’est trouvée truffe à muffle avec un mastodonte mâchouillant une touffe d’herbe.
Elles se sont regardées, l’une remuant la queue de bonheur, l’autre se demandant ce qu’était ce gros moustique poilu.
Attirée par l’événement cinq autres ruminantes sont venues renifler mon Mogwaï.
Ravie d’être l’objet de tant d’attention, Pomme sautillait, faisait quelques pas en arrière pour mieux revenir, se couchait sur les pattes de devant, postérieur en l’air, remuait la queue, jappait joyeusement, revenait me faire son rapport et repartait en courant.
La scène aurait pu durer des heures.
Dix minutes plus tard, j’ai rappelé mon noir bichon.
- Viens, on rentre, tu les reverras demain…

Elle est revenue en retirant les brins d’herbe accrochés à son pelage.
En sautillant, elle m’a accompagnée vers le nid, se retournant deux ou trois fois vers le troupeau qui la suivait des yeux.

Aïe.
Comment lui annoncer que, dès la fin du week-end, notre déménagement signera la fin de cette belle amitié?

Martine Bernier

Jean Cocteau, ce génie de la formule

12 avril, 2011

De Jean Cocteau, nous avons gardé les dessins, les poèmes, les pièces de théâtre…
Mais s’il fut aussi connu, c’est certainement parce qu’il est né avec, non seulement, le don des arts, mais aussi… le don de plaire.
Le « prince frivole », toujours en avance sur les modes, qu’il fume de l’opium ou qu’il revendique son homosexualité, étonnait, dérangeait, séduisait.
Né en 1889 à Maison-Lafitte, dans une famille d’agents de change, il avait l’ambition de faire un jour partie de l’aristrocratie.
Et le destin le combla…
Le 4 avril 1908, le tragédien Edouard de Max organisa une matinée poétique au Théâtre Fémina.
Le Tout-Paris s’y pressa.
La séance était consacrée aux oeuvres d’un jeune poète inconnu, Jean Cocteau.
Du jour au lendemain, il devint la nouvelle coqueluche de la haute société.
Il fréquentait, comme il l’avait souhaité, les duchesses et les gloires littéraires du moment, d’Anna de Noailles à Marcel Proust en passant par Maurice Rostand.
Brusquement, il déserta leurs cercles pour rejoindre des individus résidant à Montmartre ou Montparnasse, dont les audaces faisaient hurler.
Ils s’appelaient Picasso, Max Jacob, Igor Stravinski…
Devenu leur ami, Cocteau devint le propagandiste zélé de cet art nouveau.
Après avoir lancé les Ballets russes avec, notamment, Nijinski, il est devenu le leader d’un mouvement musical: le Groupe des Six, dont le père spirituel était Erik Satie.

Cocteau, charmant bateleur, devint un faire-valoir de premier choix.
De santé fragile, il était pourtant très actif.
Romancier, poète, dramaturge, metteur en scène de théâtre et de cinéma, acteur, critique, essayiste, créateur de décors et de costumes de théâtre, dessinateur d’affiche, de portraits, scénariste, céramiste, potier, lithographe, créateurs de modèles pour les verriers de Murano et les vitraux d’église: il touchait à tout avec talent.

Très croyant, il aimait se retirer dans les chapelles où il peignait des fresques étonnantes à la gloire de Dieu.
Et puis un jour, le 11 octobre 1963, Jean Cocteau est mort d’une crise cardiaque, deux heures après la mort de son amie Edith Piaf.

Certaines phrases qu’il nous a laissées indiquent la personnalité de cet homme hors norme.
Lui qui disait « Nous sommes le rêve d’un dormeur endormi si profondément qu’il ne sait même pas qu’il nous rêve » reste l’un des hommes clés de la première moitié du XXe siècle…

Martine Bernier

Beau jour

11 avril, 2011

Jour de mon anniversaire.
Les premiers voeux me sont offerts par Celui qui m’accompagne.
Il repart à 3 heures du matin pour reprendre son poste.
Mais je suis décidée à ne pas me laisser abattre.
La journée commence…
En quelques heures, je suis submergée par une vague bienfaisante de messages venus de partout.
Près de 80 messages sous toutes les formes, des téléphones, de la tendresse, de l’amitié par paquets…
Je ne m’y attendais pas.
Certains proviennent de personnalités célèbres que j’ai rencontrées, d’autres d’amis virtuels, d’autres encore de mon Clan et d’amis en chair et en os, ceux d’ici, ma fillotte de Bretagne, et Lui, mon précieux complice de la Terre de Sel.
Même les Ombres se sont jointes au mouvement en m’adressant un message où elles massacrent allègrement ceux qu’elles méprisent détaillant la stupidité de leurs comportements, et ponctuant le tout par des voeux à mon intention.
Surréaliste…

Et puis… dans la matinée, Skype sonne et je retrouve Monique, ma maman de coeur, avec une surprise.
A côté d’elle se trouvait un ami de mon père, Louis, que je rêvais de retrouver, bientôt rejoint par son épouse.
J’ai passé quelques semaines de vacances dans leur sillage alors que j’étais enfant.
Pour moi, ce couple, parents de 4 enfants, représentait la maison du bonheur.
C’est Louis qui m’a donné le goût de la guitare, lui qui animait les soirées de feu de camp et créait une ambiance bon enfant partout où il passait.
Avec eux, tout était simple, les enfants s’épanouissaient et les jours étaient heureux.
Les revoir aujourd’hui m’a procuré une grande émotion.

Le soir tombe et le Clan arrive, presque au grand complet.
Même Eric a fait le déplacement, lui qui traverse une période délicate.
Celui qui m’accompagne n’a pas pu être là, et ne peut revenir avant vendredi.
Durant toute la journée, Jee, notre Fleur d’Asie, a oeuvré pour nous offrir un repas Thaï délicieux.
Et un atelier pâtisserie s’organise dans ma cuisine où il n’y a plus le moindre ustensile, mené tambour battant par Sébastien.
Kim fait des déclarations d’amour à Pomme, Yann évalue le travail qu’il reste à accomplir pour terminer le déménagement.
L’ambiance est chaleureuse, légère…

La journée se termine.
Belle.

Martine Bernier

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