Archive pour mai, 2011

Jean-Marc Lattion: Le Maître de l’acier

31 mai, 2011

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Jean-Marc Lattion a créé un monde fantastique, peuplé d’œuvres en métal façonnées au feu de sa forge ou de son chalumeau. Et a transformé en art un métier délaissé.

Lorsque vous demandez à Jean-Marc Lattion s’il est ferronnier ou artiste, il répond qu’il est sculpteur. À première vue, son atelier de Colombey (VS) ressemble à un lieu de travail classique, parsemé de machines et d’outils. Mais à y regarder mieux, le local est rempli de merveilles. Des chats élégants, des statuettes, du mobilier tout droit sorti d’un film fantastique: le tout, inclassable, ressemble à celui qui les a créés.
Jean-Marc Lattion est un personnage. Jeune homme, il entame des études d’ingénierie en mécanique qu’il délaisse au bout de quelques trimestres, déçu par l’atmosphère estudiantine. Il devient programmeur informaticien, mais étouffe dans son métier. « Je voulais une liberté totale, explique-t-il. Mai 68 était passé par là, et je ne voulais plus recevoir d’ordre de qui que ce soit. En regardant mon oncle, ferronnier, forgeron et maréchal-ferrant, j’avais appris les bases de son métier dès l’enfance. J’ai décidé peu à peu de me mettre à mon compte comme ferronnier d’art. »
Il fallait oser… L’homme est marié, père de trois enfants, et le métier est en voie de disparition. Rares sont les personnes qui apportent encore des outils à réparer. En 1976, il débute en réalisant quelques décorations pour les maisons et… une sculpture de chauve-souris commandée par un particulier. Le défi lui plaît. Il réalise un croquis et signe sa première œuvre.

Un monde imaginaire

Le travail du métal, pourtant pénible et long, le passionne. Il met au point une méthode novatrice qui lui permet de chauffer et de travailler le métal au chalumeau et non plus à la forge qu’il utilise de moins en moins.
Réalisées avec du matériel de récupération, ses œuvres sont impressionnantes, sorties en droite ligne de son imagination débordante. Sa dextérité à travailler le fer, l’acier ou l’aluminium est telle qu’il arrive à donner l’illusion qu’il recouvre ses tables d’un tissu noir, alors qu’il s’agit d’un effet de drapés en métal aux plis étrangement fluide. Ses chaises sont conçues autour de sièges de vieux tracteurs, qu’il recherche toujours dans le but de leur offrir une nouvelle vie. Un objet qui passe dans ses mains est doté d’une deuxième vie, marqué de sa griffe. Cet homme calme, indépendant et cultivé transcende le métal qu’il façonne pendant des jours entiers avec une patience infinie. Pour le clocher de l’église de Trois Torrents, il vient d’achever une croix surmontée d’un coq en trois dimensions, qu’il dévoilera dans le courant du printemps lors d’une exposition qui sera organisée sur son lieu de travail.

Inspiration d’Art brut

À l’extérieur de son atelier, le Jardin des Sculptures qu’il a commencé à installer est un enchantement. Des chats monumentaux de plus de trois mètres, racés et stylisés, voisinent avec une « Grande Femme » qui rappelle l’œuvre du même nom signée Giacometti. Qui la rappelle seulement: il ne s’agit pas de copies. Se contenter de comparer les sculptures de Jean-Marc Lattion avec celles des artistes qu’il admire serait réducteur. Très proches de l’art brut, toutes sont dotées d’une personnalité propre, aussi forte que celle de leur créateur. Belles, malicieuses, émouvantes, fantaisistes ou sobres, elles arborent fièrement leurs formes et cette patine de rouille qui, de loin, leur donne l’apparence du bois.
Ferronnier d’art… Sous le couvert de ce métier perdu, Jean-Marc Lattion transforme la matière, crée des bougeoirs, des luminaires, des décorations, du mobilier. Même s’il ne roule pas sur l’or, le sculpteur est heureux et déclare que si c’était à refaire, il exercerait le même métier, mais sans doute plus tôt. En n’oubliant jamais la définition qu’un prêtre lui a un jour donnée de sa profession: « ferronnier, c’est celui qui travaille le fer avec amour. » Amour et talent.

Pourquoi ai-je à ce point été touchée par le travail de cet homme?
Parce qu’il fait partie de ces milliers d’artistes méconnus ou inconnus, qui créent des merveilles un peu partout dans le monde, discrètement, sans que les médias ne leur accordent la place qu’ils mériteraient.

Martine Bernier

Du 6 au 11 juin 2011; de 14 à 21 heures, vous pouvez rendre visite à Jean-Marc Lattion route de Collombey-le-Grand- 5, 1868 Collombey (Suisse)
Il vient de terminer la croix et le coq-girouette qui orneront le clocher de l’Eglise de Troistorrents, en Valais.
Il présentera le fruit de ce travail délicat qui a demandé des mois de travail au cours d’une exposition à découvrir chez lui!

« C’est fou ce que c’est beau! »

30 mai, 2011

Les week-end passent beaucoup trop vite depuis quelques mois.
Remplis, joyeux, nous n’avons pas souvent le temps de faire tout ce que nous aimerions.
Dimanche matin, j’ai demandé à Celui qui m’accompagne de retourner avec moi au garden-center.
J’avais une idée en tête… embellir notre jardin suspendu.
Mon but est dessiné dans mon imagination: en faire un jardin romantique, au diapason de la décoration de l’appartement.
Un peu sceptique sur mes projets, mais toujours partant pour le moindre embryon d’aventure, Celui qui m’accompagne a accepté.
Sur place, ma façon d’aborder le jardinage l’a plongé dans des abîmes de perplexité.

- Regarde! C’est si joli…
- Mais, mon coeur! Ici, ce sont les plantes d’extérieur!
- Et bien oui: la terrasse est à l’extérieur!
- Oui… mais non! Ce sont des plantes de pleine terre. Elles vont mourir si nous les mettons en pots.
- Même en grands pots?
- Même en grands pots.

Ah.
Bon.
Exit mes fantasmes végétaux, donc.
Je me suis ralliée à l’avis du connaisseur.
Pomme, comme toujours, nous accompagnaient dans notre quête.
Bien installée dans la voiture entre des montagnes de plantes et de fleurs, elle nous a précédé dans le garage où avait lieu la première partie de l’opération: le rempotage.
J’avais dans l’esprit d’attirer doublement le regard sur l’ensemble des plantations, comme sur une photo.
En avant-plan, des fleurs, en arrière-plan, les arbres et les montagnes.
Mais je voulais que la vue soit belle quel que soit l’angle abordé.

La journée s’est écoulée, douce.
En fin d’après-midi, en rentrant dans la chambre dont la porte-fenêtre, comme celles de trois des pièces de l’appartement, donne sur la terrasse, Celui qui m’accompagne a poussé une exclamation.
- C’est fou ce que c’est beau… regarde…
Je me suis approchée.
Il a continué:
- On se croirait dans une carte postale.

J’ai regardé.
Un jardin de cottage anglais transposé au pied des sommets.
J’avais envie de lui dire: mais serait-ce aussi beau pour moi si tu n’étais pas là pour le voir avec moi?

Mission accomplie, donc.
Ou presque: j’ai encore quelques projets en vue!

Martine Bernier

Zemmour, Naulleau et Nicolas Bedos

29 mai, 2011

Un page se tourne, donc, avec l’annonce de Laurent Ruquier expliquant qu’il a mis un terme à sa collaboration avec Eric Zemmour et Eric Naulleau.
Certains s’en réjouissent, notamment ceux qui se sont fait intellectuellement lapider par le duo.
Pour ma part, mais quelle importance… je regrette  leur départ, même s’ils étaient souvent injustes et agaçants.
Autre nouvelle issue de la télévision: Nicolas Bedos a signé sa dernière chronique dans l’émission de Franz-Olivier Griesbert, « La Semaine Critique ».
L’émission passe à la trappe, et Nicolas Bedos, invité vendredi soir chez Ruquier, s’est fait malmener un peu stupidement par un Eric Naulleau boudeur dont ce n’était pas la meilleure prestation.

Alors?
Alors, la télévision est une machine à encenser et à broyer, tout le monde le sait.
Les seigneurs d’un jour sont les victimes de demain, éphémères monarques détrônés…
Dommage dans ce cas-ci: il arrivait souvent au duo de critiques de provoquer la réflexion.
J’ai l’espoir de les retrouver ailleurs, de profiter encore de leur culture, de leur esprit.
L’espoir aussi de continuer à suivre Nicolas Bedos.
Mais, allez savoir pourquoi: j’ai moins d’inquiétude pour lui que pour Zemmour et Naulleau.

Martine Bernier

 

Bichon havanais: Pomme à l’école (2)

28 mai, 2011

Il a fallu se motiver, ce samedi matin, pour se rendre au deuxième « cours » de Pomme.
Quatre rendez-vous sont prévus au total pour pouvoir obtenir la fameuse attestation permettant d’avoir un chien.
Et encore, à condition que le chien en question ait acquis les bases de l’éducation.
Le premier cours s’était très bien passé, allait-elle être aussi performante au deuxième rendez-vous?

Neuf chiens au total, autant de maîtres et de maîtresses.
Parmi les quatre pattes, quelques cas un peu délicats: un aboyeur en continu, un dissipé peu enclin à l’obéissance…
Et puis des petites phrases touchantes de la part des propriétaires:
- Est-ce possible qu’un chien n’aime pas son maître?
La réponse arrive, et la dame conclut, piteusement: « je crois que mon chien ne m’aime pas… »
Une autre me confie que son chien de huit mois ne lui obéit absolument pas et qu’il lui a été expliqué que cela allait être pire en grandissant.

Au milieu de tout ce petit monde, Pomme m’étonne.
Pour la première fois depuis qu’elle a quitté sa famille biologique, elle est en présence d’un autre bichon havanais, aussi blanc qu’elle est noire.
Elle joue avec les autres, revient vers nous, semble comprendre quand je lui explique qu’il va falloir qu’elle fasse tout ce que je lui demande, histoire de faire bonne impression.

Premier exercice: le rappel.
Avant nous passent des maîtres qui réussissent parfaitement l’exercice, d’autres qui n’arrivent pas à faire revenir leurs protégés qui galopent joyeusement un peu partout.
Notre tour arrive.
Une personne prend mon chien, je m’éloigne d’elle, et la rappelle.
Pomme accourt vers moi, aussitôt récompensée.
Je ne sais pas si elle m’aime à la folie ou si elle adore le cervelas!

Deuxième exercice, c’est Celui qui m’accompagne qui l’accomplit, histoire de prouver qu’elle est aussi docile et serviable avec Lui.
Mission accomplie haut la main.

Le troisième exercice se fait en binôme face à un autre couple maître-chien.
Nous échangeons nos chiens, nous éloignons de 30 mètres et les rappelons chacun de notre côté.
Quelques équipes avant nous ont essuyé de beaux ratages.
Nous nous retrouvons avec un adorable yorkshire de 5 mois, très vif et intelligent.
Au rappel, nos deux chiens foncent chacun vers son maître… tellement concentrés sur nous qu’ils se percutent tête la première, de plein fouet!

A peine sonnée, Pomme accourt et reçoit sa récompense.
L’exercice est reconduit, histoire de voir si elles y arrivent une deuxième fois.
Sans problème… et sans Big Bang.

Le dernier exercice est d’un ridicule absolu pour le maître.
Moâ, donc.
L’un après l’autre, nous nous faisons emballer, couchés dans une bâche, et devons arriver à faire revenir notre chien qui ne nous voit pas.
Formalité pour Pomme, toujours guidée par l’amour aveugle qu’elle nous porte, aux cervelas et à moi.

A la fin du cours, je vais récupérer le carnet de vaccination de mon Mogwaï et la monitrice me dit:
- C’est un chien super équilibré, bien élevé, bien dans sa peau, tout va bien. La prochaine fois, je te donnerai l’attestation, vous n’aurez pas besoin du quatrième cours, il est nickel.

Comment dire…
Lorsque nous sommes retournés à la voiture, Bruno et moi n’étions pas peu fiers.
Pomme diplômée!!
Je l’imaginais déjà en toge avec la petite coiffe carrée!

Nous avons anticipé notre succès en fin d’après-midi, en dégustant une glace au bord du lac.
La magie se pose sur un rien.

Martine Bernier

Le vent et la corneille

27 mai, 2011

Lorsque je suis arrivée dans les nouveaux quartiers, voici un mois, l’un de mes voisins m’a dit que, ici « les orages claquent ».
J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte à trois reprises déjà.
Et comme j’aime toujours autant tempêtes et orages, je me suis régalée.
Ce matin, Pomme et moi avons très vite constaté, en nous levant, que la journée signerait le retour de la pluie.
Visiblement, cela l’a mise en joie.
Tandis qu’elle courait comme une gazelle sur la pelouse autour de la maison, j’ai regardé le ciel.
Gris et noir, lourd, découpé par les basses montagnes sombres, avec des nuages si bas qu’il nous empêche de voir les Dents du Midi et les grands sommets.
Je me suis mise à mon clavier tôt pour avancer dans mon travail.
Porte-fenêtre ouverte sur le balcon, ce sont des conditions rêvées pour travailler, au-milieu des chants d’oiseaux.
C’est à ce moment que le vent s’est levé.
Un souffle continu, fort, qui remue depuis plus d’une heure les branches des arbres autour de la maison, qui fait claquer les drapeaux dont mon voisin est si fier.
Des bruits que j’aime…
Je tapais mon article en écoutant le vent, quand, tout à coup, j’ai entendu un coassement et j’ai vu Pomme filer vers le balcon et s’asseoir juste à la sortie de mon bureau.

Elle était revenue…

Elle, c’est une corneille qui, depuis deux jours, visite notre terrasse.
La première fois, elle s’est posée sur la rambarde.
Pomme a aussitôt essayé d’aller la voir de plus près, prudemment.
Elle s’est envolée lorsqu’elle m’a vue.
Hier soir, même scénario.
Elle s’est perchée à l’extrémité du balcon, regardant Pomme qui s’est assise et l’a observée un long moment.
Ce matin, son cri a été comme un appel.
Pomme y a répondu aussitôt en filant sur les lieux.
Pas d’agressivité, chez elle, une simple curiosité appuyée.
Je me suis approchée doucement, et suis restée à l’intérieur du bureau, de manière à pouvoir voir l’oiseau sans l’effrayer.
Est-ce toujours le même?
Je n’en sais rien: rien ne ressemble plus à une corneille qu’une autre corneille.
Elle penchait la tête, examinait le contenu du balcon avec de petits geste saccadés.
Elle semblait ne pas perdre Pomme de vue, la guettant de ses petits yeux noirs, ronds comme des têtes d’épingle.
Pomme s’est levée et a fait deux pas vers elle.
Elle n’a pas cherché à partir.
La scène a duré deux ou trois minutes, puis elle s’est envolée.
Pomme s’est retournée vers moi, comme pour me prendre à témoin.
La veille, je l’avais emmenée sur un article où elle m’attendait une jeune femme vivant avec un molosse, un deuxième chien croisé beauceron et… un pigeon qui la prenait pour sa mère.
Parfaitement apprivoisé et habitué aux chiens qui ont plutôt tendance à le craindre, il s’est approché de Pomme ahurie, et lui a picoré la truffe.
Mon Mogwaï a fait un saut en arrière.
Depuis, elle regarde les oiseaux avec curiosité et… prudence.

Ce qui ne l’empêche pas désormais, dès qu’elle entend le cri caractéristique d’une corneille, de filer sur la terrasse et d’attendre, le nez en l’air…

Martine Bernier

Le respectable Albert Wynne

26 mai, 2011

Albert Wynne était un respectable gentleman qui vivait en Angleterre au XIXe siècle.
Son nom vous est inconnu?
Pourtant, vous connaissez ce qu’il a inventé…

Albert avait un dada: les mots carrés aussi connus sous le nom de carrés magiques.
L’occupation consiste à intégrer des mots valides dans un carré, mots pouvant être lus horizontalement et verticalement.
Mister Wynne s’adonnait donc à son hobby lorsqu’un jour, sapristi, il cala.
Impossible de terminer sa grille.
Et c’est là qu’il eut une idée de génie: il intercala une case noire.
Comment cela, banal?
Non, non: Albert venait d’inventer les mots croisés.
La case noire était aux mots croisés ce que le zéro avait été aux mathématiques.

La wonderful idée de Mister Wynne ne le rendit pas franchement célèbre pour autant.
Mais en 1913, le jeu d’esprit accompagna les émigrants partis d’Angleterre à la conquête du Nouveau Monde.
Le 21 décembre de la même année, le « New York World » publia la première grille dans son supplément du dimanche.
Et… le nouveau jeu fit un tabac.
Les Anglais redécouvrirent à leur tour les mots croisés nantis de la bénédiction yankee, et l’Europe entière se passionna pour les crossed words.

En France, ils apparurent en 1925 dans le journal « Le Gaulois », sous le nom de « mots en croix ».
Et comme les Français ne manquent pas d’imagination, dans les années 30, ils appelaient « Oedipe » ceux qui cherchaient à résoudre les problèmes de mots croisés, et « Sphinx » ceux qui en étaient les auteurs.

Aujourd’hui, les mots croisés sont toujours populaires.
Et les cruciverbistes possèdent tous un indéniable bagage culturel.
Tous savent que le Nil coule en Egypte sous un soleil appelé Râ, que les fleuves qui descendent le plus volontiers sont le Po ou l’Ob, que l’ers est une légumineuse pour laquelle Esaü vendit son droit d’aînesse.
Ils n’ignorent pas que les architectes ne sortent pas sans leur té, que le poète compose des odes, que le joueur de golf utilise un tee alors que l’as des échecs met son adversaire mat ou pat.
Le ciel du cruciverbiste est peuplé de dieux, de déesses et de nymphes, comme Gê, Eole, Esus, Isis, Iris, Eros, Ino ou Io.
Il connaît bien Ader, Sue, Say, Huc, Batz, Daru, Auer, Sem, Rip et bien d’autres.
Il sait compter l’argent dans toutes les monnaies du monde, parlant de l’as romain, des écus, des sous, sol, yen ou sen, leu.

Le pire dans tout cela, c’est que ce bon Albert n’a pas dû penser à faire breveter son idée…

Martine Bernier

Jean-Claude Darnal: le dernier salut

25 mai, 2011

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Il était à peu près du même âge que Ricet Barrier.
Le chanteur Jean-Claude Darnal est parti, lui aussi, le 12 avril dernier, vers un hypothétique paradis des artistes.
Vous en souvenez-vous?
Il a écrit pour Edith Piaf, Pétula Clark, Juliette Gréco, les Frères Jacques…
Il était aussi auteur de roman et de pièces de théâtre.
De lui, je me souviens d’un homme plutôt timide et discret, lorsqu’il passait à la télévision.
Il chantait des balades délicieuses, alors que la période était plutôt au rock, était souvent invité dans les émissions pour la jeunesse.
Je me souviens de certaines de ses chansons, qui ont laissé une trace en moi, lorsque j’étais adolescente.
« Fareway », « Le magicien », « Quand la mer monte » ou « Papa o Papa » étaient des titres tendres, simples, doux.

Je crois qu’elles lui ressemblaient.

Martine Bernier

http://www.darnal.com/jean_claude/

Lisbonne, romantique et mystérieuse

24 mai, 2011

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Elle est la cité aux sept collines, tournée vers le Tage et l’océan…
Romantique et mystérieuse, on dit de Lisbonne qu’elle allie modernité, histoire et charme.
Des ruelles tortueuses, une forteresse édifiée au 5e siècle, une ville partagée entre ses quartiers ancestraux et ceux qu’il a fallu reconstruire après le tremblement de terre de 1755…
Lisbonne et ses secrets…
L’un d’eux est un jardin qui ressemble à un parc, inconnu même de la plupart des habitants.
Il se trouve à côté du Palais Necessidades (actuel ministère des affaires étrangères), et possède une collection de cactus que l’on dit être la plus ancienne d’Europe.
J’aime savoir que, au coeur des grandes villes, se cachent des lieux discrets, méconnus, où se dissimulent ceux qui ne veulent pas être vus.

Martine Bernier

La photo illustrant cet article n’est pas celle du jardin, mais bien d’un jardin privé tel qu’il en existe des centaines dans la ville…

Fin du monde: caramba, encore raté!

23 mai, 2011

Vous êtes encore là?
Moi aussi.
Samedi, en réalisant que tout avait l’air normal dans la région, il a fallu se rendre à l’évidence.
De deux choses l’une: soit ceux qui prédisaient la fin du monde pour le 21 mai 2011 s’étaient encore trompés, soit la Suisse était le seul pays à avoir survécu, ce qui serait extrêmement étonnant.
Un petit coup d’oeil aux infos m’a renseignée: personne ne manquait à l’appel ou presque.
Le Bateau Monde flotte toujours.

Mince, encore une fausse prédiction!
Notez que les prophètes tentent de se rattraper en expliquant que nous n’avons rien compris, béotiens ignares que nous sommes!
Selon le délirant Harold Camping, prêcheur fondateur de « Familiy Radio », ce 21 mai était la premier jour du Jugement dernier et que la Fin du Monde aura lieu le 21 octobre 2011.
Enfin flûte, suivons un peu!

Bon, soyons patients, donc.
Et si jamais la prophétie suivante ne fonctionne pas non plus, attendons la séance de rattrapage accordée par les Mayas pour 2012.
Et si cela ne marche pas non plus… et bien tant pis.
Il va falloir se faire à l’idée que l’être humain rate souvent de bonnes occasions de se taire.

Martine Bernier

Bichon havanais: Pomme à l’école

22 mai, 2011

En Suisse, depuis 2010 tout propriétaire d’un chien doit, dans la première année du chiot, suivre un cours pratique et théorique afin de recevoir une attestation lui permettant de conserver son chien.
Si vous avez déjà eu des chiens par le passé, alleluia, vous êtes dispensés de théorie.
C’est mon cas, mais, comme tout le monde, Pomme et moi devions suivre le cours pratique, repoussé en raison de mes soucis de santé.
Ce samedi matin, donc, nous nous sommes rendus avec Celui qui m’accompagne sur le terrain de jeux de l’école des chiens.
La pratique dure quatre heures.
Cette première partie était importante: ne pas avoir l’attestation signifie être hors-la-loi.
Or, je ne suis pas Ma’ Dalton, et Pomme n’a rien de Rantanplan.

Au moment de partir, durant le dernier coup de brosse donné à mon bichon, je lui ai parlé sérieusement:

- Ecoute, je ne sais absolument pas ce que nous allons devoir faire, toi et moi, mais j’espère que tu feras de ton mieux… Je peux compter sur toi?

Elle m’a jeté un regard intéressé, m’a léché la main, et nous sommes partis, tous les trois.

Nous sommes arrivés bien en avance sur les lieux, pour qu’elle puisse s’habituer à l’endroit.
Je la connais bien: elle allait avoir mille raisons d’être distraite.
Autant lui offrir la possibilité de renifler à son aise avant l’arrivée des autres chiens.

Ils étaient sept.
Un bébé labrador de huit mois, trois yorkshires, un jeune border-collie, une « darling » de race indéfinissable, et un carlin hyperactif.
Pomme a fait connaissance avec tout ce petit monde, puis s’est assise à mes pieds en écoutant sagement les consignes.

La première partie du cours a porté sur la marche en laisse, dans le pré et entre des piquets.
En nous éloignant, j’ai murmuré à Pomme:
- Bon. Là, tu ne tires pas, tu fais celle qui adore te balader en laisse et tu fais semblant de ne t’intéresser qu’à moi, d’accord?

Apparemment elle a compris: nous avons décroché les félicitations du jury pour notre modeste prestation.
Pour la deuxième partie, j’étais un peu moins à l’aise.
Il s’agissait pour les chiens de s’engager dans un tunnel de toile plastifiée de dix bons mètres, puis dans un parcours parsemé d’embûches bruyantes, et, enfin, de monter sur une planche dressée presque à la verticale, et de redescendre de l’autre côté.

Pomme n’avait jamais pratiqué ce genre d’exercice.
Elle m’a lancé un regard ahuri que j’ai aussitôt traduit par: « Tu ne veux quand même pas que j’aille m’enfiler dans cette chose?! Et pour quoi faire, d’abord?? Je t’aime bien, mais quand même!! »

Je l’ai encouragée, me sentant l’âme d’une traîtresse…
Tandis que quelqu’un la lâchait dans le tunnel, je me suis postée à l’autre bout en l’appelant, à grands renforts d’encouragements et de récompenses.
Après une hésitation, elle a accepté l’exercice, qu’elle a exécuté deux fois.
Je sais, c’est bête: mais j’étais aussi fière ou presque que lorsque mes rejetons accomplissaient une prouesse que, bien sûr, personne n’avait faite avant eux.
Comme les premiers pas, par exemple.

Même réussite dans le parcours bruyant.
Je craignais un peu la dernière épreuve et avais demandé à Celui qui m’accompagne de se poster  avec moi le long du parcours de la planche pour ne pas risquer qu’elle tombe.
Et là encore: aucun problème.

J’ai pris ma chienne, l’ai cajolée, félicitée, gâtée, et je lui ai soufflé:

- Bravo! Tu es absolument géniale!!

Nous sommes repartis en promettant de revenir la semaine suivante.
Ce que j’ai appris?
Je savais déjà que mon Mogwaï est équilibré et sociable.
J’ai découvert que, pour me faire plaisir et pour avoir droit à un morceau de cervelas, elle est prête, en plus, à intégrer un bataillon de paras!

Martine Bernier

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